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Poésie classique
Ramana : Lorsque j'étais un ange
 Publié le 14/03/23  -  11 commentaires  -  2067 caractères  -  171 lectures    Autres textes du même auteur

Quel genre de vie préféreriez-vous vivre, longue et sans saveur, ou courte et pimentée ?


Lorsque j'étais un ange



Lorsque j'étais un ange, au temps de ma genèse,
L'homme n'était pas né ; ce monde, comme un œuf,
Recelait en ses eaux la vivante synthèse
Des choses à venir ; l'univers était neuf.

Après quelques éons sans chronique notable,
Du céleste océan jaillit sous mille feux
Cette émanation de l'incommensurable
Que sans fin le néant appelait de ses vœux.

Baignant dans la matrice avenante et nacrée,
Nous perçûmes bientôt, mes semblables et moi,
Dans l'espace une sphère à son astre amarrée
Qui, par son battement, suscita notre émoi.

Approchant au plus près sous le voile des nues,
Nos orbes éthérés n'en crurent pas leurs yeux :
Ce monde regorgeait de formes inconnues
Sur la terre et dans l'eau, plus que sous tous nos cieux.

Quel fut ton sortilège, envoûtante nature,
Pour nous si bien tenir à ta ronde liés ?
Anges nous sommes, mais, d'une étoffe immature,
N'ayant jamais été par le mal défiés.

Aussi, l'avènement, accouché de la glaise,
D'un être singulier doué de déraison,
Troubla nos purs esprits d'un tout premier malaise :
Ce bipède, en son sein, portait notre poison.

Si l'homme est comparable à l'ange par son âme,
Il manque à ce dernier l'enveloppe de chair
Par quoi le sentiment se nourrit à la flamme
Des terrestres désirs… Doux frisson de l'enfer !

Mais vivre infiniment sans l'ombre d'une épreuve
Est-ce bien exister ? Et gageons que le sort
De nos cousins mortels immergés dans le fleuve
Aux cent mille reflets vaut bien ce grand effort.

Cibler un embryon tenant de cette espèce
Fut comme un jeu d'enfant, et votre narrateur,
Que tous ses compagnons pressaient à la sagesse,
Fit pourtant ce grand saut dans le flot prometteur.

Ah ! Mes frères humains, quelle folle aventure !
Votre aveugle destin est à présent le mien,
Qui suit l'étroite piste entre amour et luxure,
Sous la protection de mon ange gardien…


 
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   Robot   
28/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce Poème nous invite à une réflexion. Vivre comme un ange, sans problème éternellement est-ce vivre ? La jouissance infinie, la béatitude, l'affection sans fin n'est-ce pas l'ennui à perpétuité ? Et puis ces êtres éthérés englués d'amour, que peuvent-ils bien partager puisque leurs semblables possèdent déjà tout ce qui est désirable.
Quoique !
La béatitude devient si prégnante que les anges perçoivent qu'il leur manque quelque chose, la liberté d'expérimenter, le choix, l'altruisme.
Connaître l'épreuve de "l'étroite piste entre amour et luxure" protégé par l'ange gardien me paraît encore insuffisant. Peut être faut-il prendre une autonomie sans recourir à l'abri de ses z'ailés serviteurs.
J'ai apprécié l'écriture et le déroulement de ce texte qui ne m'a pas paru contraint par sa catégorie. Il y a à la fois de l'humour et de la réflexion.
Vivre au paradis, quel enfer !
Robot

   Lebarde   
6/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quand un poème irréprochable sur la forme et superbe sur le fond se présente, comment ne pas m'enthousiasmer et crier bien fort le plaisir que j'ai eu à le lire et le relire.
Waouh!!

Le sujet sur la "Naissance du Vivant" est très original et parfaitement traité.
A l'origine, dans "ce monde, comme un œuf", "L'homme n'était pas né", on le conçoit aisément mais, à vous en croire, "L'ange" si; une hypothèse après tout que j'admets volontiers pour la clarté et la beauté du propos qui prend des tons philosophiques au fil des quatrains que j'aime assez.

Voilà bien un texte magnifique et rare, d'une remarquable tenue poétique, écrit sans conteste par un(e) grand(e) maitre(sse) en la matière.
Une petite remarque sans importance en passant: j'aurais plutôt mis des (.) à la place des (;) dans la première strophe...mais bon.

Bravo et Merci poète(sse) pour ce joli poème

En EL,

Lebarde qui sait trouver son compte de temps en temps.

   Anonyme   
14/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Une genèse plaisante, je trouve, de l'ange qui s'incarne parce que, sans la chair, c'est moins drôle… Soit. Je salue votre maîtrise de l'écriture en vers classiques, l'ensemble m'a paru bien rythmé, et j'apprécie l'introduction maligne selon moi du thème organique dès le troisième quatrain alors qu'on baguenaude encore en plein ciel, avec
Baignant dans la matrice avenante et nacrée,
mon vers préféré.

