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Anonyme
29/2/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Il est tellement de choses ce Gorsha qu'il finit par se diluer dans ses attributs ! Il en devient très flou. Au bout du compte j'ai l'impression qu'il est plutôt la synthèse de votre existence, la somme de vos rapports à la vie. Gorsha ne serait que la métaphore de Ragne, en aucun cas il ne peut-être généralisé aux autres.
D'un point de vue stylistique, les répétitions "Gorsha" finissent par être lourdes, presque agaçantes. Elles envahissent le poème, renforcent cette ambiance narcissique. Les phrases courtes qui accumulent les actions (avancer, s'attrister, aimer, se taire, s'accabler, etc.) renforcent la démultiplication du personnage qui en perd son identité. Tout ça pour finalement nous annoncer que Gorsha n'est que courage. Un peu court ... |
brabant
29/2/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ragne,
J'aime beaucoup ces phrases courtes qui se reprennent et se répondent en parallèles dans de longs assemblages qui disent ce qu'est Gorsha, coupés par des phrases courtes en progression qui disent où il va et ce qu'il devient. Cette simplicité fait à mon avis toute la force de votre texte. "Gorsha est chemin... Gorsha est angoisse... Gorsha est silence... Gorsha est solitude... Gorsha est courage" Et pour bien marquer la lutte, la solitude et le silence de Gorsha, "Le sol ne sait pas" rythme cette marche absurde dans la quête de soi. Beau dépouillement et belle efficacité. Un texte que j'ai aimé. Beaucoup. Edition : je n'avais pas lu le com de Jano avant de rédiger le mien. lol. Com que je respecte bien évidemment même si le mien peut donner l'impression de diverger en parallèle. C'est marrant ! |
Lunar-K
29/2/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Ragne,
Un texte fort original, assez déstabilisant même, avec cet insaisissable Gorsha... Insaisissable et pourtant immobile Gorsha... C'est d'ailleurs un effet assez étrange : Gorsha polymorphe, changeant de phrase en phrase, mais tournant toujours autour de ce même centre indéfini : Gorsha... Une espèce de voyage sur place, dans l'intimité fluctuante de cet être mystérieux. A cet égard, je trouve le leitmotiv "Le sol ne sait pas" assez exceptionnel de justesse et d'adéquation. Car Gorsha, bien qu'immobile, paraît bien sans ancrage, sans territoire, sans point fixe... Cela me semble parfaitement résumer l'ensemble de ce texte, et c'est très bien ainsi. De même, je trouve ça tout à fait bien pensé également de toujours associer Gorsha à un verbe, une action (même passive), sauf à la toute fin de chaque partie (Gorsha est chemin, angoisse, silence, solitude et/ou (?) courage...). Fin de chaque partie qui apparaît alors comme une espèce de cristallisation fugitive du procès-Gorsha en la personne ou sujet-Gorsha, incarnation momentanée car aussitôt relancée par la partie suivante. Cela dit, à la lumière de tout cela, je trouve que cette phrase : "Il ne parle pas pour ne pas changer" fait un peut tache. De mon point de vue en tout cas, j'aurais plutôt tendance à dire que c'est exactement tout le contraire ! C'est précisément parce qu'il ne parle pas que Gorsha peut changer, la parole et la nomination n'arrivant qu'à la fin de chaque partie dans cette fixation momentanée de l'entité-Gorsha. Le silence, par contre, en est le mouvement et la transformation continue. C'est du moins ce qu'il me semble... Silence qui me semble d'ailleurs être ici l'ennemi à abattre. Gorsha qui se perd dans l'inconscient et la folie, mais qui, malgré les ivresses de cet "abandon", lutte pour rester, pour rester probe et retenir l'esprit. Bref, me semble-t-il, pour toucher terre... et retrouver son nom (qui ne serait plus dès lors un néologisme). Bon, je vous avoue que je ne suis pas forcément convaincu que combattre cet abandon soit véritablement la meilleure chose à faire pour Gorsha... Il me plaît bien ainsi, nomade indéfini... Je ne vois pas la nécessité de le sortir de son errance. Mais c'est une question de point de vue, je suppose, et de conception. Aussi se peut-il que vous ayez tout à fait raison de