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Poésie libre
Reggio : Qui paiera pour les pots cassés ?
 Publié le 17/04/10  -  17 commentaires  -  2391 caractères  -  220 lectures    Autres textes du même auteur

« Ce pot fut un jour ce que je suis : fol amoureux
Captif des cheveux d'une ravissante.
Cette anse qu'à son col on voit
Fut un jour un bras accolé. ». O. Khayyam


Qui paiera pour les pots cassés ?



Khayyam, les pots qui furent des amants
N'existent plus.
Ils sont morts et le vin qui y est prisonnier
Ne vit plus.

Khayyam, les pots qui furent des amants
Ne sont plus que des pots qui furent des pots.
Et les amants, il est vrai,
Sont eux aussi devenus des pots.

Khayyam, les pots qui furent des amants,
Les pots qui sont des amants,
Les amants qui sont des pots,
Sont aujourd'hui vides de tout
Ou remplis de rien.

Khayyam, je suis désolé.
Je m'en vais boire dans un pot mort
Un vin décédé
Qui aura contre toute attente
Le parfum du réconfort.

***

Khayyam, pardonne mon amertume,
Elle est celle du vin, elle est celle de la vie
J'ai cassé un pot et son vin s'est répandu,
Ivrogne, au lieu de le pleurer,
Je l'ai maudit.

Khayyam du pot brisé, j'ai fait de la poussière,
Que j'ai mêlée au vin répandu
Pour faire une boue dont j'ai couvert mon visage,
Afin qu'aucun ne me reconnaisse,
Et qu'on ignore ainsi que j'ai bu.

Khayyam, la peine comme l'ivresse
Se tarit avec le temps.
Bientôt, quand je saurai me lever,
Je retournerai boire un vin nouveau.

Khayyam, je suis sobre à présent,
Vois, prêt à nouveau pour boire
Aux lèvres d'une belle le vin de la vie.
Il sera sucré comme elle, il sera sucré.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   ANIMAL   
26/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème est pour moi véritablement étrange mais je lui trouve un charme fou.

L'image du pot est superbement employée dans cette histoire d'amour et la répétition des mots pot, vin, amants, rajoutent de la profondeur au thème et appuyent le propos.

Une très belle poésie qui coule toute seule, comme un bon vin...

   Anonyme   
17/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Sentiment mitigé; ai-je fait une overdose de "pot" au début? Je ne sais, ai-je assisté à une jolie métaphore métaphysique?
Je ne sais. (je ne sais pas grand chose, j'avoue)

Toutefois je ne peux certainement pas dire que je n'ai pas aimé lire ces vers.

edit: Je trouve le titre un peu commun, un peu "facile".

   Anonyme   
28/3/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un très très beau poème sur la tristesse, l'amour et la joie. J'ai vraiment dévoré celui ci, plusieurs fois, parce que derrière l'écriture très fluide, très "coulante", se dégage toute la philosophie de Khayyam.

Pas un vers à jeter ou à retravailler selon moi, rien à retoucher! C'est fluide, fin, réfléchi, pesé.

J'ai vraiment vraiment aimé.

   Anonyme   
29/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai vraiment apprécié l'originalité de ce poème qui use des retours sonores pour puiser une force à l'oreille très agréable.
Les vers libres me plaisent, ils sont cohérents et racontent... de manière assez particulière, on sent un caractère, un je ne sais quoi qui m'arrête et me garde dans la relecture de ce petit poème.

Merci pour la découverte, bravo pour la maitrise du rythme et même si tout ne me plait pas, j'ai pris du plaisir à lire.

Bonne continuation.

   Anonyme   
13/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beaucoup d'exotisme, de musique. Un beau message de vie.

   bulle   
13/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte a un charme dingue !

Tout en mouvements, plein de vie.. des mots à boire sans modération.

Le rythme, la découpe, tout concourt à donner à l'ensemble un effet "revenez-y". (alors j'ai lu et relu encore sans me lasser)

J'aime beaucoup.

