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Poésie néo-classique
Salima : Marqués
 Publié le 09/04/25  -  11 commentaires  -  605 caractères  -  178 lectures    Autres textes du même auteur

Une histoire d'amour touche à sa fin.


Marqués



De mon index, j'effleure ton visage
Mystérieux : le regard sibyllin,
Le droit sourcil et le nez aquilin.
Douce folie nous lie pour ce voyage…

Folie à deux, quand soudain ton cœur rage,
Que nos esprits sont la proie du Malin,
Nos volontés liées par des filins,
Quand mon majeur dresse un muet message…

Folie de corps puis le maillon ténu
Tombe par terre et l'annulaire est nu,
Marqué par ta furieuse folie.

La porte claque une dernière fois,
J'emporte au loin les échos de ta voix.
Avec la paix vient la mélancolie.


 
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   Lebarde   
20/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est l'histoire d'amour qui s'annonçait heureuse mais se termine pourtant par un: "maintenant ça suffit, vas te faire voir..." que signifie élégamment le vers:
"Quand mon majeur dresse un muet message..."( belle trouvaille)

Et puis vient le temps de la séparation et des regrets qui engendrent la mélancolie:
"La porte claque une dernière fois,
J'emporte au loin les échos de ta voix.
Avec la paix vient la mélancolie."

Le sujet est clair, l'idée qui fait appel aux doigts de la main, originale, les mots bien choisis et le sonnet fluide en décasyllabes bien rythmés, d'une belle élégance poétique.

Du beau travail qui me plait bien...mais dommage pourtant que les nombreux e non élidés ("folie/nous lie/pour", "Folie/à", "proie du"...)
éloignent ce joli poème de la catégorie classique qu'il aurait été en droit de mériter.

En EL

Lebarde

   Ornicar   
30/3/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une plume à la main leste ?
J'ai trouvé un certain impact et de la cohérence à ce poème grâce à la symbolique des doigts : l'index pour les caresses, le majeur pour les insultes, l'annulaire pour les liens. En se limitant volontairement à ces trois doigts, l'auteur(e) évite soigneusement l'effet, souvent ennuyeux, de la "liste". Ce qui aurait affaibli à mon sens la portée de son texte. Or, visiblement, ce n'est plus le moment de faiblir. Et puis, entre nous, si l'on imagine bien l'utilisation à des fins narratives d'un pouce - levé ? - pour signifier l'arrêt des hostilités par exemple, quel emploi réserver à l'auriculaire ? J'avoue ne pas en avoir la moindre idée.

Personnellement, je ne goûte pas trop le vers 8 ("Quand mon majeur dresse un muet message"). Certes c'est imagé, et même très imagé. Un peu trop peut-ëtre ? J'ai par contre trouvé intéressante l'allitération en "M". J'imagine que le "maillon ténu" représente l'alliance qui, dans la dispute, aura chu ; mais dernière et infime réserve de ma part, la rime "ténu - nu" me paraît un peu tirée par les cheveux.
Pas de quoi remettre en cause mon appréciation plutôt favorable.

   JohanSchneider   
9/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'avoue que la différence entre classique et néo-classique m'échappe.
Qu'importe, en tant que lecteur je ne suis pas intéressé par les exégèses techniques.
Seuls comptent pour moi le ressenti et les images suscitées par le texte.
C'est un poème fort qui en dit beaucoup sans avoir l'air d'y toucher - puisque nous sommes dans le tactile, n'est-ce pas?
J'aime les "volontés liées par des filins" et" l'annulaire [...] nu, voilà qui témoigne d'une belle recherche dans l'expressivité.

   papipoete   
9/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Salima
Une dernière fois, j'effleure ton visage de ce doigt qui ne sait montrer méchanceté ;
mon majeur bientôt, te dit sans un mot que je t'en veux, et " va te faire voir "
mon annulaire, dont l'alliance jamais ne le quitta, vient de choir... comme cet amour qui se brise à jamais.
NB un scénario qui se rejoue depuis que l'Homme est sur Terre, qui onques ne surprend...c'est d'un commun ( celui qui dira - chez moi, jamais un mot plus haut que l'autre ; on est toujours au diapason- mon oeil ! )
On se quitte, et part vers un autre horizon, et on pleure quand seuls les murs nous prêtent l'oreille ; et on tâche de rester amis ( se rappeler qu'on s'est tant aimés... )
j'aime bien le cours de ces vers, où tout finit sans faire de drame.
Techniquement ( je le fais souvent ) des inversions ( droit sourcil/ muet message ) me gênent un peu
le forme Classique ne dut pas être lointaine ?

