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Poésie néo-classique
Robot : L’amour en filigrane
 Publié le 13/03/21  -  19 commentaires  -  1261 caractères  -  250 lectures    Autres textes du même auteur


L’amour en filigrane



Les rêves du passé m’auront conduit sans doute
Par un chemin pierreux aux abords du printemps,
Je n’ai jamais voulu prendre la grande route
Qui mène sans méandre à la main qui se tend.

Souvent j’ai parcouru les sentiers de traverse,
Préféré les halliers, l’abri de la forêt,
Pour éviter ainsi que mon cœur se renverse
Et se mette à brûler pour un penchant secret.

Du faux enchantement qui torture et trépane,
Dans les recoins de l’ombre où je me tenais coi
J’ai toujours préféré l’amour en filigrane
Sans avoir, égoïste, à répondre au pourquoi.

Certain de maîtriser, bridés sous mon empire,
Les élans qui parfois cherchaient à m’entraîner,
J’ai craint de jour en jour que mon âme délire ;
Rejeté les désirs prêts à me dominer.

Les errements sans fin m’avaient rendu cynique.
Je t’avais ignoré, je suis anéanti.
Désormais je suis sûr que tu seras l’unique,
Un seul de tes regards, un seul, m’a converti.

Mais d’avoir attendu j’ai gâché toute chance.
Quand tu m’as repoussé, quand tu m’as dit : « Va-t-en ! »
Presque aussitôt j’ai su l’ampleur de ma souffrance ;
Je me croyais pourtant aux abords du printemps.


 
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   Anonyme   
1/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve intéressante l'histoire que je lis en filigrane, elle aussi, de ce narrateur qui a toujours réprimé ses élans amoureux par désir de contrôle, peut-être aussi par peur de l'homosexualité (
Je t'avais ignoré, je suis anéanti
) et pour qui la défaite finale, la soumission devant la force de l'amour, n'auront finalement servi à rien. Intéressante et tragique.

Cela dit, il y a aussi pour moi une sorte de raideur dans ces vers, tout s'aligne bien, l'exposé est clair. Cette âme tourmentée conserve jusqu'au bout sa maîtrise, sauf un bref instant dans ce vers que je préfère :
Un seul de tes regards, un seul, m’a converti.
J'aurais apprécié, je crois, un côté un peu plus égaré, échevelé, pour ce poème que je trouve au final de fort bonne facture.

   Myo   
1/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voici une belle élégie.
Une écriture simple, d'une rythmique régulière et d'une agréable musicalité.
La nostalgie d'un amour exprimé avec retenue et ce regret de n'avoir osé vivre la passion.

Je crains que la rime printemps- tend n'écarte de la catégorie classique.
Le nombre n'étant pas respecté.

Merci du partage.
En EL Myo

   Anonyme   
5/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Classique, peut-être pas, mais il reste un très bon texte que ces amours en filigrane.
L'histoire de l'auteur, peut-être, qui cherche sa voie (ou chaussure à son pied) d'errances en errances et qui finit par la trouver sans issue,
semble-t-il est bien racontée.
Un bon texte qui montre les méandres d'une vie pour l'amour.

   Donaldo75   
7/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai bien aimé ce poème, surtout par sa tonalité. Il se dégage une forme de douceur, presque de sérénité qui va bien avec le thème, je trouve. La construction même du poème va dans ce sens, où le passé est exprimé avec douceur puis quand arrive l’explication du quatrième quatrain, alors la tonalité change, moins de douceur plus de résidu de passion. C’est aussi ça, regretter, je crois, et ce poème l’illustre bien. Je pense que ce choix de tonalité est juste, qu'il correspond à ce qui se passe dans la tête de l'auteur à qui je ne conseille pas de changer ce ton car c'est le sien et pas celui que le lecteur aimerait lire ou quoi que sais-je.

Bravo !

   Anonyme   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Belle évocation que celle de ce narrateur qui est passé à côté de l'amour par manie de tout vouloir contrôler...

"Les rêves du passé m’auront conduit sans doute
Par un chemin pierreux aux abords du printemps"

"Désormais je suis sûr que tu seras l’unique"

À la lecture, ces vers conjugués au futur m'ont sauté aux yeux, tant ils expriment le sens du poème et suffisent à eux seuls, plus que les autres vers, à en éclairer le lecteur. Après une vie entièrement hivernale, le printemps n'aura été qu'éphémère...

   Lebarde   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vouloir maitriser, contrôler, diriger, voire refouler (" Rejeté les désirs prêts à me dominer"). les amours, les rêves, les penchants fussent-ils réprouvés:
"Dans les recoins de l’ombre où je me tenais coi"

même en empruntant " les sentiers de traverse", dans l'espoir de les perdre, n'apporte que désillusions et regrets:

"Mais d’avoir attendu j’ai gâché toute chance.
Quand tu m’as repoussé, quand tu m’as dit : « Va-t-en ! »
Presque aussitôt j’ai su l’ampleur de ma souffrance ;
Je me croyais pourtant aux abords du printemps."

