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Poésie en prose
Rectitude : Le rêve d'Hanna
 Publié le 06/12/18  -  6 commentaires  -  1446 caractères  -  141 lectures    Autres textes du même auteur

Court essai.


Le rêve d'Hanna



Hanna s'essaie à l'écriture automatique.

Pluie et air et vent et eau... Le feu au-dessus. En dessous. Il est celui qui ravage. L'eau éteint le feu. Troublée par l'agitation des airs. L'eau infiltre la terre qui prend feu ravivé par le vent. L'eau stagnant d'un coup s'immobilise entre deux montagnes, elle forme un lac. Elle forme les barrières d'un incendie ravageant les arbustes et la vie qui grouille sous les herbes immenses et quelques végétaux – au flanc d'une montagne. Un feu qui détruit mille êtres et une eau qui les endort. Contre la terre qui fait et sans se passer d'eau, elle fait et défait et se passe de l'argile. Peu à peu le lac grandit et devient le centre. Il devient la mer qui s'étend aux extrémités des îles. Et creuse un abîme entre chaque terminaison du ventre qu'elle est. Comme un tout. L'eau, qui s'auto-féconde, comme l'acte en puissance qu'elle engendre, de débordements en débordements. Qui mue en océan et dans un même mouvement rejoint le ciel qu'elle escalade.

Hanna ne s'y trompe pas. C'est là qu'elle a à mouiller ses larmes. C'est ici qu'il faut et suspendre et se noyer.

Transporter avec la vague ce corps vertical, ce corps séjour de feu, qui plie et s'abat, enchaîné à la vague jusqu'à démissionner. Totalement. De l'eau submergée, jusqu'à périr en étoile. Aux pieds des montagnes, ce corps horizontal, son corps nu retrouvé. Roulé par l'air et de plein sol, il gît.


 
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   Vincente   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Votre entreprise est réjouissante, j'ai pris plaisir à m'y associer.
Le style du début, volontairement saccadé en phrases très courtes est une bonne formule en soit, mais poussé un peu trop loin, il crée une difficulté de perception qui appelle une deuxième lecture. Il perd alors une partie de son impact. A cet effet, j'aurais placé une virgule pour "En dessous, il est celui..." et de même entre "agitation des airs, l'eau infiltre..."
J'ai bien aimé "Un feu qui détruit mille êtres et une eau qui les endort." ainsi que "et dans un même mouvement rejoint le ciel qu'elle escalade."
Le dernier paragraphe est très réussi. Il nous ramène à la chair, resurgissant de l'inerte matière, et à la conscience de notre si humble présence.

   Anonyme   
17/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne crois pas que l'écriture d'Hanna soit si automatique que cela ou instinctive. Il y a de bout en bout dans le texte une sorte de cohérence, de progression, de reflets (l'eau aidant) tournant autour d'un même sujet.
J'aime bien 'le ciel qu'elle escalade'.
Un tableau composé des quatre éléments, terre/feu/eau/air, qui ne m'a pas convaincu.
A une prochaine lecture.

   Lulu   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé ce texte, bien que je lui ai trouvé quelque longueur au niveau du premier paragraphe à la première lecture.

On part d'un personnage "Hanna"... qui tente une expérience d'écriture qui semble, en regard de la dernière partie, être aussi une expérience de vie "C'est là qu'elle a à mouiller ses larmes. C'est ici qu'il faut suspendre et se noyer."

Du doux prénom "Hanna" au pronom "elle", nous passons à "ce corps"... qui finalement "gît"... : c'est tout un chemin de vie de la naissance du poème à sa fin.

C'est fort et beau à la fois si l'on suit ce personnage métaphorique au creux de ses propres lignes. L'écriture vit et va jusqu'à n'être plus, peut-être le seul fait de celle qui écrit, mais devient le fait de celui ou celle qui lit… comme si l'écriture avait une portée d'abord personnelle des deux côtés.

Personnellement, je lis plusieurs choses dans ce texte, comme s'il y avait plusieurs intentions ou plusieurs interprétations possibles, et c'est en partie ce qui me permet de l'apprécier vraiment.

J'ai vraiment aimé les images autour d'Hanna, ces éléments de la nature qui finissent par la faire "périr en étoile" ; cette élévation qui s'oppose à la dernière image "il gît".

J'ai aussi aimé cette espèce de nécessité qui se lit dans le recours aux infinitifs "il faut et suspendre et se noyer. Transporter… jusqu'à démissionner."

   Robot   
6/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La grand paragraphe m'a beaucoup intéressé par ce côté onirique qui justifie je pense le titre. Une vision qui a de la force évocatrice.

La phrase centrale me rebute par sa grammaire et ses propos qui deviennent banals.

"Elle a à mouiller", ce n'est pas très poétique avec ce "a à".

"C'est ici qu'il faut" Ne me paraît pas une formule très heureuse. J'aurais supprimer les deux "c'est" et envisagé une autre formulation plus directe.

Par exemple, mais vous trouverez aussi d'autres possibilité:
- Là, mouiller ses larmes, ici se suspendre et se noyer. -

ou bien supprimer ce passage, cequi ne gênerait pas le cours du récit je crois.

Je retrouve la poésie évocatrice dans les phrases finales.

Ma flèche descendante à cause de la phrase isolée qui me déplaît.

   papipoete   
6/12/2018
bonjour Rectitude
même si cette écriture n'est pas le fruit de l'imagination du poète, il faut commenter le crayon et la feuille de papier ... je ne saisis pas la nature de l'exercice, puisque ce n'est pas l'auteure qui écrit ... mais son autre " moi " ?

   Corto   
7/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hanna. Il me semble que ce texte est celui qu'on écrit après un réveil brusque en pleine nuit. Pour moi la connotation sexuelle est évidente, et si j'ai faux que Freud me pardonne.
"Le feu au-dessus. En dessous. Il est celui qui ravage."
"le lac grandit et/creuse un abîme entre chaque terminaison du ventre qu'elle est."
"L'eau/rejoint le ciel qu'elle escalade."
"ce corps séjour de feu"
"ce corps horizontal, son corps nu retrouvé."
On écrit souvent de très belles choses en fulgurance après un rêve ou une forte émotion.
J'espère ne pas vous avoir choquée.
Bonne poésie. Merci et bravo.


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