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Poésie contemporaine
Quidonc : Utopie
 Publié le 22/06/24  -  8 commentaires  -  1883 caractères  -  100 lectures    Autres textes du même auteur


Utopie



Politique volage aux scrutins invariés,
Nous sommes des ovins que l'abattoir fascine.
Notre fierté se tait tandis qu’on l'assassine
Dans les urnes bon teint aux votes avariés.

La nature se meurt, silence médiatique.
Les jumelles, Paris, Bruxelles ou ailleurs,
L'horreur se déshabille et nos regards voyeurs
Adoubent, sans un bruit, les famines d’Afrique.

Même si nous gueulons devant nos récepteurs,
Blâmant les gouvernants d'une ardeur pervertie,
Par notre négligence ou par notre apathie,
Nous sommes décideurs, les seuls, de nos malheurs.

Des Biden, Erdogan, Macron, Trump ou Poutine,
Nous acceptons les coups, pis nous les excusons.
Mais pour ne rien laisser du peu que nous avons,
Nous nous réfugions dans une humeur Marine.

De notre liberté nous admettons le deuil
Avers tous ces conflits, Palestine ou l'Ukraine,
Nous marchons nonchalants, face aux heures de peine,
Nous goûtons le confort mou de notre fauteuil.

Pour reprendre nos vies, chassons l’idée perverse,
Qui fait de la richesse un rêve pour demain.
Méprisons le profit, redevenons humains,
Proposons à ce monde une gageure inverse,

Engageons le pari, ce n'est pas inédit,
De se tendre la main pour voir le soleil luire.
Dans les jours à venir, osons tout déconstruire,
Refusons d’acheter le bonheur à crédit.

Serviles sous le poids de nos propres censures,
Nous tentons d'ignorer le goût de nos erreurs,
Alors nous oublions nos rêves de bonheurs,
Et brimons nos espoirs, négligeant nos blessures.

Avant de nous trouver piégés au pied du mur,
Bravons l'avidité, les esprits mercantiles,
Récupérons nos cœurs, nos actes indociles !
Pourquoi ne pas vouloir embellir le futur ?


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   cervantes   
4/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Difficile d'avoir le moindre avis sur un texte oscillant entre manifeste politique et philosophie de comptoir.
Que viennentt faire la poésie et la versification dans cet écrit donneur de lesson?
Je ne m'insurge évidemment pas sur le contenu empli de bons sentiments si souvent rabachés mais sur son adéquation avec la forme poétique, faite à mon avis de métaphores, d'allusions, de sens caché, d'émotion.

Je n'ai donc pas adhéré du tout, m'en veux beaucoup mais attends d'autres écrits à partager sur ce site!

   Cristale   
5/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
C'était pourtant bien parti quand soudain ce "vies" à l'hémistiche du 21ème vers suivi sur ce même vers de "idée perverse" s'affichent avec leurs "e" muets l'un au pluriel non élidable, l'autre non élidé, fermant l'accès à la catégorie sollicitée.
"piégés au pieds du mur" : petite erreur de pluriel.
"Avers tous ces conflits" : avers ou avec ?
"le confort mou de notre fauteuil." : je le préfère moelleux le fauteuil, mais ça ferait trop de syllabes... (ça c'est pour détendre l'atmosphère).
Joli prêche; nous sommes ceci, faisons donc cela, de belles paroles utopiques comme le dit si bien le titre du poème. Le genre de discours qui me dérange mais c'est tout personnel.
C'est dommage car l'auteur a un certain potentiel et une bonne syntaxe que j'apprécierai (ou que j'ai peut-être déjà appréciés) sans doute sur des sujets moins moralisateurs.

   BlaseSaintLuc   
5/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Le texte est un peu direct et accusateur envers le lecteur.

L’utilisation d’images telles que “Politique volage”, “ovins que l’abattoir fascine” et “l’horreur se déshabille” est puissante, mais parfois elle manque de subtilité.

Le texte présente une structure en quatrains avec des rimes croisées. Cependant, certaines lignes sont plus longues que d’autres, ce qui peut affecter le rythme.

