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Poésie contemporaine
Scribe : L'oiseau du soir
 Publié le 16/03/11  -  10 commentaires  -  1671 caractères  -  127 lectures    Autres textes du même auteur

Elle me fascine...


L'oiseau du soir



Reine des cieux voisins, guetteur en haut des cimes
souvent tu me voyais arpenter les chemins
mais rares sont les fois, j'ai assez d'une main,
où sous ta permission tes ombres se dessinent.

C'est avant que la nuit n'ait dévoilé ses charmes
à l'heure où les esprits s'apaisent et se libèrent
que tu prends ton envol offrant ton cœur à l'air
et qu'en d'autres tanières se fait sentir le drame.

Tu as bien des pouvoirs que je ne comprends pas
quand je regarde autour je ne vois que du vide
mais pour toi le seigneur de tes grâces, avide,
solidifie le vent pour soutenir tes pas.

Tes ailes se déploient recouvrant la campagne
sans que même les chats, puissantes sentinelles,
ne se soient aperçus qu'en l'azur éternel
les anges t'ont choisie pour ultime compagne.

Sous le dôme de bronze aux liserés d'ébène
rien ne saurait alors soustraire à ton regard
et tu choisis celui qui dans le bleu du soir
laissera dans la nuit ses espoirs et ses peines.

L'espace d'un instant tu ne sais plus voler
dans le puits de velours comme l'étoile folle
tu te laisses filer et tombe vers le sol
mais il n'est pas pour toi le temps de s'en aller.

Sous la voûte douce de la noble guerrière
nous laisserons nos corps à jamais endormis
accueillant de la mort les caresses amies
car de l'oiseau du soir nous sommes bien les frères.

Et j'envie celui qui, au moment de partir,
a pu sentir le souffle et la chaleur divine
de la buse qui fit un cadeau bien intime
emportant avec elle regrets et repentirs.


 
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   Lunar-K   
2/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien belle description de cet oiseau majestueux. Des images fortes et originales, soutenues par un langage fluide et maîtrisé. J'ai particulièrement aimé :

"Tes ailes se déploient recouvrant la campagne / sans que même les chats, puissantes sentinelles, / ne se soient aperçus qu'en l'azur éternel / les anges t'ont choisi pour ultime compagne."

Je n'ai rien à redire sur la prosodie. Lire ce poème est un vrai plaisir.
Un léger reproche néanmoins : je ne suis pas du tout convaincu de la nécessite du dernier quatrain. Il me semble que le poème n'aurait rien perdu, au contraire, à s'achever après : "car de l'oiseau du soir nous sommes bien les frères".
Un très bon poème, très agréable.
Bonne continuation !

   LeopoldPartisan   
5/3/2011
 a aimé ce texte 
Pas
j'adore moi aussi observer les rapaces, mais ici je dois bien avouer que je me suis ennuyé. C'est d'abord un rien présomptueux dans le pompeux et puis assez rapidement, c'est une certaine platitude qui suit. Je crois que ce qui en plus me manque c'est la beauté réelle du décor naturel dans lequel évolue l'oiseau qui est totalement absent du texte. désolé mais cela ne m'a absolument pas parlé.

   Lunastrelle   
5/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Rien à voir, mais ça m'a rappelé la chanson "l'aigle noir", de Barbara... J'ai eu une émotion similaire, alors que, cela ne traite pas du tout du même sujet! Je serais bien incapable de l'expliquer.
D'autant plus que j'ai eu du mal à me plonger dans le poème au début, les vers ne m'accrochaient pas. C'est à partir de la troisième strophe où là, j'ai commencé à sérieusement me plonger dans l'atmosphère. Le lecteur se retrouve observateur, mais aussi un peu à l'intérieur de cet oiseau du soir...
Par contre, la toute dernière strophe me semble de trop, personnellement.

   Anonyme   
16/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Scribe ! J'avais aimé L'alouette, je suis plus réservé en ce qui concerne L'oiseau du soir... Il y a de bons passages mais aussi de moins bons. Le premier quatrain est un peu bizarre et je ne comprends pas "j'ai assez d'une main".
J'aime bien ce qui suit :
"Sous le dôme de bronze aux liserés d'ébène
rien ne saurait alors soustraire à ton regard
et tu choisis celui qui dans le bleu du soir
laissera dans la nuit ses espoirs et ses peines..."
pour l'idée mais la forme laisse à désirer. Ne serait-ce pas plutôt "se soustraire" qu'il eût fallu employer ?
Le dernier quatrain est, à mon avis, de trop et j'aurais bien vu ce texte s'achever sur le quatrain précédent. Bref, il y a de l'idée mais pas mal de maladresses facilement corrigibles...
Attendons l'oiseau suivant, celui qui nous fera planer !
Amicalement. Alex

   Anonyme   
16/3/2011
Sur le fond, le sujet ne m'intéresse guère, et le poème (surtout au début) m'a paru trop vague pour me toucher. Car les trois premiers quatrains, finalement, pourraient s'appliquer à bien des êtres, me semble-t-il.

