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Vincent
8/5/2015
a aimé ce texte
Bien
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je ne sais pas trop quoi dire de votre texte
vous dites que vous l'avez écrit dans une inspiration et moi je pense que cela se voit il est à peine compréhensible par moments mais pour autant il n'est pas surréaliste je ditrais qu'à la lecture j'ai ressenti quelques émotions donc j'ai tout juste bien aimé |
Anonyme
18/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'aime vraiment beaucoup ce texte encore un tantinet maladroit me semble-t-il, chacun sa rigueur somme toute.
Mais il y a du très beau dedans, ne fût-ce que ce verbe transitif "blessurer", les inventions "crache clair", " grince les crocs sur crocs", mèche ton corps de fierté... Plein de très belles choses comme cette aurore "la voilà debout, la voilà qui se lève"... Je "corrigerais" si c'était mon texte, mais je le choisis pour Oniris, car il le vaut bien... Ceci dit, pour parler de cette fameuse "compréhension" sans cesse exigée par certains, comme un repère essentiel de leur lecture de l'écriture poétique ...je voudrais juste insérer ici un passage d'une étude qui me paraît intéressant.... et dire, à ma façon maladroite sans doute, que lire des poèmes de 2015, c'est, de plus en plus, savoir les écrire en soi. "La fonction poétique" 1974. 12 Il y a une trentaine d’années, en pleine vogue structuraliste, j’avais fait une suggestion qui semble plus d’actualité qu’elle ne le fut à l’époque et qui pourrait être reprise, précisée et approfondie ici. J’avais affirmé ainsi que, si l’on n’arrivait pas à saisir dans un concept cette fascinante et fuyante littérarité, malgré tant d’efforts, c’était parce que l’on s’obstinait à la chercher là où, paradoxalement, elle ne pouvait pas être, c’est-à‑dire dans les œuvres elles-mêmes. Pour résoudre l’énigme de ces textes que l’on sent différents et essentiels sans en comprendre la raison, il fallait procéder à un retournement de type kantien : au lieu d’analyser le discours littéraire dans sa matérialité immédiate et irréfutable, il fallait au contraire s’en détourner et se retourner vers les catégories à priori qui en gouvernent la lecture, lui permettant d’en révolutionner le fonctionnement global et d’engendrer une signification nouvelle et unique qui lui appartient en propre. 13 Pour comprendre cette révolution sémantique, il nous faudra revenir sur le processus de signification et en revoir le mécanisme. 14 Regardons par exemple ces quelques vers de Baudelaire : Bientôt nous plongerons dans de froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts (Chant d’automne) Quelle est la signification de ce texte et comment y accède-t-on ? 15 Selon l’analyse de Ferdinand de Saussure, aussi célèbre qu’acceptée, le signe linguistique a la capacité de renvoyer à un référent, c’est-à-dire à un objet ou à un état du monde. Si cette affirmation avait le caractère absolu qu’on lui prête, le mot «automne» devrait renvoyer à la saison «automne» avec ses caractéristiques propres : la montée progressive de l’obscurité et du «froid». À son tour, le mot «été» renverrait à la saison «été» caractérisée par la «clarté» et la chaleur. Le texte dans son ensemble désignerait un processus cosmique objectif, c’est-à-dire ce passage de la saison claire et chaude à la saison sombre et froide, et il en annoncerait l’imminence. 16 Cependant, même le plus naïf des lecteurs ne cherche ni ne trouve dans ce poème les informations météorologiques qui semblent y être clairement données. Les mots "été" et «automne» ne renvoient pas, ici, à leurs référents objectifs, c’est-à-dire aux saisons correspondantes de l’année. Si nous observons attentivement notre expérience de lecture et si, à la manière des phénoménologues, nous essayons de l’expliciter, il apparaît que, par l’intermédiaire des saisons et de leurs caractéristiques physiques objectives, les mots «été» et «automne» renvoient à des états particuliers du sujet, et c’est dans le passage de l’un à l’autre de ces états que se trouve le vrai sens du poème. Ainsi «l’été», moment d’expansion cosmique, permet de comprendre et de figurer l’expansion correspondante de l’âme, et c’est l’expansion de l’âme, et non celle du cosmos, qui constitue le véritable sens du mot, transmis par le poète et accepté par son lecteur. La clarté et la chaleur qui caractérisent l’été ne renvoient pas à la température de l’atmosphère ni à la présence visible d’une lumière intense, mais deviennent les noms d’une expérience particulière, qui n’est pas définie ailleurs, où, devant un moi épanoui, les choses du monde deviennent proches, présentes, accessibles et bienveillantes. Le système des sensations permet ainsi de formuler et de structurer un système de sentiments correspondant. À l’opposé, «l’automne», où le mouvement d’expansion cosmique s’affaiblit et commence à ralentir, figure et signifie la contraction correspondante de l’âme. L’obscurité ne désigne pas l’absence de lumière qui fait disparaître les contours des objets du monde, mais l’affaiblissement des significations humaines et l’esseulement qui s’ensuit, alors que l’expérience du froid révèle, sans faire aucune référence à la baisse de température, un environnement humain devenu hostile. 