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Poésie en prose
Raoul : Quadriptyque aux bêtes
 Publié le 11/04/17  -  12 commentaires  -  3131 caractères  -  107 lectures    Autres textes du même auteur

"La porte me flaire, elle hésite."
Jean Pellerin.


Quadriptyque aux bêtes



Le cochon d’Indre est loir

Il est vrai qu’il ressemble peu au cochon : vous laveriez-vous les dents, armé d’une touffe de ses poils ?
Sans grande peine conceptuelle, on pourrait le croire loir, marmotte ou gerboise. À bien y regarder, même, ornithorynque de carnaval – le bec étant le loup superfétatoire du masque.
Son cri de sonnette asthmatique qu’active un fumet d’épluchure ou de feuille de salade m’inciterait plus à le classer, à l’insérer au chausse-pied, dans la famille étendue – un cousinage n’empêchant pas la bâtardise – des gastéropodes velus, mais revenons à nos cochons.

--

La crevette déviée

Cousine de la rare crevette de baignoire, la crevette d’évier vit très discrètement, cachée dans les trois bols – alimentaires – et les soucoupes louches, que lèche en surface la peau irisée par les gras et les huiles du dos de l’eau qui dort.
C’est dans l’eau de maigreur, que ses petites pattes de blanc cavernicole se posent sur le lisse des plats qui se souviennent du râpé, du haché, des sauces et du saucé que le concave sauve de la mousse qui pique, de la mousse qui poque.
L’appendice caudal de cette assez petite lui permet d’approcher, lui permet de brouter les copeaux d’estragon, la concrétion purée (dans ses parages on trouve, aussi quelques têtards…).
C’est une solitaire qui, la vaisselle faite, s’en va distraitement par les tuyaux qui courent dans les appartements qui claquent de la porte comme le bigorneau ou le Bernard l’ermite.

--

L’Élucubration (luciola)

C’est lors des douces nuits et des lunes luisantes, dans les clairières, les sentes creuses lorsqu’elles se jettent dans les chemins vicinaux, qu’on peut – si la chance… – la rencontrer, l’entendre, l’apercevoir…
Elle vit en banc souvent, de danse et de parade, comme le grain de poussière de l’électrique spectre de la Loïe Fuller.
Je ne m’attarderai ni sur ses belles formes (rondes, ambigües, grêles, raides, délicatement duveteuses aux pliures, amples, harmonieuses dans le choix des orientations nord ou sud des brindilles qui lui font pattes, angulaires, squelettiques ou qu’en sais-je…), ni sur ses couleurs (brunes, taupe, bronze, braise grise ou bruyère qu’en sais-je…), ni sur ses bruits de vie physiologique, d’envol ou de mue ; je ne l’évoquerai ici, que sous le prisme des lumières de son pétard :
Ho la belle bleue ! Ho la belle verte !

--

La Boa

En pleine sieste digestive, elle est fort difficile à repérer tant elle ressemble à un chapeau.
Détail ô combien caractéristique : la Boa se différencie du Boa mâle par un opulent système plumeux dont la couleur fluctue suivant les supports auxquels il s’accorde sans atteindre la perfection du caméléon, sur kilt, tapisserie mille fleurs ou modèle pied-de-poule de la maison Dior, lorsque celui-ci reste concentré, assez.
Si un safari-photo vous tente, sachez qu’il n’est pas indispensable d’excursionner bien loin dans des fournaises pour l’y voir, fréquentez nuitamment les lieux du gai Paris.

--


 
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   Proseuse   
16/3/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour et grand merci pour ce quadriptyque que j' ai adoré lire ! et même relire !
un texte écrit ( excusez-moi pour ceux qui ne souhaitent plus que l' on écrive ce mot .. ) avec donc -maîtrise- ( j' ose le dire!) et humour!
j' aime les quatre " bêtes" avec un faible tout de même pour la p'tite crevette déviée !
encore merci et à bientôt de vous lire

   Brume   
19/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Ces bêtes ont une vie intéressante. Le descriptif est tout à fait loufoque. Les parties l'Élucubration et La Boa m'ont été très accessible de par leur référence. Mais les deux premières parties sont marrantes aussi. Ça m'a fait sourire, c'est inventif, original, mais malheureusement ça ne m'a pas transcendé. Je pense que cela vient du ton que je trouve un peu trop sérieux. Je peux comprendre le contraste entre le côté loufoque de votre prose et le ton trop sage du narrateur, mais chez moi ça ne prend pas. Il y a des nuances certes, une douce folie, mais ce n'est pas suffisant. J'aurai aimé plus de punchy, de percutant pour me réveiller.
Mais votre poème est agréable, l'écriture est d'une belle qualité.

   silvieta   
23/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le style fait un peu blanc battu en neige qui se regarde mousser.

