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Poésie néo-classique
Queribus : Ballade des étranges récits [Sélection GL]
 Publié le 13/08/19  -  10 commentaires  -  1640 caractères  -  140 lectures    Autres textes du même auteur

Il s'agit d'une grande ballade.


Ballade des étranges récits [Sélection GL]



Il va, il court, tout ce temps qui défile
En apportant des plaisirs, des chagrins,
Qu’avec candeur souvent il nous refile
Au fil des jours qui coulent dans nos mains.
On nous raconte, avec des airs malsains,
Le fait pendable ou la vilaine histoire
Et tout ce mal qu’on sait prémonitoire,
Tant de détails avec des mots précis,
Ce vil enfer qu’on sait pourtant notoire,
Écoutez-les, ces étranges récits.

Il paraîtrait qu’on les découvre en file,
Tous les escrocs et autres aigrefins,
Lorsque le mal sans arrêt se faufile
Chez le bon peuple ou les grands souverains.
Détournements et vilains jeux de mains
Viennent fourbir leur triste trajectoire
Et les truands célèbrent leur victoire.
Les mauvais coups sont, hélas, réussis
Et le voleur a son échappatoire,
Écoutez-les, ces étranges récits.

Il semblerait qu’à nouveau se profile
Un temps maudit aux défis inhumains,
Qu’un autre siècle, hélas, sans arrêt file
Pour démolir nos malheureux destins.
La nouveauté nous fait des lendemains
Tous pareils à l’ancienne préhistoire.
Il n’est plus temps d’offrir un moratoire,
Nos jours futurs sont aussi en sursis.
Satan ausculte un nouvel auditoire,
Écoutez-les, ces étranges récits.

Princes blasés au cœur contradictoire,
Entendez-la, dans chaque territoire,
Cette chanson à l’air incantatoire,
Ce vil refrain qui nous fait des soucis.
Entendez-le comme un noir répertoire.
En espérant trouver le bon prétoire,
Écoutez-les, ces étranges récits.


 
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   Corto   
17/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Ces "étranges récits" ont du mal à convaincre.

Les deux premières strophes sont du style 'lamentation' sur le monde d'aujourd'hui, avec des descriptions plutôt faciles. "On nous raconte, avec des airs malsains, Le fait pendable ou la vilaine histoire" fait un peu penser à la 'Complainte de Mandrin' ce qui ramène au passé plutôt qu'au présent.

Avec la troisième strophe on prend un peu de hauteur "Il n’est plus temps d’offrir un moratoire, Nos jours futurs sont aussi en sursis." Une affirmation qui peut se partager, avec adhésion du lecteur.

Avec "Satan ausculte un nouvel auditoire" on pense à la chanson de Jacques Brel 'Le Diable'.

La quatrième strophe sonne comme une harangue.

Au total on entend un discours parfois réaliste mais enfermé dans le carcan de la poésie classique, ce qui lui donne un air fabriqué, peu spontané et de là peu convaincant. On aurait apprécié plus de consistance dans ce récit qui reste étrange.

Merci pour la réflexion.

   Anonyme   
21/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

La présentation, le titre, la première lecture m'évoquent de suite Villon.

L'intention est louable, le travail palpable,la forme de ballade respectée, mais le texte n'est pas encore assez abouti, à mon avis.
Ceci dès le troisième vers avec la rime "refile" bien laide.
"Il paraitrait qu’on les découvre en file, " là aussi la rime est disgracieuse voire incongrue.
"Tous pareils à l’ancienne préhistoire.", ancienne et préhistoire est redondant.
Il me semble aussi que la surabondance de pronoms relatifs nuit à l'ensemble.
Ensuite le vers refrain : pourquoi sont "étranges" ces récits ?

Bonne continuation,
Éclaircie

   Miguel   
22/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce début sur la suite du temps ne me semble pas en rapport avec la suite du poème, dans lequel je relève deux hiatus (1 et 28) et un vers mal rythmé (26), et l'ensemble ne me semble pas toujours très clair. A vouloir s'exprimer par allusion, en tombe un peu dans l'hermétisme. Ces vers sentent l'effort, et le respect de la prosodie me semble se faire au détriment de la clarté : comme si l'auteur manquait encore un peu de maîtrise. Je me trompe peut-être complètement, mais si mon sentiment est juste j'encourage notre poète à persévérer car son texte révèle aussi des dispositions. Et pardon si je m'adresse à un poète chevronné, c'est alors moi qui manque de perspicacité.

Miguel en EL

   Gabrielle   
27/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Une rétrospective sur plaisirs et chagrins, défaites et victoires, sur les grands événements ayant marqué l'histoire par l'intermédiaire du récit.

Il semblerait que l'homme ait une propension à l'amour et à la haine et à faire naître des récits qu'il saura aimer.

Merci pour cet univers dans lequel nous sommes conviés qui se rapproche tant de nos rêves d'enfant.

   Provencao   
27/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Chez le bon peuple ou les grands souverains.
Détournements et vilains jeux de mains
Viennent fourbir leur triste trajectoire
Et les truands célèbrent leur victoire.
Les mauvais coups sont, hélas, réussis
Et le voleur a son échappatoire,
Écoutez-les, ces étranges récits."


Peut-être un cliché de faire de l'infortune et du déracinement le lieu de la poésie, mais je le trouve vrai en votre forme de pensée assez philosophique, à mon sens.


Belle notion de résilience qui s’inscrit dans cette même logique justifiant le rapprochement entre affliction et complétion.

