|
|
Corto
1/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Histoire enfantine et bien cruelle.
L'intrigue est bien amenée, y compris à travers l'exergue. Superbe image avec "Renaissant de la glaise, improbable golem, Fantôme de la brume, un visage : Tapir !". Evidemment, que cette cruauté entre enfants s'exerce sans retenue dans un "Grand camp chez les boys-scouts" peut faire sursauter ! On reste pantois devant la désinvolture, voire le mépris de "Et puis quand le camp finit qu’était-il devenu? On l’avait dit pendu, pour une fille je crois." Le lecteur n'a plus assez de compassion pour approuver "Nous étions des enfants, aujourd’hui je regrette". Morale (s'il en faut une...): Pour rester dans cette ambiance le vers le plus ajusté serait celui de Victor Hugo: "L’œil était dans la tombe et regardait Caïn". Ou alors il faudra faire bien plus que murmurer "pardonne moi François". A vous relire car le texte est bien mené, avec une réelle maîtrise. |
chVlu
2/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, et ton poème ne vient pas pas trop tard. Il évite le pathos, il n'en fait pas trop sans être minimaliste dans le choix des mots et de la syntaxe. Les sensations, les émotions suintent de chaque vers.
La contrainte de la rythmique que tu as choisis donne de la force à l'effet "hommage posthume au martyr de jeunesse sans trop en faire car l'écriture reste légère. Quelle belle forme pour faire un aveu public, un repenti ! Je l'ai parcouru comme une mini nouvelle poétique. Le mélange des souvenirs espiègles et du cauchemar de l'adulte rendent bien, la sensation de malaise. La fin où seul le souffre douleur retrouve son nom appui l'idée de la contrition du tortionnaire qui redonne corps à cet être martyr disparu. Même le 'ne' éludé à l'ouverture du verdict passe comme une lettre à la poste, comme mot de jeune dans la bouche du vieux qui parle du passé Te lisant je repense à ce camarade de lycée dont nous cachions le cartable dans les toilettes, que nous coincions dans les placards pour qu'il arrive en retard au cours, bin oui normal il était trop travailleur celui là.... un bon moment de lecteur et commentateur en EL PS Je pourrais t'emprunter le poème afin de l'aménager pour lui ? |
Davide
26/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Quidonc,
Tout d'abord, quelques remarques : v.33 "Las, les yeux rouges et la morve au nez Boule lut" : pour en faire un alexandrin, il ne faut pas faire la liaison : "rouge(s) et" (même remarque pour le vers suivant). v.35 et 36 : "Et puis quand le camp finit qu'était-il devenu ?" et "On l’avait dit pendu, pour une fille je crois." comptent 13 syllabes tous les deux. C'est dommage, car cette 10e strophe brise fort le rythme installé depuis le début du poème. Il y a une flopée de belles rimes assez surprenantes, comme "golem/totem", "pachydermique/mimique". Mais surtout, qu'est-ce que j'ai aimé ce poème ! C'est vraiment bien écrit, enlevé, rythmé. Les strophes 8 et 9 sont merveilleuses d'assonances et d'allitérations. La fin en devient touchante. Une très belles réussite, malgré quelques petites choses à revoir, notamment à la strophe 10. Merci tout plein, Davide |
papipoete
26/2/2019
a aimé ce texte
Bien
|
bonjour Quidonc
Il y a les bons souvenirs d'enfance, de colo ou de camp itinérant, où nous connûmes des joies, des émois, parfois même des faits dont nous ne savions pas évoluer l'importance ! Là, c'est Bouli Boula qui fit les frais de la méchanceté des autres ; comme cette lettre qu'il attendait tant, et qu'on lui chipa, jusqu'à ce qu'il en bave...trop ! Le pauvre continua sa vie à cette image, de se faire moquer, jusqu'à en mourir ! NB l'auteur ne fut pas le dernier à " martyriser " ce malheureux, et les remords le poursuivent, ne cesseront jamais ! mais j'ose espérer que cette histoire est pur sujet de Morphée ! |
senglar
26/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour Quidonc,
C'est un uppercut ; lecteur, j'avais ouvert ma garde... et puis BAM je le prends en plein sous le menton. Si le narrateur a gardé de ce drame un souvenir poignant, qui l'empêche de dormir encore à ce jour...cette interminable nuit... c'est qu'il devait être l'Ami de Bouli Boula ; à ce titre il a été doublement traître. Et à mon avis il n'a que ce qu'il mérite. NA ! Je vois dans ce drame pour ma part bien d'autres coupables et croyez-moi qui n'ont pas tant de remords, l'enfance est cruelle, risquerais-je naturellement cruelle ; quant à la fille, à mon avis elle n'y est pour rien, une fille a bien le droit de reprendre sa liberté et c'est un odieux chantage que le chantage au suicide et à la mort, d'ailleurs on n'aurait pas fait ce procès à un garçon. Revenons à nos moutonssses : INATTENDU, ORIGINAL, REUSSI. Senglar de Brabantie P.S. : C'est une histoire qui est réellement arrivée par chez moi, avec une vraie fille et un jeune gars qui s'est vraiment pendu. Attention moi je n'y suis pour rien hein. Mais le harcèlement envers la fille après... Ecoeurant ! |
Anonyme
26/2/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Un exergue réussi, et le texte lui emboîte le pas.
