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fanny
20/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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J'aime particulièrement l'écriture de cette prose évocatrice à l'épopée destructrice très bien rendue et dont les énumérations garantissent l'aspect poétique.
On peut prendre le texte tel quel : il y a longtemps j'ai vu au Sénégal dans un vague parc vaguement protégé un boa, c'était très impressionnant, correspond assez à la description qui en est faite, bien contents que les Dieux (majuscule pluriel, très fort) nous aient protégés. On peut aussi y voir différentes métaphores telles des maladies mentales ou physiques par exemple. Personnellement j'opte pour un féroce omnivore goulu qui nous rappelle étrangement une créature cachée derrière un masque que nous connaissons bien : "Captant l'énergie, la force, la moelle et la pulsion de vie...... vampirisant le monde pour que, gagné par la langueur, il s'abandonne aux bruits de mastication et d'os broyés". Pas gourmet pour un sou, il avale à peu près tout du moment que ça rapporte, rien ne lui échappe, il a bientôt tout mangé, il s'apprête à tout boire. La fin est truculente, miam-miam. Édit du 20/10 J'ajoute que votre bestiole peut aisément détrôner le loup : "l'homme est un boa pour l'homme". |
Gemini
28/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Entre la rose et le boa, on pense au Petit Prince (avec un éléphant à la place du veau). Mais je n'ai rien vu de plus s'y rapportant, et je n’ai pas deviné si la morale de cette histoire s’approchait d’une des morales de Saint-Ex.
Comme chez l’aviateur, cette rose dans la peau d'un serpent a bien des airs de Mort. Plante carnivore avec quelques détails bien sanguinolents, elle surgit au milieu d’une "Nomenclature" (qui symbolise à mes yeux la diversité et la puissance de création de la nature), comme la créature la plus terrifiante du lot. Aussitôt, on songe, bien entendu à une comparaison avec l’Homme ("masque placide et bonhomme") et ses capacités destructrices, ainsi qu’avec cette "Nomenclature" de bêtes dans laquelle nous serions en tête de liste (avec les pires au sommet). Mais j’avoue que j’ai du mal à suivre l’idée jusqu’au bout. Non pas que le tableau de ses compétences létales soit exagéré : "suçant l’âme" (on est en poésie, c’est permis), mais son art de la chasse me semble assez sommaire (aguets, camouflage) pour ne pas dire préhistorique. Surtout si l’on doit comparer avec la brutalité de nos talents de dévastation actuels. Il y a aussi le fait que le narrateur me semble être un homme (bien que ce pourrait être un extra terrestre…) et on retrouve l’homme dans la liste de proies (bien que s‘entre-tuer rentre dans nos compétences). Enfin, on découvre cette créature au beau milieu de la jungle, comme créée ex nihilo, semblant vivre en autarcie, seule et sans apparente volonté d’expansion. Alors, avec ses airs de trou noir (invisible) qui gobe tout ce qui passe dans ses parages, cette bête étrange (Prédator ?) garde, pour moi, un mystère que je n’ai su percer. Je subodore que le message est plus subtil. J’ai bien aimé l’entame avec ce : "N’y a-t-il donc rien qui n’existe pas ?", le très impie "Dieux merci" (majuscule, pluriel), et la citation de Hugo, avec ce "bu vivant" qui fait froid dans le dos. Au milieu de cette "Nomenclature" j'ai trouvé un peu trop d’adjectifs pour épicer la faune de cette jungle. Mais le texte est bien écrit et assez mystérieux pour qu’on s’y arrête. |
Donaldo75
2/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Voici une poésie en prose tonale, réussie, riche. Elle n’est pas univoque et encore moins uniforme. La première phrase démarre en mode question puis la suivante amène les images dont la troisième décline la richesse dans un flux de mots que je trouve particulièrement coloré. Il y a presque du tableau naturaliste dévié par un Jérôme Bosch sous acide dans cette longue phrase. Puis le rythme ralentit et la forme se met à changer, sans altérer la tonalité du poème. La prose montre sa diversité stylistique. Les trois points marquent la dernière rupture, le dernier changement de style. Et cela se termine par une énumération ubuesque et puis une phrase qui fait penser à un tableau de Magritte. Et c’est fini. Déjà. Snif.
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hersen
20/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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C'est toujours un plaisir de lire de telles images qui frappent l'esprit.
Tout est proie. La vraie bête, c'est la faim, la survie. Une écriture toujours aussi inventive qui nous ferait gober n'importe quoi (un chapeau, peut-être pas) , un vocabulaire si riche que nous en avons l'eau à la bouche, de tout ce "giboiement" (je sais, ce mot n'existe pas, mais je l'aime bien quand même. Merci pour ce texte qui me procure un réel plaisir de lecture. |
Provencao
20/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Raoul,
Moi, aussi j'y ai vu du Magritte....avec cette forme de pensée de "peintre penseur", donnant le sens aux oeuvres picturales....Redon disait: " l'art n'emprunte rien à la littérature " et Magritte de dire" ce que je donne â penser par la peinture, ne peut pas se dire avec les mots...." Au plaisir de vous lire Cordialement |
David
20/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Raoul,
J'aime bien ce ton de conteur avec son histoire-à-faire-peur à la veillée. C'est une vieille charge de poète de devoir amener gentiment, doucement, cette émotion là. Et la citation de Victor Hugo fait pinacle, je ne connaissais pas cette terreur-là d'être bu vivant. C'est aussi un écho à la toute première phrase, et j'ai bien peur qu'elle soit de toute actualité. |
Geigei
25/10/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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J'ai lu cette phrase :
"[...] pour l'embrasser goulûment, le vampiriser[...]" Qui ? Quoi ? Les pronoms "l" et "le" sont là pour qui ? Puis : "[...] pour que, gagné par la langueur, il s'offre et s'abandonne aux bruits de mastication et d'os broyés." Qui est "il" ? J'ai mal lu, désolé. Les serpents ne mâchent pas leurs proies. Aucun bruit de mastication, donc. Mais c'est une poésie, pas un documentaire. La longue phrase du début peut emballer. |
Quistero
29/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Très loin d’être imbuvable, cette prose me fait penser au récit après coup d’un très gros délirium tremens. L’écriture singulière et reconnaissable est précise et le tout est bluffant. Un style, quoi... Merci.
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