   Provencao   
9/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Salima,

"Folie de corps puis le maillon ténu
Tombe par terre et l'annulaire est nu,
Marqué par ta furieuse folie."

Belle émotion en vos vers, nous invitant d’accéder à "marqués "qui se réalisent et nous bercent dans cette vérité que le cours des événements aurait pu être différent, si, et seulement si "La porte claque une dernière fois,
J'emporte au loin les échos de ta voix.
Avec la paix vient la mélancolie."...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cyrill   
9/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Salima,
Le pouce et l'auriculaire sont sortis du tableau mais vous avez eu la main agile tout de même.
Un angle original pour une séparation, j'apprécie d'autant plus que le thème lui-même ne me transporte pas vraiment. La poésie ne manque pas de liant, il y a du rythme. C'est même mené au pas de charge, la rupture semble consommée en trois mouvements. Au moins, vous ne vous attardez pas sur les sentiments. Sec et sans bavure.
Un bémol pour le dernier vers, qui me fait l'effet d'une pièce rapportée, comme si vous aviez été pressée de conclure.
Merci pour la lecture.

   Boutet   
9/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Beaucoup de folie dans ce poème, une séparation sans nul doute. J'aurais mis le sourcil droit, l'inversion
ne s'imposant pas. J'aime bien les 2 premiers vers du premier tercet.

   Salima   
10/4/2025

   jfmoods   
10/4/2025
Les quatre occurrences du mot "folie" éclairent suffisamment le caractère instable de la relation. Le chiasme à distance, notamment (vers 4/vers 5), laisse entendre que, sous l'apparence de la concorde parfaite se cachent des enjeux beaucoup plus délétères. Le "Malin" majuscule du vers 6 figure le destin qui enserre le couple dans ses griffes. Il va donc de soi que seul un acte fort, un acte définitif, pourra briser le sort. Acte duel ici. À la provocation ultime de l'un répond la symbolique transparente de l'autre. Cela ressemble franchement à une scène de comédie où chacun attend la montée en tension propice pour tailler enfin dans le vif, pour jouer, ou plutôt surjouer, l'adieu. Le titre met clairement en évidence les conséquences douloureuses de la cassure, tandis que la chute esquisse la énième déclinaison du "Ni avec toi, ni sans toi" qui suit souvent les séparations. Au final, voici une rupture qui manque singulièrement de... doigté. Désolé, c'était trop tentant.

Merci pour ce partage !

   Louis   
11/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Le poème rythme sur trois doigts l’histoire d’un couple.
C’est une histoire sans paroles vocales.
Le texte, en effet, ne comporte aucune référence à la parole signifiante, à ce qui se dit par les mots dans la relation de couple.
Des paroles orales, il n’est fait référence qu’à leurs échos : « J’emporte au loin les échos de ta voix ». Il y a bien eu « voix », le couple bien sûr n’est pas muet, mais ce qui est retenu de cette voix, ce ne sont pas les signes linguistiques dont elle est porteuse, ce n’est pas le contenu représentatif d’une parole vocale, mais sa matérialité phonique, sa sonorité, son timbre, son acoustique. Ce qui est retenu, c’est son aspect expressif et non représentatif.
L’histoire semble donc vide de sens, et pleine de « folie ».
Quelque chose s’y exprime, s’y indique ; quelque chose y laisse sa marque et son empreinte mais, au sein du couple, le langage porteur et donateur de signification y fait défaut.
Le poème, bien que constitué de signes écrits, renvoie tout entier à d’autres signes : des signes non verbaux, gestes et actes symboliques ( le "doigt d’honneur" ; l’alliance que l’on ôte et tombe à terre ; la porte que l’on fait claquer)
Les amants semblent "ne pas avoir eu de mots" entre eux. Mais, dans leur relation devenue conflictuelle, l’essentiel semble s’être exprimé de façon non verbale, dans un rapport corporel qui a tenu un rôle central.
Il y a eu beaucoup d’expression, mais peu de paroles qui donnent du sens.
Aussi le poème est-il hanté par l’absence, par des signes absents et des absences signifiantes, qui laissent place à des "marques", à des "traces".
L’insistance sur la « folie » du couple semble en signifier la cause.

