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Poésie contemporaine
Raoul : Poil de martre
 Publié le 06/01/12  -  4 commentaires  -  714 caractères  -  302 lectures    Autres textes du même auteur

… ou peut-être Montmartre.


Poil de martre



Sous le glacis crachat, ocre brun et cinabre,
Ton éclat blanc, dans la pupille ou dans l’iris,
Pose alanguie “mon chat” au léger frisson glabre

Qu’un peu de courant d’air aux courbes de caprices
Veloute de lumière et poudre de macabre,
En poursuivant du doigt l’angle doux mollet cuisse.

D’un trait de rayon vert, d’horizon hachuré.
Gorgé de ton dernier absinthe d'oxyj’aime
Poire d’angoisse, brouet d’images, bohème,
La période est bleue à l’oreille coupée.

Ployant, sous le système pileux du pinceau,
Se cache le nuage, à boire bien en pente.
D’un tremblement de main, d’une caresse lente,
Le squelette se désensable des copeaux.


 
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   Charivari   
23/12/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Beaucoup aimé, parce que j'ai lu récemment des poésies parlant de peinture, qui ne m'ont pas du tout convaincues.

Par contre, ici, c'est une vraie réussite. La peinture est bel et bien cette pâte, ce brouet visqueux qu'on malaxe, qu'on étale. Ce mélange de subtilité, de lumière et de matière brute, d'opaque (très bien résumé dans la formule "glacis crachat") c'est vraiment très bien vu, tout comme "le système pileux du pinceau".

Les gestes du peintre et les effets sur la matière et la couleur sont très bien retranscrits aussi : "un trait de rayon vert", on imagine le coup de pinceau nerveux et décidé, mais aussi : "poursuivant du doigt l’angle doux mollet cuisse", le "tremblement de main", la "caresse lente", etc...

Bien aimé aussi les clins d'oeil à Picasso et Van Gogh ("La période est bleue à l’oreille coupée"), et puis des images que je trouve magnifiques :
Se cache le nuage, à boire bien en pente
Veloute de lumière et poudre de macabre

Par contre moins aimé l'oxyj'aime (j'avoue ne pas avoir compris)

Bref, un texte très original : le style, entre surréalisme et expressionniste... C'est du Cézanne en poésie, quoi.

   Meleagre   
6/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Tiens, un sonnet inversé ! Verlaine en a écrit, mais on n'en voit pas tous les jours !
Celui-ci a une forme bien construite, avec des alexandrins pour la plupart bien scandés (je repère en passant le trimètre du vers 2), sauf "Poire d’angoisse, brou/et d’images, bohème" et "Ployant, sous le systè/me pileux du pinceau". Je ne sais pas si c'est le cas dans d'autres sonnets inversés, mais, contrairement aux sonnets classiques, les tercets sont construits sur deux rimes au lieu de trois, et les quatrains n'ont pas les mêmes rimes.
Il y a donc un réel travail pour trouver une forme originale, et assez musicale.

Sur le fond, je suis plus mitigé. Je ne suis pas assez connaisseur en peinture, et je remercie Chari pour m'avoir donné quelques infos. Au passage, j'apprends que les poils de martre sont utilisés pour faire des pinceaux (pauvres bêtes !).
Oui, on repère une réelle attention à la matière de la peinture et du pinceau ("le glacis crachat, ocre brun et cinabre", "le système pileux du pinceau"), aux gestes du peintre ("Veloute de lumière", "En poursuivant du doigt l’angle doux mollet cuisse", "D’un tremblement de main, d’une caresse lente"), avec des expressions assez bien trouvées et harmonieuses.
J'aime bien le clin d’œil : " La période est bleue à l'oreille coupée."

