Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
SaintEmoi : J'ai envie de t'embrasser
 Publié le 24/04/22  -  10 commentaires  -  1534 caractères  -  200 lectures    Autres textes du même auteur

La mémoire des sens, éternelle sans doute.


J'ai envie de t'embrasser



Quand au matin ma bouche garde le goût du soir,
Qu’elle est pleine de Lune, de ses nombreux cratères,
Que sur ma langue gisent des traces de mémoire,
Des sucs d’un vieil amour enfoncé dans la Terre,
J’ai envie de t’embrasser !

Quand au matin mon nez, séché de tes arômes,
Respire sans envie des effluves rougis,
Glissant sur les parois tel un gentil fantôme,
Envahissant ma gorge de souffles impolis,
J’ai envie de t’embrasser !

Quand au matin mon œil se gonfle de lumière,
Sous des ombres chinoises teintes de flammes bleues,
Où des galbes sereins refusent la poussière
Que le temps assassin dépose sur nos jeux,
J’ai envie de t’embrasser !

Quand à l’aube ma peau gagne dans sa ferveur
Cet antique combat que la vie perd sans cesse,
Mes doigts sur ces chemins que nous suivions par cœur,
Les yeux fermés en nous, du cou jusqu’à tes fesses,
J’ai envie de t’embrasser !

Quand au soir mon oreille n’entend que ce silence,
Au loin ta voix si belle se cogne au marbre blanc,
Je puise au fond de moi tes mots et leurs sentences,
Ces murmures de l’âme qui me parlent souvent,
J’ai envie de t’embrasser !

J’ai envie de t’embrasser !

Le sais-tu, chaque nuit, au charme de mes rêves,
Je sens que tout ton être est endormi au mien,
Qu’il chante et me danse, me nourrit de ta sève,
J’y regarde mes doigts se mélanger aux tiens,
Pour encore t’embrasser !


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime les associations insolites comme la bouche pleine de Lune, l'œil gonflé de lumière, les galbes sereins ; je n'aime guère les murmures de l'âme que je trouve au contraire convenus.
Une sensualité douce, me semble-t-il, imprègne votre poème, mais j'y ressens aussi des pointes discrètes de mélancolie, la poussière déposée par le temps assassin par exemple, et surtout, me laissant une impression funèbre, la voix qui se cogne au marbre blanc (superbe !). Me reste l'idée que l'être aimé est mort, pourtant ce qui domine dans vos vers, à mon avis, c'est le bonheur, la douceur de l'amour. Une saveur douce-douce-amère vraiment pas évidente à réussir, un bel équilibre.

Un poème étrange à mes yeux, insolite, original alors que le sujet ne l'est pas.

   papipoete   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
contemporain
Non, je n'ai rien oublié... Je t'embrasse le jour, et la nuit dans mon sommeil, je rêve de t'embrasser. Comme on le faisait avant...non, je n'ai rien oublié et jamais ne t'oublierai, et chaque nuit je fais comme si tu étais là dans nos draps chauds, alors qu" au marbre blanc " tu dors pour toujours.
NB je crois voir un amant éperdu d'amour, alors que l'objet de ses tendres tourments, n'est plus.
Il l'aime depuis toujours, pour toujours et le film de sa star défile en boucle, avec cette petite musique triste " j'ai envie de t'embrasser "
la 5e strophe, qui nous ramène à la réalité, est celle qui me plaît le plus.
papipoète

   inconnu1   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Votre texte a beaucoup de qualités, j'aime le fond le style et l'anaphore. je regrette seulement qu'il y ait autant de vers à 13 pieds. La césure doit être respectée même en contemporain. Si on ne souhaite pas la respecter, je pense qu'il vaut mieux faire des hexasyllabes plutôt que de pseudo alexandrins

Bien à vous

   Anonyme   
9/5/2022
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   IsaD   
24/4/2022
J'avoue que le ton de votre poésie m'a quelque peu interrogée...