La première strophe affirme pourtant une présence.
Intervient là le premier doigt de l’histoire : l’index.
Les doigts, bien que ce ne soit pas leur première fonction, indiquent, symbolisent, et instaurent par là une communication non verbale, ainsi la communication est ici "prise en main" par les doigts.
L’ « index » doit son nom à ce qu’il peut servir d’instrument pour une indication et une révélation.
La première strophe instaure, sans hostilité, un "face à face", dans lequel chacun est présent à l’autre. L’index de la locutrice ( ou du locuteur) indique et révèle le visage de l’autre.
Les doigts permettent aussi le toucher, la sensation tactile par contact direct ; aussi l’autre est indiqué et révélé, sa présence manifestée, non par la parole distante d’une communication verbale, mais sentie du bout de l’index, assurant une présence tangible, indéniable.

L’index « effleure », il se fait caresse qui dessine le visage, le sculpte, l’invente et le réinvente à la pointe du geste. Le doigt suit les formes et les contours, épouse les lignes du « droit sourcil », du « nez aquilin ». On n’assiste pas pourtant à un dialogue silencieux des corps et des cœurs dans la rencontre charnelle de la caresse, le texte insiste plutôt sur l’exploration du visage par le doigt aimant et caressant, cherchant à accéder à l’âme de l’être aimé. Mais l’index glisse à la surface, et le toucher n'atteint pas l’âme, ne pénètre pas dans une intériorité, si bien que le visage reste « mystérieux », incompréhensible, indéchiffrable. Les doigt léger et aimant ne réussit pas à entrouvrir le voile qui couvre le visage pour déceler les arcanes de ce qu'il exprime. La vue, non le toucher, vient confirmer que le regard de l’autre reste « sibyllin ». Hors d’atteinte. Impénétrable.
L’index caressant voudrait se substituer à un doux crayon qui cherche à écrire, plutôt à retranscrire, par des mots significatifs, les expressions et les formes du visage qu’il cherche à lire, à déchiffrer en vain. C’est qu’ il manque les mots du langage, les paroles du partenaire qui seules pourraient permettre de pénétrer les mouvements de son âme ou de son psychisme. Ainsi l’autre, pourtant aimé, mais non ouvert au dialogue, reste obscur et secret.
Posséderait-il ce charme de l’être apparemment profond, impénétrable et ténébreux ?

Le premier quatrain, celui du premier temps du couple, celui du temps de l’index, se conclut sur une « douce folie ».
Folie à deux. Douce folie en commun, qui « lie ». L’un ne lit pas dans l’autre, mais l’un se lie à l’autre, en un type de lien que les mots n’expliquent pas, et qu’ils ne peuvent pas rendre. L’union repose sur un lien insensé, sur une irrationalité.
Mais le « voyage » s’initie, doux et calme.


Douce folie commune, mais celle du partenaire seul devient « furieuse ». Elle se fait « rage » chez le partenaire.
Deuxième temps, celui de la tempête, temps du « Majeur » ; deuxième strophe, celle de l’orage dans la « voyage » du couple.
Sans raison apparente, toujours sans rationalité survient l’orage.
Le couple semble alors en proie à une force inconnue, qui les dépasse. Une force mauvaise semble à l’œuvre :
« nos esprits sont la proie du Malin »
Un L se glisse, L d’un ange déchu s’insère dans la Main et ses doigts, et naît le Malin, comme mot, et comme puissance mauvaise.
Le mal est personnifié ; puissance destructrice en personne : le Malin.
Une puissance externe au couple est invoquée, et non une cause du mal recherchée rationnellement dans le rapport interne du couple.
Ce recours au pouvoir magique, superstitieux et maléfique indique une incompréhension des causes de la folie « furieuse » qui s’installe.
La simple folie indiquait déjà un irrationnel, un incompréhensible autant qu’un déraisonnable.