Sur la forme, je ne déteste pas ce rythme d'alexandrins parlés mais ai une réserve sur "Sous la voûte douce de la noble guerrière" ; pour avoir le rythme de douze syllabes, on est obligé de prononcer "Sous la voûteuh douceuh de la noble guerrière", et cela fait artificiel, selon moi, cela empêche le vers de bien couler. Par ailleurs, c'est qui la noble guerrière, la nuit au dôme de bronze ? Pourquoi la célébrer ainsi ? Et s'il s'agit de la buse, il me paraît difficile à nous, humains, de caser nos corps sous la voûte du sien, vu la différence de taille. À moins que le narrateur ne change soudain de point de vue narratif et que ce "nous" ne corresponde aux proies de la buse, mais ce n'est pas clair ; en outre cette piste tourne immédiatement court puisqu'on revient très vite au "je" du narrateur humain.
Je pense donc que ce poème souffre d'un manque de cohésion dans le propos, et de formules qui me paraissent mises là pour faire joli, sans nécessité interne à ce qui est dit : le "cœur à l'air", "le seigneur de tes grâces", etc.

Mais le rythme est agréable, je trouve, mis à part le vers que j'ai signalé.

   Charivari   
16/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai trouvé ça très très bien écrit et... très pompeux, maniéré à la fois. Je m'attendais, au détour d'une strophe voir surgir "dame nature qui darde ses rayons"...
Bon d'accord c'est un bel animal, mais à part ça, je n'arrive pas à ressentir la moindre émotion, ni à voir la finalité du poème

   wancyrs   
16/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
On se demande à quoi peut bien équivaloir cet oiseau du soir. Est-ce bien d'un animal ailé qu'il s'agit ? ou bien d'une quelconque métaphore de quelque sujet autre ?

J'ai trouvé assez bizarre la rupture de rythme qu'initient les deux dernières strophes, et aussi des strophes qui n'apportent pas grand chose à l'ensemble :

Tu as bien des pouvoirs que je ne comprends pas
quand je regarde autour je ne vois que du vide
mais pour toi le seigneur de tes grâces, avide,
solidifie le vent pour soutenir tes pas.

   Anonyme   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je crois qu'une contrainte prosodique serait bénéfique au texte.
Cela le purgerait de longueurs inutiles, et cela affinerait certains passages parfois confus de cette belle allégorie.

   Anonyme   
24/3/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Il y a un certain mélange entre les strophes qui me laisse très perplexe...Un oiseau qui a le pouvoir de venir chercher les regrets et les repentirs... Voilà ce que je retiens ...
Je trouve le texte très hermétique: Qui est cet oiseau? Est-il irréel? J'ai assez d'une main...pourquoi faire?
qu'en d'autres tanières se fait sentir le drame. Quel drame?
Bon en fait, je me suis cassé les méninges. J'aurais aimé un texte plus fluide et mieux structuré...
Bon j'en resterai sur ma faim et mon incompréhension...

   David   
28/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Scribe,

Cette buse vue comme une douce camarde a plus qu'une beauté morbide, voir la mort comme une chasse où il serait honorable d'être proie est assez étrange, à contre courant de l'image de la chasse. Même si l'oiseau serait plus une augure (un "souffle", une "chaleur") que l'auteur d'une mise à mort sanglante, comme au théâtre, le signe ferait loi. Je trouve ça assez originale et plaisant.

Il y a un passage au début qui m'a évoqué les ombres chinoises :

"mais rares sont les fois, j'ai assez d'une main,
où sous ta permission tes ombres se dessinent."

Encore qu'esquisser un oiseau à l'aide d'une seule main me semble difficile, pour faire l'ombre d'un oiseau sous une lumière, j'emploierais les deux, et je ne me risquerais pas à préciser qu'il s'agit d'une buse ou d'un faucon, mais c'est comme cela que j'ai compris ce passage.

Dans cette strophe par contre, il manque quelque chose :

"Sous le dôme de bronze aux liserés d'ébène
rien ne saurait alors (se) soustraire à ton regard
et tu choisis celui qui dans le bleu du soir
laissera dans la nuit ses espoirs et ses peines."

J'ai mis entre parenthèse le mot qui me venait, sinon il me semble qu'il manque la ou les choses ou personnes qui ne pourraient se soustraire au regard.


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