   David   
15/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Le "qui y est" du vers 3 m'a semblé un peu malhabile, mais peu à peu j'ai retrouvé un ton, une fantaisie, assez voisins de ceux de l'interlocuteur. J'aime moins quand le narrateur se désole auprès de Khayyam, dans la 4ème strophe, ça donne au perse un côté paternel qui ne lui va pas, je trouve. J'ai eu peur par la suite que le poème se limite à une métaphore cartésienne, pour la caricaturer un peu : "je bois donc je suis triste", le côté cause/conséquence. Mais ça l'évite en partie, j'aime beaucoup la 6ème strophe, moins la fin, son "happy end"... mais Khayyam est un poète (fou ?) à faire découvrir et rien que pour ça, ces mots ne seront pas lettres mortes, quelques extraits pour mémoire :

"Quand l'arbre de ma vie, écroulé dans l'abîme,
Sera rongé, pourri, du pied jusqu'à la cime,
Lors, si de ma poussière on fait jamais un pot,
Qu'on l'emplisse de vin, afin qu'il se ranime!

(... )

Bois du vin, sous la terre, un jour, tu dormiras.
Sans aucun compagnon, sans femme dans tes bras,
A personne ne dis ce secret formidable :
Coquelicot fané ne refleurira pas.

OMAR KHAYYAM (1042 - 1122)"

   belaid63   
17/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Verre plein je te vide; Verre vide je te plains"
j'ai aimé cette lecture, j'ai surtout apprécié ce jeu de ping ping entre "pot" et "vin".
bel hommage à Omar Khayyam
"Khayyam du pot brisé, j'ai fait de la poussière,
Que j'ai mêlé au vin répandu
Pour faire une boue dont j'ai couvert mon visage,
Afin qu'aucun ne me reconnaisse,
Et qu'on ignore ainsi que j'ai bu."
cette strophe est tout simplement belle.

   Lapsus   
17/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour la découverte de ce poète perse.

La ré-interprétation et la dérive qui sont menées à partir de l'image initiale sont subtiles et bien orchestrées.
La répétition de l'apostrophe au poète confère à l'ensemble son unité lancinante.
L'écriture est simple, fine et sobre (sans aucun jeu de mots).

   Damy   
17/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
http://www.youtube.com/watch?v=4lKMLs_1kJA

Je ne connaissais pas Omar Khayyam.

"Khayyam, je suis désolé.
Je m'en vais boire dans un pot mort
Un vin décédé
Qui aura contre toute attente
Le parfum du réconfort."

Imploration désespérée ...S'abreuver aux caduques apparences du train de vie de la modernité.

Et une fois le pot cassé dans la révolte (masquée?), la liberté retrouvée de s'enivrer tout son soûl à la fontaine dionysiaque de la beauté:

"Khayyam, je suis sobre à présent,
Vois, prêt à nouveau pour boire
Aux lèvres d'une belle le vin de la vie.
Il sera sucré comme elle, il sera sucré."

C'est cette dernière strophe qui m'a donné envie de me documenter et de relire, plus éclairé.

J'ai failli tourner au tour du pot...

   Anonyme   
18/4/2010
Pas de pot ; je les ai cassés avant la moitié du poème et n'ai aucune envie de les réparer.

   ristretto   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
très beau poème
envoutant par les répétitions

je crois que j'ai tout aimé

merci pour ce poème
et aussi pour cette invitation à découvrir
Khayyam,

   Anonyme   
18/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je déteste le titre: beaucoup trop trivial pour ce qui suit. Mais tout le reste m'emporte comme une vapeur d'alcool: pas l'éther désinfectant, mais le nectar subtil !

Je ne connais pas l'histoire de "Khayyam" et je m'en fiche un peu à vrai dire. L'ensemble est suffisamment évocateur et bien construit ( rythme étudiée entre autres) pour s'approprier des sensations.

   wancyrs   
19/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Salut Reggio !

Désolé, j'ai pas adhéré à ce jeu de mots ou jeu de maux qui une fois tamisé ne laisse qu'un poème assez pauvre de sens.

Au fait, quelle est la différence entre :

Vide de tout ou remplis de rien ?

et ces pots qui sont amants et des amants qui sont pots... j'ai l'impression d'assister à un vrai remplissage sémantique.

Désolé je ne suis pas ému.

à une prochaine

   pedroparamo   
21/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème. Après l’avoir lu j’ai été frappé par cette façon si simple d’aborder les mots et les sensations en partance d’un pot.

Je l’ai relu sans peser ni le nombre de fois ni son contenu ni la façon par laquelle tu l’as écrit car c’est sans reproche. Aucun.

