Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
saintsorlin : Les paupières de sable
 Publié le 30/04/21  -  9 commentaires  -  868 caractères  -  162 lectures    Autres textes du même auteur

Il est un temps où l'amour bat son plein et même disparu physiquement il reste lié aux êtres de poussière.


Les paupières de sable



Blotties en rang serré
Les pierres sans visage
Imprégnées de pluie noire
À grands traits de larmes
S'évanouissent
Sur le marbre du ciel

Entassés
Derrière les remparts
Mangés de lierre
Les rayons de la journée
Brûlent mes souvenirs d'Hier

Étoile de terre filante
Tu es la rose des sables
Suspendue dans l'invisible
Et nos frontières dérivent

Roussie au cycle de ton cœur
Lacérée en gouttes de douleur
Ta lie de fiel
Sculpte l'argile de nos corps

Notre paysage a fondu
Rien n'accroche l’œil
Coulée de métal posée sur l'horizon
L'océan sourire aux lèvres
Avale la houle déferlante

Éternelle
Ma nuit se consume lissée par le temps
Et l'étreinte de nos os nus

Sous mes paupières le sable s’ennuie


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cristale   
12/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Tant que les paupières ressentiront le sable, les êtres de poussières garderont la mémoire de l'amour.
Ce poème me touche dont ces vers, entre-autres :

"Notre paysage a fondu
Rien n'accroche l’œil
Coulée de métal posée sur l'horizon
L'océan sourire aux lèvres
Avale la houle déferlante"

et ce final superbe de poésie :

"Éternelle
Ma nuit se consume lissée par le temps
Et l'étreinte de nos os nus"

Une écriture délicate sur un thème évanescent qui me séduit, j'ai beaucoup aimé ma lecture.

Cristale
en E.L.

   Anonyme   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Un titre que je jalouse, j'aime beaucoup.
Un exergue, pas trop top. c'est le "et" du centre de phrase qui ne va pas .(puis ?)

Pour le texte en lui-même, je trouve le premier paragraphe un peu laborieux, la suite rachète cette sensation.
Beaucoup d'images parsèment cette plage, pas toujours très originale ex : "pluie noire", "pierres sans visage".
J'ai particulièrement apprécié
"Entassés
Derrière les remparts
Mangés de lierre
Les rayons de la journée
Brûlent mes souvenirs d'Hier"

"Ta lie de fiel
Sculpte l'argile de nos corps"
et bien sûr le dernier vers :
"Sous mes paupières le sable s’ennuie "

Merci du partage,
Éclaircie

   Edgard   
17/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Si l’on considère l’exergue et les trois derniers vers du poème, on peut être amené à penser qu’il s’agit d’un amour au-delà de la disparition des deux êtres. (disparu physiquement, êtres de poussière, l’étreinte de nos os nus, sous mes paupières le sable s’ennuie.)
Je pars sur cette idée car je n’ai rien d’autre. L’idée d’ailleurs me paraît bonne et faisant partie des grands mythes de l’amour éternel, au-delà de la vie. Il n’est cependant pas très facile du suivre le fil. Un certain automatisme dans l’écriture est sans doute assez présent. Le lecteur que je suis s’en trouve un peu désarçonné parfois.
Le première strophe me semble être l’image d’un cimetière. Les pierres en rangs serrés, les larmes, le marbre… Les deux premières strophes sont belles dans le sens que je leur donne.
Le troisième est moins évidente. Elle semble s’adresser à l’être aimée. Je ne vois pas avec quoi s’accorde « suspendues ». Vestige d’amour dans le désert de l’éternité …bien trouvée, « la rose des sables ».
La quatrième strophe me chiffonne. Elle ne colle plus avec le sens que je donne au texte. « la lie de fiel » ? Le fiel ce n’est pas tout à fait de l’amour…
La fin du poème est très belle pour moi. S’il s’agit de deux amants enterrés ensemble au bord de l’océan.
Après moulte relectures je garde une belle impression persistante de votre poème.
Si je me trompe tant pis pour moi.
L’écriture est facile. Peut-être un peu nombreuses, les appositions en débuts de strophes.

   papipoete   
30/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour saintsorlin
Le ciel est un erg, constellé de pierres dont l'astre-roi, sans cesse essuie les visages, jusqu'à l'infime larme. Aussi loin que porte le regard, " rien n'accroche l'oeil jusqu'à l'horizon... "
NB qu'en termes poétiques, cette absence est écrite ; mais telle une pincée de sable dans les yeux, je ne vois pas toutes les subtilités que vos images suggèrent.
Dans l'avant-dernière strophe " avale/la houle... " ne se lit pas avec bonheur ( il faut bien que je mette mon petit grain de sable... )

   Anonyme   
30/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Saintsorlin, bonsoir

« en rangs serrés/ les pierres/ larmes/ marbre/ préfigurent un cimetière marin dont les hauts murs envahis de lierre font un rempart face à un océan en furie qui a l’air de se moquer des gisants sous la terre. Un pays où ciel, mer et terre se confondent.

« Les pierres sans visage » font peut-être référence aux sépultures qui ne comportent ni stèle, ni nom gravé dessus, ni photographie. Elles seraient tombées dans l’anonymat et l’oubli en quelque sorte.

