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Poésie en prose
robindespapiers : Une folie nostalgique
 Publié le 17/01/13  -  10 commentaires  -  1542 caractères  -  181 lectures    Autres textes du même auteur

Le chagrin fait l'illusion…


Une folie nostalgique



I – illusion

Un dernier baiser sur ta joue… comme une fleur posée par un inconnu sur une tombe… nos baisers étaient des retrouvailles qui meurent au ralenti… t’embrasser maintenant serait comme tousser dans une bibliothèque… comme faire un devoir pendant son anniversaire… mes lèvres tremblent tellement elles manquent de ces mots en coton qui réconfortent… non… mon baiser ne sera jamais un mouchoir d’adieu… mon baiser qui n’a jamais été un sage mais un enfant espiègle qui a toujours volé ton rouge à lèvres…


II – hallucination

Ce n’est pas un vent qui me caresse la joue… c’est la main de ton âme déguisée en brise matinale… je rentre tard d’un rêve après avoir bu un souvenir distillé dans la nuit… je te croise… j’étais ivre d’amour et de nostalgie… je ne pouvais même pas marcher jusqu’au réveil… je ne me souvenais plus du visage hâve du printemps qui m’a trahi en laissant une lettre d’adieu et une fleur fanée sous mon oreiller… oui mon amour… même les saisons mentent quand tu n’es plus là…


III – désillusion

Entre moi et toi un vide sourd-muet qui ne parle pas le langage simplifié des images… ce vide pudibond qui ne se déshabille pas de son silence… qui ne veut pas joindre nos deux bouts… qui ne comprend pas la générosité des cercles réunissant les amoureux dans l’infinité de cette perfection giratoire où nulle rupture n’est tolérée… le vide n’est pas l’absence de la géométrie des sentiments… c’est plutôt une volonté de démolir les murs de la frustration…


 
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   fugace   
23/12/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Cathédrale de chagrin bâtie avec une force et un équilibre rares.
Une suite d'eau-fortes ciselées par un grand orfèvre:
" Nos baisers étaient des retrouvailles qui meurent au ralenti"
" Je rentre terd d'un rêve... je ne pouvais même plus marcher jusqu'au réveil... même les saisons mentent quand tu n'es plus là3
" Entre toi et moi un vide sourd-muet qui ne parle pas le langage simplifié des images"
J'ai trouvé ce poème transcendant.

   Labrisse   
30/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour
Je trouve de jolies formules dans cette écriture, elles sont « enfantines » : celle-ci, t’embrasser maintenant serait comme tousser dans une bibliothèque… est pratiquement « à la Audiard » tout comme : mon baiser à toujours volé ton rouge à lèvres ! D’autre pêchent beaucoup plus et font des amphigourismes difficiles à démêler, ce qui donne du « verbiage » par trop de mot sans propositions forte, ex : ce vide pudibond qui ne comprend pas la générosité des cercles réunissant les amoureux dans l’infinité de cette perfection giratoire où nulle rupture n’est tolérée… il faut un sacré souffle et un réseau neuronal de joueur d’échecs pour avaler la « bête » sémantiquement parlant. Vous gagneriez à couper court, éclaircissez votre sujet, donnez lui de la force tentez de poser un paysage, puis les personnages, puis l’action… Restez autour du sujet en deux ou trois propositions qui se corrèlent entre elles… Si vous me permettez, ne cherchez pas l’effet, cherchez d’abord l’efficacité, et n’ayez pas peur de faire simple… c’est le plus compliqué.
Vous avez des possibilités et même du talent c’est sur, maintenant il faut éclaircir et en rabattre.
Amitiés
Labrisse.

   Pimpette   
6/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime surtout le premier sujet.
'Les mots en coton qui réconfortent'

Dans le second:
"J'étais ivre d'amour et de nostalgie...je ne pouvais même pas marcher jusqu'au réveil

Je comprends moins bien le reste mais peu importe!"

   LeopoldPartisan   
11/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
texte éminement poétique comme je les apprécie. Aucun artifice superflu, des mots justes qui font mouche à chaque fois, une belle progression en tryptique. Un réel souci d'observation qui éveille une compassion simple et sans voyeurisme.

Cela m'a fait penser à du Philippe Djian dans ses meilleures chansons car ici pas de condamnation, de rage ou de mépris pour s'autoprotéger ou se dédouaner. Non un constat humain, humaniste.