Mais j'ai du mal à comprendre le reste. Quel est, finalement, le sujet du tableau ? Est-ce "mon chat" ? Est-ce un paysage (comme le font penser le "trait de rayon vert", l' "horizon hachuré", le nuage) ?
A mon avis, cette incertitude sur le sujet vient d'un trop grand flou grammatical. Je n'arrive toujours pas à comprendre la construction grammaticale du premier tercet. "Pose" est-il le verbe principal de la phrase ? Si oui, et si "mon chat" en est le sujet, pourquoi "alanguie" est au féminin (alors qu'il semblerait se rapporter à "mon chat" ) ? S'il n'y a pas de verbe principal, "ton éclat blanc" et "pose alanguie" seraient des sujets d'une phrase nominale, mais à quoi se rattache alors "mon chat" ?
Dans le deuxième tercet, à quoi est apposé le participe "veloutant de lumière" ? Est-ce au peintre, qui n'est pas exprimé ?
"D’un trait de rayon vert, d’horizon hachuré" : quelle est la fonction de la préposition "d' " ? Une phrase nominale se construit d'habitude avec des sujets ; pourquoi pas "un trait de rayon vert, l'horizon hachuré" ?
Que signifie "à boire bien en pente" ?

Je sais, la poésie peut s’affranchir en partie des règles de grammaire strictes ; mais, quand cette liberté grammaticale vient masquer le sens de la phrase et du poème, je m'y perds.
Dommage, parce que ce poème a des qualités intéressantes par ailleurs.

   vicon   
7/1/2012
Bonsoir Raoul,

Je lis ce poème avec un atroce mal de crâne qui m’empêche de dormir...
...et je le trouve quand même vachement réussi : alors chapeau !

Globalement, le rendu m'intimide un peu trop pour que je me lance dans une dissection qui demanderais recherches et réflexions pour diagnostiquer - ou non - un degré de cohérence à l'ensemble : je m'attarde donc plutôt sur les images et le style.

Ce poème en est bourré - d'images, de couleurs froides (au sens littéral dans la première strophe) : très évocateur (éclat blanc + pupille fonctionne bien). Pour faire plus simple je vais plutôt énumérer. J'aime :

" Veloute de lumière "
"En poursuivant du doigt l'angle doux mollet cuisse" (avec réserve, je ressens ici un certain maniérisme)
"D'un trait de rayon vert, d'horizon hachuré" (!!! mon préféré)
" à boire bien en pente " (!! ça aussi, j'adore)
"Sous le système pileux du pinceau"
" Le squelette se désensable des copeaux"
(sinon j'oxyj'aime moins l'oxyj'aime)

Beaucoup de belles trouvailles, à mon gout mais...
Uhm, je ne sais pas trop. Ce poème me séduit plus par son audace et la maitrise évidente de sa langue que par le rendu global, que je trouve parfois très froid et trop distancié...

Mais... mais d'un autre côté, ce poème fait surement référence au 19e (quoi que la hachure c'est plutôt Picasso qui l'inaugure ?).
Je vais dire des bêtises, mais je crois qu'à cette époque, on baigne à fond dans le principe d'admiration de l'oeuvre qui se place, avec le génie romantique, au dessus du monde.
Et puis dans l'imaginaire collectif, il y a bien une distance entre l'observateur et le tableau - qui a un cadre, une frontière ("on ne touche pas!"), et un monde.
Je partage la vision d'oeuvre monde, mais suis très réticent au principe d'admiration. J'aime rarement ce que j'admire, c'est ma réserve sur ce texte...

En bref, un poème qui a une sacré "patte" (Mein Gott j'adore ce "trait de rayon vert d'horizon hachuré") mais qui s'est montré trop intimidant pour remplir le rôle que je souhaitais le voir remplir, à savoir

SOIGNER CE FOUTU MAL DE CRANE.

En attendant les clés pour mieux lire ce poème,
Et donc de vous relire !
A bientôt
v.

(d'horizon hachuré... uhmmm j'adooooore)
(d'un trait de rayon vert aaaaaahhh cooool)

PS : désolé pour ce commentaire un peu chaotique...

   funambule   
7/1/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On sort ici des conventions admiratives pour passer à travers le poil de cette pauvre petite martre (bin quoi)... c'est le genre d'approche qui dégage des conventions précités en menant à la matière. Une vision à l'envers selon les variations du thème... mais à l'endroit... enfin, bref, l'approche est originale. Une émotion subtile, est dégagée par cet écrit dont j'admire le rythme à la fois suave et sonore. Bon, je ne suis pas forcément le lecteur "rêvé" pour ce genre d'écrit mais le souffle de l'auteur m'aura caressé la nuque... alors...


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