L'idée passe très bien dans une écriture élégante qui aurait méritée le classique dont elle conserve la classe de bout en bout.
Dommage pour ces rimes "printemps/tend".

Bravo des comme celui-là j'en redemande.

Lebarde

   papipoete   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonsoir Robot
J'ai toujours louvoyé, pris les sentiers plutôt que cette esplanade qui s'offrait à moi vers toi... et à chaque fois, ai renoncé sûr que j'étais de pouvoir supporter de résister à la tentation... Un jour, j'ai rompu mon serment de chasteté, ai couru vers cette main tendue, que je ne voulais saisir...mais tu m'as chassé, et j'endurerai pour toujours ce mal de toi...
NB c'est mon interprétation... je vois ici une histoire, comparable à celle de " la faute de l'abbé Mouret " qui n'est ni la première, ne serait pas la dernière !
il est ainsi des amours mortes, sans que jamais elles ne virent le jour : des amours à s'en flageller le corps et le coeur, entre deux créatures de chair... mais la vigie veillait du haut de sa chaire.
Même si je me suis égaré dans les halliers, dans les pas de ce malheureux, mon scénario me plaît ( que l'auteur me pardonne si je fis fausse route ? )
La première strophe avec son 4e vers est ma préférée, et la dernière tombe comme bien cruelle sentence !
Un néo-classique sans faute, au vocabulaire qui coule comme les grains d'un pieux chapelet !

   Anonyme   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Robot,

J'aime beaucoup cette poésie tout en retenue où le narrateur semble être passé à côté dun amour .

J'ignore si je suis a coté de la plaque mais tant pis, je me lance :

Il me semblerait que le narrateur aie refoulé son homosexualité ( penchant secret, je t'avais ignoré), et donc préféré refuser l'amour plutôt que de l'assumer.

L'auteur en dira plus.

Quoiqu'il en soit, c'est une belle poésie néoclassique , une belle lecture.

   Capry   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Sur le thème pourquoi pas, la peur du bonheur à deux ou la difficulté d'accepter ce que le présent nous offre, la recherche du toujours mieux ailleurs ou comment s'évader quand on n'est pas prisonnier.

Je ne me prononcerai pas sur le néo-classique que je ne maîtrise pas. Je trouve qu'il y a beaucoup de narration, on sait plus ou moins où le narrateur va en venir, mais je reconnais que cela produit son effet. La perte d'un bel amour par égoïsme, crainte d'être aimé...

Je suis gênée dans ma lecture par "penchant secret" qui ne trouve pas d'écho ou d'image en moi.

On sent le travail de l'auteur et le choix d'un lexique varié et accessible au lecteur.

C'est une remise en question intéressante qui est proposée.
Il pose la question de l'amour, en couple peut-il être inconditionnel ?
La question du changement : pour une personne on peut tout arrêter si seulement elle ose nous le demander ?
Est-ce que le narrateur arrête car il n'est plus en capacité de séduire et donc s'offre à défaut ?
Comment peut-il réaliser qu'il aime cette personne juste grâce à un regard ?

Dans certaines rencontres, il y a ce que l'on peut appeler des erreurs de timing (je suis sûre qu'il existe un terme technique), la temporalité de chacun n'est pas en phase...

   Miguel   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très beau chant lyrique, aux vers majestueux, aux sonorités douces, aux images fortes. Une vraie élégie où la souffrance suit le cynisme comme une punition, alors que le malheureux poète échoue aux portes d'un bonheur auquel il n'osait croire : comme quoi il avait raison ...

   Cristale   
13/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est une belle image l'amour en filigrane, bien trouvée pour pour évoquer une passion qui reste dans l'ombre faite d'espoirs et de désillusions. Mais cela semble pourtant voulu.
Comme on dit, il faut battre le fer alors qu'il est chaud; notre narrateur n'a pas su régler l'intensité de sa flamme ni trouver l'instant propice pour qu'elle fasse fondre le coeur de l'autre.
Je ne dirais pas que ce poème est...poétique, non, je le trouve nostalgique, presque désabusé.

"Fuir le bonheur avant qu'il ne se sauve" (Gainsbourg-Birkin)

   Provencao   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Certain de maîtriser, bridés sous mon empire,
Les élans qui parfois cherchaient à m’entraîner,
J’ai craint de jour en jour que mon âme délire ;
Rejeté les désirs prêts à me dominer."

Mon préféré qui semble à mon sens, être la clef de ce très beau texte.
J'y ai lu et entendu me semble-t-il une affinité entre l'illusion éclairée d'élans bridés et sous empire et l'ebriété de l'enchantement qui met les regards et les désirs en ébullition.


