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Poésie libre
Provencao : L'heure
 Publié le 17/10/22  -  8 commentaires  -  550 caractères  -  226 lectures    Autres textes du même auteur

Cette heure chargée de mystère, riche en œuvre de son irréalité.


L'heure



Aussi noire était la noirceur
de la nuit
aussi blanche
le jour

Tout chancelle tout s'avachit
rien n'entrave rien n'agrippe
une félicité

Au moment où le souffle suscite la nuit
ses frémissements abscons…

Ce moment où tout se dépose
s'abandonne
s'éveille à l'écoute

En cette pause où
s'invite le parfum où
cède une empreinte
sans griffe…

Au loin


le cliquetis amer d'une kyrielle


l'âme du monde.


 
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   Anonyme   
17/10/2022
Bonjour Provencao

Je suis restée assez perplexe devant votre poésie, moi qui suis habituellement plutôt cliente de ce que vous produisez. j'y vois l'annonce d'un crépuscule, la fin de l’ébullition pour quelques heures de trève avant que tout ne recommence. mais je ne saurais aller plus loin dans mon interprétation ni noter un texte qui m'échappe en grande partie.

Merci pour la gratuité de la lecture ainsi que le temps passé dessus.

Anna

   Lebarde   
17/10/2022
Pas de commentaire en EL, mais une publication... alors méfiance d'autant que l'auteure dont le nom est maintenant dévoilé, a sa réputation et des références poétiques reconnues longues comme le bras.
Mais venons en au poème.
Je ne suis guère compétent en libre, mais cette fois, la "noirceur de la nuit noire" m'apparait très sombre et obscure et la" blanche"(ur) du jour, il est vrai bien couvert ce matin, ne m'apporte pas un éclairage suffisant pour comprendre le sujet et donner une appréciation argumentée. Je le regrette.

Peut-être aurais-je dû passer mon chemin.

Provencao Je suis désolé.

   Lotier   
17/10/2022
« Tout chancelle tout s'avachit
rien n'entrave rien n'agrippe »
C'est bien l'impression que donne ce texte, qui est donc en cohérence avec lui-même. Ce crépuscule vu comme la déconstruction du monde, on peut y trouver un bonheur philosophique. Je pourrais même y voir l'éternel conflit entre l'individu et le collectif, conflit très humain (c'est le cliquetis amer d'une kyrielle qui m'y incite…).
Ce texte me fait penser aux taches de Rorschach, du noir sur du blanc, des caractères, des mots, des phrases, parfois, un peu comme si un chimiste mettait sur la paillasse un peu de sucre en disant : « c'est un catalyseur, mais je ne vous dis pas pour quelle réaction… »

   Robot   
17/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un libre comme je l'apprécie, avec juste ce qu'il faut de mystère discret pour une lecture qui demeure dans l'intimité. La poésie à la fois dans les mots et les phrases, mais aussi dans l'ambiance créée par leur agencement.

   papipoete   
17/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Provençao
Vous ne l'entendez pas ce bruit, dans le silence, au coeur du noir de la nuit... moi, si et le cliquetis de kyrielle est un signe qui me dit tant de choses.
NB on est à des années-lumière de mon écriture prosaïque ; chaque ligne sonne comme le " gong " d'un moine du Thibet ; on ferme les yeux et l'on voit ; on se bouche les oreilles, et l'on perçoit...
Je ne saurais dire pourquoi, mais cette poésie abstraite me parle, et toujours d'une telle douceur.
Je suis heureux pour l'auteure, qui fut éloignée du succès longtemps, et se voit ce jour à nouveau récompensée.

   Anonyme   
17/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une ambiance qui s'installe tout en douceur et qui se laisse apprécier par la justesse du mystère qui naît autour ! Il y a du reposant dans votre heure sans débauche de mots ! L'irréalité plane et en même temps nous atteint au creux de l'oreille.

   Cyrill   
17/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Provencao,

Voici un poème libre comme je les aime, non pas libre par défaut mais par choix.
Ce texte s’attache à la justesse et la force des mots, en s’émancipant pratiquement de la ponctuation. Il y a une montée en tension, en angoisse, particulièrement dans les deux tercets du début que j’ai beaucoup aimé.
Une pause que cette heure qui semble surnuméraire, comme une heure ne figurant pas sur l’horloge. Un vrai mystère émane de ce poème, insondable et presque palpable, et qui fait un sacré effet.
Merci pour le partage.

   Donaldo75   
22/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Provencao,

J’avais mis ton poème dans ma « to do list » de lecture et heureusement ton post de remerciements m’a rappelé à l’ordre parce que j’avais mangé la commission. J’ai beaucoup aimé ce poème qui commence par une redondance dont je pense qu’elle agit comme du relief sur une peinture. Le découpage est un bel exemple de ce que la forme libre permet et je suis toujours admiratif des personnes qui le maitrisent aussi bien. Parce que comme en musique avec le rythme, ce découpage est important et appuie la tonalité, non comme un simple support mais comme un élément poétique à part entière. La lecture sur une page c’est du graphique également car la spacialisation des mots importe ; si je reviens à l’analogie sur la musique, je dirais que la chanson que j’écoute en ce moment, le fabuleux « Think » de la merveilleuse et regrettée Aretha Franklin dans la version du film de John Landis « The Blues Brothers » ne donnerait pas autant de swing sans la rythmique, l’exposition des choristes dans le rythme global, autant que la mélodie, les paroles. Et Aretha Franklin elle-même scatte un peu dans ce morceau, le scat étant une forme de rythmique avec la voix comme instrument percussif. Je reviens à la poésie elle-même, la tienne, elle décline via les vers une tonalité qui ne rend pas le sens évident et c’est aussi ça que j’aime dans la forme libre, ce presque compris et pas complètement cryptique qui rend l’abstrait perceptible.

Bravo !


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