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Poésie néo-classique
sanaa : Ballade nordique
 Publié le 05/10/08  -  8 commentaires  -  2349 caractères  -  36 lectures    Autres textes du même auteur

Voyage initiatique. Jeunesse dense où se forme l'homme et ses illusions naissantes. Amitié, chute, paysage.


Ballade nordique



Un ami, une truite, une pomme chaude
Une bière et le ciel, et un feu assidu
Des journées des mouvements des vallées des décors
Et partout sur le corps un plaisir continu
Puis des ombres géantes poussées par la lumière,
Que les forêts trempées découpent en lanières
Et la mer et la mer, la mer inconséquente,
Et mon ami qui dort et les femmes qui mentent -
Le lendemain un port glissé parmi les pluies
Et nos corps imprudents et nos têtes inondées
Et la jeunesse sotte et le cœur qui s’habille
Et le vent et le vent, le vent déraciné

L’espace avance en se traînant :
C’est le ciel qui s’accroche
Et nous marchons vers des lieux nus
Qui nous observent et nous approchent
Et puis en plein dans l’air des vapeurs des fumées,
Des nuages opulents gorgés comme de la tourbe
Et le ciel et le ciel, le ciel éparpillé
Et les fiords sévères qui arrêtent la route

Et tout au bout la berge, et les flots insolents
Où se découpe une île que suce l’océan
Une île comme une famille, où tout est abordable
Où la terre est sensible, où les hasards sont lents
Nous y voyons une trêve, un terrier, un abri
Un refuge isolé que salue notre sort
Et l’esprit au silence, nous consommons l’arrêt
Songeant au lendemain plus furieux et plus fort

Mais se jette la nuit sur l’îlot, attisée
Par les flots et les songes, par la mer qui s’écroule
Par les jarres de pluies qui tombent des nuées
Notre esquif ne sent plus dans quel sens il coule
Et puis tout nous échappe et puis tout se rejoint
Nous arrivons au point où le ciel va plus loin
C’est bien le bout du monde : le continent s’enfonce !
La terre saturée se dilue peu à peu
Et l’eau qui bat ses flancs l’étrangle comme une éponge.
Ça y est. C’est tout. Plus loin il s’agit d’autre part
Des vallées des villages des nuages peut-être
Des cités et des guerres grimacent entre deux phares
Entre les eaux lucides d’autres dieux plus amers
Entre deux galaxies pliées dans l’univers

Le ciel est tout tout près, on le toucherait presque
Et tout est là : l’ami, et la soif, et le monde
Et le feu qui s’allume dans nos têtes d’enfants
Est celui qui fit naître un jour l’océan


 
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   Anonyme   
5/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une poésie belle mais inégale : je trouve la deuxième et la dernière strophe de moins grande qualité.

Qui nous observent et nous approchent.

Le ciel est tout tuou près..

Sont des vers que j'ai moins appréciés dans cet ensemble.

Pour le reste, j'ai fait un beau voyage de mots.

   ristretto   
5/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
vous avez su nous faire partager toute l"émotion, les sensations
de ce voyage ..extrème et pourtant simple
de l'amitié et la beauté du monde

merci

   David   
7/10/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Sanaa,

... et merci pour la ballade ! Il y a vraiment un côté enchanteur très bien rendu. Il y a comme un changement, la strophe en "Mais..." le rythme me semblait un peu différent, je cahotais mais sans sortir des rails ; au final une super impression !

   mamae   
7/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'eau des éléments marins et célestes, est omniprésente dans toute sa puissance.
A la lecture tout chavire, beaucoup de sensations d'espace et de mouvements et une forte communion avec les éléments...
J'ai beaucoup aimé cette poésie captivante. Bravo !

   Anonyme   
28/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un seul petit vers qui accroche:
"le lendemain un port glissé parmi les pluies"
peut-être eût-il mieux fallu dire:
"Un port le lendemain, glissé parmi les pluies"

Mais ce n'est qu'un avis, je ne suis pas auteur de poésie, seulement simple amateur, et cette ballade (ou cette balade) m'enchante et me fait voyager.
J'aime beaucoup
Cela m'évoque les côtes du Connemara. J'ai bon?

   sanaa   
28/10/2008
Bonjour Razkayou,

Même si cette précision importe peu, il ne s'agit pas du Connemara mais de la Norvège. Admettons qu'il s'agisse du Connemara... non moins humide et absolu. Juste les fjords peut-être...
Concernant le ''vers qui accroche'', il convient sans doute de glisser une virgule entre ''port'' et ''glissé''. J'en profite pour remercier les lecteurs de ce texte et leurs chaleureux commentaires. Merci.
Au sujet des remarques de Salamandre, ''tout tout'' pose un problème, c'est vrai. Peut-être faudrait-il écrire ''le ciel est immédiat, on le toucherait presque''.
Vos remarques sont pertinentes. Encore merci.

   Anonyme   
27/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bah oui, on sent la plume légère, une impression de facilité.
Incontestablement cet auteur "sait" écrire.
"Le vent déraciné", superbe.
"Une île qui suce l'océan", beaucoup moins.
Mais dans l'ensemble j'ai vraiment apprécié cette lecture, délicieusement limpide.
Très inspiré. Bravo!

   Absolue   
27/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci Notrac d'avoir commenté cette poésie que je n'aurais pas lue sinon...

Et bien, c'est vraiment très bien écrit!! De la vraie poésie sans effets de style et pourtant elle en a (du style)!!

Beaucoup d'images sont magnifiques (même l'île sucée par l'océan)!

J'aime beaucoup également la répétition de certains mots ("et la mer et la mer"...) ça donne de l'intensité au texte.

Merci pour ce moment Sanaa, je vais lire vos autres poèmes...


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