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Poésie contemporaine
RomainT : Il pleut
 Publié le 15/12/20  -  9 commentaires  -  1710 caractères  -  133 lectures    Autres textes du même auteur

Il pleut dans ma cervelle…


Il pleut



Il pleut dans ma cervelle un torrent de montagne.
Dans ce crâne poreux, l'eau s'infiltre partout,
L'âme trébuche et glisse, un vertige la gagne,
L'horizon apeuré se cache dans un trou.

Il tombe dans ma tête une pluie d'hiver
Où la bise et le froid en chantant se répandent ;
Ils imitent le bruit d'un cliquetis de fer
Sur lequel mon cœur danse aux rythmes qui descendent.

Il tonne dans mon crâne un tonnerre de foudre ;
La mer, le ciel, le vent, s'unissent dans l’éclair !
L'âme et le cœur sécrètent une secrète poudre
Qui rend le fer heureux et rugit le désert.

Il tombe dans mon cœur des gouttes d'eaux magiques,
Des fées aux yeux d'or montent des Léviathans,
Dans ces bulles d'argent s'ouvrent tous les portiques
Des serrures moulées aux âmes des enfants.

Il tombe dans mon corps une forêt en feu,
Tout brûle dans ce vert qui rougit les entrailles,
De la fumée s'échappe au versant de mes yeux,
Mon cœur est un volcan dont l'âme a les écailles.

Il tourne dans mon cœur des volées d'hirondelles
Et se baignent des bleus dans un ciel rougissant,
Les sons et les senteurs sensiblement s'emmêlent
Vers l'horizon collé à ton œil pétillant.

Il sonne dans mon cœur l'horloge du sommeil,
Tout se repose et dort dans cet enchantement,
L'avenir se présente en costard au soleil
Et le passé n'est plus qu'un léger bruissement.

Il est venu le temps des cloches de tinter,
Mon corps, mon cœur, mon âme, emplis d'ombres et de vent,
Retrouvent les jardins où ils se sont trouvés
Et refont les étés sous le chêne vivant.


 
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   Gemini   
4/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il semble que le narrateur fasse part de ressentis physiques (cœur - trop cité -, corps, crâne) et émotionnels (âme) que provoque en lui une pluie toute métaphorique.
La pluie se change en "orage", "tempête", puis en "feu", "fumée", dans un crescendo lyrique pour devenir subitement, sans qu'on sache comment, douceur et félicité avec petits oiseaux.

Si le titre traduit bien une partie du texte, il ne dit rien du thème qui me semble être cette bascule d'état mélancolie/ravissement.
Je crois que le cinquième quatrain devrait être supprimé (ou le faire passer en quatrième). Ce n’est que mon avis, bien sûr, mais je vois bien :

Dans ces bulles d'argent s'ouvrent tous les portiques
Des serrures moulées aux âmes des enfants.

faire cette transition nécessaire. Porte magique reliant deux mondes.

Autrement on sent (un peu trop) résonner Verlaine aux anaphores d’ouverture : "Il pleut dans ma cervelle", jusqu’à "Il sonne dans mon cœur".

Sans parler de prosodie, quelques vers où j’ai buté :
Qui rend le fer heureux et rugit le désert (n’est-ce pas rougit ?).
Vers l’horizon collé à ton œil pétillant (n’est-ce pas mon œil ?)
Il est venu le temps des cloches de tinter (n’est-ce pas pour les cloches ?)
Des mots peu élégants "cervelle", "costard".
L'ensemble manque de maitrise

   Donaldo75   
7/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé dans ce poème une approche originale que l'exergue introduit et qui rend ce poème incarné. Les éléments naturels tels que l'eau, la pluie, la foudre, les oiseaux, la forêt, le son, lui confèrent une vision onirique magnifiée par les vers suivant le premier. Le champ lexical utilisé rejoint parfois le féerique et c'est ça la force du cerveau, de la cervelle en l’occurrence, que de créer un univers particulier et fantastique parfois. La poésie à ça de grandiose qu'elle nous permet à la lecture de dépasser notre propre réalité et de la symboliser.

