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Poésie classique
Robot : Ton chant, source féconde [Sélection GL]
 Publié le 21/08/23  -  16 commentaires  -  1267 caractères  -  289 lectures    Autres textes du même auteur

« Mon chant est une chaîne
Sans commencement ni fin
Et dans chaque chaînon
Se trouve le chant des autres. » (Victor Jara)


Ton chant, source féconde [Sélection GL]



J’ignore encore où j’ai trouvé cette musique.
Au vent peut-être un jour d’été je l’ai frôlée ;
Puis des amis dans la ronde l’ont enrôlée
Pour se saisir de son attrait un peu magique.

Elle volait comme un refrain sur l’Atlantique,
Un air de lutte ou la chanson d’une exilée,
Un goût de liberté sans doute barbelée
Qui s’évadait depuis le sud de l’Amérique.

Son triste appel portait des cris remplis de pleurs,
Témoignages de jours en deuil et de douleurs
Hurlant une injustice à la face du monde.

Les mots, tes mots, jamais ne demeureront vains !
Victor, il reste ici, ton chant source féconde.
Ta guitare pour nous retrouve tes deux mains.


Chili, 11 septembre 1973 - Coup d'État de Pinochet.
Interné dans le stade de Santiago, le chanteur et guitariste Victor Jara avait comme un défi entonné le « chant de l’Unité populaire ». Pour le « punir » d’avoir soutenu Salvador Allende par ses poèmes et sa musique, les soldats de Pinochet lui brisent les mains à coups de crosse de fusil. Avant de l’abattre en même temps que les militants qui avaient repris le chant avec lui.
Jean Ferrat lui a rendu hommage dans sa chanson « Le bruit des bottes ».


 
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   embellie   
3/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
En exergue, quatre vers de Victor Jara, qui aurait pu dire, comme Jean Ferrat, "je ne chante pas pour passer le temps", et se revendique comme un passeur, car dans son chant se trouve le chant des autres.
Oui, la poésie ce n’est pas que les fleurs et les petits oiseaux. Elle sert aussi à mettre en lumière certains aspects de notre humanité. Des poètes-chanteurs « engagés » comme Ferrat ont su le faire avec conviction et talent. Ici, l’auteur(e) rend un vibrant hommage à Victor Jara, victime de l’intolérance et la cruauté de Pinochet et ses sbires.
Dans ce sonnet, très correctement versifié, l’impact du chant de Jara est souligné : « Témoignages de jours en deuil et de douleurs, hurlant une injustice à la face du monde ».
Et l’importance de ce poème réside dans la volonté de ne pas oublier : « Les mots, tes mots, jamais ne demeureront vains !». Merci à l’auteur(e) pour cette émouvante et brillante évocation.

   Lebarde   
3/8/2023
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très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne connais pas suffisamment l'histoire du Chili, Pinochet et ses monstruosités si bien sûr, ni celle de ce guitariste, Victor Jara qui subit ces atrocités, mais vos explications éclairent le lecteur inculte que je suis.
Il se dégage de ce magnifique sonnet une atmosphère de violence tragique à peine contenue qui hérisse le poil et fait frémir; un hommage en forme de témoignage intense sur les cruautés insoutenables dont ce régime était capable.
Le propos est sobre mais tellement percutant qu'il touche et révolte.

Un très efficace travail d'une belle rigueur poétique qui atteint son but.
Bravo et merci, j'applaudis sans retenue.

En EL

Lebarde

   Myndie   
6/8/2023
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aboutie
et
aime beaucoup
Il y a 50 ans, Pinochet faisait un coup d'état au Chili. La poésie, qui célèbre la beauté, existe aussi pour que jamais les horreurs passées ne sombrent dans l'oubli. Je salue la source de votre inspiration, aussi féconde que le chant de Jara.

Votre poème m'a rappelé mon professeur d'espagnol qui nous avait sensibilisés à ces lointains événements de l'histoire, notamment au travers d'un film coup de poing « Il pleut sur Santiago », des chansons du groupe Quilapayùn et surtout de celles de Victor Jara, le « cantautor » martyr.

