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Poésie libre
pseudonuts : Le goût du goût
 Publié le 13/11/15  -  6 commentaires  -  1957 caractères  -  99 lectures    Autres textes du même auteur

Je ne sais pas quoi dire, présentation, pouah aucune idée, je ne sais pas de quoi le poème parle, en tout cas c'est lui qui parle, moi je ne fais que noter.
Je relate mon quotidien en tant que fou, expérience irréelle que j'ai faite il y a quatre ans.


Le goût du goût



Dès que je me réveille
C'est avec mon horreur
Qui tiraille mes yeux
Contre cette fatigue.
Je m'imagine en train,
Ployé sous la journée
Qui vient à peine à moi :
Les odeurs cumulées
Sur ma peau de coupable
Commencent à s'ouvrir.
Il me suffit d'y croire
Avec assez de force,
La force de la peur,
Et tout mon entourage
Y croit de tout son cœur.
C'est du cœur que leur vient
Ce relent passager
Qui me prétend parfois
Pendant quelques instants,
Quand il roupille encore,
Que je suis inodore.
Cette imagination
M'imprègne en profondeur
Et chacun des organes,
À sa propre façon,
Bave et crie de douleur.
J'ai même, sous la peur
Du regard de pitié,
Un organe secret
Qui bossèle en bruyant
Mon ventre remuant.
Cette colle rigide
Devient vraiment physique ;
Mais je déclare injuste
La punition divine :
"Je paye cher le prix
Des méfaits d'un autre homme !"
Je ne mesure pas
Tout le bien qu'on me donne…
Parfois je m'en distrais
En dégradant mon rang
De vétéran pourri.
D'autres fois je me tais
Et reviens sous la peau
Tapissée des cachots
Du reste de ma vie.
Même ce qui devrait
Reconnaître de moi
Le délire obscurci,
Même les fonctions
De base de l'esprit,
Celles qui d'habitude
Peuvent sauver l'honneur
Avec un petit mot,
Un sourcil enjôleur ;
La vigueur de ma bouche
S'affaisse et le déforme.
La langueur de mon crâne,
La lenteur de ma langue
Effondrent l'extérieur
Et disent, éloquentes,
Les raisons des odeurs.
Et tout ça m'apparaît,
Au réveil, le matin
Quand la nuit marche encore
Et tremble dans mon corps
Et ricane en mes reins :
"Tu ne mourras jamais."
Je réponds : "En effet,
Jamais de mon vivant."


 
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   cervantes   
28/10/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Éprouvant, juste, sensible, très sensible, ce texte est magnifique. Il a le gout, l'odeur du vrai, du dérangeant de notre condition.
Des images magnifiques qui restent longtemps encore après leur lecture.
L'incipit a raison, ce poème ne parle pas, il dit.

Merci...

   Robot   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Si le ton et l'écriture sonnent juste sur un récit intéressant je regrette que le découpage n'ait pas été mieux travaillé. L'aspect visuel d'un texte et sa présentation font aussi partie de la poétique et ne doivent pas être négligés.
J'ai aimé le fond, me manque la forme.

   Anonyme   
15/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour pseudonuts.

Il existe certains écrits, dont on ne sait pas trop dire pourquoi ils vous fascinent, vous attirent, vous impressionnent.
Ce poème est de ceux là.
Rationnellement, je ne sais pas dire pourquoi, mais je me suis laissée prendre, envoûter par cette suite d'hexasyllabes, qui à l'œil n'a rien de vraiment attirant.
Bien sûr, en préambule, on me prévient : c'est "le quotidien d'un fou", oui mais aussi, une "expérience irréelle".
Et je me dédouble avec le narrateur, je trompe mon entourage, je me trompe moi-même. J'ai mal aussi, et si je tente de raisonner, mes sens me trompent encore.
Seuls les derniers mots, avec leur logique pourraient peut-être me ramener dans une quelconque réalité.
Mais elle ne serait pas vraiment accueillante. Ou bien, là n'est pas le propos.

   Anonyme   
17/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Je dirai troublant, dérangeant, sans doute, dans les mots qui s'étirent en longueur, comme pour vouloir retenir l'attention, la captiver, peut-être l'emprisonner dans un univers chamboulant.
Étrange, étrange vous avez dit étrange.

   Pussicat   
23/11/2015
A la première lecture, j'ai l'impression d'une forme de récit autobiographique qui aurait choisi la forme poétique.
Je lis de belles choses, des images fortes, des sensations vécues et rendues avec une simplicité de vocabulaire qui donne cet impact, comme si le lecteur était direct branché, les doigts dans la prise.
Toutefois, je regrette la forme en hexasyllabes avec rejet systématique adoptée par l'auteur. Cette verticalité rend la lecture du texte fastidieuse.
J'aurais aimé le lire en vers libres, en prose, c'est à dire déplié, d'autant que la rime est absente.
A bientôt de vous lire,

   Nilina   
25/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,
les mots que n'avez fait que noter m'ont beaucoup touchée. J'aime l'enchevêtrement des phrases qui racontent. J'ai l'impression de voir l'accident de moto de mon oncle renversé par un chauffard ivre : "...je paie cher des méfaits d'un autre homme..."
Je vous rejoins dans ces mots qui viennent dans ma tête et que je dois faire sortir m'a t-on dit. Ils peuvent sembler "fous" mis bout à bout. Pas pour moi.


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