Le poème soulève des questions importantes, mais il pourrait être plus émotionnellement engageant. Ajouter des détails personnels ou des anecdotes pourrait aider à renforcer le lien entre le lecteur et le texte.

La répétition du pronom “nous” dans plusieurs strophes peut sembler redondante. Une variation dans les formulations pourrait rendre le poème plus captivant.

Il y à aussi,une tonalité sérieuse et une certaine ironie. Cela peut être intentionnel, mais il est important de maintenir une cohérence stylistique pour éviter de dérouter le lecteur.

En somme, le texte présente des sujets essentiels, mais il pourrait bénéficier d’un affinement stylistique et d’une approche plus subtile pour toucher davantage le lecteur. Quant à savoir s’il correspond à de la poésie, cela dépend de l’interprétation personnelle de chacun.

Pour ma part j'y ai vu une morale naïve
Les peuples ne sont point aveugles ,ils sont indifférents et c'est là le terrible !

   Polza   
7/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

Je suis le quatrième à vous commenter en partant de la droite, aussi, d’autres avant moi ont dit vous signaler que le classique ne passerait pas pour quelques petites erreurs (j’en commets aussi parfois !).

Je vous les signale tout de suite comme cela, on n'en parle plus !

« La nature se meurt, silence médiatique » médiatique en diérèse obligatoire en classique il me semble.

« Pour reprendre nos vies », terminaison ies impossible à élider à l’hémistiche. « L'élision est indispensable à la fin du premier hémistiche de l'alexandrin.
Elle est obligatoire si l'e final est précédé d'une voyelle simple ou composée ainsi que dans les mots terminés par aie, ée, ie, oie, oue, ouie, ue, uie. Si ces mots ne sont pas élidés, ils ne peuvent figurer qu'à la fin du vers.
Si ces mots sont au pluriel et ne peuvent, de ce fait, être élidés, ils ne peuvent figurer qu'à la fin du vers.
De même les terminaisons ées, ies, ues, oues, eues. » Traité de Gilles Sorgel

« Qui fait de la richesse un rêve pour demain.
/Méprisons le profit, redevenons humains, » rime singulier/singulier non respectée.

« piégés au pieds du mur » ce n’est pas ce qui vous fera aller en néo à la place du classique, mais « au pied du mur » sans s à pied.


À part ces quelques petites remarques, pour la forme, cela me semble plutôt bien maîtrisé, juste quelques petites choses à changer pour prétendre à la forme classique, rien d’insurmontable.

J’ai toujours un peu de mal avec un récit qui emploie le nous du début à la fin, parce que je ne m’y reconnais pas toujours d’une part et parce qu’à force, cela devient stéréotypé.

Cela dit, je comprends la colère du narrateur (de la narratrice) même si je pense qu’il prend parfois des raccourcis faciles au lieu d’avoir une approche un peu plus « philosophico-poétique ».

Par exemple « Nous sommes décideurs, les seuls, de nos malheurs. » c’est un peu plus complexe que cette vision, je pense.

« Des Biden, Erdogan, Macron, Trump ou Poutine, 
Nous acceptons les coups, pis nous les excusons. » idem.

« Avers tous ces conflits, Palestine ou l'Ukraine » je n’ai pas compris l’emploi du mot « Avers » dans ce contexte.

« Refusons d’acheter le bonheur à crédit./Alors nous oublions nos rêves de bonheurs, » le mot bonheur me semble un peu trop rapproché, seulement trois vers d’écart.

Deux années avant de quitter ce monde, Steéphane Hessel écrivait son essai intitulé « Indignez-vous », votre poème va dans ce sens et j’apprécie. Néanmoins, il me manque un petit supplément de je ne sais trop quoi pour m’enthousiasmer pleinement, peut-être un peu moins de colère et un peu plus d’images poétiques ?

Polza en EL

   Lebarde   
12/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Comme la poésie peut anticiper l'actualité du jour, avec toutes les hontes et les inquiétudes qu'elle suscite.

En fait tout était tellement prévisible, comment s'en étonner? A regarder égoïstement l'eau couler dans la baignoire comment être surpris qu'elle déborde.

