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Poésie libre
rosebud : Nouveau-Mexique
 Publié le 27/10/12  -  8 commentaires  -  780 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

Les fantômes de l'immeuble d'en face.


Nouveau-Mexique



le ciel est en guerre et le temps se fissure
l’immense brasier lâché comme un aérostat
lèche les nuages
et nous les vieux qui restons là à contempler
les minutes errantes et les bourgeons qui craquent

je me suis endormi sur une terrasse
et des balcons d’en face souriaient les feux follets
qui gisent dans les éclaircies
rue du vieil été océanique
où il ne s’est jamais rien passé

on dit que les locataires y meurent d’ennui
pris dans la glu des dunes
leurs murs sont l’horizon illimité

l’air qui se craquelle et le soleil qui passe

quand la guerre sera finie
j’aurai changé d’endroit
et tout sera peuplé de gens normaux
on aura balayé le sable
il pleuvra sans arrêt


 
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   Anonyme   
9/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce vers : "qui gisent dans les éclaircies" me paraît inutile, il a pour moi brisé le fil du poème à tel point que j'ai failli tout laisser tomber. C'est bizarre, des fois, la lecture.
Je ne regrette pas d'avoir persisté, parce que je trouve toute la dernière strophe absolument superbe ! Du coup je suis retournée au début et l'ai apprécié aussi, il prend pour moi tout son sens après avoir vu la la fin. Je ne sais pas si c'est ce que vous recherchiez, mais c'est comme ça que ça a fonctionné pour moi. Les lecteurs, des fois, bizarres.

Bref, j'ai aimé cette ambiance de catastrophe finalement pas grave, ce sens du dérisoire...

   LeopoldPartisan   
19/10/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Décidement c'est mon jour (absent depuis plusieurs semaines) je suis en joie d'abord de commenter une poésie libre sur la pluie d'été et ici ce "nouveau mexique". Comme pour le précédent texte, il y a ici tout ce que j'aime en poésie. Une profondeur de mots simples, une syntaxe épurée, une économie de moyen pour aller à l'essentiel, une liberté de ton parfaitement apprivoisée. Un rythme libéré du verbillage inutile et surtout une histoire où une certaine forme de contemplation désabusée devient un des acteurs principaux. Encore, encore.

   Anonyme   
27/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Il y a de belles choses mais le sens général de cette poésie m'échappe complètement. J'aime bien le mystère toute proportion gardée. Ici je ne parviens pas à dégager un fil conducteur entre de vagues évocations de la guerre et du temps qui passe.

Le passage du "nous" au "je" m'a aussi perturbé. Un changement brutal d'angle de vue que je n'explique pas.

Le titre ajoute de la confusion et finit de me perdre.

Il reste donc des images fortes ("les minutes errantes", "les locataires y meurent d’ennui") même si je n'arrive pas à les rattacher à un tout. La dernière strophe est bien réussie, sans conteste la meilleure car la plus parlante.

L'expression est convenable pour de la poésie libre mais ne m'emballe pas plus que ça. Il manque un grain de folie, d'originalité que l'on retrouve par exemple dans le récent poème de Jamesbebeart "WTC".

   brabant   
27/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Rosebud,


Ce poème m'a laissé 'expectatif',... c'est alors que je suis revenu au titre : "Nouveau-Mexique" que m'avait d'une certaine façon masqué l'incipit : "Les fantômes de l'immeuble d'en face"... suffisamment sibyllin dans la mesure où il place dans une attente interrogative pour occulter ce titre apparemment anodin, faussement anodin.

Qu'est-ce que le Nouveau-Mexique pour un Français contemporain ? Votre modeste lecteur en l'occurrence...
Une région de déserts et de tornades, un exotisme et aussi un tourisme de soleil et à rebours : Ô Santa Fe !
Les cowboys et les indiens, les Apaches et les Pueblos...

Mais...