On finit nonobstant par rentrer dans le jeu.

La Boa m'a semblé la moins réussie du lot. Il n'y a pas eu à chercher plus loin que l'Alcazar pour y dénicher ce truc en plumes de zanimos.
C'est du ressassé.

Ce n'est pas la ouate mais l'étude du biotope de la crevette que je préfère.

   Marite   
11/4/2017
Quelques difficultés à considérer ce texte comme un écrit poétique. Plutôt descriptif, je n'y ai .pas trouvé une seule expression éveillant un ressenti, vous savez, du genre de celui qui vous touche au plus profond de l'âme.

   Anonyme   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien
L'humour en plus, j'ai eu l'impression de lire des fiches signalétiques concernant ces "bêtes ".

Ce texte n'a pas suscité tellement d'intérêt pour moi.
A vous lire prochainement.

   plumette   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
j'attendais avec impatience ce quadriptyque aux bêtes ayant fort apprécié le précédent.
Mais je suis un peu déçue car ce texte là fait surgir moins d'images et utilise un décalé auquel je ne suis pas très sensible cette fois-ci.

peut-être aussi que ces " bêtes" là me sont moins immédiatement accessibles.

Une mention cependant pour la crevette déviée!

Plumette

   BeL13ver   
11/4/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour !
J'ai trouvé ce texte assez indigeste. J'ai eu du mal à apprécier le fait que la prose poétique n'a pas grand chose à voir avec la poésie dans ce cas-là. Après, c'est mon avis. Je dirais en tous cas qu'il ne suffit pas de trouver de belles images pour qu'un texte ressemble à ce que l'on s'accorde à appeler poésie.
En même temps, je comprends que ce soit assez compliqué de classifier cette œuvre comme nouvelle.

   Pouet   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bjr,

Je suis toujours ces quadriptyques avec plaisir.

Car l'écriture est belle, car l'imagination est assez foisonnante, car les jeux de mots sont parfois pourris et ça me parle moi, les jeux de mots pourris. :)

Voilà je sais que Raoul possède un talent certain et qu'il est capable de pondre des trucs fort savoureux. C'est le cas ici même si je n'achète pas tout.

Au plaisir de vous lire.

   Robot   
13/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis un peu déçu car je n'ai pas retrouvé le charme et la poésie des quadriptyques précédents. Je trouve l'expression et l'imagerie plus contrainte.
La lecture a été agréable cependant.
C'est sympathique, il y a quelques petites choses qui émergent malgré tout.

   Anonyme   
14/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La crevette d'évier cousine de celle de la baignoire est peut-être la nièce de l'anguille que Colin et Nicolas essaient d'attraper dans l'Ecume des jours de Boris Vian. Le Boa ayant avalé un éléphant a la forme d'un chapeau chez Saint-Exupéry. Enfin, je citerai La Fontaine pour qui les meilleurs ouvrages sont les plus courts !

   hersen   
16/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je retrouve ici le style débridé de l'auteur qui ne s'interdit rien pour notre plus grand bien !

J'aime toujours me balader dans vos méandres, Raoul, parce qu'en plus d'être drôles, inattendus, il me donne l'impression d'être le big boss, je fais ce que je veux. Alors je lis, je relis, et je lis encore et je m'amuse bien.

car vos écrits, en règle générale, m'apporte une sorte de liberté de penser, il n'y a pas de carcan, de chemin à suivre. D'une lecture à l'autre, je me transporte.

bien contente aussi de retrouver le boa auquel j'avais été "confrontée" il y a un peu longtemps de cela.

merci de ce petit voyage de liberté,

hersen

   Queribus   
9/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Raoul,

J'ai bien aimé ce côté humour sous forme de triptyques qui se laissent assez facilement lire; de l'humour, des jeux de mots, un style qui sot de l'ordinaire; le tout se laisse lire avec plaisir; cependant, moi aussi, j'ai trouvé quelques lourdeurs qui empêchent le texte de vraiment décoller; j'aurais aimé un texte plus pétillant, plus sautillant, des phrases et des mots plus simples; en gros, le texte aurait mérité d'être plus aéré et plus accessible au premier coup d’œil toutefois, cela n'enlève rien au plaisir pris à vous lire; je crois que vous avez trouvé une formule intéressante dans le style Bestiaire à la Jules Renard; sans doute vous faut-il continuer dans cette voie.

Cordialement.


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