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Poésie néo-classique
raaide : Aube d'été
 Publié le 08/07/20  -  8 commentaires  -  946 caractères  -  179 lectures    Autres textes du même auteur

Le ciel est une toile où Dieu,
De Sa haute et sublime verve,
Peint ce que le Poète observe
Et jette l'éden en ses yeux.


Aube d'été



Cinq heures du matin ; tout à l'heure, je crois.

Paysage angélique et sinistre à la fois,
Qui enivre les yeux d'amour et d'amertume,
Lointain et vagabond aux cadences de plume,
Il fuit ; geste farouche, et ne laisse qu'un temps
À l'œil pour le confondre à un voilier flottant.
C'est une mer muette aux infinités roses !
De pourpres baggalas dansent leurs lentes poses
Et flottent noblement vers des ciels inconnus
Sur les fonds bleus, blanchis par des nuages nus.
Tout est si pluriel dans ces mauves montagnes !
Ô ciel, tu fais le Rêve et dans l'éclat tu gagnes
Les pures visions de la paix et l'horreur,
Ainsi qu'un cerveau triste a toujours su au cœur
Offrir tout : esprit fin, amour, peur et folie.
Ce lit rose et flottant trop vite se délie
Du ciel ; et le soleil vient brûler les parois.

– Cinq heures du matin, tout à l'heure, je crois.


 
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   Anonyme   
23/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un poème tableau encadré par ce même vers, au sens pluriel;
L'exergue invite à lire ce "je crois" comme un "crédo".
L'idée de cette croyance venue (ou confirmée) au narrateur, face au spectacle de la nature est intéressante.
À travers le poème, on "voit" le paysage, mais on lit aussi le parallèle né dans l'esprit de ce narrateur entre le naturel et l'humain.
Une belle réflexion, à mes yeux.

Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
27/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai eu quelques difficultés à "planter le décor" mais une fois ce préalable installé j'ai trouvé la lecture de ce poème fluide et aisée.
L'influence baudelairienne dans ce thème du voyage (fût-il immobile) transparaît dans ce poème mais évite les écueils habituels du genre qui sombre souvent dans l'imitation servile.

De jolies trouvailles, notamment ces "poupres baggalas", et ce vers :

"C'est une mer muette aux infinités roses !"

Ma seule critique concerne le titre qui annonce bizarrement une aube là où le texte décrit de manière indubitable une aurore ! [Ce lit rose et flottant trop vite se délie du Ciel ; etc.]

C'est bien.

Merci de ce partage.

Commenté en E.L

   papipoete   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour raaide
il est bientôt cinq heures du matin, et le ciel m'offre une séance de projection que je m'approprie : je ne veux pas en perdre la moindre séquence, l'aube joue sa première séance !
NB une vision très éthérée d'une aube d'été, que nous décrit ici l'auteur, avec tantôt les yeux d'un amateur d'art, tantôt ceux d'un enfant qui semble dire " t'as vu là-haut, on dirait un voilier sur une mer de nuages ! "
Et j'ai embarqué dans un " baggala " dont les voiles jouaient avec Eole, sur une mer de tranquillité...
J'aime bien toutes ces images qui défilent au ralenti, mais que seul un rêveur attendri peut écrire... tel Vous.
Un bémol pour (Ô ciel, tu " fais " ) j'aurais préféré " tu crées "
Il est dommage que vous n'ayez veillé aux hiatus, les rimes et diérèses étant parfaites !

   Anonyme   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Je suis assez partagé concernant ce poème bien joli par endroits
et bien abscons par d'autres.
Je ne saisis pas bien ces "cadences de plume".
Tout comme les pures visions de la paix et l'horreur même si je trouve ce vers très beau.
vient brûler les parois m'interpellent également.

De très belle choses, par contre :

Paysage angélique et sinistre à la fois,
C'est une mer muette aux infinités roses !
De pourpres baggalas dansent leurs lentes poses
Et flottent noblement vers des ciels inconnus

Je suis plus réservé sur la fin du texte.

Au final et comme je l'ai dit dès le début, un poème ou se côtoient
le meilleur et le moins bon.

   emilia   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une invitation à partager le spectacle de « l’Aube d’été » subtilement présenté dans l’exergue avec sa promesse d’éden… Un paysage nuancé « angélique et sinistre à la fois », « lointain et vagabond », où « l’amour » ressenti se mêle à « l’amertume » de sa fuite… Beaucoup de poésie dans cette « mer muette aux infinités roses » qui nous offre son aquarelle de couleurs dont le pinceau mélange aussi le rose et le bleu se fondant dans le mauve, dans une vision de « paix et d’horreur » paradoxale et fugitive qui, « trop vite se délie… » ; merci à vous pour ce premier partage très prometteur…

   Davide   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour raaide (et bienvenue sur le site),

Ce poème contemplatif est telle une peinture au cœur de laquelle l'imaginaire du narrateur se mélange aux multiples couleurs.

J'ai apprécié la douce langueur des vers alexandrins (très belle écriture !) qui flottent sur l'horizon tels ces nuages nus et ces baggalas revêtus de pourpre.

Dans la première partie, seules m'ont désagréablement surprises ces "cadences de plume" : jolie métonymie pour évoquer les oiseaux (je pense)... Mais qu'est-ce qu'un paysage "aux cadences de plume" ?

Ensuite, c'est ce passage qui m'a dérouté :

"Ô ciel, tu fais le Rêve et dans l'éclat tu gagnes
Les pures visions de la paix et l'horreur,
Ainsi qu'un cerveau triste a toujours su au cœur
Offrir tout : esprit fin, amour, peur et folie."

Au sein de ce superbe et paisible paysage, "l'horreur" surgit tout à coup, d'on ne sait où ! Si la mélancolie, comme la tristesse, peut poindre avec les premières couleurs de l'aube dans l'intériorité du narrateur observateur, je ne vois pas ce que ce paysage évoque de "peur", "d'horreur" ou même de "folie" (pour reprendre le vocabulaire utilisé) ! Selon moi, il aurait fallu que quelque chose dans le poème eût annoncé, ou justifié, ce surgissement.

Dommage que l'enclave de ces quatre vers élégiaques nous extraie si brutalement du plaisir contemplatif pour nous y ramener dans un joli final, où est habilement repris le premier vers...

   Angieblue   
13/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est une vision très poétique du ciel. J'aime l'atmosphère évanescente et mystérieuse qui se dégage de cette description ainsi que l'emploi des couleurs. Je regrette juste que "rose" soit utilisé deux fois.

C'est également très subtil la référence temporelle un peu floue qui encadre la description. ça participe à cette impression de flottement.

Subtil aussi le jeu sur les oppositions.

J'aime beaucoup "voilier flottant", "aux cadences de plume", "mer muette aux infinités roses" et "tout est si pluriel".

Attention, le verbe "flotter" est utilisé trois fois.

Mais, il y a vraiment une très belle ambiance visuelle et sonore.

Bravo aussi pour les alexandrins et les rimes riches.

   BernardG   
14/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Il m'a manqué quelques clés pour totalement appréhender ce poème.
J'ai aimé la rigueur des dodécasyllabes et la façon de décrire ce ciel de montagne entre flottements et suggestions.
Je me suis perdu dans le dernier tiers du poème n'ayant certainement pas réussi à saisir le message proposé par l'auteur(e).

Cordialement

Bernard G.


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