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Gabrielle
19/2/2019
a aimé ce texte
Bien
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Un très beau texte qui aborde le sujet de "la faucheuse" avec des yeux d'enfant... devenu adulte.
Un portrait inquiétant ("De cette dame en noir au murmure final, Promenant son outil grinçant contre les murs.") dans la troisième strophe puis : "Piteuse et grimaçante, elle n’emporta personne," qui rassure le lecteur dans la quatrième strophe. La chute renvoie à la vengeance du personnage dépeint dans le poème qui tient dans sa main l'espoir qui habille l'enfance qui manque au regard du narrateur " quand au soir s’ajoute Aux rigueurs de la vie l’imbécile conscience." Un brin d'amertume dans ce texte qui sait interpeller le lecteur : la Dame en noir n'a pas pris la vie mais a volé autre chose... Merci pour ce partage. " |
Gemini
20/2/2019
a aimé ce texte
Bien
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Dommage ces sautes de métrique avec l'emploi du sujet "elle" dans les dernières strophes (il faudrait le lire ell’). Ça m'a un peu coupé la lecture.
Même si, globalement, j'ai perçu les images, certains mots m'ont semblé un peu forts. "Carences", par exemple, semble avoir été choisi pour la rime. Je pense que le vrai mot aurait dû être "faiblesses". Plus loin "l'angoisse qui tenaille l'airain d'un destin" m'a paru une image forte, mais trop (même si Théophile Gautier attribue un trône d'airain au Destin). Enfin, je trouve le terme "piteuse" mal choisi. Je ne le vois pas dans le caractère de la Dame au murmure final. Quelques fautes sans conséquence vu la catégorie. J’aurais mis : "Elle tenait dans la main" v17. Sinon, le ton est juste, de ce regard d’adulte qui, avec le recul, peut désormais affronter (et détester) ce vieux démon qui le hantait dans son enfance, alors qu’il n’avait pour rempart que des couvertures et de la sidération. J’ai une remarque sur les temps. J’ai du mal avec la transition des souvenirs en général et de la scène en particulier. Je ne sais pas où celle-ci débute. Il semble que l’on soit dans le général jusqu’à "murs" v12. Mais la transition sur la scène particulière est, selon moi, mal définie. Celle-ci pourrait bien débuter v13 donc, mais aussi v9, et j’ai même cru qu’elle débutait après "atone(s)" v16, le tout avec la mauvaise sensation d’être sorti du temps. Même après plusieurs relectures je ne sais pas ce qu’il en est. Je rentre mal dans ce moment précis. Enfin, je me suis interrogé sur l’imbécillité de la conscience. Ça doit mériter un grand débat. Je trouve intéressant d’avoir fermé un poème sur un sujet aussi vaste. |
lucilius
24/2/2019
a aimé ce texte
Bien
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Poésie classée contemporaine, ce qui explique la liberté des vers (11, 12, 13 pieds…). Il est dommage que ce regard d'enfant si joliment dépeint ne soit pas accompagné d'une sonorité plus harmonieuse.
Je suis certain qu'avec peu de remaniement, l'auteur pouvait magnifier le tout en beaux alexandrins. |
Quidonc
12/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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En lisant votre texte, je n'ai pu m'empêcher de revivre ces peurs infantiles et que je ne trouvais d'autre refuge que sous les couvertures. Des peurs qui prennent naissance dans l'imaginaire des enfants, peur des ténèbres et inconsciemment de la mort.