Bravo !

   papipoete   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour RomainT
Dans la tête du héros, sous le toit de son crane, ça bouillonne d'activités célestes ; ça souffle, ça pleut, ça coule tantôt torrent tantôt joli ru ; mais ça chauffe aussi du feu ardent, ça glace du grésil qui fond jusqu'au coeur ! En somme, une tête où le calme n'existe pas, même au désert de la nuit.
NB bien sûr que devant autant d'activités " incontrôlables ", il est difficile de réfréner les ardeurs d'une plume qui a tant à dire ! Mais il faut oser tirer sur la bride et dire hôla ! on se calme !
Ainsi, la longueur de votre poème peut briser l'élan du lecteur, qui oubliera des impressions en chemin.
je relève des formules que j'aurais choisies autres :
2e strophe ( la bise et le froid en chantant ) chanter me semble trop doux pour ces deux " compères "
3e strophe ( il tonne... un tonnerre )... ( sécrètent ... une secrète )... ( la poudre.../rugit/ le désert )
5e ( les écailles... d'un volcan ) ?
dernière strophe ( le temps/des/cloches de tinter ) j'aurais mieux vu " le temps/aux/cloches... "
Il doit vous sembler sévère ce papipoète ? vous auriez raison ! mais j'aurais écrit de cette façon, que d'autres n'eurent peut-être pas goûté ?
le 5e vers mesure 11 pieds
le 11e mesure 13 pieds
je m'arrête là, sinon vous allez me haïr ,
mais à l'image de la 6e strophe que j'aime beaucoup, vous pûtes nous offrir un très beau poème.
je n'hésiterais pas à remettre cet ouvrage sur le métier, et à partir de fils de rayonne en tisserais une nouvelle trame !

   hersen   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime ce poème par son rythme, mais surtout par la richesse de ses images.
Il y a d'excellentes trouvailles, très fortes en impact, comme par ex : des serrures moulées aux âmes des enfants. Dans une strophe magique, le plomb soudain fond sur ces âmes.

Tu es nouveau sur le site, j'espère qu'on pourra te lire encore, et aussi que tu viendras lire et commenter les autres auteurs.

   Davide   
19/12/2020
Bonjour RomainT,

Ce long poème, foisonnant d'images, étagé en quatrains d'alexandrins, est plutôt bien écrit, agréable à lire. Mais je lui reprocherai son bavardage, son aspect "bordélique", son trop-plein d'images, je veux dire par là, son manque de cohésion, car la charpente anaphorique des "Il pleut (...) Il tombe etc." est bien mince et peine à structurer la pensée. Débordant d'images(-inations), l'évocation se laisse carrément inonder par cet épanchement, cette logorrhée, ce "torrent de montagne", à tel point qu'arrivé à la fin, je ne savais plus bien de quoi il en retournait. Et même après plusieurs lectures, l'intention semble trop se diluer dans la surcharge des mots, trop pour je puisse éprouver quelque compassion que ce soit pour le narrateur accablé, naufragé de sa plume. Sans doute, ce poème aurait gagné à ce que son propos soit plus ramassé, plus impactant.

Dans le détail, juste pour exemple, les mots "cervelle" et "crâne" ne sont pas bien jolis, je trouve, de même que la surprenante "âme qui glisse". Ou encore, le mot "cœur" utilisé ici jusqu'à satiété, n'aurait-il pas pu inviter quelques synonymes à ses alexandrins ? Bon... à vous relire, donc ! ;)

   inconnu1   
19/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai apprécié la lecture de ce poème, les images. Je serai assez d'accord sur la longueur, la répétition des mots coeurs, fer... Je trouve qu'utiliser les mots crâne ou cervelle, même s'ils ne sont pas jolis, est cohérent avec la première partie car ils renforcent la lourdeur de l'ambiance (à la manière d'un baudelaire dont le vocabulaire n'était pas gai). Par contre, j'ai été gêné par le manque d'homogénéité dans les élisions des e, qui existent parfois et parfois non (surtout à l'hémistiche). Cela peut être pris comme un manque de rigueur.

bien à vous

   Myo   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Le cheminement d'un esprit et d'un corps tourmentés, bousculés de questions, de doutes, de manquements qui peu à peu s'ouvrent à l'espoir d'un lendemain plus lumineux et plus serein.
Est-ce l'effet d'une fée aux yeux d'or qui permet ce regard plus positif ?