Il y a toujours un souffre-douleur dans un groupe d'enfants. Cela peut aller des moqueries jusqu'à la persécution. Ici, il y a aussi le retour de bâton ; un souvenir qui, à son tour, harcèle le narrateur et empoisonne ses nuits. Aussi bien pour la relation des faits que pour celle d'un remords intense, les images sont étonnantes d'expression. J'ai aimé cette poésie. |
hersen
26/2/2019
|
Puisque ce texte semble autobiographique (mais peut-être que je me trompe) je le trouve de ce fait plus difficile à commenter.
Si je n'ai rien à dire sur une écriture qui roule toute seule, je pense que c'est trop une histoire racontée. peut-être aurait-il fallu faire plus court, n'en retenir que l'essence et non pas tous les détails de l'histoire. Donc, un enfant subit un harcèlement, parce qu'il est gros, et les enfants s'entendent entre eux pour lui faire subir ces épreuves. malheureusement, je ne vois pas que les choses vont changer. parce que justement, un poème contrition des décennies après apporte peut-être un peu de baume à l'âme du responsable principal (si j'ai bien compris) mais une contrition ne sert à rien. J'aurais préféré lire des doutes, des tentatives, tout ce qui aurait pu me donner l'espoir que l'on apprenne aux enfants, pour leur vie d'adulte, à accepter la différence et surtout, à ne pas se lâcher comme un troupeau en furie sur un seul, qui ne serait pas aimé. C'est un poème que je trouve très dur, que je trouve désespérant dans notre place d'adulte. Et j'exècre cette précision, qu'il se serait pendu jeune adulte pour un histoire d'amour, montrant ainsi une sorte de dédouanement de la part du narrateur. je suis très remuée par ce texte. Alors que l'auteur excuse ce commentaire, dont j'essaie de contenir le flot. |
Vincente
26/2/2019
a aimé ce texte
Bien ↓
|
Une complainte comme un conte moraliste inspiré de faits réels (comme on dit...), je l'ai cru jusqu'aux deux dernières strophes qui déclarent une confession. En fait, s'il y a bien complainte, de conte et de morale, je n'ai point trouvé. J'ai vu l'immorale réalité des visions culpabilisantes de l'auteur. Son enfance lui garde imprimée cette trace indélébile.
La confession, ce travers bien pratique adoubé par la religion que l'on devine ici catholique, est trop facile pour être pardonnée dans ce cas et a fortiori dans ce poème. La cruauté soi-disant enfantine est d'abord une vilenie grégaire. Un enfant seul et "normal" est d'abord empathique, il aura mal à faire du mal à son copain, mais en groupe il deviendra cellule d'une bande et alors souvent perdra son individualité. L'ensemble est bien ficelé, harmonieux et plutôt amusant, il cache une fin pas très facile à avouer, même diluée dans la durée du passé, même dissimulée sous ce qui s'appellerait cruauté enfantine. La performance de antépénultième strophe, intéressante par son jeu (jeux de mots, jeux de sens) "Les bras ballants traînant deux poings au dos boulu, Lambinant, l’âme morte, il reprit son colis, Las, les yeux rouges et la morve au nez Boule lut Et des larmes roulèrent aux pieds de l’éboulis." fait regretter un épilogue falot où le narrateur évoque sans trop d'empathie (en tous les cas pas celle que son âge aurait dû lui permettre), que le gars s'est pendu... Et que le "méchant garnement" du début c'était lui. La chute effectivement abrupte en tant que procédé narratif est efficace, la morale, elle, reste en berne puisqu'ici elle assène que "ça" ne pouvait être autrement... Des remords avoués qui sûrement lui ouvriront les portes du paradis ! |
BlaseSaintLuc
26/2/2019
a aimé ce texte
Passionnément
|
Partons du principe que cela est pure fiction, et bien, je décerne tout de suite le 1er prix du jury, c'est parfait la structure le déroulé tout est si bien fait !
Et si c'était un bio souvenir, une écolo pensée, rédemption d'écriture ? Et bien le dit François devrait bien accorder son pardon à ce si bel aveu, les enfants sont si cruel entre eux ! |
Anonyme
27/2/2019
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour,
C'est un beau texte, émouvant qu me rappelle un poeme que j'essaie d'écrire en vain depuis des annees....du moins d'achever... Je trouve cependant qu'il traine en longueur et c'est dommage . Belle lecture toutefos. |
TheDreamer
27/2/2019
a aimé ce texte
Bien
|
L'enfance est cruelle et les enfants sous leur prétendue innocence parfois de parfaits dictateurs. Tout les amuse et particulièrement de se trouver lorsqu'ils se sentent renforcer par le groupe un être à martyriser.
Un poème comme une résurgence du passé, comme une excuse tardive pour se souvenir d'un enfant qui fut bien malgré lui la victime non consentante de la vindicte de ses camarades. |
Donaldo75
1/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Quidonc,
J'ai trouvé ce poème bien tourné, bien raconté, triste. La poésie a permis la narration, les souvenirs, ce qui en tant que lecteur m'a permis d'imaginer la scène sans même l'avoir vécue. Bravo ! Donaldo |
Robot
3/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Ce texte traite du harcèlement auquel par jeux les enfants se prêtent parfois sans se rendre compte de ce que peut éprouver le camarade qui subit. C'est bien pire semble-t-il aujourd'hui.
Cette réflexion, ces regrets nés du remords expriment bien ce qu'une réminiscence peut faire toucher du doigt une inconsciente participation à une méchanceté irréfléchie. Dire c'est comme une confession pour soulager la conscience. |