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Poésie libre
Rainbow : Parisien
 Publié le 04/01/12  -  3 commentaires  -  1351 caractères  -  95 lectures    Autres textes du même auteur

"Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi..."

Jacques Brel, La Valse à mille temps


Parisien



Les cris des immeubles déchirés se jettent dans la nuit
À corps perdus, pendus sur la pointe de la tour ;
La tour Eiffel,
Du vieux monsieur du même nom
A la mine aussi grise que l’acier, l’acier froid comme un baiser
D’orphelin ;
Arthur est allé leur offrir des étrennes, puis a déambulé sur une route d’étoiles abandonnées
Mortes de froid au premier jour de l’hiver ;
Sur une plage de Haute-Normandie un vieillard joue aux petits soldats sur le sable
Et les figurines, lancées par ses mains tremblantes, font des ricochets
Avant de couler…
C’est Paris, timide et pudique, derrière un rideau de neige,
Balbutiant à sa Seine toute nue et glacée des excuses en guise de reproche :
« Rhabille-toi mon Amour, je serai sage dorénavant, je n’irai plus fêter le quatorze juillet avec la bouche débordant du sang de la France ! »
Honteuse devant les mille yeux d’un bateau-mouche
Un peu ivre, avec des joues rouges comme des pommes d’amour
Sur les lèvres d’une amoureuse à l’avant-veille de Noël,
Amusée par son reflet au fond des guirlandes ;
Un bateau-mouche rentrant à quai après s’être promené
Avec une abeille impériale…
Paris s’abandonne, la foule s’étiole ;
Montparnasse fait ses adieux à Saint-Lazare,
Le Père Lachaise veille l’horizon…


 
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   Lunar-K   
26/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

J'ai globalement bien aimé ce poème. Vision d'une ville "creuse" et misérable en dépit de sa superbe et de sa renommée. L'écriture est naturelle et sincère, pas toujours très poétique, certes, mais il s'en dégage néanmoins une certaine subtilité qui me plaît beaucoup. Ni révolte, ni dégoût, ni résignation mais quelque chose qui est tout cela à la fois. Une révolte impuissante, peut-être, comme on dit. En tout cas, un sentiment ambivalent à l'égard de cette ville... sentiment assez difficile à définir mais qui est tout de même bien présent.

Malheureusement, quelques "obstacles" sont venus gâcher ma lecture (pas complètement, bien sûr, mais suffisamment pour que je les signale).

Tout d'abord, deux ou trois répétitions m'ont sauté aux yeux. Elles sont manifestement voulues, dans un souci de style évident, mais elles me paraissent ou bien trop présentes ou bien trop rapprochées pour fonctionner vraiment. Ainsi, au tout début du poème : "sur la point de la tour ; / La tour Eiffel". Jusqu'ici, pas de problème, sauf que, un peu plus loin, vous réitérez le procédé stylistique avec : "l'acier, l'acier froid". Séparément, ces deux passage ne me gêne nullement, mais c'est la répétition de la forme qui me pose problème. D'autant que, vers la fin, vous recommencez une nouvelle fois (mais avec un écart beaucoup plus conséquent entre les deux occurrences) : "d'un bateau mouche / (...) / Un bateau mouche"...

Un autre souci, de compréhension cette fois, se pose par rapport à : "Arthur est allé leur offrir des étrennes". Je ne comprends pas à qui renvoie "leur", et je ne pense pas que ce soit dit dans ce texte, à moins qu'il ne s'agisse des orphelins dont parle le vers précédent ? Cela me semble faire sens, sauf que ce n'est pas très clair...

Je ne comprends pas bien non plus ce que le vieillard de Haute-Normandie vient faire là-dedans... Ce n'est pas que ces trois vers me déplaisent, bien au contraire, mais je ne vois tout simplement pas en quoi ils participent à ce texte...

Bref, un texte assez séduisant malgré quelques défauts de forme et de fond. L'écriture, assez prosaïque (parfois peut-être un peu trop, notamment au début des guillemets), fonctionne plutôt bien pour moi. Et le thème, finalement assez commun, est traité d'une façon intéressante, avec un point de vue assez ambigu qui me plaît beaucoup. J'ai bien aimé.

   Meleagre   
4/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
On rentre là dans un univers poétique particulier, qui m'est un peu étranger, mais qui est assez attirant par certains côtés.
De Paris, il ne reste plus que des éléments emblématiques, la Seine, la tour Eiffel, Montparnasse, le Père Lachaise, animés d'une vie propre, avec des sentiments, des déplacements, des dialogues. Et dans cette vie des monuments, un seul "humain" est mentionné, un certain Arthur qui n'a qu'un rôle fugitif, ainsi que "les cris des immeubles", sans qu'on mentionne les habitants, comme si les immeubles criaient tout seul. Oui, ce sont bien les monuments et les choses qui ont le premier rôle ici, comme si cette ville était vidée des hommes et des Parisiens.

Il y a certaines expressions que j'aime bien, qui sonnent bien et éveillent l'imagination :
- "Les cris des immeubles déchirés se jettent dans la nuit"
- "a déambulé sur une route d’étoiles abandonnées / Mortes de froid au premier jour de l’hiver"
- "Paris s’abandonne, la foule s’étiole ; / Montparnasse fait ses adieux à Saint-Lazare"
J'aime bien les quelques touches d'un humour fin et discret :
- "les mille yeux d’un bateau-mouche / Un peu ivre" (cette référence au "Bateau ivre" suggère que cet Arthur peut être Rimbaud)
- "Un bateau-mouche rentrant à quai après s’être promené / Avec une abeille impériale"
- "Le Père Lachaise veille l’horizon", personnifié, comme si c'était un vrai père.
J'aime assez bien ce rythme, avec ces vers de longueur inégale, qui mettent en évidence les vers très courts et le long vers prononcé par la Seine.

Ce que j'aime moins, dans ce poème, c'est sa construction, ou plutôt la transition entre les différentes parties / phrases du poème. On passe souvent du coq à l'âne.
- On ne saisit pas le lien entre "le baiser d'orphelin" et Arthur ; à qui renvoie "leurs étrennes" ?
- Que vient faire le vieillard de Haute-Normandie dans un poème sur Paris ?
- Grammaticalement, je ne sais pas à qui / quoi se rapporte les adjectifs "Honteuse, un peu ivre, amusée" et toute cette phrase. Du coup, je ne visualise pas du tout la comparaison, avec les joues rouges, la pomme d'amour, les lèvres de l'amoureuse...
Je n'accroche pas trop avec la phrase "je n’irai plus fêter le quatorze juillet avec la bouche débordant du sang de la France ", qui me semble assez étrange voire politiquement incorrecte.

Bref, beaucoup de passages sont assez beaux dans ce poème, mais le tout ne fournit pas, à mes yeux, un ensemble assez cohérent pour me parler vraiment.

   Anonyme   
13/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
comme si Paris se limite aux monuments. mais où sont les parisiens?

j'aime bien ce petit grain de folie qui émane du poème. ces éléments et tout ce qui symbolise Paris prennent vie et ont une personnalité assez loufoque. finalement les parisiens sont la Seine, Paris, le bateau-mouche, Montparnasse, le Père Lachaise.

en revanche je ne comprends pas ce passage qui n'a rien à voir avec le thème de Paris:

"Sur une plage de Haute-Normandie un vieillard joue aux petits soldats sur le sable", loufoque oui, mais il faut de la cohérence.


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