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Poésie libre
Robot : Aux morts
 Publié le 27/05/14  -  20 commentaires  -  495 caractères  -  434 lectures    Autres textes du même auteur

Ils sont morts, toutes cultures et croyances mêlées.


Aux morts



Un grand jardin silencieux
une pelouse verte
une barrière blanche

Blanche la croix dressée devant les tombes
Blanche la pierre étoilée de David
Blanche la stèle incrustée d’un croissant

Un grand jardin silencieux
toutes cultures et croyances mêlées

Bluets asters pavots
Le ciel les eaux le sang
François Samir Nathan

Un grand jardin silencieux
en Lorraine

Un grand jardin silencieux
presque beau


 
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   Anonyme   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est presque plus que beau !

Pas de commentaire littéraire au risque d'être modéré.

Bravo et merci, à la fois du style et qualité littéraires condensés, sobres, épurés, ciselés et de ce que ce poème veut dire.
{EDIT : après lecture du commentaire de RAOUL. Comme c'est subjectif. J'ai "besoin", moi, de cette introduction, pour passer la grille du cimetière, la première phase de l'émotion...}.

   framato   
13/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Voici un texte qui me touche en profondeur. Une promenade dans un cimetière, croisant ce que nous sommes : au final tous en terre.

De la couleur, quelques touches de mots simples, des histoires qui se croisent ou pas et des gens qui finissent au même endroit : presque beau.

Et dans le silence, dans les blancs et les non-dits : nos vies.

J'ai franchement aimé : il y a plus dans les blancs du texte, tellement plus...

   Lulu   
14/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé ce poème qui porte un véritable regard poétique sur le cimetière. L'on ressent bien l'émotion éprouvée. On la partage.
Sur la forme, j'aime assez le côté bref et fluide de l'ensemble.

   Ioledane   
15/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai ressenti cela, aussi.
Le vert, le blanc, cette amère douceur, cette "presque beauté".
J'aurais plutôt vu en titre "Un grand jardin silencieux", plus poétique, plus subtil ; le poème parle de lui-même, l'horreur ici n'a pas besoin d'être dite, elle se comprend sous les mots, sous le vert et le blanc.

   ikran   
27/5/2014
Salutations,

vous évoquez la Lorraine mais cela m'a pourtant ramené à mon pays, l'Auvergne.

L'universalité de la poésie dirons-nous.

Ces images disposées comme des photographies, paisibles dans le silence et la blancheur, avec cette vérité pourtant noire de la mort et du sang. J'ai absolument ressenti.

Merci beaucoup.

   Anonyme   
27/5/2014
Bonjour Robot

C'est de la poésie libre comme je les aime. Elle n'est pas libre "par défaut", mais par choix.
Votre sens de la métrique se ressent à l'oreille et seule l'absence de rimes empêche ce beau poème de figurer en classique.
Le lecteur ne s'y trompe pas et fait spontanément la diérèse à silencieux. D'emblée, elle confère à votre poème une forme de sérénité qui sied remarquablement au sujet.
Ainsi lu votre premier vers devient un octosyllabe.
J'ai continué ma lecture en respectant la règle d'élision des e muets.
Les vers 3 et 4 deviennent ainsi des hexasyllabes.

8/6/6, nous sommes dans le registre des mètres pairs. Le seul qui puisse convenir à un tel sujet.

Il se poursuit naturellement au second tercet (10/10/10)
L'anaphore souligne l'amplitude de ces décasyllabes.

Au premier distique on retrouve le très beau premier vers

Au troisième tercet, le rythme saccadé traduit l'émotion qui submerge le poète.

Mais il retrouve sa sérénité, et le vers "refrain" aux deux dernières strophes.

Si ce cimetière est "presque beau", votre poème est magnifique.

Merci Robot et bravo.

   leni   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Robot
Ton texte est sobre concis efficace émouvant

Blanche la croix dressée devant les tombes
Blanche la pierre étoilée de David
Blanche la stèle incrustée d’un croissant


Ces trois vers résument le tableau qui est un instantané discret

En Lorraine ou ailleurs

Merci à toi Salut cordial Leni

   troupi   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot.