" Politique volage aux scrutins invariés,
Nous sommes des ovins que l'abattoir fascine.
Notre fierté se tait tandis qu’on l'assassine
Dans les urnes bon teint aux votes avariés."

Certes mais ouvrons les yeux et gardons nous de nous laisser abuser par les démagogues de tous bords qui font des constats sans donner les solutions, promettent la lune simplement en la montrant du doigt et de raser gratis alors qu'ils n'ont ni savon ni rasoir.

"Dans les jours à venir, osons tout déconstruire,
Refusons d’acheter le bonheur à crédit."

Je note le propos, sans être sûr de le comprendre correctement et donc de le cautionner complètement...

Je préfère "L'utopie" du dernier vers :
"Pourquoi ne pas vouloir embellir le futur ?"
tout en conservant la sagesse et la prudence de bien réfléchir avant de tout démolir.

Trois vers me plaisent bien par ce qu'ils résument de notre comportement trop souvent inconséquent et irresponsable:

"Même si nous gueulons devant nos récepteurs,
Blâmant les gouvernants d'une ardeur pervertie,...( les y a qu'a, tous des incapables, tous pourris etc)
Nous sommes décideurs, les seuls, de nos malheurs."


Le sujet me traumatise et me donne des insomnies...
Il serait pourtant si simple...mais je rêve tout comme l'auteur de ce poème bien écrit qui force à nous remettre en question.

Sur la forme, juste un mot pour signaler les diérèses sur "avariés et médiatique "qui risquent d'être pénalisantes en donnant treize syllabes aux vers correspondants. Rien de grave en fait.

En EL

Lebarde

   papipoete   
22/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Quidonc
ouh là là, le sujet à ne pas ouvrir à table, ou bien sous un aéropage de futurs électeurs à décider du sort de notre France !
comme parler du Covid à une tribu humanoïde, que même le nom de Pasteur fait sourciller...
Bref, à vous lire j'en prends plein les dents, comme sûrement bien des concitoyens, et voudrais ne retenir que la 7e strophe, certes utopique mais le fantôme de Martin Luter King, peut toujours venir nous conter son " dream "
NB ça secoue, des bords de la Liberté chérie, jusqu'aux trottoirs de Téhéran aux cheveux cachés, aux cheveux défaits ; de la bouche de marchands de rêve ( 50 centimes bientôt le litre de super ), et du pain et travail pour tous ( promettait un petit peintre autrichien à petite moustache ) et l'on pourrait palabrer des heures, à fleuret moucheté, si possible !
sur l'ensemble de votre analyse, du POUR et du CONTRE, je donnerai une appréciation positive, car Vous avez osé dire ce que pense l'ensemble tout-bas !
techniquement, je ne constate pas de faute prosodique, sinon ce " avers " de la 5e strophe ?

   Yannblev   
28/6/2024
Bonjour QuiDonc,

Les artistes en général et les poètes particulièrement ne devraient, je crois, se garder d’être « engagés », les artistes et les poètes se doivent d’être libres et donc foncièrement « dégagés », ce qui ne signifie pas sans avis ni pertinence mais plutôt sans format préalable ni idées prioritaires .
Ce sont ces artistes libres qui nous rendent libres.
Votre texte est plutôt bien écrit et la versification stricto sensu ne démérite pas mais il lui manque ce que Verlaine signifiait en parlant de la poésie quand il prétendait que « tout le reste est littérature »… et quand la littérature se déploie comme une profession de foi pour meeting c’est encore pire que tout le reste.

Quant à l’utopie, voilà bien pourtant une idée avec laquelle un artiste libre, un poète, pourrait nous en conter.

Merci du partage

   Provencao   
1/8/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour Quidonc,

plusieurs lectures pour votre poésie...

J'y ai lu et retenu, à mon sens, une absence de cohérence et de confluence dans ce passage:
" Même si nous gueulons devant nos récepteurs,
Blâmant les gouvernants d'une ardeur pervertie,
Par notre négligence ou par notre apathie,
Nous sommes décideurs, les seuls, de nos malheurs "

qui est un impact naturel des potentiels limités et non un manque de crédibilité dans les capacités émotionnelles.

Au plaisir de vous lire
Cordialement


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