Merci Wiki ! (car je sentais bien qu'il me manquait quelque chose ; le reste je savais, suis pas totalement inculte tout de même) C'est dans le désert de Tularosa que les Américains firent exploser la première bombe atomique (pour des raisons de seconde guerre mondiale ; ici les Allemands, bon ce sont les Japs qui l'ont (les ont) prise(s) sur la figure. C'est à cette 'lumière'-là que, je pense, il faut lire la première strophe.

Et puis "rue du vieil été océanique" vient m'interpeller (mais si ! lol). Si presque tout ce poème me fait penser à un climat semi-désertique (ou désertique) donc loin de toute influence maritime, c'est que je me suis planté quelque part, probablement dans le désert...
A ce propos je compte sur vous pour m'en sortir :D

La pluie ininterrompue de la fin me semble être là pour laver la terre ("on aura balayé le sable") des radiations, de même que la mémoire des hommes. Car il est beaucoup question de vieux et de feux follets//fantômes, de "locataires ['passagers'] qui meurent d'ennui" et de "glu". [Ont-ils su ?]

Puissent leurs [nos] enfants, "gens normaux" naître, renaître... profiter du monde nouveau !
Nouveau-Mexique, N(n)ouveau M(m)onde... mais je m'égare de nouveau en croyant boucler la boucle, maudit désert !...

Beaucoup de questions pour moi, et je n'ai pas la clé ou bien la/de mauvaise/s clé/s. Pourquoi est-ce que je pense aux constructions troglodytiques quand je relis l'incipit "Les fantômes de l'immeuble d'en face" et quand je lis "leurs murs sont l'horizon illimité" (barres d'immeubles à l'horizon ? Mon imaginaire erre et se barre. lol)

Un goût d'inachèvement en ce qui me concerne , que quelqu'un me donne une boussole...

:)

   Anonyme   
27/10/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah bin il m'a fallu huit lectures, un recours à mon pote Google pour trouver un sens à ce poème ! Mince Rosebud tu me scotches là !

C'est le mot aérostat qui m'ennuyait, je voyais pas bien ce qu'il faisait là, pourquoi parler d'un truc volant au Nouveau Mexique. Au départ je pensais à des extras terrestres, un truc genre Men In Black voisins interstellaires etc...
Et puis non c'est de ces tests dans le désert pour savoir si l'humain est soluble dans le plutonium dont il est à priori question.
Et je dois dire que j'ai aimé ce texte, sauf la strophe 2 qui manque de rythme, de beauté, peut-être parce qu'il y a océanique qui est dur à prononcer...

Mais le reste est vraiment très bon, et surtout les deux derniers vers.

   stellamaris   
30/10/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un poème qui ne manque pas de qualités, certaines images sont superbes... Mais l'ensemble est trop décousu pour que je croche vraiment, j'ai beau le lire et le relire, je n'arrive pas à le comprendre... Et j'en suis sincèrement désolé. Trop hermétique pour moi...

Avec toute mon amitié.

   doug-pluenn   
3/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Une belle écriture imagée et inventive.

J'aime cet aérostat tout gonflé d'air chaud.

J'aime "l'air qui se craquèle"

J'étais dans l'attente des éléments déchaînés et puis je me suis perdu dans la fin. Et pourtant ce n'est pas grave, je garde un bon ressenti de ce Nouveau-Mexique.

   matcauth   
22/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
alors là j'ai vraiment aimé !

quelle atmosphère. C'est étrange, dérangeant. Je trouve formidable qu'on ne sache pas trop penser de cette ambiance, mais que cela soit fait entièrement à dessein, de façon à retranscrire les sentiments qui animent le narrateur.

il y a vraiment des passages magnifiques
"les minutes errantes"
"l’air qui se craquelle"

et la dernière strophe, superbe.

J'ai pensé à "Trinity", le premier essai nucléaire dans le désert du nouveau-Mexique, je ne sais pas si c'est ça mais ça pourrait correspondre.

J'ai apprécié également ce moment de rien, avec un espace et le temps, qui flottent.


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