Il suffit parfois de peu de choses pour dire beaucoup, j'aime particulièrement ces poèmes discrets, presque effacés, mais dont les mots bien choisis ne laissent personne indifférent.
On les lit plusieurs fois pour bien s'en imprégner, le vôtre, bien que très différent m'a ramené en Lozère, au bord d'un village désert, le cimetière paisible invitait à la réflexion. J'y suis resté un long moment, comme sur cet écrit. Merci pour ces instants de zénitude.

   Arielle   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La pureté, le dépouillement de ces cimetières militaires qu'on rencontre en Lorraine, en Alsace et ailleurs est parfaitement traduite par ces phrases courtes et sans verbes dont tout mouvement est bani pour mieux se consacrer à la contemplation et au recueillement.

L'émotion retenue est perceptible dans l'usage de ces trois prénoms qui rendent presque familiers ces soldats que tout aurait pu séparer mais que la mort a réunis.

Je trouve une grande maîtrise à ces vers libres qui parviennent à une telle ampleur sans le secours des règles du classiques.

   wancyrs   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut robot,

Votre texte à cette vertu de montrer la vanité des ségrégations dont les hommes se livrent de leur vivant. La mort à cet effet de banaliser nos croyances, nos différences sociales...
Il se dégage une sérénité dans vos vers, on a presque envie de ne plus craindre de mourir ; cela doit être un travail remarquable que de composer un texte pareil, un travail que j'admire !

Merci

Wan

   Anonyme   
27/5/2014
Bonjour Robot,

Je crois que je vais arrêter la poésie, je ne la comprends plus.
La forme est pourtant convaincante puisqu’il s’agit de suggérer la sobriété, pour ne pas dire l’austérité d’un cimetière militaire.
Donc, pas de verbes, toutes les tombes se ressemblent, pas besoin d’être trop bavard. Ok, ça me convient.

Alors pourquoi tant de redites dans un texte si court dont le message est déjà si évident dès l’exergue.
Aviez-vous peur qu’on ne comprenne pas le sujet ?
Quand vous répétez cet exergue dans le poème : « toutes cultures et croyances mêlées », est-il vraiment nécessaire de nous resservir cet œcuménisme qu’on avait déjà bien compris quelques lignes plus haut (Blanche la croix…), exprimé qui plus est au premier degré de compréhension, sous la forme des emblèmes de la foi que sont la croix, l’étoile de David ou le croissant.

Qu’y-a-t’il de poétique à l’expression « toutes cultures et croyances mêlées »?. Est-ce tout ce que la poésie sait dire dans un texte de quinze lignes ? C’est probablement moi qui suis en dehors des clous.

Et la première strophe, n’est-elle pas que le dessin naïf d’un enfant qui n’a pas encore appris le symbolisme de la parole ? Ne répond-elle pas à la simple question : « Que voyez-vous sur cette photo ? » Réponse : « Un grand jardin silencieux/une pelouse verte/une barrière blanche ».
Si encore ce sobre prélude n’était qu’un élément d’une construction subtile, s’il annonçait la rupture brutale de cet ordonnancement régulier de tombes… Malheureusement, au lieu d’un contraste saisissant, j’ai droit à la description encyclopédique des différentes tombes. Le mouvement de l’anaphore « Blanche » est bien un outil poétique, mais il ne peut trouver sa force qu’en débridant la pensée, qui reste ici à un niveau de subjectivité très faible. La croix, l’étoile de David, le croissant, sont des métaphores trop convenues pour que l’imaginaire fasse des efforts de représentation.

La strophe :
« Bluets asters pavots
Le ciel les eaux le sang
François Samir Nathan »

semble suivre un mouvement symétrique de concordance : Le ciel/bluets, les eaux/asters, le sang/pavots. N’y-a-il pas une maladresse involontaire à superposer le troisième élément : « Le ciel/bluets/François, les eaux/asters/Samir, le sang/pavots/Nathan ? »
Et puis : « François Samir Nathan », n’est-on pas toujours dans un faible niveau de représentation ?

Les seuls vers qui m’inspirent un instant poétique, sont les deux derniers :
« Un grand jardin silencieux
presque beau »
parce qu’enfin ils débrident mon imaginaire par le contraste « presque beau/morts ensevelis ».

Je ne vais pas noter, parce que tout à coup j’ai besoin de réfléchir à nouveau au rôle de la poésie.