Votre brillant hommage évoque en même temps -et avec brio -les sinistres lendemain du coup d'Etat, la répression brutale, les assassinats, et les
« cris remplis de pleurs,
Témoignages de jours en deuil et de douleurs »

Le côté narratif du texte, ses images, son enthousiasme , l'emphase de la dernière strophe – admirable – font bien ressortir les émotions que l'épisode politique et la fin tragique de Jara a suscitées, les mêmes sans doute que le poète, comme tout observateur extérieur aujourd'hui, peut encore ressentir : colère, indignation, tristesse et surtout espoir.
Bravo à vous

   Eki   
7/8/2023
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et
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Oui, il faut aussi le rappeler la poésie est utile...
Les mots sont des armes de révolte, de dénonciation, des hommages à tous les hommes qui sont morts pour leurs idéaux, pour la liberté des êtres, pour avoir porté le drapeau des opprimés, pour être la voix sensible de tous qui souffrent...

Quel poignant hommage à Victor Jara mort en homme libre !

Mieux que des mots, je vous offre ma première émotion de ce jour, mes larmes à la lecture de cette triste page (une de plus) de l'histoire du Chili lorsque des tortionnaires, exécutants d'un dictateur faisaient régner la terreur pour faire taire toutes les voix qui s'élevaient contre la dénonciation des atteintes des droits de l'homme.

Une belle écriture, un chant qui s'élève, la voix de Victor Jara est bien source féconde, vos mots y ont contribué parfaitement bien.

   Donaldo75   
11/8/2023
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aboutie
et
aime beaucoup
Autant dire que dès le titre, j’ai senti de la poésie envahir mes neurones et décorer ma lecture. Le format du sonnet convient bien à ce thème tel qu’expliqué en bas de page en italique. Et là, comme le sonnet le permet tant quand il est bien réalisé, il y a de la musicalité, de la mélodie dans ces vers. Tout coule de manière fluide et je ne sens pas d’accroche dans le traitement du sujet. C’est un réussite, un poème abouti. Et c'est d'autant plus méritoire que les hommages ne sont pas faciles à réussir.

   papipoete   
21/8/2023
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bonjour Robot
les amateurs de Poésie Classique doivent retrouver le sourire ! ça germe de toute part, alexandrins tirés au cordeau !
J'ai attrapé au vol l'air d'une chanson qui passait à mes oreilles ; elle était si triste mais si chargée d'appel à la lutte, et cette guitare qui la jouait de deux mains célèbres... celles que des tortionnaires en les broyant empêchèrent à jamais de jouer ! mais depuis, cette musique résonne aux quatre coins de la terre.
NB il suffit souvent d'un accord de guitare, d'un jeu d'orgue pour se remémorer un air fameux, pour qu'il démarre à nouveau en nous.
Il peut être si douloureux, songeant à son héros qu'on fit taire à tout jamais, mais l'écho toujours l'écho durera !
le second quatrain pétri de soif de liberté, est mon passage préféré !
le dernier vers est étincelant, dans ce sonnet parfaitement poétisé !

   Miguel   
21/8/2023
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Je me souviens de ces événements du Chili, j'avais 17 ans et je m'intéressais au monde ; Neruda mourut quelques jours après.
Le vers sont très beaux, les images fortes et poétiques. Digne hommage à ce martyr du fascisme.
Une petite chose me gêne un peu : c'est l'abondance des vers ternaires ; ils sont fort beaux en soi, mais alors qu'au début on pense que tout le poème sera ainsi construit, ce qui serait tout à fait acceptable et créerait une originalité, on revient soudain au rythme habituel, puis de nouveau on est ballotté d'un rythme à l'autre. Mais la technique du classicisme et la poésie sont parfaitement maîtrisées. Beau travail.

   Quidonc   
21/8/2023
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aboutie
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aime beaucoup
Cet hommage à Victor Jara est émouvant et bien construit.
Ce poème rend un bel hommage à Victor Jara en tant qu'artiste engagé. Il évoque sa contribution à la lutte pour la justice et la liberté et reconnaît l'importance durable de sa musique et la manière dont elle continue à toucher et à inspirer les générations actuelles.
Il capture l'essence de son héritage et de son impact en tant qu'artiste et militant mettant en lumière son héritage artistique et sa contribution à la conscience sociale.
C'est un poème qui les émotions et l'impact de sa musique de manière poignante et respectueuse. Les images et les métaphores utilisées dans le poème, comme "Son triste appel portait des cris remplis de pleurs" et "Ton chant, source féconde", capturent bien l'essence de la musique et du message de Victor Jara. Elles évoquent la douleur, la lutte et la puissance émotionnelle de sa musique.
La dernière ligne, "Ta guitare pour nous retrouve tes deux mains", est particulièrement touchante. Elle établit un lien entre l'artiste et son instrument, soulignant la persistance de son influence à travers sa musique et son engagement.

