Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
SaintEmoi : Fraternité
 Publié le 07/07/19  -  14 commentaires  -  643 caractères  -  216 lectures    Autres textes du même auteur

Chaque élection me montre davantage ce chemin terrible que nous prenons et j'en arrive à avoir, étrangement, une sorte de nostalgie de ce qui n'est qu'un idéal en fait.


Fraternité



Ordures passagères aux déroutes torves,
Vous posez vos mains noires sur des brebis fragiles ;
Mais que sont ces silences, ces gouffres pleins de morves
Où viennent s’enliser nos principes d’argiles ?

Je ne sais quoi vous dire. J’ai l’horizon devant,
À nouveau incertain, encore sous la brume,
Je pense à l’albatros, ses ailes de géant,
Et contemple à mes pieds les fragments d’une plume.

En ces étés passés, brûlants de canicule,
En ceux qui vont venir, étranges et ardents,
S’évapore à jamais ce dessein ridicule,
Qui habillait les hommes de tant de grâce pourtant !


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Corto   
9/6/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
L'exergue nous appelle vers un sens ambitieux "Chaque élection me montre davantage ce chemin terrible que nous prenons". On peut donc s'attendre à quelques développements sur un avenir collectif, basé sur le titre "Fraternité".

La première strophe est de ce fait décevante en utilisant des expressions sans consistance. Que sont ces "principes d’argiles" ?

La plume (au sol) de l'albatros est bien trop légère pour clarifier le discours.

La troisième strophe éclaire un peu l'objectif de l'auteur "En ces étés passés, brûlants de canicule, En ceux qui vont venir, étranges et ardents", montrant l'inquiétude sur le réchauffement de la planète si dangereux pour l'avenir de l'humanité.

Tout cela part d'un bon sentiment mais parait d'une légèreté insoutenable face aux défis réels et terriblement complexes qui encombrent notre horizon.

Il y a ici un hiatus entre les enjeux et le mode d'expression choisi qui de ce fait parait plutôt fade.

Même si l'on finit par percevoir l'émotion (paralysante ?) de l'auteur.

A vous relire.

   BlaseSaintLuc   
9/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j’adhère à l'idée mon clément

(Clément Ader, né le 2 avril 1841 à Muret et mort le 3 mai 1925 à Toulouse, est un ingénieur français, pionnier de l'aviation. )*

Planons au-dessus de ces nuages noirs.

le frissons me vient quand les foules s’enivre aux paroles de fous!
bien dit mon vieux , peut être mourrons nous au même poteau !

en attendant merci pour cette trace d'humanité .

   poldutor   
7/7/2019
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   Gabrielle   
7/7/2019
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   Anonyme   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Même si on leur conserve beaucoup d'animosité, le vers 1 me paraît excessif à l'encontre des .... passants du pouvoir.

" Vous posez vos mains noires sur des brebis fragiles " doit-on considérer que << tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil >> ?

La " Fraternité " - à mon avis peu argumentée dans ce texte - a-t-elle un jour été l'objectif principal de l'homme ?

J'ai trouvé le propos un peu empreint de sophisme.
Peut-être suis-je à côté du sens...

   papipoete   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour SaintEmoi
Une poésie qui ne fut pas écrite, la " nocturne de Chopin " en fond d'ambiance ?
Si j'adhère au développement de votre texte, le premier vers me choque ; en effet, il n'y a pas que des " ordures " se présentant à un suffrage républicain ! Bien sûr, il y en a, et ça empeste à travers l'écran de la télé, mais je pense aux Victor Shloecher, Simone Veil, Abbé Pierre...
Aussi aurais-je modulé l'entrée en matière de votre cri de colère ?
Et les vers de conclusion me semblent trop hâtifs, et désespérants !
Dommage car ces 3 quatrains eurent une autre allure, avec quelques nuances, quelque retenue !
la métrique est irrégulière, donc en premier lieu ne peut être que forme contemporaine

   Donaldo75   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour SaintEmoi,

J'ai trouvé ce poème réussi. Il montre l'écart entre nos beaux principes démocratiques, dont la fraternité, inscrits sur nos monuments, et la réalité d'une masse bernée par les populistes. Souvent, le fond me parait moins important que la forme quand je commente et évalue un texte sur Oniris; cependant, il m'arrive d'inverser ce principe quand le fond ou la thèse exposée me paraissent essentiels dans notre "vivre ensemble". Et c'est le cas.

Bravo !

Donaldo

   senglar   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour SaintEmoi,


Terrible constat de la déliquescence du monde politique qui laisse derrière lui l'humain et la solidarité due aux aînés, qui laisse derrière lui la défense du climat, ferme les yeux et privilégie la course au profit. L'albatros n'a pas plus sa place aujourd'hui qu'il ne l'avait au temps de Baudelaire et la poésie est le cadet des soucis des maîtres de ce monde.

