Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Rosaura : Lien-mot-monde
 Publié le 25/04/25  -  3 commentaires  -  676 caractères  -  90 lectures    Autres textes du même auteur

Une pensée pour l’œuvre de Jean Ziegler, notamment : « La faim dans le monde expliquée à mon fils » et de Barbara Cassin : « Ce que peuvent les mots ».


Lien-mot-monde



À l’aube transie
d’un bateau

Nimbé d’un soleil
aussi blanc…
que les sons innocents
se taisent
sous l’auvent d’un abîme

La langue de lin
tisse un chant de Palestine

De loin… de si loin
de lune en nulle part
les mots vers le Liban
voguent vers l’exil

Cependant qu’à l’écran
s’écoule une langue platine
à l’oreille distraite

Tout en savourant
cette carambole
des îles Grenadines

Puis une amande fauve…
Levantine

Devant la tragédie abstraite
des demandeurs d’asile


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Ornicar   
16/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
A la première lecture, ce qu'on ne peut manquer de remarquer, c'est la chute des deux derniers vers et le travail d'écriture sur les sonorités. Les nombreuses labiales participent à la musicalité du poème. J'ai éprouvé plus de difficultés avec le fond du propos. L'impression qui domine chez moi est celle d'une mise à distance qui m'a un peu gêné pour entrer pleinement dans ce texte. Les échos des drames de ce monde affleurent de façon lointaine et diffuse, et ne sont perçus que dans une forme d'indifférence polie au travers du prisme émollient des saveurs de ses fruits exotiques : "carambole des îles Grenadines" et "amande fauve levantine".

C'est un texte qui "infuse" lentement. Il m' aura fallu plusieurs lectures pour qu'il distille sa toxicité (tout comme la carambole qui, paraît-il, fait régulièrement des victimes). Pour ma part, le léger "malaise" ressenti vient de l'absence d'un narrateur clairement identifié. Pas de "il", ni de "je", ni de "nous" auquels j'aurais pu m'identifier et me raccrocher. C'est l'esquisse d'un monde totalement "déshumanisé" dans tous les sens du terme. Sans "humanité" au sens de "sentiments humains" tels que compassion, empathie mais aussi sans "êtres humains". Le narrateur, tout à sa dégustation de fruits exotiques - merci la mondialisation des échanges ! - est réduit à une simple "oreille". Encore celle-ci n'est-elle que "distraite". C'est le même procédé à l'oeuvre pour les victimes humaines des guerres, famines et autres tragédies. Elles aussi sont réduites à une "langue", un "chant", un "exil", mots ou concepts qui apparaissent comme autant d'astractions. A la fin du poème, même la "tragédie" des "demandeurs d'asile" (une pure catégorisation administrative quand on y réfléchit) est "abstraite". C' est dire.

   Provencao   
25/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Rosaura,

Ces mots " sons innocents,  vers l'exil, la tragédie,  les demandeurs d'exile"  nous versent une leçon de solitude. Il me faut, un instant, me les prendre pour moi seule. Si je les prends en leur soudaineté, je réalise que je ne pense qu'à ça, que je suis toute entière dans l'être de ces mots.  A moi, je dirais, maintenant de m'en servir pour découvrir le tout de l'être en son centre ; à moi aussi de sensibiliser le sujet en en parlant...en échangeant.

Merci beaucoup pour votre poésie qui fait véritablement sens et écho en moi.

Merci.

   ALDO   
25/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Ici et là-bas... non !

Plutôt là-bas et là-bas...

« Ici en deux », écrivait Du Bouchet. Alors : « Ici, en deux là-bas » :

Deux extrêmes, deux lointains réunis sous une lumière blanche,
neutre, étrange, sucrée et un peu venimeuse...

Le Liban et une île du Levant (peut-être), Palestine et Grenadine, Exil-Asile...

Le beau titre — et ses tirets — nous inviterait-il à sauter quelques mots ?

À l’aube d’un bateau,
un soleil aussi blanc que les sons.

Se taisent les mots.


Oniris Copyright © 2007-2025