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Poésie classique
roots : Elle avait pris cet air, celui des vieilles gens
 Publié le 25/05/12  -  9 commentaires  -  1060 caractères  -  359 lectures    Autres textes du même auteur

« Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. »
Pierre Corneille, Sentorius


Elle avait pris cet air, celui des vieilles gens



Elle avait pris cet air, celui des vieilles gens,
Avec ces larmes d'or semblant bruire aux hommes
Que la Vie est Amour et la Terre où nous sommes
N'est qu'une passerelle où le maître est le temps.

Elle me supplia de simplement m'asseoir
Et me toucha la main comme on s'éprend des roses
En me donnant des yeux toutes ces douces choses
Qu'on ne dit que tout bas dans les rêves du soir.

"Je n'ai qu'un seul souhait qui mordore mon cœur,
Ô j'aimerais, avant que la nuit ne m'efface,
Te savoir grand et fier en ayant pris ma place
Panser le handicap de ta petite sœur."

Que pouvais-je répondre à ton dernier espoir ?
Comment pouvoir te dire un doux mot ou bien même
Un million de vers, de Merci, de Je t'aime,
Avec si peu le temps pour te dire au revoir.

Triste je t'ai souri car dans mon souvenir
Rien ne t'était plus beau qu'un peu de gentillesse,
N'importent les regrets, je tiendrai ma promesse
En ton âme maman luira mon avenir.


 
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   Marite   
5/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'adore le titre qui est en fait le premier vers:
" Elle avait pris cet air, celui des vieilles gens "
L'intensité de l'émotion pour cet "au revoir " est perceptible mais curieusement n'attriste pas. Nous assistons à la scène, attentifs et attendris et j'ai aimé particulièrement la première strophe.
En ce qui concerne la forme, je ne maîtrise pas suffisamment le genre " poésie classique " pour la commenter. Il y a seulement le mot " handicap " qui m'a gênée à la lecture, mais est-il possible de trouver un mot en remplacement ?
Et aussi pour le vers " Avec si peu le temps pour te dire au revoir." j'aurais préféré " Avec si peu de temps ..."

   kamel   
5/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Une poésie classique bien étalée au niveau de ses rimes,met en valeur cette vive émotion ,expression traduisant un état de l'être dans un pareil cas. Aussi est-il émouvant de parvenir à donner son âme et son corps pour un seul mot"amour", d'éprouver au fond de soi-même la réponse à son dernier souhait.
Tous ces vers marquent une progression thématique ,conduite de façon logique selon un plan ordonné de la déduction qui s'achève par un résultat final "Et ton âme maman luira mon avenir".
Le temps reste à jamais le seul et l'unique maître.Le titre est pareil à celui de Victor Hugo ,elle avait pris ce pli ou cet air une petite nuance ,cette subtile variation qui donne au lecteur l'envie de lire en profondeur.

   Anonyme   
25/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour ! C'est un beau poème d'amour à une maman qui s'en va...
Beaucoup d'émotion et quelques jolis vers comme :
Que la Vie est Amour et la Terre où nous sommes
N'est qu'une passerelle où le maître est le temps.

Toutefois quelques points obscurs demanderaient selon moi à être éclaircis :
-Au vers 2 je ne comprends pas que des larmes, fussent-elles en or, puissent bruire aux hommes
-au vers 5 l'inversion "simplement m'asseoir" me semble un peu lourde quand bien même la rime était nécessaire.
-au Vers 9, est-ce vraiment mordore le terme le mieux choisi dans cette situation ?
-au v 16, ne vaudrait-il pas mieux "de temps" au lieu de "le temps" ?
-autre vers... l'avant-dernier, M'importe les regrets ! Drôle de tournure à mon avis
Enfin le dernier vers me semble bizarre...
Le verbe luire est intransitif et ne peut donc prendre avenir comme complément d'objet direct... ou alors il y a inversion de "mon avenir luira" mais dans ce cas le vers doit commencer par En et non par Et...
Tout ceci doit pouvoir se corriger assez facilement car il serait dommage d'en rester là...

Edit Bonjour Roots. Je constate que vous avez tenu compte de mes remarques concernant les deux derniers vers, lesquels ainsi modifiés prennent tout leur sens, particulièrement le vers de chute... Quand bien même je reste dubitatif quant à l'emploi de "bruire" et de "mordore", ça m'amène, logiquement, à modifier mon appréciation.
Merci et bonne journée.

   brabant   
25/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Roots,


Joli hommage à une mère, serein, nostalgique, qui embaume la mémoire et apaise. Le souvenir y apparaît comme un baume et la mémoire une passerelle. Le titre est bon qui confère à l'immortalité, le texte pourrait avoir plus de caractère qui renvoie cependant à l'universalité, à un certain oecuménisme.

La première strophe est celle que je préfère.

Peut-être dans la dernière strophe y a-t-il un problème d'euphonie avec :
"Rien ne t'était plus beau qu'un peu de gentillesse" --> ""têtait"" ! Lol
et le dernier vers sent-il trop la construction au service de la rime.


Un bon moment pour moi, d'actualité, auquel je ne peux qu'acquiescer.

   placebo   
25/5/2012
(edit : j'avais une remarque sur la prosodie, mais c'est moi qui m'étais trompé :) fichues diérèses)

Sur l'ensemble du texte, j'avoue n'avoir pas été touché. Je trouve nombre de tournures un peu lourdes ("qu'on ne dit que tout bas") ou relevant d'une emphase que je ne partage pas ("un million de vers, de merci, de je t'aime").

