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Jemabi
30/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Même après plusieurs lectures, le sens de ce poème m'échappe. J'y lis une mort imminente, un futur deuil, et je me replonge au cœur d'une résistance contre l'ennemi, donc une référence à la seconde guerre mondiale, mais peut-être me trompé-je totalement. Au fond, peu importe le sens, puisque l'écriture et le rythme général m'apparaîssent réussis sur le plan formel. Chaque vers apporte son lot d'images fortes qui s'enchaînent et se répondent. Surtout, le poème va crescendo dans la puissance d'évocation, atteignant un sommet en matière d'art poétique dans la strophe finale, qui m'a laissé bouche bée.
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Pouet
3/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Slt,
j'avoue avoir été embarqué dès les trois premiers vers et le reste ne fut pas décevant, loin de là. Une évocation perlant de poésie et de sensibilité, de belles images, de retenue. Il me semble que je devrais tout citer, non, un très beau poème. Du moins comme je les aime. Je ne vois rien d'autre à ajouter de très pertinent. Bravo à vous, Pouet |
jeanphi
5/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour,
J'aime beaucoup ce ton dramatique et lyrique. C'est doux, désespéré, et violent à la fois. Des images toutes très fortes, le premier tercet fuse, une platitude révoltée et hautement poétique à mon sens. Une révolte étouffante, le vouvoiement d'un père regretté dans une incompréhensible rage, des images d'une platitude proche de la fureur. Genre haine adolescente, sans justification plausible. "Je suis à vif parce que l'épelucheur était sur la table, papa, c'est ta faute ..." Et enfin le regret infini de n'avoir après tant d'épreuves accompli le dessein d'être parent à son tour. Je ressens ce poème comme un hurlement pour combler les déchirures d'une âme détruite. |
Eskisse
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Quistero,
C'est tout simplement beau, très beau. Ce poème me raconte l'histoire d'un fils qui souffre de ne pas avoir été présent au décès de son père. La première strophe est troublante car le locuteur hésite entre l'irréel et la réalité de ce fait par le truchement d'une interrogation. Peut-être ne peut-il en supporter la douleur. Cette strophe est frappante avec ce" soleil" qui " mourut sur la table de nuit". Que cette image est belle ! Les autres images sont toutes empreintes de justesse: " les claires-voies de l'orage", les chemins qui fuient dans les fossés, l'enlacement solitaire au vent... Merci du partage |
Anonyme
12/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Pour moi, les cinq derniers vers sont de trop, ils ramènent comme de force la figure du poète qui écrit pour conjurer sa souffrance ; un enfoncement de porte ouverte.
Auparavant, je trouve l'ensemble fort, voire puissant, le soleil qui meurt sur la table de nuit me parle, et les chemins qui fuient dans les fossés. J'aime quand l'intensité émerge de mots simples associés de manière insolite. |
Provencao
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Quistero,
Très bel écrit où vos mots choisis m'invitent â me poser la question : Peut-on délimiter ces chemins sous ses pas telle que l'aube de l’intensité invite à les vivre ? Vous vous y essayez fort bien : " camouflés de lune et sûrs d’être suivis les chemins sous mes pas fuyaient dans les fossés me laissant seul avec le vent toujours le même vent cherchant son nom sur des bouts de papier " La succession des connecteurs (« camouflés », « me laissant seul», « toujours») signale le travail de la pensée. Elle crée une distinction cruciale, mais singulière, une interrogation a beau être animée, si elle ne me touche « en rien », elle est comme morte.... La vie se vit en termes relationnels : on est vivant, et le monde l’est tout autant que soi, quand on s’éprouve affecté par les réalités .... le "père " prend ici tout son sens . Au plaisir de vous lire Cordialement |
papipoete
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Quistero
" attention, pépite ! " " Père étais-je à votre chevet, quand la parque vous reprit ? " Non, et depuis ce jour, je crois vous voir partout ; seul ce vent mauvais me tient compagnie, m'étouffe ! Il me vient des mots où écrire ma peine, hélas ils s'effacent au fur et à mesure " me pardonnerez-vous ? " NB n'être pas là quand il aurait tant fallu y être ! Et s'en mordre les doigts de culpabilité, jusqu'à ce que la mort nous prenne à notre tour. C'est si bellement écrit, et la dernière strophe, quand l'oiseau ne pourra ici nicher, est si touchant ! " demain, dès l'aube... " Je veillais, avec maman, papa qui souffrit tant ce jour-là ; près de minuit, je le quittai, lui disant " à demain, passe une bonne nuit ! Le lendemain-matin, maman m'appela pour me dire... |
Vincente
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Très forte impression dès la lecture première. L'atmosphère douloureuse n'avoue pourtant rien de direct, tout est suggéré dans de justes images.