Une sensorialité presque desillusionnée et desillée, témoin fort de cet amour en filigrane.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah ! Que de temps perdu dans notre jeunesse où l'on se croit invincible et notre incapacité à savoir aimer, hélas ! Ne restent que des regrets et la triste réalité d'un irrémédiable gâchis. "Vivez si m'en croyez..." aurait dit l'ami Pierrot. Et il n'y a bien que par la poésie qu'on puisse le faire revivre ce bonheur d'un amour perdu :

"Mais d'avoir attendu j'ai gâché toute chance"
"Je me croyais pourtant aux abords du printemps."

Merci pour cette belle lecture !
dream

   Vasistas   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Robot,
Entre la douceur de l’ombre et la brûlante lumière, tu chemines sans but au gré des saisons, espérant le printemps ignorant l’évidence de l’hiver...
Évidence » un mot que j’entends comme un petit espace vide parfois tellement vide.
Un petit vide que tu remplis tellement bien avec tes mots.
Bravo et merci pour cet amour en filigrane, il se voit à peine mais se ressent vraiment.

   inconnu1   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
belle évocation des regrets amoureux de celui qui en veut toujours plus et qui a tout perdu. Techniquement sans faute. J'aime beaucoup la 4eme strophe et le rappel de la rime en ire à l'hémistiche suivant, exécré par le classicisme. Je n'ai jamais compris pourquoi, cela casse un rythme parfois trop monotone, peut donner du souffle et de la musicalité, donnant l'impression de deux hexasyllabes embrassés.
Personnellement, mais c'est un choix personnel, je vous préfère prosodique

bien à vous

   Robot   
14/3/2021

   hersen   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Que ce soit par peur de s'impliquer, de perdre une main-mise sur ses propres sentiments, ce poème montre bien à quel point on peut se forger une vie parallèle, où finalement, à s'interdire l'élan qui passe, on n'est peut-être plus en phase, et incapable de retenir un ou une autre pour s'être forcé à toujours refuser.
je pense que nos attitudes, dans notre vie, conditionnent les rencontres et que nous pouvons perdre ce que nous n'entretenons pas, comme dans un jardin.

Je n'ai rien à dire de spécial sur la forme, tant la lecture coule naturellement.

Merci pour la lecture.

   BlaseSaintLuc   
20/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ah, vous parlez mieux de l'amour, que moi du temps qui court !
C'est que le temps qui court, court plus vite que moi !

rien ne vos les chemins de travers, c'est là que sont les plus beaux paysages !

Seriez-vous le timide qui laisse passer sa chance ?

À retenir son cœur, il vous fait faux bond !

   Lulu   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot,

J'ai bien aimé le titre de ce poème. "en filigrane" marquant la prégnance du nom auquel l'expression se rapporte.

En première lecture, ce poème touche de par ce qu'il exprime globalement, mais aussi de par sa forme, simple - en apparence - et que je trouve doucement musicale.

J'aime beaucoup le dernier mot... "aux abords du printemps", comme si le temps avait ce pouvoir d'effacer ce qui passe au fil des ans, mais c'est "un chemin pierreux" qui entame le poème et l'ensemble rend bien compte de ce qui fut silencieux - par opposition à la douce musicalité de ces vers qui donne à lire un regard distancié, calme et serein, et de ce point de vue, à mon sens, très poétique.

J'aime beaucoup ces deux vers :
"Souvent j'ai parcouru les sentiers de traverse,
Préféré les halliers, l'abri de la forêt"


J'ai été étonnée par le verbe "trépaner" que je ne connais pas et qui a ralenti ma lecture, mais je vais aller chercher son sens. Cela ne m'a" cependant pas empêchée de saisir l'essentiel du poème.

L'adjectif "cynique" m'a surprise. C'est un peu comme s'il sonnait comme un aveu, car c'est ainsi que le terme se présente dans le poème, mais j'aime assez cette simplicité dans l'expression sans détour des sentiments, même s'ils sont fictifs. C'est une plus-value de ce texte...

J'aime beaucoup cette opposition qui tend au raccourci réussi :
"Je t’avais ignoré, je suis anéanti.
L'impact de ce vers est fort et c'est sans compter sur le vers suivant qui s'en trouve renforcé. Ces deux vers étant, parmi d'autres si émouvants, nous entraînant à prendre le temps de lire, d'écouter ces lignes - je veux dire l'ensemble du poème qui ne passe pas en silence.

Encore une fois, le dernier vers est superbe, et met comme en perspective ce temps fou ou illusoire qui nous prend - ou prendrait - entre ses filets. Il passe, et la jeunesse qui ne quitte sans doute jamais le coeur, s'inscrit tranquillement dans "ces rêves du passé".

Je suis vraiment très touchée par ce poème et ce ne sont pas tellement les rimes qui pourtant importent dans la musicalité de l'ensemble, mais le choix des mots que je trouve pertinent et sensible.

J'avais aussi apprécié l'expression "sans méandre à la main qui se tend"...

Enfin, ce poème me semble très évocateur car ouvert, libre dans son expression, et simple dans son lyrisme doux.

Au plaisir de te relire.


Oniris Copyright © 2007-2023