Je suis assez perplexe sur des phrases telles que :

"Que sur ma langue gisent des traces de mémoire
Des sucs d'un vieil amour enfoncé dans la Terre"
(l'association "langue" "sucs" "vieil amour" et surtout "enfoncé dans la Terre... m'a plutôt mise mal à l'aise)

"Quand au matin mon nez, séché de tes arômes
Respire sans envie des effluves rougis
Glissant sur les parois tel un gentil fantôme..."
(j'ai du mal à y voir de la poésie)

"J'y regarde mes doigts se mélanger aux tiens"
(J'y ?)

Je comprend que le narrateur se souvient, particulièrement le matin, après les rêves, de son défunt amour ou que ce dernier vient, fantôme, le rejoindre dans ses nuits, mais... non, décidément, votre poésie ne me parle pas...

   Cristale   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour SaintEmoi,

Il y a quelque chose de métallique dans ce poème, de ce métal qui laisse un goût acide et glacial en même temps qu'une flamme vient lécher ses contours et diffuse un parfum sinistre et gouleyant.

Les souvenirs ont ce pouvoir sur les sens de les nimber de cette sens-dualité qui invite le fantasme à rejouer et surjouer ce qui fut, qui n'est plus mais voudrait être.

"J'ai envie de t'embrasser"
Tout simplement.

Poème si particulier qu'il touche mon sens de la logique en ce qui concerne la sensualité et j'aime bien d'autant plus que cela peut choquer.
Beaudelaire a écrit pire avec son poème "La charogne", alors quelques salives, mucus, et autres sympathiques effluves ne sont qu'eau de rose en comparaison ^^

Cristale

   Miguel   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Je n'ai pas tout compris, mais le peu que j'ai saisi suffit à me dégoûter ; cette "poésie" des fluides et de mucosités me donne envie d'aller vite prendre une douche. Je ne voudrais pas être embrassé dans ces conditions.

   Provencao   
25/4/2022
J'ai bien aimé cette façon de mettre au jour " ce quand au matin..."une image lorsqu’elle appartient au passé, avec ce souci de s’efforcer de retrouver les "arômes, les galbes..." d’un hier en souvenir effacé, en tentant de cerner les contours de ce qui, déjà, nous est devenu étranger, et ainsi, une façon de nous rendre étrangers à nous-mêmes : « Quand au matin mon nez, séché de tes arômes,
Respire sans envie des effluves rougis,
Glissant sur les parois tel un gentil fantôme,
Envahissant ma gorge de souffles impolis,
J’ai envie de t’embrasser !"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour

J'ai ressenti le même dégout que Miguel, cet étalage de fluides et cette bouche qui garde le goût du soir, bonjour l'hygiène, ne donnent pas envie d'embrasser quiconque...

"Où des galbes sereins refusent la poussière
Que le temps assassin dépose sur nos jeux"

Qu'est-ce que ça veut dire ?

Je n'y comprends rien

À vous lire sur autre chose

Anna

   StephTask   
25/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce poème sur l’absence avec l’évocation du marbre blanc m’a serré l’estomac.

Même si les sucs ont déjà été évoqués par d’autres poètes et non des moindres, j’avoue qu’ils m’ont un peu gêné.
Ce n’est pas tant qu’ils soient cités qui me gêne mais qu’ils prennent le le dessus sur l’absence de l’être aimé. Finalement le désir semble primer sur l’amour et on peut avoir l’impression amère que l’auteur regrette plus les caresses et les effluves que l’être disparu. Ca gomme une partie du romantisme, mais pour moi il reste tout de même quelque chose de fort et de charnel.

Enfin, pour chipoter, car je ne suis pas rigoriste en matière de technique, les vers de 13 pieds comme “au loin ta voix si belle se…” ces murmures de l’âme qui…” cassent un peu le rythme.


Oniris Copyright © 2007-2023