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Poésie néo-classique
quasimodo : Les orpailleurs
 Publié le 10/05/12  -  7 commentaires  -  1088 caractères  -  232 lectures    Autres textes du même auteur

Des souvenirs de Guyane lorsque les orpailleurs revenaient

désenchantés à Cayenne.


Les orpailleurs



Chercheurs d'or fatigués, soldats à bout de forces,

Arbres creux dont ne reste aujourd'hui que l'écorce,

Noirs étangs asséchés.

Montagnes érodées, terres ridées par les deuils,

Fleurs aux couleurs fanées, pauvres tiges sans feuilles,

Mornes et tristes rochers.

Océans de drap gris que les larmes traversent ;

Vos espoirs insensés s'envolent, se dispersent.

Qu'alliez-vous donc chercher

Dans vos rêves dorés d'au-delà incertains ?

Ils habitaient vos nuits, désertent vos matins,

Vos désirs remâchés.

Ne vous reste aujourd'hui que de blancs souvenirs,

Inutiles regrets qui commencent à pourrir ;

Que déjà vous lâchez.

Vos cœurs sont des gisants enfermés dans la terre,

Des révoltes avortées qui lentement s'altèrent.

Des musiques écorchées.

Abandonnant alors ces silos d'envies mortes,

Vous contemplez ce rai, qui filtre sous la porte,

Et qui vient vous chercher.


 
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   Miguel   
19/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je suis revenu plusieurs fois à ce poème sans parvenir à le saisir. Il me semble qu'il y est question de la désillusion des chercheurs d'or, et je n'avais pas jusqu'alors perçu, à la fin, le caractère positif de ce rai de lumière, qui vient les chercher, et qui évoque sans doute un renouveau, l'invitation à une nouvelle étape à accomplir loin des chagrins de cette aventure. J'espère que j'ai bien compris.
Pour le reste, les images sont assez réussies, les vers agréables.

   Anonyme   
26/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve de la force à cette évocation d'hommes-paysages engloutis par la nature qu'ils ont voulu forcer... De la force et une attention certaine aux rimes, ce qui ne gâte rien. J'aurais préféré, pour le sujet, une métrique moins sage, moins sereine que cette alternance de dodécasyllabes et d'hexasyllabes, mais j'apprécie, justement, le sujet.
Je remarque une incertitude dans le traitement des syllabes muettes oralement (elles doivent être tantôt prononcées et tantôt non), mais pour moi ce n'est pas gênant, la scansion se fait naturellement.

   Arielle   
10/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une quête qui en symbolise mille autres. J'aime beaucoup qu'elle ne se termine pas sur un échec en dépit des paysages dévastés qui sont évoqués et me paraissent aussi intimes que naturels. Bravo pour ce rai de lumière qui filtre sous la porte et laisse présager d'un nouveau départ.

J'aime particulièrement ces images qui illustrent pour moi le désespoir avec beaucoup d'élégance :

"Arbres creux dont ne reste aujourd'hui que l'écorce"
"Océans de drap gris que les larmes traversent"

Si le décompte des syllabes est approximatif, le rythme de lecture se trouve aisément sans trop d'hésitations.

   placebo   
11/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup de force dans ces mots, je me suis demandé où le texte allait m'emmener. Le milieu me semble un peu moins réussi ("que déjà vous lâchez" ne me parle pas trop) mais réalise une transition vers une fin énoncée plus paisiblement.

Force des mots, donc, et prononciation agréable pour moi, des tournures bien trouvées, aussi.

"Ils habitaient vos nuits, désertent vos matins" pas certain, mais j'aurais vu un imparfait pour le 2e vers également.

Bonne continuation,
placebo

   melancolique   
12/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quasimodo,

J'ai beaucoup aimé ce poème très profond dans le sens qu'il porte, parler de la vie de cette manière sonne très juste, surtout que le rythme est bon et que les images sont très fortes.

J'ai beaucoup aimé la fin (parmi d'autres jolies images):

"Vous contemplez ce rai, qui filtre sous la porte,
Et qui vient vous chercher"

Merci beaucoup pour cet instant poétique, et au plaisir de vous relire.

   David   
16/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Quasimodo,

Le rayon de soleil sous la porte comme symbole du renoncement de ces chercheurs d'or, c'est très bien trouvé : c'est l'or qui les aurait trouvé finalement. Le "Quand on cherche, on trouve" peut se lire comme une malédiction.

Il y a aussi une "belle" vision du paysage lugubre que doit être un site d'orpailleurs, je n'en connais presque que les histoires de mercure dans les rivières, les images se confondent entre les hommes et l’environnement, pour une même ruine.

Les orpailleurs d’Amérique du sud trouvent pourtant bien de l'or, ce n'est peut-être pas un "désenchantement désargenté" qui est évoqué.

   brabant   
18/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Quasimodo,


Les eldorados ont de tout temps signifié la mort de la nature et les blessures des hommes, leurs espoirs déçus.

C'est ce qui est dit ici, avec des vers qui rappellent des lambeaux, des mots qui indiquent la pauvreté des coeurs.


Les orpailleurs d'aujourd'hui sont d'autant plus méprisables qu'ils savent qu'ils sont des fossoyeurs et des empoisonneurs.

J'eusse aimé une condamnation plus unilatérale, un tableau plus percutant et plus technique en même temps. Je trouve que le texte manque de force parce qu'il n'est pas dichotomique.


mais sans doute manqué-je de nuance !

ps : "Vos coeurs sont des gisants enfermés dans la terre" est un très beau vers, j'ai beaucoup apprécié l'image, bien qu'elle ennoblisse des êtres méprisables qui n'ont même pas le mérite d'être des aventuriers.


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