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Poésie contemporaine
Quidonc : Langueurs d’ébène (1ère partie)
 Publié le 18/11/20  -  10 commentaires  -  1012 caractères  -  238 lectures    Autres textes du même auteur


Langueurs d’ébène (1ère partie)



L’horizon se repeint de cent gouaches sanguines,
Cueillant la fin du jour il se fait le témoin
D’un soleil inhumain qui ceignant les collines
Découpe les tétons de leur ombre avec soin.

D’ocre, de vermillon, la peinture déborde,
Ressuscité par les éclats cuivrés et or
Un sentiment étrange, un lien, une corde,
M’étreint d’une langueur qu’accentue le décor.

Les arcanes du soir instillent goutte-à-goutte
Des parfums que le temps dédaignait oublier,
Leur brassage renaît qui mord et me dégoûte,
M’allèche pour sourire au bord du sablier.

Des bouquets de manioc et de viande rôtie,
De fleurs de karité et d’encens décadents
Ou de lait maternel tété sans modestie,
C’est la vie et la mort qui me montrent les dents.

Effluve âcre et piquant d’une terre brûlée
Aux relents de sueur, de poussière et de sel,
Sauvage, généreuse, elle apparaît zélée,
L’Afrique me revient dans le chaos du ciel.


 
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   Anonyme   
10/11/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Ce texte me semble un peu trop laborieux pour me plaire vraiment.
Le sujet est intéressant, le choix de mettre en avant les couleurs de l'Afrique aussi, Dieu sait si elles marquent le voyageur.
Il me semble par ailleurs manquer d’homogénéité ou d'équilibre. La vue est mise en avant dans les deux premiers quatrains, puis l'odorat mais aussi le goût dans les deux suivants, le dernier me paraît moins synthèse de l'ensemble. (ce que perso, j'aurais attendu).
Le travail est cependant intéressant et palpable, certains passages sont moins léchés, ainsi :
"Ressuscité par les éclats cuivrés et or" la musicalité de "cuivrés et or" n'est pas optimum.
"C'est la vie et la mort qui" manque un peu de style. Surtout après le beau vers "Ou de lait maternel tété sans modestie,"
"Des parfums que le temps dédaignait oublier,", ce vers m'a fait buter à la lecture, soit par le sens soit par la construction.
J'ai comme la sensation d'un potentiel pas tout à fait exploité au mieux.

Merci du partage et bonne continuation.
Éclaircie

   Anonyme   
18/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Ce poème contemporain laisse une impression très colorée
de l'Afrique et cela lui sied, ma foi, bien.
J'aime bien les tétons des collines, entre autres.
Ce que je préfère dans ce texte est cette ambiance particulière
que l'auteur parvient à nous faire partager avec ses mots.
On sent, on voit, on devine, on se surprend vraiment à regarder
un bon reportage sur le pays.

Oui, une bonne surprise matinale qui me fait voyager à peu de frais.

   papipoete   
18/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
On s'y croirait ! Entre les formes à l'horizon, les senteurs de la nature et les effluves montant du village... l'Afrique est là si près qu'on pourrait la toucher !
Comme les boubous de ses femmes, tout est riche de couleurs, du sol jusqu'aux " tétons de l'ombre des collines " que ce " soleil inhumain découpe sans vergogne " alors que meurt un jour...
NB un poème écrit par un peintre fort inspiré ; la plume joue des pleins et déliés, puisant à la palette des couleurs et fait rêver devant son écran le lecteur.
l'avant-dernière strophe quelque peu torturée, est pourtant celle que je préfère !
connaissant le style de l'auteur, je pense que vous cherchâtes la forme au moins " néo-classique " ? , or le eu des diérèses/synérèses est ardu et au 13e vers ( ma/ni/oc ) celui-ci mesure 13 pieds...