17 Sans aucune explication ou mise en garde particulière, le lecteur détourne le nom des saisons de l’extérieur vers l’intérieur : les noms empruntés au monde permettent de donner une forme à des mouvements fugitifs et imprécis de l’âme. L’annonce explicite du passage de l’été chaud et clair à l’automne obscur et froid ne désigne plus, comme les mots semblent le dire, comme on pourrait le croire, un processus cosmique objectif et indifférent. Tout au contraire, et indépendamment du moment de l’année, de la succession des saisons, de l’alternance de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur et du froid, le poème fait apparaître le processus de métamorphose du sujet lui-même. Le lecteur accède ainsi à la gloire de ses propres «étés» et à leur transformation en autant d’«automnes». Le poème le désigne personnellement, dans l’intimité de son être, l’implique, l’absorbe, le met en question : le jugement impersonnel sur le monde devient douloureuse compréhension de soi. 18 Cette très brève analyse du processus de lecture permet, non pas certes de modifier, mais de compléter la description saussurienne du signe linguistique autant que la conception commune du fonctionnement du langage. En effet, comme une alternative à sa fonction référentielle par laquelle il désigne un objet ou une configuration particulière du monde, le signe acquiert une nouvelle fonction autonome : la fonction poétique. Celle-ci lui permet de désigner, par l’intermédiaire d’une configuration du monde, une configuration analogue de l’âme." cfr : La question de la littérarité aujourd’hui Mircea Marghescu http://interferences.revues.org/108#tocto1n2 Je crois que votre poème d'aujourd'hui écrit comme vous le faites respecte parfaitement cette fonction. |
Anonyme
18/4/2015
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Bonjour Pussicat
Ces dodécas contemporains sentent incontestablement le second jet. Mais ils méritent largement d'être remis sur le métier afin d'en gommer quelques aspérités Surtout dans le premier quatrain où on ne sait pas trop sur quels pieds danser et s'il convient ou non de prononcer les e muets. Mais au fil des vers le rythme s'impose et l'on a tout loisir de profiter de ce kaleidoscope. J'adore ! Chacun a sa façon de concevoir la poésie. Pour ma gouverne elle se doit de rimer avec fantaisie et créativité. Tu nous en offres une bonne ration : Bats-le chaud, bats-le rouge et frissonne l'envie. Grince les crocs sur crocs, sens la fissure ouverte qui demande et réclame et s'étire sous le feu. Déshabille ton corps, mèche-le de fierté. A la dernière strophe, un quintil en alexandrins blancs, on sent que tu as pris tes marques. Ce serait bien de reprendre ainsi le début du poème. Je me pourlèche du contraste entre un texte un tantinet délirant (dans le bon sens du terme) et un rythme familier. Merci Pussicat. |
Arielle
18/4/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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De très belles choses ...
"Bleue, la nuit crache clair son passé ; beau ravage" "La main sur la cognée trace et frappe carré le bois chantant des jours," "Son radeau torchonné craque de souvenirs" ... un peu perdues dans un ensemble qui mériterait d'être retravaillé pour moins d'obscurité ; il s'agit d'une aube, après tout, un peu de lumière s'impose ! Je ne peux pas dire que j'apprécie vraiment ce néologisme du verbe blessurer trop proche de son équivalent blesser auquel il n'apporte pas grand chose J'ai compris que les deux quatrains en italique traduisent les injonctions que se fait à elle-même la narratrice prenant sa journée à bras le corps mais j'ai l'impression de lire le déroulement des faits dans le désordre. "la voilà qui se lève" n'apparaissant qu'au dernier quatrain alors que "La glace a figé son sourire téméraire."nous la présente dans sa salle de bain dès le premier vers ... Où alors je n'ai rien compris ce qui est tout à fait probable, n'étant pas très à l'aise avec le mélange du symbolisme et du réel ! Mais j'ai vraiment envie de te suivre et de boire matin la vie avec toi après en avoir déglacé le jus sûr, même si je suis encore un peu mal réveillée ;-) |
Anonyme
18/4/2015
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Bonjour Pussicat.
