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Robot
31/12/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte superbement écrit sur un sujet qui aurait pu déraper mais dans lequel la sincérité du regard transparaît. C'est bouleversant comme un cri un peu désespéré. J'ai préféré le II au II version.
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Myndie
31/12/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Pussicat,
C'est magnifique ! Je suis soufflée par une telle intensité poétique! Tout semble couler de source dans ce texte et pourtant, tout y a sa place, son rôle et concourt à l'expression des émotions : les répétions judicieuses, la césure de certains vers qui hache le rythme, les images, belles images (« cils papillon », le style d'écriture même (« on s'invente des dieux, des idoles de fortune le mien a de la gueule et même un certain style »). J'ai aimé l'originalité, la pudeur et la violence avec lesquelles le thème est abordé. Comme un exutoire qui soulagerait du besoin de raconter une histoire profondément émouvante, tes mots, tes images, déversent avec acuité leur malaise aux allures d 'abîme ; ils ont une puissance virtuelle remarquable. Bravo myndie |
Anonyme
31/12/2014
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Bonjour Pussicat
"On s'invente des dieux, idoles de fortune, le mien a de la gueule et même un certain style. " Il n'est pas le seul à en avoir, de la gueule et du style, car ce poème en déborde. Pour moi, c'est l'exemple type de la poésie contemporaine réussie. On s'affranchit des rigueurs du classique mais on en conserve la puissance et le souffle. De même pour le registre, soutenu, mais avec la vigueur du langage parlé. "Je me souviens de tes yeux clairs de tes miroirs brisés de verre et de tes cils papillon m'effleurant soudain m'effleurant. L'image est sublime avec en prime cette répétition qui évoque le battement des cils papillon. Pussicat, je suis scotché. Merci et bravo pour ces vers de très haut de gamme. |
papipoete
31/12/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Pussicat;qu'aussi sombre soit le présent, touchant au néant, il faut continuer à avancer. Il faut oser sortir, et affronter la vie qui grimace, qui rit, qui étouffe, et raser les murs jusqu'à les rayer!
Se souvenir des instants souriants (tes cils papillon m'effleurant soudain m'effleurant) Des flash trouent nos pensées comme cette femme demi-nue, que veille sur la table en bambou, l'atroce machine à rêve, cuiller, briquet, flacon... J'ai vu ce tableau nimber l'univers de mon frère, mais heureusement, j'ai lacéré la toile, et il retomba sur terre. Je ne saurais écrire comme vous le faites, de si belle et riche manière. Pardonnez-moi d'avance si j'ai mal interprété votre récit; j'y ai relevé tant de pépites telles "l'épine qui s'endort dans le lit de mes veines" que votre talent me rend bien humble! Jamais je n'atteindrai l'excellence de votre plume... |
Francis
1/1/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Que d'images fortes sous cette plume !
"-L'épine qui s'endort dans le lit de mes veines -marbre son bras potelé de fines ramures d'automne -tracer l'esquisse d'une issue dans l'angle mort" Des images qui interpellent le lecteur ! Merci. |
Condremon
7/1/2015
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Bonjour Pussicat
Je me rappelle avoir lu un texte similaire ailleurs mais pas tout à fait le même il me semble. Celui est très abouti à force de travail je suppose - bravo |
jfmoods
13/1/2015
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Le titre du poème signale le haut patronage sous lequel celui-ci s'inscrit. Sa symbolique se nourrit d'une exigence élevée : celle de conjuguer intensité du sentiment amoureux et ductilité, durée.
Dans la partie I, on mesure, par écho entre première et dernière strophe, la distance incommensurable existant entre utopie de l' homme idéal pétri de noblesse et de vigueur (lexique éminemment mélioratif : « idoles », « Seigneur », « puissant », « abolit », marqueur d'intensité : « si », hyperbole : « d'un seul geste », gradation : « le jour la nuit ») et réalité beaucoup plus prosaïque, plus triviale, de ce que laisse en partage l'homme du commun (lexique éminemment péjoratif : « radeaux », « salaud », « plante l'épine »). Entre ces deux pôles extrêmes, l'oscillation est douloureuse. La locutrice progresse sur une route jalonnée de chausse-trappes. Agrémentée de points de suspension marquant l'incertitude, la double question, répétée (Combien d'amis n'ai-je laissés, combien d'amours »), signale la nécessité d'un déchirant sacrifice. Il y a la victime directe... et les victimes collatérales dont il faut abandonner douloureusement et symboliquement les dépouilles derrière soi. Le « Il » majuscule des vers 7 et 8 figure cet idéal masculin qui jaillit spasmodiquement, en coup de vent, comme revenu de nulle part (paradoxe : « ivre d'absence ») afin de réinvestir le rêve, la charge fantasmatique dans toute sa profusion (gradation anaphorique : « alors je vous revois, alors je me crois vivre »). Le verbe réduplicatif (« revois ») réamorce soudain avec force le champ premier du désir. L'image de l'amant perdu s'impose alors à nouveau avec sensualité (vue : « tes yeux clairs » et périphrase y afférant : « tes miroirs brisés de verre », le toucher : « tes cils papillon », anaphore : « m'effleurant »). Cependant, le manque à être, à s'éprouver ici et maintenant dans l'échange amoureux est terrassant (lexique de l'enfermement : « rayer les murs », « l'esquisse d'une issue », « l'angle mort », gradation anaphorique : « Déjà le froid, déjà la faim, déjà la peur »). L'urgence d'enchanter, de se reconnaître, de s'éprouver vivant dans le regard de l'autre sexe, dans le jeu éternel de la séduction (« flatter les fauves ») est violemment ressentie (anaphore : « Il faut sortir » x 7). La partie II fixe le cadre bien ordonnancé d'une mort opiacée (« cuiller, briquet, flacon, coton, rien ne manque ») dont le lecteur se plaît à imaginer qu'elle est toute symbolique. La métaphore (« l'atroce machine à rêves ») manifeste la fuite vaine et superficielle hors du champ de force douloureux d'une histoire qui vit les termes de sa combustion (gradation : « entourée d'un mur d'ombres », « Bientôt les ombres s'en iront »). Mais quelle version choisir pour en finir avec cet encalminage ? comment donc sortir de tout cela ? Par le haut, de manière pacifiée, en accréditant en quelque sorte une responsabilité commune des partenaires à l'échec de cette relation (« Je pose sur sa main ma main ») ? Ou par le bas, de manière beaucoup moins consensuelle, en emportant avec soi le poids ineffable de la faute exclusive de l'autre, de la vengeance que l'on nourrira longtemps (« le caillou assassin ») ? La locutrice semble laisser les deux pistes ouvertes... même si le poème s'achève sur l'alternative la plus radicale. Merci pour ce partage ! |
Anonyme
14/2/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un poème d'une grande force évocatrice sur un sujet pas si facile.
En ce qui me concerne j'ai préféré la II - Version, ou Version II, à cause - ou grâce - aux derniers vers, que je trouve absolument sublimes... "Alors, délicatement, comme un fruit que l'on cueille, je glisse dans ma poche le caillou assassin." L'originalité par rapport aux deux versions ici est un plus qui a su éveiller ma curiosité, bravo ! |