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Poésie contemporaine
Quidonc : Pauvre Quasimodo ! [Sélection GL]
 Publié le 23/08/24  -  7 commentaires  -  718 caractères  -  135 lectures    Autres textes du même auteur


Pauvre Quasimodo ! [Sélection GL]



L'image des miroirs, toujours, me désespère,
Troublante Esméralda, je l'admets désormais,
De t'aimer sans espoir, las, je me consumais,
Heurtant les spectres froids que reflète la pierre.

Je me voulais Phœbus, héros dans la lumière,
Lors Victor me dota d'un cœur énorme, mais
En invoquant mes traits, contrefaits à jamais,
Je me vis refusé cette grâce éphémère.

Ainsi, non satisfait de mon infirmité,
Évoquant ma laideur, qu'appuie ta beauté,
Et fait de mon aspect, le reflet d'un supplice,

Avant que je m'éteigne, amoureux condamné,
Lors qu'au dos de ma bosse, mon âme en haut se hisse,
Belle, libère-moi d'un amour obstiné.


 
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   poldutor   
26/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Bonjour
Beau poème évoquant le ver de terre amoureux d'une étoile, pauvre Quasimodo, son cœur est bien plus beau que son corps ! Pourquoi la nature dote-t-elle d'un physique si laid une si belle âme.
Du point de vue technique, je pense que ce poème passera en néo-classique, car je vois le vers 10 à onze pieds si on ne prononce pas le "e" de "appuie", et le vers 13 à treize pieds ; mais je peux me tromper.
J'ai cependant bien aimé cette poésie.
Cordialement.
poldutor en E.L

   Annick   
7/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce poème évoque la souffrance et la tristesse d'un amour impossible : le contraste entre la laideur de Quasimodo et la beauté d'Esméralda rend ce texte émouvant.

Le cœur de Quasimodo est tourmenté et focalisé sur lui-même. Le pronom personnel "tu" adressé à Esmeralda n'attend pas de réponse. C'est un monologue intérieur. Il sait que l'amour qu'il ressent pour elle n'est pas réciproque.

J'éprouve une profonde empathie pour ce personnage qui ne peut espérer un jour être beau et réaliser son rêve. Le titre invite le lecteur à réfléchir dans ce sens.
Quasimodo demande à Esméralda de le "libérer de cet amour obstiné". Ce renoncement est une mort symbolique. Mais surtout un désir prégnant d'être en paix.

Le poème est ancré dans le roman de Victor Hugo car il est fait référence à "Notre Dame de Paris".

L'auteur a réussi à explorer une âme en peu de vers. C'est un beau poème.

   Lebarde   
9/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Un thème classique, la Belle et la Bête, le vers de terre amoureux d'une étoile que le grand Victor a su si bien exploiter et mettre en valeur dans Notre Dame de Paris avec ses héros légendaires Esméralda et Quasimodo dans lequel le narrateur prend à son compte la laideur et les malheurs amoureux ....oui mais...

Le sonnet est plaisant à la lecture mais ne restera pas dans la catégorie classique a laquelle l'auteur prétend (vers de 11 et 13 syllabes , e non élidé).
Et puis il y a ce rejet "difficile" du deuxième quatrain .

Dommage.

Je tempère mon enthousiasme.

En EL
Lebarde

   Ornicar   
16/8/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
D'emblée, pas mal d'imperfections me frappent dans l'écriture de ce sonnet, m'empêchant de l'apprécier.

Certains mots ne me semblent pas parfaitement "justes" ou à leur place pour exprimer au plus près la pensée, l'intention que je suppose être celle de l'auteur. Exemple au vers 7 ("en invoquant mes traits"). "invoquant" ? Ou encore le vers 9 ("Non satisfait de mon infirmité"). C'est plus qu'un euphémisme qui ne rend pas vraiment compte de la terrible souffrance qu'endure Quasimodo. Et par ailleurs trop proche d'une expression toute faite ("non content d'être infirme"). Au vers 10 également ("qu'appuie ta beauté") Je comprends bien l'idée sous-jacente (appuyer au sens "d'aggraver") mais n'y avait-il pas mieux ? Ou peut-être chercher d'autres possibilités de rimes, d'autant plus que les 4 masculines (en "é") des tercets ne brillent pas pas leur originalité.