Pour moi, cette quatrième strophe révèle l'intellectualisation de ce sentiment qu'est l'amour alors que le texte ne devrait être qu'émotion sensible.

Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
26/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Franchement, Roots, j'ai hésité à commenter votre poème.

Ce texte est si personnel, certains vers sont si intimes "Panser le handicap de ta petite sœur" qu'il est bien difficile d'expédier une émotion d'un revers de critique. Alors, comprenez bien, ce n'est pas mon rôle de juger les mots qui vous viennent, pour exprimer cette émotion en tant que telle. On ne peut pas critiquer des mots comme "Merci" ou "Je t'aime".

Pardonnez-moi de devoir faire abstraction de vos sentiments pour ne juger que la forme, puisque j'adhère totalement à cette idée de Nabokov : "La littérature, ce ne sont pas des idées, ce sont des images."

Les variations fréquentes de style m'empêchent d'honorer le texte dans une discipline classique. Par exemple :

- " Que pouvais-je répondre à ton dernier espoir ? " (Racinien)
- " Elle me supplia de simplement m'asseoir " (neutre, narratif)
- " Et ton âme maman luira mon avenir." (Puéril), au sens noble: "Qui agit comme un enfant, semblable à un enfant".

Dans Les Misérables, Hugo écrit : "Jean Valjean souffrait tant qu'il devenait puéril. C'est le propre de la douleur de faire reparaître le côté enfant de l'homme".
Alors, si Hugo le dit, permettez-moi de m'incliner.

N'empêche que je n'aime pas beaucoup ce vers, à cause de cette rupture de style. Par contre j'apprécie beaucoup la faute grammaticale du complément d'objet direct "luira mon avenir". Surtout n'y touchez pas, c'est la magie de la poésie, et je milite pour les fautes de grammaire. Cette simple faute va dans le sens de la citation de Nabokov. Sans la faute, le vers n'est qu'une idée. Avec la faute, vous l'avez tranformé en image. Et même si vous le modifiez, je continuerai de lire dans votre poème, l'âme d'une maman qui luit un avenir.

Certaines inversions qui semblent voulues (classique oblige) sont plutôt là pour éviter une rupture d'harmonie :
- "Comment pouvoir te dire un doux mot ou bien même" au lieu de "Comment pouvoir te dire un mot doux ou bien même" .

Moi qui milite pour une absence totale de ponctuation (je ressens mieux votre poème sans la ponctuation), pourquoi manque-t-il un point d'interrogation après le "comment pouvoir" de la 4e strophe? Le "comment" n'induit-il pas obligatoirement un point d'interrogation? Vous voyez, la ponctuation ne sert à rien, j'ai bien compris tout seul sans cette petite canne d'appui (?), que vous vous posiez une question.

Quelques vers que je n'aime pas beaucoup, pour leur forme ou leur sonorité :
- "Elle me supplia de simplement m'asseoir" (Forme)
- " Je n'ai qu'un seul souhait qui mordore mon cœur", (Forme et sonorité)
- " Comment pouvoir te dire un doux mot ou bien même " (Forme et sonorité)
- " Rien ne t'était plus beau qu'un peu de gentillesse", (sonorité tétait)

Mais je suis preneur de :
- "Et me toucha la main comme on s'éprend des roses"
- " Que pouvais-je répondre à ton dernier espoir ?"
- " N'importent les regrets, je tiendrai ma promesse"

Un texte classique sans l'être vraiment, partagé entre la crainte de paraître emphatique et le désir d'incarner cette souffrance.

Cordialement
Ludi

Edit: je viens de voir que vous avez modifié votre vers "ET ton âme maman luira mon avenir" pour "EN ton âme maman luira mon avenir"
Dommage...Votre vers est correct mais il ne me parle plus.

   Anonyme   
26/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pas facile pour moi de commenter le classique.
À la lecture les diérèses sont difficile à dire, comme : bru-ire, milli-on
Et comment dire, je ressens un côté apitoiement un peu trop fort.
J'ai été surprise de voir le passage du "Elle" au "Tu".
L'amour pour une mère est un thème éternel et le quatrain que j'ai préféré est celui-ci
"
Que pouvais-je répondre à ton dernier espoir ?
Comment pouvoir te dire un doux mot ou bien même
Un million de vers, de Merci, de Je t'aime,
Avec si peu le temps pour te dire au revoir

   Fattorius   
28/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Basculement étonnant du "Elle" au "Tu" - mais qu'on peut comprendre au vu de la construction: deux strophes au "Elle", deux au "Tu", et la parole au milieu, en style direct. En définitive, j'aime bien.

Et finalement, c'est justement cette strophe médiane, plus que le dernier vers, qui donne la clé (centrale, hé hé!) du poème.

Merci pour cet instant poétique - un texte à la construction simplement accessible, ce qui n'est pas toujours facile à concevoir pour l'auteur.

   Cristale   
24/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
De belles rimes embrassées, sans alternance entre les quatrains,
les féminines entourées des masculines comme les deux quatrains des sonnets ABBA ABBA mais ici je lis une oeuvre en cinq quatrains.

Des alexandrins parfaitement maîtrisés.

Jolie la diérèse avec "bruire" ..bru-i-re!

L'auteur a travaillé son texte et ça me plaît, (en tant que fervente du classique....) ce qui ne nuit en rien, bien au contraire, à l'émotion diffusée par les mots, les verbes employés avec la délicatesse d'un joailler.

Une beau poème chargé d'une impression de gravité : cette mère en fin de vie demandant à son fils de prendre soin de sa petite soeur handicapée...

Bref ici tout me plait.

La poésie existe encore et j'en suis ravie!

Merci et bravo roots

Cristale


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