   Lebarde   
18/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Quidonc

J'aime bien ces poèmes qui font appel aux sens et les mettent en valeur.
Vous avez ici exploité magnifiquement le sujet en évoquant avec beaucoup de poésie, et de précision les couleurs et les formes, les odeurs et les parfums, les goûts et les relents, les bruits et les perceptions qui font les particularités, la beauté, l'originalité, de l'Afrique.

"L’horizon se repeint de cent gouaches sanguines"

"Les arcanes du soir instillent goutte-à-goutte
Des parfums que le temps dédaignait oublier,"

"Des bouquets de manioc et de viande rôtie,
De fleurs de karité et d’encens décadents
Ou de lait maternel tété sans modestie,"

Ces vers et d'autres aussi sont superbes et d'une puissance évocatrice remarquable. Bravo.

J'ai bien aimé, la richesse de l'expression, la justesse des mots choisis, la densité des descriptions.

Il y a bien quelques rares et insignifiantes glissades dans la prosodie exigeante du classique mais que m'importe, j'ai pris un réel plaisir à vous lire.
Du très beau travail que j'apprécie.

Merci

Lebarde

   Anonyme   
18/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quidonc, bonjour,

Des images somptueuses illuminent cette poésie aux couleurs rayonnantes de beauté. Le poète nous invite à survoler l’immense sablier géant de son Afrique dont il a la nostalgie ; cette terre d’ocre moirée de fils d’or et de sang par le feu cruel de l’astre brûlant, où l’on s’acharne à vivre pour quelques larmes d’eau.

Un vers que je trouve magnifique parmi tant d’autres :

« C’est la vie et la mort qui me montrent les dents »

Seul petit bémol pour le vers : Ressuscité par les /éclats cuivrés et or » dont le découpage ne me semble pas mélodieux.

Merci à l’auteur pour cette peinture « bien brossée » et un grand Bravo pour ce titre "langoureux"
dream

   Anonyme   
18/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bravo, un style dru, très travaillé, pour un tableau magnifique. J'aime beaucoup "qu'accentue le décor".

   SaintEmoi   
19/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Je n'ai pas accroché je l'avoue sur le poème, mais cela n'a rien à voir avec lui, je ne suis pas attiré par les descriptions, même lorsqu'elles sont aussi belles que celle-là, aussi poétique.
En revanche, un vers plus que magnifique à ma yeux a retenu mon intention :

"Ou de lait maternel tété sans modestie"

Je vais passer ma journée à malaxer ces mots, pour en tirer tous les sens, et toutes les saveurs.

Merci pour ce partage

   Myo   
21/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a les couleurs fauves, l'odeur de la terre chaude, des parfums sauvages, le bruit de la nature à l'état brut.

Un décor superbement planté, le voyage est aisé au fil des mots.
J'y suis....

Merci de ce beau dépaysement.

Myo

   inconnu1   
25/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
très beau poème où on se laisse bercer par l'harmonie des mots choisis pour peindre un tableau qu'on se plait à contempler. Cela fait partie de l'art poétique de décrire la réalité différemment et d'en faire ressentir les émotions. C'est gagné.
Si j'ai mis une flèche en bas, c'est pour certaines imprécisions déjà notées qui nuisent à la fluidité de la lecture.
- les diérèses synérèses qui ne sont pas constantes (manioc-sueur-lien)
- la césure du 6 vers (ressuscité par les...)

mais sans doute facile à modifier pour en faire un très très beau poème

   Donaldo75   
5/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Quidonc,

J'ai trouvé ce poème très réussi. Je ne l'avais pas lu avant de voir qu'il y avait une deuxième partie. J'ai lu les deux mais je préfère commencer par commenter la première. J'apprécie particulièrement la composition picturale de l'ensemble qui donne le ton, les couleurs de ce poème. Et de là mon imaginaire envoie les images que me suggèrent ces vers. Tout est fluide et semble tellement naturel que c'en est impressionnant. Vraiment, de la belle poésie.

Chapeau bas.

Donaldo


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