Une répétition ("lors" deux fois) ou des termes trop proches l'un de l'autre par leur écriture ("invoquant" et "évoquant") ternissent encore mon attrait pour ce texte. De même, les rimes retenues pour l'élaboration des quatrains me semblent également trop voisines par leur sonorité (son "ai"/ "è" - E accent grave). En résumé, je sens trop le travail avec son lot de difficultés encore à résoudre.

Pour finir sur une petite note positive, deux formulations m'ont paru intéressante sur le plan narratif : le vers 6 ("Lors Victor me dota d'un cœur énorme, mais") ainsi que l'avant dernier ("Lors qu'au dos de ma bosse, mon âme en haut se hisse").

Ornicar

   Provencao   
23/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Quidonc,


"Ainsi, non satisfait de mon infirmité,
Évoquant ma laideur, qu'appuie ta beauté,
Et fait de mon aspect, le reflet d'un supplice,

Avant que je m'éteigne, amoureux condamné,
Lors qu'au dos de ma bosse, mon âme en haut se hisse,
Belle, libère-moi d'un amour obstiné."


Je me suis arrêtée plusieurs fois sur ces 2 tercets, et j'y ai lu et ressenti une beauté qui en ce sens colore le recul, comme cette âme en haut qui se lisse, dont l’imperceptibilité fait échoir le visible en même temps qu’elle s’abrite dans la beauté de l'invisible.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
23/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Quidonc
Que n'avons-nous chanté " belle " de la comédie musicale, et souffert pour le pauvre Quasimodo !
être aussi laid, que beau est Phoebus, et aimer la même troublante Esméralda, sans la moindre chance de succès, quand le capitaine de la garde n'aura qu'à claquer des doigts !
seule la mort pourra les rapprocher...
NB il faudrait être marsien, ou émerger du permafrost, pour ne pas connaître " Notre Dame de Paris " , dont la cathédrale en feu, sidéra le monde entier un jour de 2019 ; remémorant ainsi aux lecteurs de V Hugo cette histoire d'amour impossible.
" miroir, oh gentil miroir dis-moi... "
ne fut jamais la tirade du malheureux Bossu, que les lignes de l'auteur mettent en Gras, dans le premier tercet
" ...qu'appuie ta beauté "
Bémol au premier quatrain, que je trouve trop éloquent, dans la bouche du héros...
techniquement, je crois que le E de " appui/e " est incorrect ?
le 13e vers me semble mesurer 13 pieds

   Hiraeth   
23/8/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
J'enrage, mon commentaire s'est effacé parce que j'ai mis trop de temps à l'envoyer. Vous me pardonnerez donc si je vais droit à l'essentiel, sur un ton de maître d'école que je regrette :

- premier quatrain, ponctuation à revoir, nuit à la clarté et à la force du propos
- "heurtant" : maladroit, verbe qui manque là aussi de clarté et de force ; pourtant le vers a du potentiel pour frapper les esprits
- "en invoquant" ne peut que se rapporter syntaxiquement au "je" du vers suivant, donc ça produit un non-sens
- on doit écrire "je me vis refuser cette grâce éphémère", à l'infinitif, car "refuser" n'est pas attribut du sujet de "je"
- syllabe manquante au v10 : si l'idée était de mimer la malformation boiteuse de Quasimodo, il y avait je pense d'autres moyens plus subtils de la réaliser (ex: rejets, contre-rejets, coupes ou césures irrégulières), qui n'auraient pas fait penser à une erreur manifeste
- le v13 a une belle image qui aurait mérité d'être mieux mise en valeur, et la césure épique se défend plutôt bien et produit une forme-sens intéressante

Trop d'imperfections m'empêchent cependant d'aimer ce texte, dans lequel j'ai beaucoup de mal à entendre une voix authentiquement quasimodienne. Parce que l'amour de Quasimodo pour Esmeralda, ce n'est pas vraiment, ou pas uniquement, l'amour frustré d'un personnage laid qui supplierait sa belle de mettre un terme à ses souffrances. Il possède au contraire une dimension sublime, inconditionnelle, que vous manquez dans ce poème.

Dommage.


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