Il y a en effet de la grâce dans votre poème, que je me dis, avec son rythme débraillé dans les vers "longs", son côté solaire et nonchalant ; je me dis aussi, toutefois, que la rime, même non toujours admissible en catégories oniriennes de "Poésie classique" ou de "Poésie néo-classique", y est trop présente. Je n'ai pas l'impression de me détendre le dimanche, le regard plongé dans les yeux de l'être aimé, mais de faire une pause pendant une journée de télétravail. À tout moment je peux recevoir un coup de fil qui va casser l'ambiance. Des rimes non systématiques, quelques assonances par-ci par-là, me semble-t-il, auraient laissé une impression plus décontractée. (Mais j'approuve hautement la rime horizon/pigeons, je la trouve cocasse !)
Donc, encore un petit effort dans le lâcher-prise (oui, c'est paradoxal), et je pourrai m'imaginer les doigts de pieds en éventail sur votre balcon sans rime ni raison…

Il y a des mots qui sont là pour la rime, c'est un peu dommage, et il y a quelques redondances. Mais j'aime assez la légèreté de ce schéma de strophe, et la strophe 3 (malgré "sans ennui" qui me semble là ... pour la rime). Car pourquoi l'aimée se remémorerait-elle ces instants de grâce avec ennui ?

Un poème agréable à la lecture dans son ensemble, simple, joyeux et optimiste.
Les mots coulent dans leur simplicité et on en devient heureux pour le personnage de vivre cet instant. La "chute"du quatrain final m'inspire peut-être un peu moins par le choix des mots et l'idée qui en découle.
Subjectif sans doute.
Merci pour cette heureuse confidence.

Une poésie libre:
-à la versification 8/6/3 originale ( qui porte peut être un nom?) superbement composée et travaillée,
-aux rimes, à défaut d'être riches ou suffisantes, bien agréables à l'oreille,
-aux belles images: "j’aperçois le bonheur
au balcon", "l’horizon
vient prolonger notre terrasse", "quelques instants de grâce
de la nuit."
- à l'écriture fluide pleine d'élégance et de poésie,

qui m'a emballé du premier au dernier vers.

Un remarquable et louable travail d'écriture que je salue.

Bravo l'auteur(e) je suis séduit.

En EL

Lebarde

bonjour Robot
A peine réveillé au-delà du balcon, regardant Dame Nature toute fraîche de rosée, je m'étire l'échine et le coeur, songeant à toutes les grâces partagées avec toi, et je voudrais que chaque jour soit un dimanche...
NB eh oui, quand il fallait se dépêcher de déjeuner, mettre cravate et chemise blanche sur peau sentant le monoï... il n'était guère temps de contempler le bonheur du petit jour, se dire " allez, on se recouche ! "
La 3e strophe rafraîchit les pages que l'on tournait, avant... et pourrait inspirer les jeunes pousses ( je trouve que les instants de grâce, d'à présent n'ont plus la même importance, auprès de notre jeunesse )
L'auteur nous montre encore l'étendue de son savoir-faire : poésie de toute catégorie et nouvelle ! que rêver de plus dans ces colonnes ? Un poème aux vers libres, sans tralala qui font du bien, tout simplement avec ces assonances caressantes.

Bonjour Robot;

Une petit poème du dimanche, l'aube, le balcon, les pigeons et les yeux bleus de la dame (ou du monsieur). Il ne manque que les croissants pour que cela soit parfait. Quelques maladresses "les rêves de la nuit" ou clichés le "ciel d'azur".

L'ensemble reste néanmoins sympathique.

Anna

Bonjour Robot,

Charmants "Instants de grâce" en ces vers mélodieux aux sonorités de ritournelle.

C'est frais, léger, il ne manque que l'odeur du café mais j'en fais grâce à l'auteur afin de préserver son plaisir de partager également ce moment avec qui il sait ^^

"je souhaiterais que les dimanches
reviennent en vacances
chaque jour."

Un joli souhait et une résonnance agréable en ces vers.

Merci Robot.
Cristale

Si j’ai apprécié l’ensemble de ce poème (qui ne cherche pas à épater par les mots choisis, mais plutôt par l’idée générale de ces quelques instants de grâce selon moi (et je trouve cela plutôt bien réussi)), deux ou trois passages m’ont malgré ça plus ou moins interpellé.

