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Ornicar
16/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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A la première lecture, ce qu'on ne peut manquer de remarquer, c'est la chute des deux derniers vers et le travail d'écriture sur les sonorités. Les nombreuses labiales participent à la musicalité du poème. J'ai éprouvé plus de difficultés avec le fond du propos. L'impression qui domine chez moi est celle d'une mise à distance qui m'a un peu gêné pour entrer pleinement dans ce texte. Les échos des drames de ce monde affleurent de façon lointaine et diffuse, et ne sont perçus que dans une forme d'indifférence polie au travers du prisme émollient des saveurs de ses fruits exotiques : "carambole des îles Grenadines" et "amande fauve levantine".
C'est un texte qui "infuse" lentement. Il m' aura fallu plusieurs lectures pour qu'il distille sa toxicité (tout comme la carambole qui, paraît-il, fait régulièrement des victimes). Pour ma part, le léger "malaise" ressenti vient de l'absence d'un narrateur clairement identifié. Pas de "il", ni de "je", ni de "nous" auquels j'aurais pu m'identifier et me raccrocher. C'est l'esquisse d'un monde totalement "déshumanisé" dans tous les sens du terme. Sans "humanité" au sens de "sentiments humains" tels que compassion, empathie mais aussi sans "êtres humains". Le narrateur, tout à sa dégustation de fruits exotiques - merci la mondialisation des échanges ! - est réduit à une simple "oreille". Encore celle-ci n'est-elle que "distraite". C'est le même procédé à l'oeuvre pour les victimes humaines des guerres, famines et autres tragédies. Elles aussi sont réduites à une "langue", un "chant", un "exil", mots ou concepts qui apparaissent comme autant d'astractions. A la fin du poème, même la "tragédie" des "demandeurs d'asile" (une pure catégorisation administrative quand on y réfléchit) est "abstraite". C' est dire. |
Provencao
25/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Rosaura,
Ces mots " sons innocents, vers l'exil, la tragédie, les demandeurs d'exile" nous versent une leçon de solitude. Il me faut, un instant, me les prendre pour moi seule. Si je les prends en leur soudaineté, je réalise que je ne pense qu'à ça, que je suis toute entière dans l'être de ces mots. A moi, je dirais, maintenant de m'en servir pour découvrir le tout de l'être en son centre ; à moi aussi de sensibiliser le sujet en en parlant...en échangeant. Merci beaucoup pour votre poésie qui fait véritablement sens et écho en moi. Merci. |
ALDO
25/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Ici et là-bas... non !
Plutôt là-bas et là-bas... « Ici en deux », écrivait Du Bouchet. Alors : « Ici, en deux là-bas » : Deux extrêmes, deux lointains réunis sous une lumière blanche, neutre, étrange, sucrée et un peu venimeuse... Le Liban et une île du Levant (peut-être), Palestine et Grenadine, Exil-Asile... Le beau titre — et ses tirets — nous inviterait-il à sauter quelques mots ? À l’aube d’un bateau, un soleil aussi blanc que les sons. Se taisent les mots. |