vouloir l'en sauver... En ce qui concerne la forme, maintenant... C'est particulièrement efficace ! Je crois que c'est le mot qui convient : "efficace". A première vue, l'écriture est finalement assez simple, dépouillée, avec une syntaxe tout à fait minimale, simple succession de phrases courtes. Mais ça fonctionne diablement bien comme ça, notamment grâce au rythme qui s'installe alors, rythme qui a effectivement quelque chose d'incantatoire. Mais la structure elle-même revêt cette forme de l'incantation, comme je l'ai déjà plus ou moins dit. Incantation-invocation même, qui conduit chaque partie vers l'apparition de Gorsha comme être subjectif et nominal, par opposition à Gorsha comme processus verbal, pour ainsi dire énergétique. Et le leitmotiv dont j'ai déjà parlé, "Le sol ne sait pas", ne fait que renforcer cette impression et cette structure. En cela, la forme de ce poème apparaît plus complexe qu'il ne semble. Sans en avoir l'air. C'est sans aucun doute une autre force de ce texte. Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé votre poème. Il me parle. J'y vois une grande richesse et une grande profondeur, derrière l'anarchie apparente de ce Gorsha. Une grande force, de la vie... C'est à peu près tout ce que je recherche en poésie. Je ne peux donc que vous féliciter ! Merci à vous et bonne continuation ! |
fredericprunier
29/2/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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la forme nuit au lecteur
pourquoi vouloir lui fermer la lecture alors que chaque petit bout de phrases sont poétiquement très belles à lire si on inverse par exemple, je veux dire que l'on met en premier la phrase clé... ex Gorsha est chemin Dans la nuit noire, Gorsha avance. Dans la nuit blanche, Gorsha s'élance. Il chemine pour fuir. Il court pour revenir. La lune voit sa fugue. Les nuages chantent ses pas. Le sol ne sait pas Gorsha est angoisse Dans la vie, Gorsha se tait. Dans sa tête, Gorsha s'écrit. Il pense pour exister. Il ne parle pas pour ne pas changer. Le jour pleure ses non-dits. La pluie prie sa mélancolie. Le sol ne sait pas Gorsha est solitude Dans l'histoire, Gorsha n'est pas. Dans le noir, Gorsha s'accable. Il cherche pour aimer. Il marche pour trouver. Les lampadaires éclairent sa route. Le ciel l'accompagne. Le sol ne sait pas. Gorsha est courage Dans l'inconscient, Gorsha s'ébroue. Dans la folie, Gorsha s'enivre. Il se bat pour rester. Il se débat pour être probe. L'esprit le fuit. La pensée le révère. Le sol ne sait pas. Gorsha est courage Gorsha est un chemin |
funambule
6/3/2012
a aimé ce texte
Bien
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J'aimais bien en première lecture. Il y a une vraie ambiance dans ce texte. En relisant (quelques jours plus tard), même si l'atmosphère demeure, je suis un peu moins convaincu. Je pense que dans l'élan, une surenchère s'est invitée et que certaines tournures qui effleurent le "lyrisme impressionniste" polluent par endroits. Je maintiens tout de même que ce texte se "respire" dune manière particulière, que ce n'est pas si fréquent.
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MarionTouvel
11/3/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Ragne,
J'aime assez, l'idée est bonne. Mais... certaines sonorités m'ont un peu accroché l'oreille. Je pense à "Il se débat pour être probe." Trop de consonnes, j'ai envie de dire. Dans le détail, deux labiales (b) qui enferment deux plosives (p), et deux gutturales (r), je ne sais pas si c'est particulièrement heureux. L'allitération aboutit à une saturation sonore, je trouve. Et puis, pour rejoindre d'autres commentateurs, on finit par ne plus trop savoir qui est, ou qu'est-ce que, Gorsha. Je pense à la structure, bonne idée, mais sans fil, sans progression, à mon sens. Un peu étrange quand on pense d'ailleurs au sujet, le cheminement. On peut dire que l'errance est infinie, et l'accumulation se justifierait... mais tout de même, je trouve que ça manque "d'effet". C'est flou, il reste une ambiance, mais pas de pointe, de dernière marque, de fin, qui laisse une impression décisive au lecteur. Cordialement. |