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Poésie néo-classique
Quidonc : Somnolence [Sélection GL]
 Publié le 02/08/22  -  14 commentaires  -  1209 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur


Somnolence [Sélection GL]



Midi vient de passer, quelques rayons moqueurs
Reflètent sur les flots le drapé d’un nuage,
Les eaux calmes du lac doublent le paysage,
À peine effarouchées sous les coups des rameurs.

Étendu dans ma barque arrosée de lumière
Dont les peintres en peine envient l’intensité,
J’interroge l’effort dans sa vacuité
Et la course du temps de la même manière.

Avec soin je me perds dans le moelleux pastel
Où le pinceau du maître, en larges touches grasses,
Étale sa caresse au sein des grands espaces,
Fixant un coton blanc à l’azuré du ciel.

L’onde nonchalamment me berce, volubile,
Babillage poli qui dans un friselis
Va taquiner les pieds des saules ramollis
Pour s’éteindre en silence où l’eau se fait tranquille.

Rabattant sur mes yeux les bords de mon chapeau
Je laisse une main molle effleurer la surface
De l’eau pour accueillir la délicate trace
Que laisse son baiser humide sur la peau.

Me laissant emporter par un calme impavide,
Délicieuse errance où j’aime à me noyer,
Jusqu’à l’érotiser pour le faire oublier
Je maintiens un lien étroit avec le vide.


 
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   Anonyme   
18/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Malgré l'inévitable et pour moi clichéteux coton blanc dans l'azuré du ciel, mes quatrains préférés sont les troisième et quatrième ; c'est là que pour moi s'installe vraiment l'ambiance nonchalante. Le moelleux pastel, les touches grasses de pinceau, l'onde volubile, j'y suis.

Ailleurs dans votre poème, j'ai un peu de mal à me fondre dans le décor. Si je comprends qu'au début il soit nécessaire de le poser, je trouve que les deux derniers quatrains manquent de "lâcher-prise" : au cinquième le narrateur me ramène soudain à lui, sa main qui reçoit le baiser humide (sans blague ?) de l'eau, et le sixième saute carrément dans l'abstraction ; j'apprends que le narrateur érotise le vide pour l'oublier et me voilà dans l'attention psychologique, ce qui me contrarie. J'étais bien, moi, dérivant dans une barque en oubliant comment on m'y avait amenée, voilà qu'elle s'échoue sur la rive caillouteuse de la pensée !
En outre, j'ai le plus grand mal à scander en alexandrin
Je maintiens un lien étroit avec le vide.
parce que je dois traiter la même diphtongue "ien", qui apparaît deux fois, une en diérèse et une en synérèse et que je ne sais pas laquelle.

   Miguel   
20/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il est dommage que le dernier vers soit faux. Car les autres sont fluides et mélodieux, et ce rythme lent nous entraîne dans la rêverie du poète. Je regrette aussi l'enjambement à "surface De l'eau" qui vient briser cette douce régularité berçante, et qui nous réveille brusquement. Mais les images sont belles, et il émane de cette tonalité lamartinienne une grande grâce.

Miguel, en EL

   Vilmon   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,
Oh, oui, j’adore ! 😀
Quelle belle description d’un moment délectable à se prélasser au doux soleil sur une belle étendue d’eau par matin si calme et si parfait près de la chevelure des saules. Les sentiments et les images sont voluptueusement bien transmises au lecteur qui a l’impression d’être aux côtés du personnage.
Côté structure, tout s’écoule comme un petit ruisseau aux travers les pierres, de belles rimes, une belle cadence, une profonde recherche pour trouver le mot juste.
Bravo, je m’en suis délecté.

   Anonyme   
2/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Classique ? Non, et c'est dommage car c'est un bien beau texte
que cette somnolence au bord de l'eau.

Un joli tableau d'été et tout dans la contemplation ce qui me va
à ravir.

Volubile, Babillage poli, Fixant un coton blanc, etc...etc...

Et ce jusqu'à son dernier vers.

Bravo, j'aime beaucoup.

EDIT le 02/08 : il me semble que le dernier vers malgré sa répétition
du son "ien" soit techniquement bon car le mot lien
s'applique en diérèse.

