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Poésie contemporaine
Quidonc : Saoulitude
 Publié le 30/04/20  -  7 commentaires  -  2003 caractères  -  191 lectures    Autres textes du même auteur

« Alors dans ma folie avec l’ami Bacchus, je me mets à rêver que mes œuvres parussent. »
André Sans Sonnet

Elle croyait avoir épousé un poète, le bel André. Aujourd’hui elle s’adresse au ciel pour les mots dire...


Saoulitude



Comme un bateau navré que la tempête essouffle,
Cherchant d’où vient le vent, debout ou à peu près,
Comme un noyé cherchant à reprendre son souffle,
Vieux moulin nauséeux il discourt sans apprêt.

« Monsieur ! » répète-t-il. « Je suis prince, je drague,
Je suis libre penseur au pays des pigeons ! »
« Conneries », dit-il, et tu penses qu’il blague,
Il disserte ombrageux au rythme des gorgeons.

Il se lève bravant l’élan qu’Éole enlace
Et pointe de l’index l’heure de l’apéro !
Contraignant un hoquet, livide, il se préface,
Dans sa bouche les mots s’étranglent dans un rot.

Il éructe ses vers dans un relent de treille,
Un mouvement du coude..., et sa mémoire fuit.
Ses promesses toujours finissent en bouteille,
Dans un combat naval, touché, coulé, détruit.

Seigneur écoute-moi ! Sa bière me déchire,
Je parle ici de mort, pas du cercueil qu‘il boit.
Déchargeant ses tourments l’autre bière l‘inspire,
Esclave complaisant, il vénère sa loi !

Mais quand le temps s’arrête à défaut de la vie
Et qu’au petit matin, un mot ment hésitant,
Quand je vois de l’Amour la chimère ravie,
Pour éloigner l’absence au-delà de l’instant,
...
Je prie.


 
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   Corto   
10/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème où l'on se sent pris entre deux eaux est réjouissant.
Les expressions sont originales à souhait "Cherchant d’où vient le vent, debout ou à peu près" puis "Vieux moulin nauséeux il discourt sans apprêt".

La crudité du comportement ivrogne n'est pas vulgaire
"Ses promesses toujours finissent en bouteille,
Dans un combat naval, touché, coulé, détruit".

La cinquième strophe est particulièrement riche en diversions.

Quant à la dernière strophe elle prend une hauteur inattendue jusqu'à ce "Je prie" formulé par la narratrice jusqu'ici spectatrice accablée.

Je trouve ici une belle capacité de l'auteur à traiter une scène plutôt désolante avec une verve, des soubresauts de langage de qualité.
Au point de ne pas même se priver de jeux de mots comme ce:
"un mot ment hésitant" si bien placé .

Bravo à l'auteur.

   Anonyme   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un bon texte contemporain sur l'alcool et ses turpitudes.
Un très bon premier vers, en principe lorsque le premier vers est bon
c'est le poème entier qui en récolte une certaine qualité.
J'aime bien les allitérations du vers 9 : l'élan qu'Éole enlace.
Ses promesses toujours finissent en bouteille, comme cela est vrai
et bien dit et la suite également.
Beaucoup d'humour émane de ce poème.

Un beau portrait de saoulitude, certainement l'un des meilleurs
textes de l'auteur.

   papipoete   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Quidonc
Il a sa dose... et se prend pour le " maître du monde ", que tout le monde écoute, buvant ses paroles comme lui ses gorgeons.
Et ça palabre avec le vent, et ça se croit intelligent mais... celle qui le regarde sait que demain, un mirage d'espoir traversera l'horizon, mais irrésistiblement comme un aimant, la dive bouteille hélas retrouvera son esclave, imposant sa loi !
NB un texte sur la soulerie qui fait rigoler la cour du Roi, et les autres qu'il amuse, mais " l'autre " qui pour lui prie, nous dépeint une scène fort triste, que trop d'entre nous connaissent !
et pour cela, la 4e strophe est particulièrement imagée, quand le picolo sombre, touché coulé !
dans la dernière strophe, ce vers " ... un mot ment hésitant " est si bien trouvé, et fait si mal !

le 7e vers mesure 11 pieds, ,et si cela est la raison de la forme " contemporain ", c'est bien dommage !

   Lebarde   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quidonc

Ce poème sur la "saoulitude" n'est pas pour me déplaire, non pour l'atmosphère et les relents alcooliques, assez éloignés de mon "train de vie" habituel, mais plutôt par le ton simple, réaliste et égrillard que vous utilisez pour les décrire qui change des propos académiques bien lissés et léchés qu'impose généralement la poésie.

J'ai bien aimé l'écriture et le vocabulaire populaires, proches du langage parlé sans jamais franchir les limites du vulgaire, qui traduisent à merveille les ambiances chaloupées du sujet.

Certains mots crus mais tellement bien mis en situation pourront choqués: "conneries", "gorgeons", "l'heure de l'apéro", "rot", " sa bière me déchire" etc.., moi "Lebarde" j'apprécie.
Si on rajoute quelques jeux de mots:"mots dire" ( dans l'incipit), "un mot ment"... et quelques beaux vers bien explicites joliment tournés, alors j'applaudis.

Sur la forme contemporaine, rien à dire: les rimes sont presque parfaites, la versification sans grandes erreurs qui ne choquent aucunement à la lecture.

Merci

Lebarde est tout prêt à en redemander de temps en temps

   Castelmore   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
À l’heure de l’apéro
Je lève mon verre à l’élégance
Je trinque à l’esprit et
À la belle santé du poète

Intelligence, verve et humour permettent d’aborder tous les sujets, jusqu’aux plus sérieux ... comme c’est le cas dans cet opus.

Bravo et
Merci pour un grand plaisir de lecture

   Myo   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un décor bien planté, un personnage haut en couleurs, tantôt touchant, tantôt pathétique, des jeux de mots subtils, une forme des plus plaisante à lire, beaucoup de qualités dans cet écrit.

Personnellement, j'ai bu vos mots jusqu'à la lie...
Bravo!

   chVlu   
30/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Les 5 premières strophes dessinent bien un portrait sans concession ni jugement du pilier de comptoir que la déshydratation n'emportera pas.
Quelques tournures retiennent mon attention
"Comme un bateau navré que la tempête essouffle,
Vieux moulin nauséeux il discourt sans apprêt.
Il disserte ombrageux au rythme des gorgeons.
Dans sa bouche les mots s’étranglent dans un rot.
Déchargeant ses tourments l’autre bière l‘inspire,
Esclave complaisant, il vénère sa loi !

La navigation du galérien (la mer était son univers) s’arrête au dernier vers de la 5éme strophe et il s'en va au temple.
Malheureusement je décroche à la dernière strophe et la finale fait le calice qu'il faut boire jusqu'à ...

Somme toute une poésie qui tient l'ivresse!


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