Un doigt, le majeur, est porteur de message.
Un geste du doigt fait signe, geste injurieux et grossier de l’incompréhension, du dialogue impossible. Les mots restent absents, dans le calme comme dans la tempête. N’interviennent ni pour dire l’entente ni pour dire et expliciter la mésentente.
Il doit y avoir des mots dans la colère et la rage du partenaire, mais ne s’y entendent que grondement, cris et fureur et ne s’y discerne pas un sens.

Se manifeste, avec le premier tercet de la troisième strophe, un autre doigt, celui de la rupture.
C’est le temps de l’annulaire. Temps en lequel tout à l’air de s’annuler.
Le corps s’exprime, mais il y a « folie du corps ». Folie jusqu’au bout des doigts.
La rupture n’aura pas de mots et l’annulaire sera le lieu d’un nouveau signe non verbal.
« Le maillon ténu / tombe par terre » :
La rupture est une chute. L’acte est symbolique.
L’alliance, désignée par le terme "maillon", l’anneau d’une "chaîne", laisse entendre une rupture vécue comme une libération.
Le qualificatif « ténu » indique la minceur du lien, son manque de solidité.
L’anneau présent est « ténu », et le mot sonne comme un cri : « t’es nu », il s’entend dans une "nudité" annoncée ; il rend l’annulaire vide, comme par anticipation, par sa fragilité même, et lorsqu’il chute, le doigt sera effectivement désigné « nu ».

Paradoxalement, l’annulaire une fois dénué de sa marque d’alliance sera dit « marqué » : « l’annulaire est nu / marqué par ta furieuse folie »
L’absence est elle-même une "marque".
La marque d’alliance disparue laisse place à une autre marque, signe de "furieuse folie" et de rupture.
Une absence s'avère « marquante ».
L’annulaire est vide, l’alliance absente mais elle a laissé une marque, une empreinte signifiante.
Au temps de l’annulaire, tout n’est pas annulé.

Le premier quatrain ouvrait sur la présence, le tercet final clôt le poème sur l’absence. Sur l’absence marquante.
« Avec la paix vient la mélancolie »
La mélancolie est ce sentiment, signe du manque.
Marque douloureuse de ce qui n’est plus, signe affectif, elle exprime une présence absente.
Les deux partenaires s’avèrent unis et désunis comme les doigts de la main.

Le poème met, dans le langage des signes écrits, ce qui a été vécu dans les signes sans paroles.
Ce poème, en première personne, s’adresse au partenaire "tu", celui qui s’est tu, non pas silencieusement, mais dans les cris et la rage, pour lui dire en parole, ce que la parole peut, comment elle peut ouvrir sur le cœur, sur l’affectivité, sur la mélancolie éprouvée qu’un doigt ne peut toucher ni indiquer, et qui, si elle peut être exprimée corporellement ou dans les actes, nécessite pourtant une interprétation par les mots du langage pour être connue.
Le poème éclaire comment la parole, mieux que tout autre signe, peut dire l’absence.
La parole, c’est elle qui pointe du doigt. Mieux et plus que le doigt.
C’est elle qui sait prendre en main l’absence, elle qui "re-présente" ; c’est elle qui vraiment est en mesure de rendre présent ce qui demeure absent.

Merci Salima

   Eskisse   
12/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Une des facettes de l'amour ? ou la description d'états émotionnels changeants.
Le poème évoque la séparation de façon sèche, expéditive comme pour mimer la brisure des liens.
Je trouve, mais ça n'en gage que moi, que "le majeur" est le doigt de trop. En revanche, j'ai bien aimé " l'annulaire est nu" .

La répétition de "folie" s'insère naturellement pour marteler la violence de la dispute.

NB Mais j'ai comprise en lisant Louis que ma réserve ne tient pas.


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