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Poésie libre
sanaa : L'adieu à la terre
 Publié le 17/10/08  -  3 commentaires  -  2126 caractères  -  31 lectures    Autres textes du même auteur

La ville étend comme la forêt des cathédrales et des ombres...


L'adieu à la terre



La ville étend comme la forêt des cathédrales et des ombres
Et une lune égarée y glisse des notes de nuit blonde
Sur le sol déchiqueté, un homme avance avec son père, les deux sont purs comme des nègres. Ils cherchent la femme qu’ils ont aimée.

Les rues, les places avancent sans cesse, sans cesse toujours plus tuméfiées. Il est passé ici une guerre, y sévit-elle encore sûrement ? La vie a fui même les cimetières, écœurée éternellement.
Les deux hommes ignorent cette guerre, car la fortune qui siège et dort
A accouché de la terre une bien plus implacable encore

La leur est une steppe immense

Sans sons et sans le moindre égard coule la nuit en lourdes estampes
Les deux hommes errent de toute leur chair et leurs cœurs battent comme des crampes
Il suffit juste d’une fois un signe un mot ou bien une trace,
Et les voilà qui continuent, la vie leur a offert ce don
Demain le jour probablement viendra pour siroter leurs peines
Leurs peines unies comme par un pacte
Leur pacte tendu comme un frisson

De sa jeunesse le père se souvient d’un instant,
Sa mémoire s’agrippe et lui écrase les dents
Sur le fils il se pose, blottit sa tête chauve.
Ils connaissent le froid et savent qu’il n’est rien,
Rien qui ne puisse attendrir l’incendie qui les bat

Dans la ville suaire, pétrifiée par les bombes
Les deux s’assoient, s’endorment
Et la nuit passera.
Et passera demain. Et passera demain.


La route continue. Maintenant sont des champs, des étendues couchées. Des ruisseaux déhanchés résistent au silence. Une nature tiède encore, éclaboussée par l’aube, donnera un espoir, un tout nouvel espoir
Tout s’éclaire à nouveau, ils savent qu’il fait chaud


Á la faveur d’un feu s’assoit une garnison
Sur le coin du trottoir certains fument l’air absent,
D’autres boivent timidement, un café chaud ou une potion.
Un peu derrière sous un porche
Que la brume mouille et fait briller
Repose la roche de deux corps serrés.


 
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   Anonyme   
17/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très beau, et je dirai que tu as atteint un summum poétique dans le fond, dans l'idée.

Repose la roche de deux corps serrés

Est un vers très beau, et qui conclut le texte en beauté.

Cependant je pense que dans la forme certains progrès sont encore possibles, dans la ponctuation et le rythmique notamment.

Bravo,
Ululo

   spock27   
24/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'avoue que j'ai aimé ce texte au point parfois de l'admirer. Car on trouve ici comme, désolé pour les autres, une authenticité éprouvée par l'auteur ou non, pour moi, ça n'a pas d'importance, seul le talent fait passer ce genre de ressenti

évidemment il y a des maladresses et je les pointe, auteur et lecteurs n'ayant souvent pas la même vision du texte

la répétition du mot "guerre"

"Il suffit juste d’une fois un signe un mot ou bien une trace" qui me semble lourde et trouble la lecture.

mais la lecture dans son ensemble rend justice à la très belle plume de l'auteur(e)

la guerre est passée par ici et tu as trouvé les mots pour retracer ce chemin de gens purs qui veulent retrouver liberté de corps et d'esprit !

bravo:)

alain°

   Anonyme   
29/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une belle prose poétique, même si je n'aime pas tout.
Un message touchant, dit de façon assez originale.
La fin, j'aime beaucoup.


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