« À peine sorti du sommeil aux premières lueurs dès le matin, sans raison, je m’émerveille ».
J’ai trouvé répétitif et inutile de préciser « dès le matin » puisque l’idée de ce moment de la journée était déjà présente dans les premiers vers. Du coup, je trouve que ça aurait pu laisser la place pour d’autres mots.

« sans ennui, en remontant à la surface » L’emploi du « en » me gêne un peu même si j’entends bien que sans lui, vous n’auriez pas eu votre octosyllabe.

À part ça, j’ai beaucoup aimé le rythme de ce poème avec un petit bémol pour « je souhaiterais que les dimanches » ou j’ai du mal à prononcer « souhai » en une seule fois afin de respecter la métrique syllabique en usage jusqu’à ce vers.

Slt,

j'ai bien aimé cet élan "d'optimisme", tant il me fait défaut, depuis toujours, même si bien sûr j'ai aussi eu quelques"instants de grâce" (je ne suis pas fan du terme d'ailleurs, on le retrouve un peu à toutes les sauces..)

Mais bon, disais-je, j'ai bien aimé cet élan, et sans me forcer en plus.

Sinon je trouve comme une contradiction entre le "sans raison" (vers 3) et la troisième strophe. Il semble toute de même y avoir une relation de cause à effet...? Entre ce qu'on perçoit de la nuit passée et cet éveil guilleret...?

Voilà, et les trois petits vers de fin sont sautillants et closent sympathiquement le poème.

PS: les rimes systématiques, à mon sens, ne servent pas forcément la poésie libre qui se porte très bien sans ou qui se sentira peut-être plus à l'aise avec quelques assonances de-ci de-là, pas plus. Ce n'est que mon avis, mais pour moi ce poème répond plutôt aux critères de la poésie contemporaine.

Emerger de la nuit et rester ébloui. Voilà un beau programme. Juste en sortant du sommeil avoir des souvenirs et le souhait de ne pas quitter une sorte d'enchantement.
Et l'amour qui ne veut pas devenir seulement souvenir mais plutôt un projet de "chaque jour".
Tout cela est dit avec simplicité, comme une confidence, une évidence intérieure.
Une écriture simple, convaincante, reçue avec plaisir.
Bravo.

" À peine sorti du sommeil
aux premières lueurs,
sans raison,
dès le matin je m’émerveille.
J’aperçois le bonheur
au balcon."

J'ai beaucoup aimé cet émerveillement révélateur de l'immanence de la poésie qui me place, au cœur de cette grâce en accord avec cette certitude que vous nous faites partager.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Cela fait plusieurs fois que je lis ce poème, que je tourne autour en me disant qu'il a un charme particulier et que c'est un véritable tour de force car les mots employés sont simples.
Et puis, j'ai eu l'idée de le lire à voix haute et là, tout à coup, j'ai été emportée par le rythme envoûtant, les sons mélodieux qui se font écho, le message émouvant que porte ce poème, la poésie qui émane justement de la simplicité, de cette sincérité qui ne s'encombre pas de métaphore.
J'aime ce genre de poésie libre, authentique, sans artifice, accessible.
La porte est ouverte, pas d'hermétisme qui en interdirait l'entrée à celle ou celui qui n'aurait pas la clef. (Une clef parfois qui n'existe pas).
Merci pour ce beau partage.

Bel élan de joie où le bonheur sur le balcon éclate., en véritables "instants de grâce''...

Des mots de tous les jours pour exprimer la grâce d'un matin heureux qui s'émerveille simplement.
Ce qui n'est pas rien !

Joliment formulé : ''... que les dimanches reviennent en vacances
chaque jour."

Merci pour le partage, Robot.


Cat

Remerciements et réponses aux commentaires ici:
http://www.oniris.be/forum/apres-les-instants-de-grace-t30067s0.html#forumpost421323

Comme j'avais déposé sur ce site mes "Instants de grâce", je ne vous cache pas que j'ai voulu savoir à quoi ressemblaient les vôtres.

Différents mais charmants, légers, de la douceur...

Puis, cette dernière strophe que je trouve attendrissante :

Afin d’épuiser l’avalanche
et toutes les dépenses
de l’amour,
je souhaiterais que les dimanches
reviennent en vacances
chaque jour.