Merci pour ce partage émouvant

   Cristale   
21/8/2023
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Bonjour Robot.
Un poème touchant quand on connait un peu les évènements de cette triste période.
Le rythme est parfois brisé par des vers ternaires mais j'y ai perçu la musique de Victor Jara dans les deux quatrains.
Quelques beaux vers entre-autres :

"J’ignore encore où j’ai trouvé cette musique.
Au vent peut-être un jour d’été je l’ai frôlée ;"
"Un goût de liberté sans doute barbelée
Qui s’évadait depuis le sud de l’Amérique."

Le premier tercet a ma préférence.
"Son triste appel portait des cris remplis de pleurs,"
Des allitérations aux consonnes graves "p" et "r", les sons roulent et frappent. Le rythme du trimètre transporte parfaitement l'écho de l'appel, des cris, des pleurs.

Bel hommage à Victor Jara et ses compagnons d'infortune.

   Provencao   
21/8/2023
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aboutie
et
aime bien
Bonjour Robot,

"Elle volait comme un refrain sur l’Atlantique,
Un air de lutte ou la chanson d’une exilée,
Un goût de liberté sans doute barbelée
Qui s’évadait depuis le sud de l’Amérique."

J'aime bien en vos mots cette grandeur de l’engagement.
Belle révélation du refrain devant ce goût de liberté.
Belle écriture. Belle liberté.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Luz   
21/8/2023
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très aboutie
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Bonsoir Robot,

J'ai beaucoup aimé, c'est très émouvant.
Le titre également est magnifique, l'artiste est source féconde.
Que dire sinon que c'est un très fort, très beau poème conclus par trois vers sublimes. Victor Jara l'aurait mis en chanson et lancer ces mots au vent...
Bravo et merci.

Luz

   Cyrill   
22/8/2023
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aboutie
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Salut Robot,
Les trimètres sont très chantants, idéal pour évoquer la musique et le chant. Les passages à l'hexamètre rompent la monotonie, le chemin vers la liberté est semé d'embûches. J'ai aimé ce rythme malmené et qui tient les consciences éveillées.
Un hommage à Victor Jara qui a force de conviction. Le peuple chilien ne baisse jamais les bras et sa mémoire toujours aussi vive.
Bravo !

   Marite   
22/8/2023
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très aboutie
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Pas du tout spécialiste de toutes les exigences de la poésie classique ce poème a été pour moi une belle et triste histoire contée comme les alexandrins bien composés peuvent le faire. La fluidité du texte, la sensibilité qui s'en dégage m'ont émue d'autant plus qu'après l'avoir lu une première fois je suis allée rechercher des détails sur Victor Jara. Une seconde lecture a renforcé mon ressenti. Je crois d'ailleurs me souvenir qu'un texte poignant sur ce drame avait été publié sur le site il y a assez longtemps mais j'ai oublié le nom de l'auteur.

   Mokhtar   
23/8/2023
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aboutie
et
aime beaucoup
« Cette musique » au cœur du poème évoque bien sûr Ferrat. Qui sut si bien (avec Aragon) réussir à faire « du beau » avec des thèmes dramatiques et engagés. Bravo pour ce texte qui défend bien le genre, et crée l’émoi.

Nota : Personne n’a relevé le fait que les quatrains ne comportent que des rimes féminines. Pour moi qui apprécie les poèmes plutôt « à l’oreille », la rime embrassée « ée » à un son qui ne pénalise en rien l’harmonie du sonnet.

   Geigei   
23/8/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
"Elle volait comme un refrain" ? Comparer une chanson à un refrain... ?

Les rimes des deux premiers quatrains sont féminines, ou j'ai perdu mes repères pour le classique ?


Le dernier vers d'un sonnet se doit d'être "puissant".
Je lis : "Ta guitare pour nous retrouve tes deux mains." Une image surréaliste, macabre, qui n'est pas assortie au reste.

   Robot   
23/8/2023


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