A mon avis cela a toujours été le cas. Ce qui est impardonnable c'est que ça continue à l'être. Les lanceurs de poudre aux yeux l'emportent encore sur les lanceurs d'alerte.

Pauvre albatros !

La langue est belle ici mais la lagune reste engluée. Tristes édiles !


Senglar

   hersen   
7/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salir les bases de notre entente est certes très facile, il suffit d'envelopper de glauque les interrogations et les resservir comme des vérités, ainsi arrangées.
Ainsi la fraternité fait place à l'indifférence, si ce n'est la haine.

Pour autant, elle est bel et bien toujours là, elle est seulement moins visible dans le flot continu de média choisisseurs de médiocre. Il faut écouter entre les lignes, lire ailleurs.
Et puis il y a des poèmes comme "Fraternité". Donc le mot n'est pas mort.
merci pour cette lecture qui peut avoir la faculté de raviver les braises de l'entente.

   Vincente   
8/7/2019
Bonjour SaintEmoi,

Quand un poème se charge de faire une évocation généraliste, je sens dans l'instant une petite crispation m'envahir. Le fait pour moi de choisir d'aller plus avant dans le chemin proposé va venir de la forme, ou de quelques images attrayantes qui s'entrevoient. J'ai lu tout le texte, la forme est agréable dans sa coulée et les images sont fortes et audacieuses. Mais voilà le fond ne me convainc pas. Et sans lui, la destination de la belle expression perd la majeur partie de son sel, si l'une renforçera l'autre, l'inverse est encore plus vrai, la pauvreté du développement affadira la forme.

Le fond achoppe à mes yeux à cause de la globalisation de son point de vue, en ne le créditant que d'une impression, d'une perception d'un recul discutable. Le politique actuel, par ce "Chaque élection" de l'exergue, nous conduirait à regretter l'idéalisme de nos anciens. Le développement confirme assez clairement, bien que de façon métaphorique, ce qui s'annonçait. Or je ne vois pas en quoi, nos politiques et nos citoyens seraient "moins" idéalistes que leurs ainés. Différents sûrement, l'ère numérique offrant tant de variations, ce n'est pas l'endroit j'imagine ici de lister tous les champs impactés par le changement de paradigme sociétal. Mais ce que je pense, c'est que ce n'est pas parce que c'est différent que c'est moins bien, "moins vertueux" en quelque sorte. Je vois bien des idéalistes aujourd'hui qui me séduisent tout autant que d'autres passés, devenus bien obsolètes d'ailleurs. Si nous opposions les permaculteurs d'aujourd'hui aux collectivistes de naguère, trancherions-nous résolument envers les seconds au détriment des premiers ? Non pour moi, la question est trop complexe pour être condensée dans le ressenti réducteur d'une émotion "présupposante". Par contre, le politique et le civil, semble bien dans cette évolution, avoir déplacé leur espace vital.

   Provencao   
8/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Je ne sais quoi vous dire. J’ai l’horizon devant,
À nouveau incertain, encore sous la brume,
Je pense à l’albatros, ses ailes de géant,
Et contemple à mes pieds les fragments d’une plume."

J'ai beaucoup aimé ces vers, où l'on peut se questionner réellement sur la définition de la fraternité. Ce mot si vague et si indéfini, coincé dans un ordre tout moral, d'une idéalisation qui résiste à prendre forme.

Vous avez su fort bien, je trouve, repérer la difficulté de cette résistance à la fraternité en ces vers: "Mais que sont ces silences, ces gouffres pleins de morves
Où viennent s’enliser nos principes d’argiles ?" j'ai aimé ce ressenti ou il nous faudrait presque entrer dans nos résistances intérieures.

"En ces étés passés, brûlants de canicule,
En ceux qui vont venir, étranges et ardents,
S’évapore à jamais ce dessein ridicule,
Qui habillait les hommes de tant de grâce pourtant !"

J'ai particulièrement aimé cette peur, cette angoisse et le plus a craindre l'effroi de l'abandon, et de l'incertitude..;


Au plaisir de vous lire
Cordialement

   wancyrs   
8/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a quelque chose de fort que je décèle dans le propos ; colère, désillusion et désespoir s'enlacent et, même si l''incipit me donne une idée de quoi il s'agit, j'aurais aimé avoir un peu plus de texte, d'autant plus que j'aime vos vers. Ma préférence va à :

Mais que sont ces silences, ces gouffres pleins de morves
Où viennent s’enliser nos principes d’argiles ?"

Merci pour le partage !

Wan

   Anonyme   
9/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour SaintEmoi,

J'aime le mélange dans votre texte des termes classiquement poétiques (albatros, ailes de géant, par exemple) et d'autres bien plus triviaux (morves, ordures, par exemple).

Je sens une retenue, un effort d'écriture régulière pour aborder un sujet brûlant.

Le dernier vers me semble un peu convenu par le sens, ou naïf, voire prosaïque.
Un bon ensemble.