Les rimes me semblent solides, pas trop usitées mais pas follement inventives non plus. moi/émoi, par exemple, cela fonctionne, est rassurant comme un os à moelle dans le bourguignon, pour autant ne risque pas de bouleverser mes papilles.
Telle est la limitation de votre poème à mon sens, un manque de surprise, d'audace, en un mot d'intensité. Il remplit le contrat, c'est déjà bien, mais se cantonne aux valeurs sûres.

   papipoete   
14/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ramana
" lorsque j'étais un ange " la Terre n'avait pas encore été choisie, par le " Grand Créateur " ; il y réfléchissait... puis résolut de l'élire notre planète, où nous naîtrions, puis au contact de semblables nous reproduirions. Purs nous étions, avant que le Mal nous tente, et souillions notre âme. Pour certains, aisé fut de revenir Ange, pour d'autres Diable leur convint et ainsi notre Terre est-elle nantie...
NB comme disait Don Camillo au Seigneur, parlant de Pépone aux vénielles tentations " ce n'est pas péché, Seigneur...! "
Depuis que nous peuplons la planète bleue, il est deux mondes, celui du Diable et celui du Bon, mais à un degré moindre deux sous-monde ( le vilain et le pas bien... ) chacun pouvant s'amender.
Le frisson de l'enfer est jouissive tentation ; le feu des enfers où vivent nos semblables que des tyrans y précipitent, est si loin de l'illusoire rêve de Martin Luther-King...
Une réflexion sur ce que nous fûmes, et sur ce que l'on peut devenir ; le tout dans un vocabulaire un brin désuet par moments, mais si riche dans sa simplicité !
Rude gageure que d'écrire si long, tout en " alexandrins classiques " !
le dernier quatrain, et ses engagements que nous pourrions humblement nous appliquer, est celui que j'affectionne ( je préfère songer " tu es là mon ange-gardien, je te sens ; corrige-moi si je dérape et remets-moi dans la bonne direction ! "

   fanny   
14/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bah, longue et pimentée, on a pas ciblé un embryon pour rien non plus, on en veut pour nos flammes pardi.

J'accroche avec ce poème réussit et son petit ange aventurier qui s'emmerde dur comme fer dans son paradis monotone.

J'aime l'écriture, la construction et la chronologie de ce conte, sa jolie version de la genèse, son goût de la vie et sa belle approche de "l'être singulier doué de déraison" dans un esprit de tolérance vis à vis des travers de l'homme.

   Marite   
14/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un réel plaisir de retrouver une écriture poétique qui permet, par la forme et le fond de s'immerger dans une histoire un brin magique ... le rythme, la simplicité des mots choisis et les sonorités nous donneraient presque envie de vivre semblable aventure !

   Donaldo75   
14/3/2023
Bonjour Ramana,

Pour être sincère, j'ai trouvé ce poème intelligent, bien tourné mais trop long. Il m'a fallu revenir à plusieurs reprises pour le terminer. La forme est travaillée, réussie, je ne le conteste pas. Le fond n'accroche pas à la poêle, c'est clair dans ma lecture. C'est plutôt la vitesse de développement de l'idée qui m'a chagriné, parce que j'ai trouvé que ça prenait son temps pour dire. Je ne dis pas qu'il faut élaguer mais mon impression de lecture est ainsi mitigée de ce fait, parce que j'ai vu s'étaler ce poème sur la page et que cet étalage n'en finissait plus.

Merci pour le partage.

Don

   Corto   
14/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Heureusement les humains n'ont pas à choisir entre les deux termes de l'exergue. Ils peuvent mélanger les notions comme on lance sur la table les dés du 4/21. Et après vogue la vie riche de ses ressorts multiples.
C'est dire que dès l'entrée je suis resté à distance du discours mi-angélique mi-humanoïde.

Je n'ai pas réussi non plus à rejoindre mes non-semblables "Baignant dans la matrice avenante et nacrée", pas plus que leur exploration pleine de surprises. D'ailleurs pour moi l'être " accouché de la glaise " reste définitivement le Golem (si bien imaginé par différents auteurs) et certainement pas l'humain.

Je n'irai pas plus loin dans ma non-communication, surtout s'il faut pour la clore, subir l'ire "de mon ange gardien…"

Ne pouvant pénétrer cet univers que certains admirent parce qu'il "était neuf", peu attiré par cette "étoffe immature", réfutant que "Ce bipède, en son sein, portait notre poison", je laisse à d'autres le soin de s'enflammer pour cette aventure "Qui suit l'étroite piste entre amour et luxure".

L'auteur cependant a une fort belle écriture qui logiquement enthousiasmera les amateurs de classique. Pour cela je lui dis Bravo.

   Liryc83   
15/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Le regard de cet ange sur la création et la naissance du vivant est une belle trouvaille agrémentée d'un superbe travail d'écriture. Le cheminement et le questionnement de cet ange sont très plaisants à suivre.
Le seul bémol que j'ai eu à la lecture est ce vers : "Ce bipède, en son sein, portait notre poison." J'ai eu le sentiment que l'ange faisait preuve de misanthropie (peut-être n'ai-je pas compris) et j'ai trouvé que ça dénotait. Mais c'est un bien petit bémol par rapport au reste du texte qui m'a procuré beaucoup de plaisir.

   Ramana   
17/3/2023

   pieralun   
28/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quelle belle écriture !!!
Je découvre ce poème martien, mois où j’ai passé beaucoup de temps sans wifi.
Mon émotion, je le répète, est liée à l’écriture: fluide, rythmée, sans la moindre erreur de prosodie sur un nombre considérable de vers.
L’histoire d’un ange découvrant la Terre, puis l’Homme dont il décide d’affronter la belle et dure épreuve…..bon, pourquoi pas, c’est original.
Ramana, vous écrivez des vers comme vous respirez.


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