Un écrit qui foisonne d'images quelquefois très belles; quelquefois plus hermétiques, ce qui instaure un ressenti inégal.

Certaines répétitions enlèvent un peu de légèreté à l'ensemble.
Le premier et le dernier quatrain sont à mes yeux les plus réussis, le 3e est celui qui me parle le moins.

Merci pour le partage de ce premier poème sur le site.
Au plaisir de vous lire encore.

Myo

   ferrandeix   
21/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Je trouve ce poème très artificiel, très guindé dans sa forme et son expression, ce qui est dû probablement à la contrainte prosodique de la rime. Le poème est bâti sur un leitmotiv qui revient à chaque strophe, laquelle est consacré à un aspect de l'évocation, ce qui est un point positif à mon avis. Le contenu correspond à une certaine idée élevée de la poésie, mais un mot jure négativement et détruit cette qualité:

"L'avenir se présente en costard au soleil"

Les images me paraissent compliquées, embarrassées, parfois exprimées d'une manière contre-nature:

Il est venu le temps des cloches de tinter,

Plutôt on attendrait (sur le plan purement de la syntaxe):

"Le temps est venu aux cloches de tinter"

Je pense également que ce poème gagnerait à être simplifié et raccourci, et surtout il aurait fallu s'affranchir de la rime.

Quelques cacophonie gênantes:

re " tonnerre de foudre" (à éviter)
re re "fer heureux"
zo za "moulées aux âmes"

un e post-accentuel au niveau de l'hémistiche:

"L'âme et le cœur sécrètent une secrète poudre"

En outre, comment prononcer ce vers en déclamation?

Un hémistiche de 7 syllabes que je ne m'explique pas:

"emplis d'ombres et de vent,"

on attendrait tout simplement:

"empli d'ombre et de vent"

mais peut-être s'agit-il simplement d'une faute d'orthographe, ce qui n'est pas très grave.

Au final, malgré l'énoncé de tous ces défauts, je n'oublie pas la qualité de structure et aussi une autre qualité: ce poème à mon avis exprime un certain lyrisme.

   Lulu   
22/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour RomainT,

Entrer dans cette lecture m'a pas été si évidente car j'ai été rebutée, sans doute bêtement, par le mot "cervelle" que j'ai trouvé non poétique.

Cependant, le titre, comme la curiosité de lire un texte poétique m'ont fait franchir ce pas, et je ne suis pas mécontente d'avoir parcouru ce poème que j'ai trouvé très beau !

J'ai ressenti une belle musicalité dans ces vers et apprécié les effets de répétition liés à certains mots qui reviennent comme pour marquer leur présence : le coeur... par exemple. Habituellement, je trouve certaines répétitions inutiles. Ici, elles m'ont semblé pertinentes.

Ce poème a aussi eu un effet presque physique sur la lectrice que je suis, du fait de sa longueur, et cela m'a paru un point fort : il m'a fait ressentir le côté calme de la pluie, le plaisir d'être dans une sorte de sérénité le temps d'un poème.

J'ai trouvé certaines images très originales, en ce sens qu'elles sont propres au narrateur et pas du vu et déjà vu. Ainsi, par exemple, cet "horizon apeuré [qui] se cache dans un trou".

Les vers sont souvent d'une grande force en eux-mêmes, tel celui-ci, musical à souhait, même extrait du poème "Il tombe dans ma tête une pluie d'hiver" ; grand charme qui invite à lire la suite qui ne déçoit pas.

Les jeux de mots tels que "Il tonne [...] un tonnerre de foudre" ou "L'âme et le coeur secrètent une secrète poudre" me semblent comme osé, sans lourdeur, juste pesé et soupesé dans l'exercice de cette écriture qui me semble soignée, intéressante et qui a su me subjuguer.

Cependant, il est vrai que j'ai été surprise de façon moins positive par le mot "costard" qui atténue, juste le temps d'un mot, l'effet poétique de l'ensemble.

Bonne continuation à vous et au plaisir de vous relire.


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