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Poésie classique
Ramana : Pour quelques pièces d'or
 Publié le 13/10/24  -  12 commentaires  -  2195 caractères  -  117 lectures    Autres textes du même auteur

D'inspiration biblique…


Pour quelques pièces d'or



Jérusalem était, comme Pline l’atteste,
Un joyau dans l’écrin de ses larges remparts,
Et bien qu’elle ne fût celle qu’on dit céleste,
Elle en avait pourtant l’air à bien des égards.

Sur la route romaine, à deux pas de la ville,
Un duo conversait, arpentant le pavé :
Deux hommes, grands et beaux, vêtus selon le style
En usage parmi les fervents de Yahvé.

L’un d’eux, brun comme jais, feignant la déférence,
Disait à l’autre : maître, au risque de déchoir,
Selon nos livres saints, les temps sont là, je pense,
Où tu dois avec force affirmer ton pouvoir.

Abolissons bientôt la tutelle de Rome,
Et de là soumettons ces royaumes païens
Pour qu’enfin le Dieu vrai puisse vivre en chaque homme,
Ainsi que l’ont prédit nos prophètes anciens.

L’autre, blond s’il en est, portant sur son disciple
Un regard attristé, lui répondait : hélas !
Ne t’ai-je point déjà, durant notre périple,
Annoncé la teneur de mon prêche ici-bas ?

Sache-le, mon royaume est absent de ce monde.
Ma présence est aux Cieux, j’en serai le chemin,
Mais condamné je dois vivre cette heure immonde,
Abandonné de tous au supplice romain.

Maître, le Sanhédrin conspire à notre encontre ;
Grande est son influence au sein de la cité,
Qu’adviendra-t-il de nous si d’aucun ne le contre ?
Sera-t-elle dans l’œuf morte ta royauté ?

Judas, Judas mon frère, ouvre-moi ta pensée.
Vois, je lis dans ton âme et connais ton dessein ;
Me crois-tu sans savoir cette fièvre insensée
Que le démon diffuse en toi comme un venin ?

Ah ! Judas, tu seras ma suprême souffrance
Pour n’avoir pas aimé qui t’ouvre grand le cœur.
À l’heure où tombera la terrible sentence,
Qui donc adoucira ton amère rancœur ?

Les siècles passeront au front de mon église,
Et bien d’autres Judas, pour quelques pièces d’or,
Me livreront cent fois sans que cela suffise
À taire ma parole et son vivant essor.


___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   poldutor   
29/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour
Oui d'inspiration biblique, mais superbe, superbe poème où l'hypocrisie et le calcul rencontrent, la douceur et l'amour du prochain.
Oui, le Maître sait lire dans les cœurs, découvrir les âmes noires, et laisser son destin s'accomplir...
Un dernier quatrain prophétique, les siècles sont passés et malgré la malfaisance de certains, la Parole prend toujours son essor.
Du point de vue technique, il me semble que certaines césures tombent au milieu de mots, et le treizième vers semble avoir treize pieds, mais cela n'enlève rien à la qualité de l'œuvre.
J'ai vraiment aimé.
Bravo.
Cordialement.
poldutor en E.L

   BlaseSaintLuc   
2/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bien que la rime soit présente, je ne trouve pas grande poésie ni dans le fond ni dans la forme. Peut-être est-ce dû à mon côté incrédule.

Qu’il y ait eu un être tellement charismatique pour que l’on s’en souvienne encore, c’est certain. On parle bien encore de César ou de Napoléon…

Que prêtres et gouverneurs établis craignent son ombre, pas de doute. On a pris le bonhomme pour un futur roi, délivreur de peuple. Sans doute “l’illuminé” ne visait-il que les âmes…

Trente deniers suffirent à lui faire rendre corps. Mais je ne suis pas sûre que Judas fut chercheur d’or ; il cherchait plutôt un roi, que l’autre ne voulait être. Mais le narrateur a des informations que je n’ai pas, et à prendre parti, on perd son auditoire.

   Ornicar   
9/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai bien aimé ce poème à l'écriture maîtrisée, rendu vivant par la présence d'un dialogue entre Jésus et Judas fruit de l'imagination de son auteur. Enfin, c'est ce que je suppose... Aussi, le poème ne pâtit en aucune manière de sa relative longueur. J'ai bien aimé également le titre aux réminiscences de western spaghetti. Règlement de comptes, il y aura bien à la fin de l'épisode.

   Donaldo75   
9/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce poème est selon moi maitrisé. La promesse de l’exergue est tenue. La forme se décline bien dans la longueur et va bien avec la thématique. A la lecture, l’ensemble est fluide, narratif sans être raconté et j’imagine facilement le texte déclamé sur une scène dans un amphithéâtre en pierres.