Malgré plusieurs lectures ce texte n'est pas parvenu à me faire ressentir quoi que ce soit ; peut-être du fait des tournures quelque peu alambiquées, à mon sens. " L'aurore blessure ses élans mitigés " " Son radeau torchonné " " Grince les crocs sur crocs " ... Cette fois je n'ai pas aimé. |
pieralun
18/4/2015
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Bonjour Pussicat,
Quelques très belles sonorités d'une poésie où l'on dirait que le flot des mots s'échappe de votre plume sans que vous puissiez en contrôler le sens. Cela ressemble beaucoup à ces toiles contemporaines où le peintre donne libre cours à son pinceau, de belles couleurs parfois.... Le problème reste la compréhension..... Imaginez, après disparition possible de notre civilisation, que, quelque millénaire plus tard, une autre civilisation venue peut être d'ailleurs pourquoi pas, puisse dater, après les avoir fortuitement découverts, Le bal du moulin de la Galette de Renoir et Guernica de Picasso pour comparer deux œuvres majeures. Regardez les cote a cote si vous le pouvez, puis dites-moi comment vous apprécieriez l'évolution de cette société ancienne si vous étiez cet expert, doté d'un intelligence future, qui s'apercevrait que Guernica portée aux nues par notre 20ème et 21ème siècle naquit de l'évolution d'un peintre majeur, fils des impressionnistes. Bien à vous |
Robot
18/4/2015
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Bonjour Pussicat,
Si j'ai bien assimilé certains posts que j'ai parcouru pour tenter de parvenir à cerner clairement votre texte, il n'y a rien à comprendre sur le fond. Donc dans ce style de poésie spontanée selon certain, surréaliste pour d'autres, ce qui importe, ce ne sont pas les mots ou bien ce ne serait que le mot lui même sans qu'il soit rattaché à quoi que ce soit de tangible. Le mot ou le néologisme vivant seulement pour lui même sans cause à effet avec l'ensemble. Je vous dirai que pour moi le but est atteint: s'il n'y a pas à chercher de compréhension et de sens je n'en ai pas trouvé. Je suis trop cartésien pour pouvoir apprécier votre texte et je m'abstiens de le faire, je suis comme devant un objet abstrait, sa vision et ses formes me sont intuitives, ça me plait ou non sans que je sache exprimer et je ne saurais me prononcer sans pouvoir expliquer pourquoi. |
jfmoods
18/4/2015
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Traversées de verbes imprimant vigueur (« Sillonne », « trace », « frappe », « tords », « Déglace », « Bats » x 2, « s'étire ») et sensualité (vue : « œil vif », ouïe : « chantant », le toucher : « frissonne », le goût : « bois »), les deux strophes en italiques, assorties de formes injonctives, invitent à l'action comme pourrait le faire une voix intérieure. En filigrane, la vie s'éclaire, par l'effet d'un martèlement continu, comme la réalisation, par un artisan d'art, d'un ouvrage exigeant de ferronnerie (champ lexical : « chaud », « rouge », « crocs sur crocs », « feu »).
Dans les trois autres strophes, la répétition de quatre vers agrémentés de connotations péjoratives (allégories : « L'aurore blessure », « la nuit crache », oxymores : « ses élans mitigés », « beau ravage », images dépréciatives : « Son radeau torchonné », hyperbole : « craque de souvenirs », gradation anaphorique : « bien trop lourds à porter, bien trop loin du rivage ») entérine un retour sur soi déceptif. La personnification (« La glace a figé ») ainsi que la négation catégorique (« Aucune... ne ») amplifient encore la perspective désoeuvrée. Cependant, la double image de l'aurore (vers 3 et 19) signale un glissement impromptu. Le verbe (« effarouche ») invite, en effet, par une réaction salutaire, à fuir la passivité première, à rallier une terre hospitalière. L'anaphore du présentatif (« La voilà ») éclaire la perspective finale d'un relèvement, d'un réinvestissement du temps vécu, d'un accostage que préparait, en sous-main, le titre (« Vers rivage éveil »). Merci pour ce partage ! |
Anonyme
18/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Des tournures de phrases délibéremment incorrectes aux répétitions voulues ou non : le tout sonne le glas du sommeil pour un réveil sacrément difficile et ô combien étrange...
"L'aurore blessure ses élans mitigés." (2 fois) "Bleue, la nuit crache clair son passé ; beau ravage." (2 fois) "La glace a figé son sourire téméraire." / "Déglace le jus sur et bois matin la vie." (glace/déglace) Ce matin-là vous naviguiez en eaux troubles, pour notre plus grand bonheur... |
Damy
19/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Pussicat,
J'ai pris votre poème comme un jeu de mécano (excusez-moi pour la trivialité) où toutes les pièces seraient déballées dans le plus grand désordre dans les strophes en italique qui, pour moi, figurent le rêve. Tout se passe (pour moi encore) comme si vous les emboitiez petit à petit pour essayer de leur donner bon ordre dans les strophes droites qui, pour moi enfin, préfigurent la réalité, et, au réveil, il vaut mieux se dépêcher de démolir la construction, d'oublier le cauchemar... et quel cauchemar ! Quel cauchemar ? Merci, Pussicat, pour ce texte qui m'a interpelé, me laissant un peu sur l'interrogation, n'ayant aucun don freudien pour l'interprétation des rêves. (Vous remarquerez que j'y ai mis du mien :-) ) |
Mona79
28/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je n'ai pas tout compris, mais il y a de très belles métaphores "bleue, la nuit crache clair son passé". J'ai adoré les deux derniers vers. C'est le genre d'écriture dite automatique qui me déroute un peu, qui minimise la syntaxe, mais percute l'esprit. Merci pour le partage.
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BrunoGaia
1/8/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'aime beaucoup: l'aspect onirique est très bien rendu par la langue employée.
Bravo! |