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Poésie libre
roxal : Détachement
 Publié le 04/09/09  -  4 commentaires  -  1591 caractères  -  71 lectures    Autres textes du même auteur

Le vent du hasard.


Détachement



solidement retenue
à sa branche mère

depuis sa naissance
perchée en hauteur

elle observe
son horizon

en dessous d’elle
et très loin
coule
un fascinant filet d’eau

sa jeunesse durant
elle a souhaité
quitter son origine
se laisser porter
jusqu’en lieux
mystérieux
d’objets inconnus
de désirs et d’apaisement


par matin frileux
la feuille rougissante
se détache sans effort
doucement agitée
par timide brise
elle s’envole en rase-mottes
acrobate insoupçonnée

la légèreté de son être
lui facilite le déplacement
de la montagne à la rivière
où depuis toujours
elle languit de se désaltérer

chemin faisant
elle rencontre un rocher
aussi énorme que solide
choc violent
la feuille se tord
pliée
le contour écorché

la belle éclatante
se souvient de son aïeule
brutalement fauchée
lors d’un fameux éboulis
au siècle dernier

étendue au sol
chavirée
le coucher du soleil en progression
incapable de se mouvoir
elle s’inquiète
d’un gel hâtif


la naïve
avait cru
au fantasme de survie
à la fin de l’automne

comment savoir
quand l’éphémère
fait brunir
et décompose
vigoureuse verdure printanière

le lendemain
la fière belle
avait disparu
sans laisser de traces
à l’instar des humains
flingués par la vie


 
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   Sanderka   
5/9/2009
Le vent du hasard, c'est bien lui qui m'amène ici. Bon, je vais essayer de dire quelque chose avec le plus de détachement possible. Le "flingués par la vie" m'a un peu gaché le plaisir de te lire. Un peu comme un vin qui m'aurait envouté par son arôme et laissé sans voix par son gout de bouchon. Traduction : le terme "flingués" n'a, je trouve, pas sa place dans cette histoire. Tu me diras, on abat bien les chevaux alors pourquoi pas les feuilles ? Merci pour ton écriture et du temps que tu y a consacré.

   Anonyme   
5/9/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Tout cela me semble être une belle parabole d'une vie humaine.
C'est plutôt fin et bien écrit.

Le titre de par ce qu'il exprime, ainsi que le texte dans son ensemble laissent entrevoir des accents zen (mal assimilés si c'est le cas, à cause de la dernière partie du texte).

Sinon, (même si j'ai souvent plus ou moins haché mes textes comme tu l'as fait, mais j'évite maintenant), je trouve que tu aurait pu étirer tes vers, au lieu de les scinder pour donner un peu plus de fluidité. Ce texte méritait ça.

Ah ! Et puis le "flingués" a justement flingué la fin de ce texte. Ce mot bâcle la conclusion. Il y avait tout de même un mot plus "convenable" à trouver au vu du reste du texte.

Mais dans l'ensemble, une lecture satisfaisante.

   Anonyme   
6/9/2009
Un petit bémol pour le rocher aussi énorme que solide;

Parce que si on employait le terme de rocher autrement que pour signifier de la solidité ou de la dureté , je pense qu'on parlerait plutôt de roche friable, vois-tu?

De plus cet obstacle que constitue ce rocher aux tribulations de cette pauvre feuille, ne nécessite nullement qu'il ait ces caractéristiques , vois-tu?

Cette opposition que tu crées par cette image donne à ton poème une petite pointe comique qui n'est pas recherchée, vois-tu?

Je te parle pas du choc violent, puisque cette violence est en rapport des masses qui entre en contact , hors cette feuille est munie d'une énergie cinétique trop peu importante pour entériner une réaction violente de la part du rocher immobile; énergie cinétique = masse * vitesse au carré /2

Et le principe d'action réaction de Newton nous explique que la réaction du rocher sur la feuille, c'est-à-dire le contre choc reçu par la feuille est égale à l'action c'est-à-dire à cette énergie cinétique qui n'est autre qu'une force en action;

Vouloir créer une interruption ou mieux un accident dans les pérégrinations de cette feuille, qui n'est rien sinon une métaphore de la destinée humaine , qui de son lieu de naissance cette branche image de la mère à cette rivière , où Styx , pour y mourir, cet accident qui symbolise les difficultés de l'existence contre lesquels chacun se heurte, je dirais qu'ils t'ont un peu fait oublier qu'il fallait rester fixé sur les caractéristiques de la feuille, et non du choc violent que tu voulais signifier!

C'est un com assez long mais je crois qu'il peut être utile à une bonne analyse de ton texte;

   David   
7/9/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Roxal,

L'histoire de cette feuille d'arbre et de ses rêves n'est pas une mauvaise idée, mais les vers m'ont un peu déçu. Je rechigne notamment aux discours saccadés, amputés des pronoms et articles :

"se laisser porter
jusqu’en lieux
mystérieux"

"par matin frileux"

"par timide brise"

"et décompose
vigoureuse verdure printanière"

Les noms composés d'adjectifs faisaient un peu surcharge à côté de ce langage télégraphique :

"la belle éclatante"

"la fière belle"

La fin ne manque pas d'énergie mais un excès d'effets reste ma plus forte impression.


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