Mais aussi j’ai été totalement secoué pas ce poème si tendre -en évoquant Khayyâm- et par l’idée selon laquelle les grands hommes qui ont laissé des traces tangibles, qui ont expliqué la mouvance du cosmos chacun dans son domaine, n’ont pas été que des pieux sectaires et totalement coincés dans leurs univers chaotiques en rejetant les autres .Non ! Ils ont été des bons vivants a divers niveaux…jouissant du monde à travers la pensée et le savoir suprême, des savants mais aussi des personnes simples, vivant souvent en anachorète mais se sustentant du ludique, de l’amour, du vin, des femmes et parfois de jeunes éphèbes tel Abû Nuwâs… (voir à ce sujet Abû Nuwâs, le vin, le vent, la vie édition BABEL ; poèmes traduit par Vincent Mansour Monteil). Mais aussi de l’errance du cœur et de la poésie de la vie comme celle des mots…Comme le veut la vie quoi ! Par allégorie le monde du Khayyâm « un Soufi, (c’est-à-dire l’être humain qui s’élève au rang suprême se sentant proche du dieu)…Il aurait prôné l'ivresse de Dieu, et se disait infidèle mais croyant.. ».

Ce persan à la fois Mathématicien et astronome Poète et philosophe… ses travaux mathématiques (équations de 3ème degré…) n’ont intéressé l’occident que vers le début 19ème siècle…
Tout cela me fait penser à l’itinéraire du Proust qui a fait d’une partance banale, d’un petit morceau du cake tombant dans une tasse du thé toute son ouvre s’attelant à la recherche du temps perdu…comme quoi un grand homme qui souvent mène une vie d’ermite, si simple, n’a pas besoin que du solide pour démarrer son siècle et laisser son empreinte à l’humanité…
Je te remercie …d’avoir remué tout ça dans mon cœur par ce tendre poème. J’ai adoré ta façon de te rapprocher de ce qui parait être insaisissable et aussi de la beauté du jeu entre le pot et l’amant, entre le vide et le plein puis de cette façon de voir que le vide est un plein vide ou plein de rien, et que le plein est un vide plein ou vide de tout…sensationnel ! …
Tes quatrains s’apparentent à ceux de Khayyâm quoique lui s’en éloigne parce qu’il a vécu ce qu’il a écrit et senti…
Enfin pour étayer mon commentaire je me permets d’offrir le quatrain de Khayyâm suivant. Merci Reggio !
« Boire du vin, prendre du bon temps, voilà ma règle.
Ne me préoccuper ni de créance, ni de croyance, voilà ma religion.
A cette fiancée qu'est le monde j'ai dit : "Que veux-tu pour douaire ?"
Elle m'a répondu : "La tranquillité de ton cœur. »
Ah, j’allais oublier le titre ; il me semble que le titre a avalé la grandeur de ton poème et peut chatouiller un amoindrissement à l’évocation de ce génie du haut moyen âge…

   MCboulette   
21/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci pour ce texte : tu relance un espoir qui meurt ici et là chaque jour , le beau n'ai pas forcément complexe ! Je te lis et Je comprend au premier passage et j'y retourne encore et encore ,juste pour le plaisir...

   tibullicarmina   
6/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pour moi, il est deux parties très inégales dans ce poème: la première, glose libre du quatrain cité du grand poète persan et la deuxième beaucoup plus personnelle.

La première partie est mauvaise. La répétition insistante sur le mot "pot" est phonétiquement incongrue. A ce sujet, j'ai eu l'impression d'une mauvaise comptine pour enfant. Les deux strophes intermédiaires sont à tout point de vue les plus mauvaises: jouer sur les mots (le jeu entre "pot" et "amant", entre "vide de tout" et "remplis de rien") peut-être amusant et significatif, sauf lorsque ce jeu est poétiquement aussi léger que le pas d'un éléphant sur un parquet fin.

Heureusement, le poème ne se limite pas à cela. A partir de la quatrième strophe, le texte change de ton et se fait plus délicat. Autant on peut être sévère avec certaine partie du texte, autant peut-on se montrer élogieux pour d'autres. Dans la deuxième partie du texte, le jeu de comparaison entre le pot et l'amant n'a plus la lourdeur des deuxième et troisième strophes: l'amour et le vin, la peine et l'ivresse, "l'amertume du vin et celle de la vie" ouvrent de multiples pistes de réflexions et de méditation. La deuxième partie est bonne, vraiment bonne.

Dans l'ensemble, lourdeur et finesse se côtoient dans un poème qui est loin d'être inintéressant.


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