Mes plus marquantes : "étais-je à votre chevet quand le soleil mourut sur la table de nuit" "les chemins sous mes pas fuyaient dans les fossés me laissant seul avec le vent toujours le même vent" "des mots comme des oiseaux fusillés dès l'amorce de l'aube" Le titre aussi est très inspiré au regard du poème. Rien à jeter dans ce poème, juste à regretter, sûrement, pour et avec le narrateur la matière qui a servi à son écriture… |
Marite
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quand la culpabilité vient "fusiller" les regrets ... c'est ce qu'il me reste en terminant la lecture de ce poème. Chacune des strophes nous aspire dans le déchirement éprouvé par l'enfant qui, devenu adulte, n'a pu rejoindre son père dans les derniers instants ... arrivé trop tard peut-être ... les sept derniers vers sont presque insoutenables dans l'expression de la douleur et de la détresse.
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Lebarde
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quelle superbe entame avec ce tercet magnifique de sobriété, de regret et d'émotion contenus qui invite à poursuivre.
Surtout ne pas arrêter la lecture, le reste est à l'avenant avec ce soupçon de mystère et d'incertitude dans la compréhension du propos où tout est tristement susurré, simplement suggéré avec des images précises et pourtant à peine esquissées mais tellement poétiques . Ce poème magnifique oblige le commentateur a être à la hauteur et à ne pas écrire de bêtises.... Tant pis j'ose au risque d'en écrire justement des bêtises... vous m'en excuserez, elles m'ont été soufflées dès ma première lecture. " étais-je à votre chevet quand le soleil mourut sur la table de nuit" je crois ne pas me tromper: le regret de ne pas avoir été présent quand il le fallait absolument, à la mort du "père"; Ensuite, J'y vois une mort brutale, à la guerre ou même une fusillade à l'aube ( le titre peut-être) et un fils désespéré qui voit le "père" partout, dans des situations difficiles , "derrière les claires-voies de l'orage" et se sent le devoir de suivre son exemple en emboitant son pas sur les nombreux chemins qu'il lui a ouverts mais qui trop ardus, le conduisent "dans les fossés". (Je vous le dis, je divague et raconte des bêtises!!) Et puis, devant son incapacité à reprendre le flambeau laissé par le "père",("j'ai mangé mes poings jusqu'à l'os"), il ne reste au fils qu'à écrire, stérilement ("ne pouvant accueillir aucune couvée") avec pour exprimer sa douleur, "les restes des mots". Je l'avais dit: surtout pas de bêtises !!! et je me laisse aller à écrire n'importe quoi probablement... Ce poème est magnifique de tristesse retenue, de regrets éternels, mais aussi d'impuissance à changer les choses . Lebarde très ému |
Ornicar
12/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Quistero,
Je partage totalement les avis et les éloges, amplement mérités, qui précèdent. Votre poème est simplement et réellement magnifique. On est happé dès le début de votre texte par cette image d'un soleil mort "sur la table de nuit". Tout est dit du drame universel que vit le narrateur : la mort et la perte d'un père certes mais surtout la culpabilité de ne pas avoir été à "son chevet" dans ce moment. Viennent alors ces quatre lettres isolées sur leur ligne, lancées au ciel comme une prière, élevant un simple mot dans toute sa nudité, au rang de vers, le parant de toutes les vertus, consacrant ainsi le sentiment de l'amour filial : "père". Il n'y a pas plus bel et plus poignant hommage. La distance résultant du vouvoiement ("à votre chevet") ajoute encore à l'émotion tout en faisant question. Quel gâchis ! - ne puis-je m'empêcher de penser, quand il est trop tard pour se dire qu'on s'aimait. Pourquoi cette distance et cette froideur d'ailleurs entre ces deux êtres ? Le narrateur est-il né d'un père inconnu, à moins qu'il n'ait pas eu le temps de le connaître car trop tôt parti et mort à la guerre ? Ou encore, le père et le fils étaient-ils "fâchés à mort" ? Peu importe d'ailleurs le pourquoi du comment. La poésie de votre texte tient aussi à cette incertitude et ces zones d'ombre qui estompent notre compréhension claire et primaire du texte. On devine à travers les lignes plus qu'on ne comprend de façon trop évidente. Le sens parfois se dérobe sans totalement nous échapper. Les images, fortes et puissantes, ont suffisamment d'étrangeté sans tomber dans l'hermétisme. C'est tout l'art de la suggestion. Délicat dosage que celui-ci mais que vous réussissez parfaitement. Vos mots, tous très simples, ne relâchent plus leur étreinte jusqu'à la fin. Ce texte se lit d'une traite et laisse tout au bout le lecteur pantelant et son narrateur en état de fragilité, totalement démuni, seul au monde comme un oisillon tombé du nid où même les troncs décharnés ne peuvent accueillir la moindre couvée. Ornicar |
Myndie
13/6/2023
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Bonjour Quistero,
il me sera difficile d'ajouter quelque détail supplémentaire à ce concert de louanges amplement méritées mais je tenais quand même à vous laisser mon impression sur ce très beau texte dont le titre à lui seul seul est une pépite, qui n'est pas à prendre au sens littéral mais ajoute à la densité du bouleversement brillamment partagé par le poète. C'est un poème pour se souvenir, un poème simple en apparence mais qui balance avec force, voire avec violence, son émotion à travers des images subtiles et des expressions coup de poing. J'ai aimé « les claires-voies de l'orage », les chemins qui « fuyaient dans les fossés » et surtout la dernière strophe, belle et torturée. J'ai vécu un moment de poésie pure, je suis entrée dans un chant de sentiments douloureux, certitudes et regrets mêlés, culpabilité et auto-punition et - surtout – amour filial immense et résilient. Merci pour ce moment d'émotion. |
Luz
14/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Quistero,
Je ne sais que rajouter à l’unanimité des louanges… C’est un poème d’une force émotionnelle exceptionnelle. Il faudrait peut-être créer une catégorie « J’aime beaucoup ++ », parce que là, en ce qui me concerne, j’aime vraiment très au-delà de beaucoup. Grand bravo ! Luz |
Catelena
15/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
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Avec quel talent ces choses-là sont dites !