Éclaircie

   Lariviere   
16/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour SaintEmoi,

Je lis ce poème comme le regard désabusé d'un poète sur la chose publique, plus qu'un poème engagé dans le vivre ensemble.

J'ai aimé après plusieurs lectures qui m'ont amené à cette perception du thème, votre poème, même si pour moi il y a ici une grande différence entre ce qu'on pourrait dire de la fraternité en se positionnant comme citoyen engagé (ce qui n'est pas le cas ici) ou comme spectateur en dehors du camp observé, certes avec lucidité mais de façon assez condescendante, finalement, ce qui n'est pas forcément pour me déplaire, car il y a de la justesse de vue aussi dans tous cela, mais quand même, j'y reviendrais...

En tous cas, je trouve le rendu global intéressant, malgré cette ambiguïté pas vraiment tranché sur le fond. Sur la forme, il n'y a pas grand chose à redire. L'écriture est bonne et maîtrisé.

Pour argumenter ma perception et même si en réalité elle rejoint celle de bons nombres de commentateurs, je vais essayer de traduire la petite variation d'analyse en parlant d'abord du registre et du ton :

"Ordures passagères aux déroutes torves,
Vous posez vos mains noires sur des brebis fragiles ;"

Des le vers d'entame, il y a interpellation injurieuse, jugement moral et donc dénonciation vigoureuse. Le vers2 induit deux choses : la distanciation du narrateur par rapport aux protagonistes ("VOUS posez [...] VOS mains noires", [...] sur DES BREBIS : il est à l'extérieur et il témoigne), mais aussi de facto une certaine condescendance vis à vis de ces "brebis fragiles" ; je précise que dans le contexte pour moi c'est tout à fait défendable, même si je trouve ça un peu direct et réducteur. En clair, il est difficile sur le fond de critiquer le manque de fraternité d'un troupeau, d'une masse, tout en ayant soi-même un certain dédain de ceux-ci et quelques préjugés dans la généralisation, ce qui est le cas du narrateur. J'aurai aimé que les "principes d'argiles" qui suivent judicieusement par exemple soit le prétexte pour peut être pour le narrateur s'incorporer aussi dans ce constat et descendre dans l'arène de la fraternité, afin de rendre le tout moins manichéen, moins condescendant encore une fois, en terme de fraternité et pourquoi pas, que ces "principes d'argiles" laissent un ressenti moins froid, un tantinet plus humain à la lecture, ce qui est largement faisable à mon avis vu la qualité de l'écriture.

Après plusieurs lectures, le sens de cette plume restée à terre, de l'utilisation intentionnelle de cet albatros qui jusque là me restait hermétique, en plus de signifier probablement une espèce de virginité maladroite mais immaculée (comme peut l'être l'albatros...) cette image donc qui représente ici la fraternité, me parle aussi comme référence à l'albatros de Baudelaire ; la plume en fragment est tout ce qu'il reste du poète, comme de la fraternité ; envolés tous deux, l'une par abandon, l'autre par réaction, loin des espaces humains et de la chose publique.

J'avoue que cette strophe, une fois comprise (un minimum) est plutôt bien mené. Le parallèle est réussi et peut être que le fond essentiel du poème et son mobile se trouve intriqué dans cette perception : le poète, le citoyen, l'albatros et son fragment de plume envolé comme la fraternité... cela engendrera en réaction quelque chose : une révolte ?... une démission en forme de retraite ?...

En l'état, il y a cette indécision qui n'est pas de mon goût personnellement, mais qui a le mérite d'être cohérente autant sur le fond de façon générale et hors poétique, que sur le rendu du thème ici.

Pour finir, la dernière strophe est peut être la plus sage et la plus conventionnelle sur le propos. Là encore la distance un peu hautaine du narrateur se retrouve sous la forme de l'ironie comme mode de communication :

"S’évapore à jamais ce dessein ridicule,
Qui habillait les hommes de tant de grâce pourtant !"

Si je comprends bien, le narrateur ironise sur la disparition de ce bien sacré qu'est la fraternité, qui est perçu, autant par "les brebis fragiles" que par les ordures passagères" comme un "dessein ridicule"...

Sur le vers de fin, j'ai dû mal avec la notion d'habillage et de grâce. Certes la fraternité est gracieuse comme tout ce qui élève l'homme (ou la femme...) mais le fait que ce ne soit qu'un habillage me parait un peu contre-productif avec l'idée de sa sublimation sur le plan sémantique ; un habillage, ca n'est que superficiel, alors que le narrateur vente à juste titre les bienfaits oubliés de cette magnifique vertu animale... mais c'est sans doute du chipotage de charcuterie poétique, car une fois compris, j'ai su apprécier ce texte pour sa cohérence et son rendu d'ensemble !...

En espérant que ce commentaire puisse aider l'auteur, je lui souhaite une bonne continuation !


Oniris Copyright © 2007-2023