Ludi
déboussolé

   Anonyme   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot,

Moi qui depuis ma tendre enfance, aime profondément me promener à travers les ruelles étroites des cimetières de chaque ville que je visite, à la recherche de quelques épitaphes ou autres regards énigmatiques ou chaleureux appliqués sur le marbre froid, je dois dire que ma ballade à travers votre poésie fut vraiment plaisante. J'en suis d'ailleurs ressorti en me disant : "Tel le niveau du maçon, une fois sous terre, nous sommes tous identiques, sans exception. Ou mieux : tous au même niveau, justement. Alors pourquoi toute cette haine en ce bas-monde, surtout celle liée à la religion qui initialement est censée nous unir et faire en sorte que nous nous aimions les uns les autres...?" Naive comme réflexion, je vous l'accorde, mais j'aime cette naïveté qui parfois m'habite. Elle me permet de mieux vivre en croyant encore en des valeurs qui tendent hélas, à s'amenuiser chaque jour davantage.

En ce qui concerne la forme, difficile de me prononcer. Je n'ai pas en mains les bons outils. Personnellement, je trouve votre poésie bien construite et très aérée. facile à lire et facilement compréhensible. De belles images (Un grand jardin silencieux
toutes cultures et croyances mêlées).

Merci pour ce partage !
Olivier
PS : je suis lorrain d'origine, d'où le + :-)

   newman   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
j'ai le même avis que la plupart des commentaires ci-dessus,un texte sobre,épuré court et très bien ciselé sur le silence de ce grand jardin.
félicitations.

   Sansonnet   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bien que je puisse tout à fait comprendre le désarroi de Ludi, j'ai quand même eu cette impression de recueillement à vous lire.
Et aujourd'hui, c'est trop rare de prendre son temps pour se recueillir.

Bonne continuation.

   Raoul   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Peu de vers dans ce poème, et pourtant déjà trop.
La strophe géographique d'entame est plate (la pelouse serait verte…) et n'apporte pas grand-chose.
La seconde avec sa structure répétitive ("moi président"… je ne sais plus comment s'appelle cette figure de style) succombe au religieusement correcte appuyé.
La troisième qui fait doublon avec la précédente semble clore l'introduction…
Enfin, le poème commence ensuite, et là, il est là, concentré, abrupt. Sa brièveté est sa force.
Je regrette qu'il soit si noyé si dilué. Dommage.

   Myndie   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot,

Arrivant après tout le monde, difficile d'apporter par mon commentaire une plus-value à tout ce qui a été dit sur votre poème, sur sa sobriété, sur la force émotionnelle qui en émane (les anaphores notamment).
Tizef a fait une analyse très juste sur la métrique qu'on perçoit en filigrane; juste aussi la remarque sur la diérèse de silencieux.
Je suis moi aussi une promeneuse de cimetières, envoûtée par les pierres tombales les plus anciennes et par tout ce qu'elles semblent contenir d'Histoire, d'histoires et d'inconnu surtout...
Votre poème est vraiment magnifique

   KIE   
27/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Malheureuse est la formule "toutes cultures et croyances mêlées" à laquelle la pureté de l'intention n'enlève pas son côté convenu.
Sinon, un économie de moyens d'une rare densité sémantique.
Tout compris qu'il a cet auteur.
"Ce n'est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot" martelait (olé !) Léo.
C'est exactement cela.
Entre les mots se cachent des gouffres monstrueux dont l'apparent silence est saturé d'échos.

Magnifique illustration et d'une savante simplicité.

   irisdenuit   
28/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot,

Il me rappelle un magnique cimetière que j'au à San Diego où toutes les tombes étaient uniformes, blanches sur une pelouse verte juste en avant de l'océan.

Bref, ton poème m'a amenée ailleurs, dans un ailleurs paisible.

Je crois que la simplicité des propos a été étudiée ! on dirait presqu'une prière.....

Merci.


Cordialement,

Iris

   Anonyme   
29/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Robot,

Il se dégage de votre poème un silence, des couleurs apaisés.
La sobriété des vers n'est pas étrangère à cette impression de sérénité.

Vous dites : "presque beau"
C'est bien ainsi que je l'entends : "presque beau" avec sa force tranquille.

Merci pour ce déambulement qui calme quelques douleurs

Cat

   Absolue   
8/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est simple, sobre et silencieux.
Ca ressemble à une incantation.
Merci pour la musique et le recueillement.


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