Tout le meilleur ayant déjà été évoqué sur votre poème, je tenais néanmoins à participer au chœur des louanges méritées qui vous sont faites, tant votre pouvoir d'évocation est grand. dès « quand le soleil qui mourut sur la table de nuit », une bouffée d'images très suggestives ont soulevé une vague d'émotions en moi. Merci pour le partage, Quistero. Et bravo d'avoir si bien su provoquer un si beau succès. |
Donaldo75
15/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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En cette matinée où les lycéens de France et de Navarre planchent sur l’écrit du bac de français, je ne vais pas tenter le commentaire composé ; il me semble préférable de laisser une trace de mon impression de lecture, en mode cerveau droit, loin des circonvolutions analytiques de son hémisphère opposé. D’abord, je le dis tout de go, j’ai trouvé ce poème fort, et ce n’est pas un vain mot. Je ne suis pas certain d’avoir tout compris et si un examinateur me demandait d’en résumer l’essence je lui répondrais que ce n’est pas du diesel mais pas du sans plomb 98 pour autant. Déjà, le titre m’a calmé. Les deux premières strophes m’ont calmé de nouveau. Je me suis senti tellement calme que j’ai pratiqué un électroencéphalogramme via ma Google Crown. Pour dire. La troisième strophe déploie des trésors de poésie ; elle m’a donné l’impression de regarder le début du film d’Orson Welles intitulé « Citizen Kane » ; il y a également une sensation d’un bout du roman d’Emily Brontë « Les hauts de Hurlevent » en version pas Kate Bush. Et la dernière strophe, une merveille du genre gothique au possible et imagée comme pas permis. Pour du libre inspiré, torturé, à la Edvard Munch dans un sens, si je voulais utiliser une analogie dans le registre pictural, c’est du top de chez bravissimo. Les bras m’en tombent et les mots me manquent.
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Gaspardeloire
16/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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S'il est vain parfois de vouloir pénétrer un texte jusqu'à en ressortir vainqueur, il est bon toutefois que les mots nous portent, à la lecture, vers une résonnance intime. Il en va ainsi pour la deuxième strophe : "Père j'ai rêvé"...etc. C'est très beau, dans la forme comme dans la permission faite à l'imaginaire du lecteur. Bravo.
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Skender
30/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Un superbe poème, magistralement amené, la première strophe, à la fois pudique et grandiose, donne le ton mais l'intégralité du texte est sublime. On se demande s'il s'agit d'un père au sens familial ou plutôt d'une figure religieuse mais au final cela n'a pas vraiment d'importance. On ressent cette vacuité qui fait suite à la perte d'un être dont la présence nous était chère et qui nous laisse délirants ("j'ai rêvé trop de choses en plein jour") et anéantis ("j'ai mangé mes poings jusqu'aux os"). Un texte fort en émotions et d'une grande justesse rythmique, fluide et sans rigidité dans la structure, la lecture coule d'elle-même. Un grand bravo !
Skender |
Fab
12/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Quistero
J'ai pas l'impression d'avoir suffisamment compris le texte mais il me laisse des impressions positives. On a tendance à ne voir que les aventures d'Ulysse et on en oublie l'expérience de Pénélope et de Télémaque engagés sur les chemins de l'espoir et du deuil. Votre poème est une aventure, l'absence y croise le vent, les chemins fuyants, l'orage, l'obscurité et les armes. ça ressemble à l'Odyssée d'un deuil. On pense aussi à ce noble réflexe de prendre le maquis pour affronter la douleur sur des positions avantageuses, avant la fin implacable d'une fusillade à l'aube. "Le soleil mourut sur la table de nuit" et fusillé "dès l'amorce de l'aube" Quelle nuit !!! Sinon, j'ai beaucoup aimé "Les chemins sous mes pas, fuyaient dans les fossés" En me demandant s'il est utile de noter "sous mes pas" On le devine. Mais finalement ça rajoute un peu de mystère entre conscience et inconscience. Bravo et merci |