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Poésie libre
Provencao : Les hautes herbes folles
 Publié le 21/11/23  -  7 commentaires  -  730 caractères  -  126 lectures    Autres textes du même auteur

Écoute d'un soir…


Les hautes herbes folles



Devant les hautes herbes folles
les crapauds hideux
coassent à la grâce du soir

le sentier est inquiet, encore
où la pleine lune dans quelques heures
éclairera la terre insolente
les cailloux des histoires anciennes

un écureuil sur les branches
arpente le silence
à peine émoustillé
par le coassement
du crapaud hideux

le mystère dans la haie
des bruissements
à la voûte chuchotante

l'absence y orchestre
son âme, discrète

il s'élance dans les airs
héron cendré
délicat, frêle
ou encore s'enrôle la pensée qui se faufile
la pensée décidée à se volatiliser
devant les hautes herbes folles


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Eki   
21/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Délicat mais....

J'ai aimé les deux premières strophes : ces crapauds hideux dans la grâce du soir.

J'aurais remplacé le mot crapaud de la troisième strophe par un autre mot (batracien) peut-être pour éviter la répétition.

"bruissements à la voute chuchotante"...là, désolée mais vous m'avez perdue...je cherche l'image.

"L'absence y orchestre son âme, discrète"....j'aurais supprimé la virgule mais j'aime beaucoup cette expression.

J'aimais bien le rythme assez éthéré puis ces deux vers trop présents pour moi...trop longs peut-être ou peut-être ce "ou encore" en trop...j'aurais découpé ces vers autrement.

"ou encore s'enrôle la pensée qui se faufile
la pensée décidée à se volatiliser"

J'ai aimé l'éphémère, la légèreté du texte.

   Robot   
5/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une suite de petits tableaux qui ont du charme. Mais curieusement le passage que je préfère est celui qui s'écarte un peu de l'ensemble animalier:

le mystère dans la haie
des bruissements
à la voûte chuchotante

l'absence y orchestre
son âme, discrète

Peut-être aurait-il fallu éviter la répétition du qualificatif hideux pour le crapaud. Déjà que c'est un poncif, un autre adjectif descriptif aurait été plus judicieux.

   Cyrill   
21/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Provencao,
Ce poème se présente comme un assemblage de scènes naturalistes qui se répondent - certaines m’évoquent des Haïkus – comme l’écureuil qui réagit au coassement du crapaud.
À l’économie de mouvements collaborent le silence relatif et la pénombre.
C’est un tableau presque immobile dont les rares altérations en font tout l’intérêt et le mystère. J’ai apprécié cette orchestration dirigée par l’absence. Je subodore que c’est de celle de l’humain à laquelle vous faites allusion, qui n’est là que par son écoute, comme l’indique l’exergue.
En somme, un poème apaisant et dont la lecture inspire la retenue. Le titre m’en paraît presque incongru par sa dramaturgie. Ces « hautes herbes folles » seraient-elle destinée à mieux camoufler la vie fragile qui les entoure ?
Merci pour cette proposition.

   Cristale   
21/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je me suis crue, l'espace d'une lecture de ce poème, dans ce lieu magique qu'est la réserve naturelle des marais d'Orx, au sud des Landes. Les sons et les images sont d'une similitude saisissante.
Je comprends la redondance de ce "crapaud hideux" en tant que figure de style car le coassement de dizaines occupe l'espace comme l'écho d'un seul : hideux et bruyant pourtant comme dans la réalité, votre poème met l'accent sur les bruits indicibles : l'écureuil, les bruissements dans la haie, les chuchotements... et ce délicat :
" l'absence y orchestre son âme, discrète".
Le premier plan s'ouvre sur cette image : "Devant les hautes herbes folles" puis la focale s'élargit sur la faune et la flore alentour, l'oiseau prend son envol et tout s'estompe, la perspective est floutée, la pensée se volatilise, l'image se fige et se referme: "Devant les hautes herbes folles".

L'on entend encore le coassement des crapauds hideux.
... mais aucun orchestre ne pourra étouffer l'indicible.

Voilà chère poétesse ce que j'ai vu et entendu de ce poème délicatement écrit, d'une belle présentation aérée.

Merci pour ce plaisir de lecture.

   papipoete   
21/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Provençao
Le " Provençao nouveau " vient de paraître ; n'hésitez pas à venir le humer, lui prêter l'oreille, et le mirant à la Lune, dire
- Il me plaît !
N'attendons pas que sonnent hautbois, ni trompettes ; mais aux accents d'un crapaud coassant, la symphonie du silence... On hisse le rideau de hautes herbes folles.
" le Héros ! "
- te souviens-tu ?
NB le pauvre crapaud n'ira jamais au bal, attendre une belle grenouille ; il est si laid, à faire fuir un loup-garou.
Il ne sait faire que coasser ; mener un orchestre, au gré de ce métronome, tenir compagnie à cette âme esseulée.
D'une palette aux couleurs crépusculaires, l'auteure pose chaque petite saynète, sur la toile " éclairée par la Lune ", alors que les crapauds hideux s'en balancent, ne font que coasser.
La seconde strophe a ma préférence..." cailloux des histoires anciennes "

   Dimou   
14/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème à la nature déstructurée, la poésie libre de toute façon y invite souvent si la nature est de la partie ; mais la poétesse livre un tableau aux images nettes, et les animaux qui y trouvent leur place bénéficient d'une sorte de douce sauvagerie, on peut être "inquiet" du voyage mais à la fin la pensée finit par "se volatiliser" face à ces "hautes herbes folles".

J'ai trouvé ce poème trés plaisant, il participe à mon intérêt nouveau pour la poésie libre.

Merci à vous Provencao. À bientôt sur Oniris

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Illustration du poème :

http://www.oniris.be/modules/myalbum/photo.php?lid=1719&cid=9

   Nomad   
19/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une impression que tout s’entend tous se cherchent et que tout rentre dans un nouvel ordre. Avec quelque chose d’inquiétant mais tout à fait naturel, alors on oublie notre inquiétude.


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