Merci pour ce partage |
Lulu
12/3/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour SaintEmoi,
J'ai vraiment beaucoup aimé ce poème, dès ma première lecture que j'ai trouvée si imagée et si douce dans sa musicalité. Les peurs de l'enfance sont exprimées d'une façon juste, je trouve. Le souvenir, posé dans le texte avec l'anaphore "Je me souviens" y est pour quelque chose. La lecture part de la distance par rapport au souvenir, comme s'il y avait nostalgie "de tout, de nos rires d'enfants", et là, comment ne pas s'identifier, nous lecteurs, qui ne pouvons que partager ces mots ? On se souvient tous d'avoir vécu ou vu des "genoux écorchés", mais le narrateur, ici, ajoute "à la mauvaise chance", belle formule qui annonce une singularité au sein du poème. Ainsi, "l'hiver à rallonge" devient-il plus personnel, plus intime, avec "son froid assassin" et "cette angoisse qui ronge" et qui situe le sujet du poème au coeur de ces impressions. J'ai vraiment beaucoup aimé le choix des rimes, dès le début du poème "chance" ; "carences" ou, plus loin, "personne" ; "atone"... Je trouve, que cela confère au texte une belle musique, et sans compter les syllabes, j'ai été touchée par la douceur qui court dans cette belle narration. En fait, plus je relis ce poème, plus je le trouve superbe, d'une belle qualité. Si personnel. Le choix de dire "Je", ici, sert à dire l'intime, sans maladresse, ni tromperie, semble-t-il. En tout cas, on sent une certaine authenticité qui rend les mots à la fois simples, et justes. La métaphore de la Dame en noir est par ailleurs très bien trouvée, relatée. Le passage où elle est évoquée est vraiment parfait, pour moi. De grimaçante, elle passe au doux sourire, sans avoir emporté personne. Ces vers ont, en plus de la précision des images, cette capacité à nous faire entendre les sons et les silences "De ces bruits inquiétants, perçant la couverture" ou "son outil grinçant contre les murs". La dernière strophe est aussi d'une même tonalité, oui, mais aussi si précise avec "Ce petit brin d'espoir qui habille l'enfance" ; le verbe "habiller" ici montrant bien combien les enfants sont fragiles, susceptibles de percevoir, ou de ressentir leur peur de façon claire, et forte le soir. Juste un bémol, pour moi : les deux derniers mots, dont l'adjectif "imbécile" que je n'ai pas saisi ici. Je ne le trouve pas approprié, ou alors je n'ai pas compris ce que vous vouliez dire, mais cela n'altère en rien la qualité d'ensemble du poème que je trouve magnifique ! Merci du partage et bonne continuation. |
papipoete
12/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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bonjour SaintEmoi
Je me souviens...de ces nuits de mon enfance où, ne trouvant pas le sommeil, ou me réveillant en sursaut, tout était trop calme dans la maison ! Si calme que mon cerveau inventait de quoi me faire peur : " la dame en noir " qui ne faisait aucun bruit, mais dont l'ombre au plafond qu'éclairait mon esprit, se déplaçait en souriant de ses dents si blanches... NB avec un peu de concentration, on se projette dans l'enfance, où notre âme gambergeait la nuit, et nous n'avions pour abri que notre couverture... Personnellement, je connus cette nuit-là, mais l'autre réelle ! En effet, Mémé vivait sous notre toit et dormait comme moi à l'étage ; de santé précaire, elle reçut la visite de cette " dame en noir ", avant que le curé requis vint lui donner l'absolution ; j'en ai encore le frisson ! L'auteur n'invente pas ; il a connu ces nuits sans sommeil ou ces réveils d'un cauchemar ! le vers " promenant son outil grinçant contre les murs " est fort démonstratif ! juste un infini bémol pour le dernier vers, dont l'image m'échappe ! La métrique irrégulière semble justifier votre choix de " contemporain " . |
Vincente
12/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai beaucoup aimé ce poème d'abord par la cohérence, disons littérale, entre la perception de l'enfant qui s'y épanche, et la compréhension qu'il en retient, et la réalité. Ce que le poète retranscrit dans des images entre magie et maléfice, est en fait ce que l'enfant "saisit au premier degré". L'adulte l'aurait lu au second degré après un passage au filtre de sa conscience. Ce parti pris narratif est peu courant et rarement si bien réalisé. J'y ai vu une poésie dont les images ne sont plus comme de coutume les "instruments" qu'utilise le poète pour favoriser la compréhension de son propos, mais une réalité de la perception première de l'acteur.