   Robot   
13/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Si Judas a "vendu" Jésus ce n'était pas pour les trente deniers mais en raison de sa déception.
Judas espérait de Jésus une prise de pouvoir, un royaume terrestre. Judas estimait que le peuple attendait une amélioration de ses possibilités de vie et l'instauration d'une justice ici-bas. C'était pour lui la priorité.
Là était son attente alors que Jésus proposait un bonheur céleste aprés la mort pour ceux qui menaient une vie de juste sur terre.

Deux visions incompatibles.
Le texte en dialogue entre Jésus et Judas reflète bien cette différence de conception.
Le juge divin au moment de rendre son arrêt estimera peut-être que Judas militant de la justice en ce monde a mérité sa place au paradis céleste pour cette raison.
N'est-ce pas encore de nos jours ce combat terrestre pour la justice qui s'oppose à l'attente d'un bonheur au-dela.

   papipoete   
13/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
bonjour Ramana
Alors qu'ils devisent, arpentant le pavé, deux hommes ( le Maître et son disciple ) songent au moment venu de porter au grand jour, la parole de Dieu;
Incarné en personne, par le bel homme blond, Jésus lit dans les pensées de Judas.
- je serai trahi, et subirai un supplice romain, c'est écrit !
- tu me trahiras...
NB un évangile de la Bible, narré avec les mots d'aujourd'hui, dont la parole toucherait davantage les chrétiens ?
un traître de nos jours, ne frappe pas hélas que la haute-cour, et Dominique Pelicot en est un exemple si dramatique.
" je t'aime ma chère Gisèle ; et t'aimerai toujours ; fais-moi confiance ! "
pour revenir à ce duo masculin, dans les environs de Jérusalem, je trouve le scénario bien interprété, au synopsis inspiré.
l'avant-dernière strophe a ma préférence, quand la dernière évoque une réflexion éternellement d'actualité.
" qui n'a pas été trahi, au moins une fois dans sa vie ? "
une flopée d'alexandrins donne l'occasion d'une belle démonstration de versification classique !

   Provencao   
13/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour Ramana,


Plusieurs lectures pour mieux m 'appréhender votre écriture.

"Maître, le Sanhédrin conspire à notre encontre ;
Grande est son influence au sein de la cité,
Qu’adviendra-t-il de nous si d’aucun ne le contre ?
Sera-t-elle dans l’œuf morte ta royauté ?"

Cette strophe me parle et m' invite à cette réflexion : ces mystiques, ces affligés véritables saints non-initiés, ces félicités de l'illusion peuvent-ils seuls exprimer la pénible et parfois joyeuse apparence du monde?

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   MarieL   
13/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème de foi et d'espérance de toute beauté !

Ce sont des vers pieux dans lesquels résonne, semble-t-il, la parole divine.

Une grande émotion ne peut que saisir le lecteur.

   wancyrs   
14/10/2024
Salut Ramana,

Je lis votre texte, et je me dis que dans le registre de la chimère, pourquoi pas !? On peut imaginer plein de choses lorsqu'on possède juste quelques idées de ce qui se trame dans un livre, ou dans une épopée... etc.

le livre d'Ésaïe, au chapitre 53, les versets 2, 3, et 4 prophétise par rapport à Jésus-Christ en disant ceci :

"2 Il s'est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée; Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n'avait rien pour nous plaire.

3 Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas.

4 Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié."

Le Jésus-Christ grand, beau et blond que l'église catholique et ensuite Hollywood ont promu n'est qu'une imposture que la Bible ne connait pas.

Jésus-Christ n'était ni beau, ni blond, ni peut-être même pas grand. Il est important de le savoir pour ne pas colporter de fausses informations.

Quant à l'authenticité de la conversation, la Bible dit que jusqu'au dernier repas de Christ avec se apôtres, personne ne savait qui allait trahir Jésus-Christ... mais bon ! Comme je l'ai dit au début de mon commentaire, dans un registre chimérique, pourquoi pas !?

Bonne continuation.

Wan

   Ramana   
15/10/2024

   Boutet   
18/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un joli poème qui semble tout droit sorti de La légende des siècles
du vieil Hugo tonnant de son exil comme le chante si bien Ferrat.
Après, je comprends que ce poème biblique puisse rebuté quelques commentateurs de notre époque mais l'écriture est belle et n'est-ce pas là l'essentiel ?

   Dian   
22/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un Jésus pas très spontané, mais le poème est un modèle de versification alexandrine.


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