Au plaisir de vous lire.
Cordialement

   senglar   
13/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Queribus,


Ben oui Queribus, on aimerait bien les entendre "ces étranges récits", en long, en large et en travers "ces étranges récits", mais on arrive à la fin de la ballade et on se demande encore quels ils sont, en détail "ces étranges récits",...

"Tant de détails avec des mots précis"

... si ce n'est mensonges et corruption et autres vilenies, toujours changeantes et au fond toujours les mêmes. Est-ce cela que vous avez voulu nous assener avec une telle force, une telle conviction, une juste véhémence.

Mais cela, tout cela, on le savait déjà Queribus.


Ceci dit un rappel au désordre des choses n'est jamais inutile. Argent, vol, évasion, absolution, sexe toujours mèneront le monde, c'est "notoire" !

Méritoire coup de gueule rhétorique !

Maintenant engagez des journalistes d'investigation et relatez, détaillez, annoncez, démontez, accusez...

On a le droit de savoir !
On veut savoir !
On a le droit de...
On veut s...

Merci Queribus


Senglar

   Cristale   
13/8/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel dommage ! Une grande ballade en poésie néo-classique...

Je l'ai lue en E.L, proposée en classique, ce qui coulait de source vue l'époque à laquelle fut créée cette forme, malheureusement, trois hiatus empêchent la catégorie selon les règles de versification d'Oniris je n'ai donc pas commenté pour laisser une chance (c'est raté) à l'auteur d'éventuellement réparer ces erreurs, si cela eut été possible (je suis une grande rêveuse optimiste de surcroît):

Vers 1 : Il va, il court, (a-i)
Vers 12 : et autres (le t de et ne se lie jamais)
Vers 28 : aussi en sursis. (i-e)

Sinon, la forme est remarquable avec ces trois strophes carrées, 10 vers de 10 syllabes chacune, sur 4 rimes, dont le dernier vers est répété pour faire le refrain, suivies d'une demi-strophe appelée "envoi", l'envoi est censé s'adresser au (ou à) destinataire de la ballade. (Ici l'auteur a choisi un envoi sur sept vers au lieu de cinq)
Le rythme 4/6 des décasyllabes est parfait, sauf le vers 26 dont la césure ne peut se faire sur "à" (Tous pareils à).

Le fond appartient à l'auteur, je trouve la narration vive et dotée d'un langage plutôt moderne, ce qui est appréciable et prouve qu'on peut écrire avec le parler (correct) d'aujourd'hui en utilisant les vieilles formes d'autrefois.

J'ajouterai juste que cette forme demande une concentration, une précision, et un travail énorme d'écriture, de relectures et d'ajustements. Bravo !

Petit cadeau pour le poète Quéribus...prince des grandes ballades, des sextines, des chants-royaux et bien d'autres jolitudes...et "étranges récits" :)

https://www.youtube.com/watch?v=eeG1CpuhVsQ



Cristale

   Anonyme   
14/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Ces récits ne sont pas si étranges que cela, simplement des récits
de tous les jours depuis que le peuple est informé.

Je salue le travail colossal que demande une telle composition :
la ballade est un genre difficile auquel je me suis attelé une fois
ou deux.

Quelques tournures détonnent par-ci, par-là mais l'ensemble
tient la route.

   Vincente   
14/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ballade qui trouve sa musique dans une rythmique bien cadencée, avec des vers agréables (je n'ai pas d'avis sur la prosodie).
Étrange, ce récit qui, comme ceux qu'il évoque, ne trouve de finalité que dans leur dénonciation. L'on n'en saura pas plus, on comprendra qu'ils agissent dans plusieurs domaines, un par strophe ; respectivement les faits divers, les escroqueries, les dévolutions existentielles et les projections politico-philosophiques.

Le tout est assez troublant. Quand on se regarde après la lecture, on admet avoir vu l'étrangeté de nos situations, on n'est pas trop rassuré, mais le propos n'était vraisemblablement pas de nous porter au béni oui-oui. Restons sur nos gardes, lisons avec circonspections ce que l'on veut nous faire admettre ; j'en prends note. J'écoute donc ce poème, je l'apprécie, je vais chercher au-delà pour imaginer des solutions.
L'intention de l'auteur convient, semble-t-il, beaucoup à la forme poétique requise.

Quelques petits bémols formel. Au v4, le "Au fil", qui vient après les deux rimes précédentes en "fil", fait une troisième occurrence dérangeante. D'autant qu'ensuite, on trouvera encore quatre rimes de la même forme. "L'ancienne préhistoire", plutôt pléonasme non ? à moins qu'il y ait eu plusieurs "préhistoires", dans ce cas pourquoi pas.

Et entre autres, j'ai bien aimé les vers :
" Satan ausculte un nouvel auditoire,"
" Cette chanson à l’air incantatoire,
Ce vil refrain qui nous fait des soucis.
Entendez-le comme un noir répertoire.
En espérant trouver le bon prétoire,
"
Final qui nous invite bien à rester attentif.

   hersen   
14/8/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime ici la forme de la ballade en complainte de nos jours noirs à venir, mais sans que finalement un seul mot nous indique qu'il s'agit de notre présent.
Ballade intemporelle, donc, et de tous temps il a fallu nous garder des escrocs de toute sorte. ..sauf qu'aujourd'hui, on sait davantage...qu'on ne sait pas tout sur tout, sauf que le noir est à venir.

Ces étranges récits auraient gagné à être plus étranges, à mettre mal à l'aise. Et si ce malaise ne vient pas, c'est qu'il n'y a pas de surprise dans le fond.

Mais un très bel exercice !


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