La forme propose un déroulé agréable et remplit donc son rôle humblement, le fond et la force du procédé rhétorique que j'évoque ci-dessus produisent une réussite vraiment intéressante. Au dernier vers, j'aurais écrit "difficile conscience", le "imbécile" connote une stupidité qui me semble peu à propos. Ce qui est étonnant, c'est que dans notre prime enfance, l'on a tous vu cette petite vieille (voire ce petit vieux) cassé en deux, vêtu de sombre, l’œil harassé, errer dans le chemin dont la fin est toute proche, ils sont terribles à regarder pour les enfants. Mais leur accès d'empathie ne leur donne pas pour autant la clé pour se mettre à leur place, et heureusement, chaque chose en son temps. |
Lhirondelle
12/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
A lire vos mots, à m'en imprégner, j'ai vu cette dame en noir telle une faucheuse certes, mais celle de notre part d'enfance. Celle qui, au fur et à mesure que l'on grandit, ôte l'insouciance enfantine(englobant aussi toutes ces petites frayeurs que l'enfant se crée, les déceptions, l'ennui par moment mais cependant toujours animés d'espoir) "Elle tenait dans sa main, par vengeance sans doute, Ce petit brin d’espoir qui habille l’enfance," Oui, elle a laissé la vie, mais elle ne repart pas son obole, un petit brin d'espoir s'en est allé avec elle". Et en grandissant, d'autres brins s'échapperont. "...quand au soir s’ajoute Aux rigueurs de la vie l’imbécile conscience." Et oui, plus de paravent, de couverture pour se protéger des aléas de la vie", d'où son qualificatif "d'imbécile" que je prendrais dans son sens "d'incapable". Conscience incapable désormais de distiller les petits brins d'espoir de l'enfance et qui rendaient la vie tellement plus acceptable, aimable, donnant de l'allant au jour suivant. "Je me souviens de tout, de nos rires d’enfants, Nos genoux écorchés à la mauvaise chance, Les silences secrets des chambres des parents, Les écoles où se nouent la force et les carences. Je me souviens aussi de l’hiver à rallonge, Qui encombrait l’année de son froid assassin ;" Tout est dit, j'ai l'impression de voir défiler des ressentis de mon enfance dans les années 60/70), où les enfants, nullement entravés de technologie, n'avaient qu'une envie, celle de retrouver les copains dans la rue. D'où les hivers qu'on regardait défiler le nez collé à la fenêtre). Les chambres parentales d'où rien ne filtrer, où jamais, nous n'aurions, pénétrer ni infiltrer les secrets. La faucheuse que j'ai ressentie est-elle celle que vous avez voulu nous montrer au travers de vos mots ? Qu'importe, celle que j'ai entrevue, me parle et vos vers ne m'ont pas laissée indifférente. Seul un petit bémol, dommage que la musique de vos alexandrins ne soit pas suivi tout du long à cause des "e" non élidés à la césure qui ont fait, quelque peu, trébucher ma lecture. Mais nous sommes en "contemporain", ce ne sera qu'un petit bémol. |
Castelmore
6/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Les rires, les jeux, les bobos, les parents qui s’isolent pour « parler »,
l’école des premières confrontations... tout est souvenir de l’enfance dans ce poème . L’hiver aussi dont l’emprise glacée emprisonne le corps et l’esprit du narrateur par delà l’enfance... une angoisse qui « tenaille ». Et surtout, surtout cette « dame en noir » à la faux grinçant contre les murs et dont l’enfant cherche à ne pas attirer l’attention. Corps plié, fœtal, tête sous la couverture, corps et esprit atone ...!ne pas bouger ne pas penser... L’enfant est sorti gagnant de cette rencontre... la dame en noir ne l’a pas emporté, et lui a même souri... mais -vengeance ?- elle lui a pris son insouciance « ce brin d’espoir qui habille l’enfance » et manque à l’adulte, lui laissant la conscience... Tout cela nous est conté sous une forme élégante dans des vers coulant une langue claire; sans image sophistiquée ou obscure. ( un bémol pour « piteuse ») Une lecture agréable ( malgré quelques alexandrins bancals) Merci |
Davide
13/3/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour SaintEmoi,