J'aime

   Marite   
17/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les deux premières parties me plaisent beaucoup " Illusion ... Hallucination ..." Certaines expressions sont originales et si vraies à la fois :
"... comme une fleur posée par un inconnu sur une tombe ..."
"... c’est la main de ton âme déguisée en brise matinale …"
Dans la dernière partie "désillusion" il me semble que la poésie s'en est allée ... sauf peut-être pour :"... ce vide pudibond qui ne se déshabille pas de son silence…" et c'est dommage.
Avec ce texte je comprends mieux ce qu'est la "poésie en prose". Pas besoin de se torturer les méninges pour saisir ce que l'auteur exprime et j'apprécie beaucoup.

   batoding   
17/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve ce texte superbe, de belles images, voir insolites.
J'aime beaucoup.

   brabant   
17/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour RobinDesPapiers,


Nous sommes ici dans la nostalgie de la rupture... et c'est elle qui a rompu, alors que lui, semble-t-il, n'a rien vu venir.

C'est dit avec pudeur mais la troisième partie est dans un registre totalement différent, à la fois trop technique et trop désincarné à mon modeste avis.

I.
- le mot "tombe" a failli m'induire en erreur et j'ai cru à une séparation due à un décès.
- le "baiser" que vous évoquez me semble être tout sauf un baiser d'enfant.
-- le milieu est très bon en ce qui me concerne (sauf peut-être le coton... trop cotonneux. lol).
II.
J'ai beaucoup aimé (sauf peut-être "distillé").
III.
"... vide... simplifié... vide... joindre... bouts... cercles... infinité... perfection giratoire... vide... géométrie" : j'avoue que pour moi-aussi c'est "frustration" et "désillusion". lol. Vous terminez sur une note structurée là où il aurait fallu partir en vrille.

Un joli possible à mon avis pas réalisé ici.

:)

A vous relire...

   Cristale   
20/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte qui ressemble à une "analyse" où le narrateur s'épanche sur les diverses phases des étapes psychologiques d'une rupture dont il s’arroge le rôle de victime.

Les expressions de la souffrance me paraissent plus cérébrales que physiques, une distance semble posée entre le vécu et le ressenti.

"Illusion, hallucination, désillusion"...croire, rêver, pleurer.

J'aime particulièrement ce passage, absolument poétique!:
"c’est la main de ton âme déguisée en brise matinale…"

D'autres expressions ont retenu mon attention :
"Entre moi et toi un vide sourd-muet qui ne parle pas le langage simplifié des images…"

Ainsi que:
" le vide n’est pas l’absence de la géométrie des sentiments… c’est plutôt une volonté de démolir les murs de la frustration…"

L'auteur exprime son amertume très pudiquement comme s'il voulait mettre une distance entre ses confidences et ceux qui pourraient en savoir trop sur cette rupture en lui posant la question "pourquoi est-elle partie?".

C'est joliment écrit, simple et sans pleurnicherie pour une situation très douloureuse malgré tout.

Tout en pudeur, de cette pudeur assez masculine, j'aime cette "folie nostalgique"qui pourrait se lâcher un peu plus et devenir salvatrice.

Bravo robindespapiers!

Amicalement.
Cristale

   Artexflow   
22/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
robindespapiers,

Un beau poème, qui me plaît bien, j'aime votre utilisation des points de suspension sans majuscules, comme si tout ça coulait, coulait...

Certaines tournures (tellement elles manquent de ces mots en coton, typiquement) sont un peu lourdes, même remarque pour la "surabondance" des qui, excusable par la longueur du texte.

Si j'avais une seule remarque à vous faire je vous dirais de supprimer les parties I, II et II ou alors de les ajouter simplement en début de paragraphe, genre "Illusion. Un dernier baiser sur ta joue..."

Présenté comme ça on pourrait avoir une sensation de trop peu.

C'est réussi globalement, je vous félicite et vous remercie :)

   croquejocrisse   
29/1/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Si Céline avait écrit de la poésie… (Bien lui en pris de ne pas le faire)… ça aurait pu ressembler à ça, a mon sens… cette ponctuation torpille le contenu de l’idée du texte…style télégraphique… est ce qui m’est venu immédiatement lors de la lecture
J’ai aussi subi une désillusion (en référence à la 3eme partie) sur cette séquence qui commence à « qui ne comprend pas » … jusqu’à « tolérée »
Je trouve cette phrase un peu évanescente pour le moins…
Si c’est un exercice de style soit, mais s’il s’agit de quelque chose d’abouti, pour moi ça ne passe pas

Bien sûr je conçois que l’on puisse avoir une autre approche « lectorale » de ce texte, mais par honnêteté intellectuelle je me dois de vous donner mon sentiment, n’en prenez surtout pas ombrage

cordialement


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