   Vincent   
2/8/2022
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   Eskisse   
2/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Quidonc,

Cette rêverie sur l'eau est divinement bien écrite ! Et riche d'interprétations qui m'ont fait penser à G.Bachelard," L'eau et les rêves", ouvrage sur lequel, je vais m'appuyer ici.

strophe 1: La personnification des eaux par " à peine effarouchées" fait des eaux l'élément féminin par excellence.
"doublent le paysage": insistance sur le rôle du reflet qui, ainsi commenté par G. Bachelard, "Ainsi,l'eau, par ses reflets, double le monde, double les choses. Elle double aussi le rêveur...en l'engageant dans une nouvelle expérience onirique"."
strophe 2:
"arrosée de lumière": Les éléments ciel/eau se fondent
strophe 3:apparition du thème de la dissolution "je me perds" et ce, " avec soin", il y a là une application, une volonté à vouloir se fondre dans les éléments.
strophe 4:
" me berce" ,"babillage poli ":retour du thème de l'eau féminine ou maternelle.
strophe 5et 6:
début de l'érotisation de l'eau "son baiser humide sur la peau"
La dernière strophe évoque l'appel tragique de la mort: G.Bachelard: "L'eau est ainsi une invitation à mourir" ( Les eaux remplissent "une fonction psychologique essentielle: absorber les ombres." A mettre en relation avec le titre qui place le rêveur dans un état de semi-conscience, déjà emporté par le sommeil..
Voilà ce que m'a inspiré votre poème, merci du partage.

   Provencao   
12/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quidonc ,

"Rabattant sur mes yeux les bords de mon chapeau
Je laisse une main molle effleurer la surface
De l’eau pour accueillir la délicate trace
Que laisse son baiser humide sur la peau."


Mon passage favori, où l'écho, le reflet, l'ombre irisent fort bien "la toile" faisant affleurer un sens de fragilité , en suscitant notre volonté d’interprétation.

Le reflet devient ainsi le lien entre l'onde et l'errance , le signifiant et l’insignifiant. Entendue et lue de cette manière, la référence au reflet m'offre un fil conducteur pour penser la façon dont vous avez interprété et écrit la somnolence...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
2/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
" dans la vie, faut pas s'en faire ; moi, je n'm'en fais pas... " conviendrait bien à ce moment au gré de l'eau, que la barque comme en phase avec son passager, berce jusque sous l'ombre des vieux saules...
NB la nature et les éléments se liguent pour créer un cocon, qui tel un nymphéa se laisse caresser par une main du ciel, si légère plus légère qu'une plume.
le 3e quatrain me semble le plus doux, avec ce dais azuré où migre du coton...
par contre le dernier vers me chiffonne ; il me semble pas assez " plein " avec ce " vide "
Les alexandrins de 12 bons pieds et leurs diérèses justes, purent prétendre au " classique ? "... sûrement une césure mal-t'a-propos...

   senglar   
2/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Quidonc,


Une belle somnolence qui a su éviter les ronflements. Tout y est également serein ; les rames elles-mêmes n'effarouchent pas les eaux du lac. On aimerait lire ici une philosophie, il n'y a que le farniente ou plutôt le farniente ferme la porte à la philosophie.
Et c'est une bonne chose, l'homme ici n'a pas besoin de penser pour être.

Petites observations :
- le pastel qui rime très bien mais qui a horreur de l'eau (Haro sur l'éponge !) Vincent l'a dit avant moi.
- je n'aime pas trop les "saules ramollis." mais j'aime beaucoup le mot "friselis" et la main qui dérive dans l'eau.
- Les calmes ne sont-ils pas par nature impavides ?

Mon vers préféré :
"Les eaux calmes doublent le paysage."
Il y a quelques madeleines de Proust dans ce poème.

   Phicai   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quidonc,
je me suis laissé envahir par cette somnolence, cette indolence, cette insouciance.
J'ai bien aimé ce temps arrêté. Je me suis senti apaisé dans cette barque.
Merci pour ce moment

   LylianR   
6/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème délicat qui apaise. Le temps semble suspendu.

J'ai bien aimé "Les eaux calmes du lac doublent le paysage,". Je visualise bien les deux images semblables, symétriques.

"Étendu dans ma barque arrosée de lumière" me fait penser au temps où le canotage était à la mode, au XIXe siècle.

J'ai beaucoup apprécié ce quatrain élégant :
"Rabattant sur mes yeux les bords de mon chapeau
Je laisse une main molle effleurer la surface
De l’eau pour accueillir la délicate trace
Que laisse son baiser humide sur la peau."

Quelques bémols. Le mot "vacuité" n'est pas agréable à l'oreille. Ainsi que "ramollis".
Il aurait été souhaitable de dire ce que recouvre le verbe "érotiser".

Un beau poème qui se lit avec plaisir.

   Vincendix   
7/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Une scène reposante tellement appréciable, oublier le quotidien,se laisser bercer par les vaguelettes, quel bonheur!
Un texte apaisant, dommage que le dernier vers soit un peu raté mais c'est pardonnable, l'euphorie a endormi l'esprit.

   Quidonc   
11/8/2022

   inconnu1   
14/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Je suis sous le charme, sous le charme de certaines images très visuelles, comme ce paysage dupliqué par le lac, par le choix du vocabulaire, sous le charme de cette ambiance nonchalante si bien retranscrite. Sur la technique, si j'ai bien compris le classique n'a pas été accepté. Est ce à cause du e muet de envient? Mais cela n'altère pas la qualité du poème et le plaisir que j'ai eu à me plonger dans cette barque

Bien à vous


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