C'est un poème que je trouve mystérieux, peut-être un peu trop. Cette dame en noir est-elle la métaphore de la fin de l'enfance ? Le noir pouvant être le symbole de la mort. De la mort de quelque chose ? L'innocence peut-être ? Il y a un contraste saisissant entre le premier quatrain et le reste du poème. Le texte se conclut par l'étonnant rapprochement : "Imbécile conscience" pouvant suggérer bien des choses... L'originalité du point de vue - un texte à hauteur d'enfant - m'a beaucoup séduit. Et l'on entre dans l'intime noirceur de cet enfant qui grandit. Mais qu'a-t-il vécu ? Pour la forme, j'ai été dérangé par quelques approximations, comme le vers 19 qui ne compte que 11 syllabes, ou les mots ou expressions suivants : "carences", "murmure final", "atone" (pourquoi est-il au singulier d'ailleurs ?), la répétition de "corps". De plus, j'ai un peu de mal avec la non élision des "e", comme dans : "Qui encore tenaille l’airain de mon destin." Le dernier "e" de tenaille n'étant pas élidé (le mot qui suit commence par une consonne), le vers compte normalement 13 syllabes. Pour aller bien, il faut donc le prononcer : "Qui encore tenail' l’airain de mon destin." Ce n'est pas bien grave en contemporain, mais pour moi, c'est un petit moins. Il y a de belles images : "l'airain de mon destin" (d'ailleurs, le vers 8 est intense), "dans le sillon glacé de ses déplacements" ou encore "Ce petit brin d’espoir qui habille l’enfance". En somme, j'ai bien aimé ce poème, surtout le fond. Il y a quelque chose de (très) fort. Pour ce qui est de la forme, je suis un peu plus réservé, vous l'avez compris, mais j'ai tout de même apprécié la lecture. Merci du partage, Davide |
Anonyme
12/3/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Quel es l'enfant qui n'a pas connu cette angoisse de la nuit ? Est-ce le noir total, le silence étouffant, qui provoquent cette peur ?
Même enfoui sous les couvetures elle ne s'efface pas " Je me souviens surtout du corps, plié, fœtal, De ces bruits inquiétants, perçant la couverture " Il y a en plus, ici, la présence de " La dame en noir " assimilée à l'idée de la mort. Existe-t-elle déjà chez l'enfant ? " Elle tenait dans sa main, par vengeance sans doute, Ce petit brin d’espoir qui habille l’enfance " fort belle image. |
senglar
12/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour SaintEmoi,
Je pense que beaucoup de lecteurs d'un certain âge auront retrouvé dans ce poème des bribes de leur enfance, des "genoux écorchés" aux "silences secrets", des "écoles où se nouent... les carences" aux hivers "à rallonge". Qu'est cependant cette "dame en noir", la peur irrationnelle qu'éprouvent les enfants et que les parents d'alors ne faisaient pas taire (moi c'est ma mère qui avait peur d'une petite femme en noir. Sob. ça doit être d'époque. Le deuil était porté et spectaculaire avec chapeau et voilette noirs) pour mieux les menacer et les faire obéir ; je ne comprends pas pourquoi à la fin vous semblez la regretter, la "conscience" est-elle "imbécile" à refuser un croquemitaine en jupon noir ? N'empêche ce poème témoigne d'un beau travail avec de belles notations. Je devine à l'outil et à sa destination qu'il peut s'agir de la Faucheuse mais les parents d'alors ont été bien cruels de ne pas la faucher eux-mêmes. senglar/brabant |
BlaseSaintLuc
16/3/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quel est mystérieuse cette dame en noir , plusieurs lectures, on finit par (l'avoir).
le poème en ressort magnifique, inquiétant, fatale nostalgie d'une enfance qui à foutu le camp. Évidemment pour bien faire ressortir cette "dame en noir" " Je me souviens aussi de l’hiver à rallonge. , ce n'est pas le souvenir de l'été, de l'aventure des champs de blés qui ressort. Il n'y a pas de tom sawyer la dame en noir ce n'est pas Joe l'Indien... Le narrateur marque ici ça nostalgie ce brin d'espoir perdu là ou mark Twain avec son Tom Sawyer garde en coin l’espièglerie. Le sentiment nostalgique est donc bien marquer, très présent, presque "glacial" , ça sent trop la mort (car l'espoir fait vivre) Et sans c'est un peu "la mort du petit cheval"! Petit frisson à la lecture, bravo ! |