Enfin, même s’il s’avère difficile à décrypter, ce poème énigmatique est écrit avec beaucoup d’esthétisme, je trouve. Je n’en retiendrai donc que la musique de ses beaux vers, tels que :

« Blotties en rang serré
Les pierres sans visage
Imprégnées de pluie noire
A grands traits de larmes
S’évanouissent
Sur le marbre du ciel. »

NB. Quelque chose m’interpelle tout de même :

« en rang serré » écrit au singulier. Est-ce à dire que dans ce cimetière il n’y aurait qu’une rangée de tombes ? Et ces « remparts », seraient-ce ceux d’un château dans le désert « sable, argile « ?

Bon, j’arrête là car je sens que je commence à ressentir les prémisses d’un bon mal de tête.

Merci pour la lecture !
dream

18h32. Je reviens vers vous, cher poète pour vous dire que cette histoire de "paupières de sable" tourne à l'obsession. Et si vous aviez voulu faire allusion aux "Moaï", ces statues de l'Île de Paques en Polynésie, dressées sur un seul rang par les "Matamua" et face à l'océan, Pacifique, bien sûr. Ces statues seraient "imprégnées de pluie noire". Et cette pluie noire ce serait en fait la fumée qui aurait jailli en fusion du volcan Rano Raraku. Non loin de ces statues érigées, se trouvent à terre, d'autres statues dispersées ça et là et beaucoup d'entre elles sont cassées... Voyez-vous où vous m'avez emmené avec votre chouette poème... Vite une aspirine !

   Vincente   
1/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Alors que le titre, très inspiré, et le souci du regard en salut mémoriel m'ont paru une belle invitation à la lecture, j'ai senti quelques anicroches dans la formulation.

Tout d'abord dans la première strophe, pour le rythme et l'épurement du propos, je pense que le vers "Á grands traits de larmes"pourrait être évité ; il n'apporte pas à mon sens "d'informations" importantes. À l'opposé du vers précédent, plus fort et bien plus suggestif, qui déjà porte le message avant de se trouver presque atténué par la présence en rajout de son "suiveur". Et puis à la lecture, l'équilibre de la strophe y gagnerait.

Vu que le choix dans ce poème est de se passer de ponctuation, il y a nécessité d'offrir au lecteur des "indications" pour rendre son parcours adéquatement rythmé. Le fractionnement en strophes et en vers procèdent de cette intention. À ce niveau, j'ai trouvé que l'ensemble présentait un bon équilibre, d'une scansion agréablement porteuse, sauf à deux endroits dans les deux premières strophes. Pour la première ma remarque ci-dessus a fait une première proposition, pour la deuxième, il me semble préférable de regrouper les v8/v9, voyez la belle strophe qui serait ainsi produite :
"Entassés
Derrière les remparts mangés de lierre
Les rayons de la journée
Brûlent mes souvenirs d'Hier
"

Je pense qu'en libre, une attention particulière doit être portée aux inflexions rythmiques, la prosodie classique ne venant prendre en charge la "gestion" du cadencement.

(et puis je ne suis pas convaincu par la majuscule à "Hier", superflue, lourde et je dirais même paradoxalement réductrice).

J'aime beaucoup la trouvaille "Étoile de terre filante", belle transgression évocatrice…

Et dans une appréciation plus globale, je trouve le regard original, soucieux de donner de la matière littéraire et existentielle à l'évanescence des disparations, des êtres, des sentiments. Et le style, par ses singularités, porte bien cette intention.
Ce poème est plein d'intérêt à mon sens. Le dernier vers est joli mais surtout très inspiré.

   Pouet   
3/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

voici une bien belle poésie aux images fort inspirées, à commencer par le titre.

Parmi mes passages préférés:

"Les pierres sans visage
Imprégnées de pluie noire"

"Étoile de terre filante'

"L'océan sourire aux lèvres
Avale la houle déferlante"

...

Une évocation assez prenante, visuelle dans son évanescence, très agréable.

Au plaisir

   Groscoco   
4/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La forme et la structure du texte me plaisent beaucoup ainsi que le champ lexical entourant la terre, l'eau et le végétale. Il y a une harmonie dans les mots et plusieurs variations dans les thèmes proposés qui agrémentent le tout.

Concernant les personnages, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à vouloir savoir qui est vraiment cette rose des sables. Je trouve ca intéressant de se demander qui est-elle? ou bien que représente-t-elle? Il y a un regard vers le passé, une nostalgie qui transparait. En tant que lecteur, au niveau intrigue, j'aurais bien aimé une résolution un peu plus forte me permettant de fixer ce "nous" qui m'est resté opaque.

Somme toute, très beau travail! Très beau style bien ficelé, J'enlèverais peut-être un petit point vis à vis l'originalité, l'histoire me semble un peu lisse et pourrait ressembler à une recognition trop personnel.

Merci de votre contribution, au plaisir de vous relire.

   Donaldo75   
5/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour saintsorlin,

Je me réveille un peu après la bataille mais mieux vaut se réveiller tard que rester assoupi trop longtemps disait ma grand-mère. Trêve de philosophie antique, j’en reviens au poème. Celui-ci assure bien le libre, avec des images affirmées mais pas exagérées, en tout cas dans une tonalité à laquelle je suis sensible. J’aime particulièrement la troisième strophe que je trouve plus compacte que le reste, même si je suis également très friand de la cinquième. Bref, ce poème m’a fort plu, comme dirait mes amis liégeois et c’est tant mieux car je viens sur Oniris pour lire de la poésie de qualité et je suis content d’en trouver aussi souvent.

Bravo de chez bravo !

Donaldo


Oniris Copyright © 2007-2023