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Poésie contemporaine
Sebrutus : Les vacances au club [Sélection GL]
 Publié le 22/07/17  -  8 commentaires  -  737 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

Il fait chaud et on profite de toutes les délices de la vie. Au club, il ne faut pas trop se poser de questions…


Les vacances au club [Sélection GL]



Sous un grand parasol en paille, un homme pense.
L’ardent soleil commune obole de platine
Se perd dans le Léthé qui lui sert de piscine.
C’est l’été, le temps de savourer l’existence.

Aujourd’hui, que fait l’homme blanc de ses vacances ?
Il va chez les Maures et dédaigne leur tajine.
Il préfère ce burger et cette bibine
Qu’on trouve à Rio, Dallas, Madère et Florence.

Près du bassin, chanson globish et disco-mousse.
Sous son parasol, un homme qui pense tousse.
C’est un spectacle étouffant comme un gâteau sec.

La mondialisation abhorre les cultures.
Elle veut les broyer, en faire des confitures.
Ailleurs ou chez nous, nous sommes tous des métèques.


 
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   BeL13ver   
29/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Ah ! l'uniformité, pire ennemi du poète !

Ce sonnet n'y va pas par quatre chemins. Même si je ne suis pas sûr que le sonnet soit la forme poétique la plus adaptée à un pamphlet. La chute est cruelle : "Ailleurs ou chez nous, nous sommes tous des métèques." Mais peut-être pas si faux, en un sens, avec la mondialisation.

Peu d'images, peu de métaphores, mais des évocations révoltées de cette uniformité qui nous guette chaque jour. Ce refus de se laisser endormir le cerveau par la nullité de ce qui est produit chaque jour dans le mode "globish", par la mode du "disco-mousse".

Bref, j'aime bien ce texte construit de manière très contemporaine, et qui nous brusque dans notre quotidien routinier de membres du village mondial.

   LenineBosquet   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
J'aime bien ce sonnet, bien que je lui trouve certaines imperfections.
Tout d'abord le thème est bon, bien traité avec une douce ironie ("Il va chez les Maures et dédaigne leur tajine", ça doit être le Club Med de Djerba... et "Près du bassin, chanson gobish et disco-mousse", j'aime beaucoup ces vers sans verbe qui pose un décor, une ambiance).
Sinon c'est dommage mais les césures sont mal placées (vers 2,5,7,8,9,11...) au milieu d'un mot, et il me semble que le vers 6 compte 13 pieds.
J'aurais mis une virgule avant "commune' et après "platine" au vers 2.
Je trouve enfin que votre dernier vers de conclusion arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, un peu en décalage avec tout le sens de votre poème, bien qu'il soit fort juste.
Voilà pour moi, un bon thème, bien traité avec un ton légèrement acide assez agréable mais qui demanderait à être traité plus rigoureusement à mon humble avis de rimailleur débutant.
Merci.

   Queribus   
11/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un poème plein de mordant et d'ironie et une belle réflexion sur les délices artificiels de notre époque; sur la forme néo-classique, rien à dire (encore que "sec" et "métèques" me semblent un peu limite);je trouve toutefois les deux vers ("L'ardent soleil commune obole de platine""Se perd dans le léthé qui lui sert de piscine" ) un peu précieux et affectés. Donc bilan plutôt positif et un agréable moment passé à vous lire.

Bien à vous.

   Anonyme   
22/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un humour aigre-doux, voire acerbe, dans ce texte dont on ne peut pas dire que l'idée est contestable.

" Sous son parasol, un homme qui pense tousse.
C’est un spectacle étouffant comme un gâteau sec. "image éloquente.

" Se perd dans le Léthé qui lui sert de piscine. " beaucoup moins séduit par celle-ci.

   papipoete   
22/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour Sebrutus,
Sous un parasol l'été venu, l'homme pense à ce que la vie représente pour lui, pas grand-chose il n'est jamais content !
NB Il n'aime pas la populasse, mais se mélange aux manants du club ; il déteste les arabes, mais traîne les souks de Djerba ; et pour faire comme ses comparses bouffe burger, et souffle ...
Le premier tercet m'embrouille un peu .

   Raoul   
22/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'idée de départ me plaît bien, puis, elle se délite un brin, dommage.
Dans le détail, pourquoi ''un' homme" ? Belle joliesse et finesse que ce "l'été/l'éthé".
Dans le deuxièmes quatrain le "leur tajine" me gêne un peu, trop appuyé, trop démonstratif, la aurait suffi, je pense. Le démonstratif "ce burger" aussi, un peu bourratif (si je puis dire ;)), des quatre destinations, une beaucoup moins lointaine aurait appuyé le propos…
J'aime beaucoup le " chanson globish et disco-mousse." il y a dans la juxtaposition, le côté Ibiza, le bleu piscine, tout ça, tout ça… C'est bien simple, on se croirait au club avec un spritz ! Par contre le "gâteau sec" est un peu sec… Oune Tiramisssou, une Forêt noire, peut être… Une pâtisserie plus opulente, plus écœurante, plus burp, quoi…
Le dernier tercet est trop théorique, "mondialisation" est du registre politiquement correcte que vous avez évité jusque là, emphatique, il plombe et surplombe inutilement. Et puis, ce n'est peut être pas la mondialisation qui abhorre les (ou la) culture(s), mais la bêtise - m'enfin bon, c'est mon côté ronchon vieille France qui grommelle alors - …
Sinon, j'ai bien aimé la lecture, c'est piquant, c'est bian.
signé : ®aoul acculturé au rhum arrangé.

   LeopoldPartisan   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
sur l'idée entièrement d'accord, sur la forme un peu septique quoi que vu d'où il est l'homme du club ne verra jamais les orphelins de manille qui se shoote au kérozène, se prostituent, volent et se font abattre comme du gibier par la police. C'est la mondialisation de facade que ce texte nous décrit, c'est le petit coup vite fait quand bobonne fait la sieste, c'est hélas cette populasse crasse qu'est devenue le tourisme de masse, où l'ouvrier d'hier comme d'aujourd'hui se veut plus capitaliste et populiste que Donald Trump. C'est pour cela finalement que ce texte existe et est hélas pour mon regard personnel un peu trop politiquement correct, n'effleurant que la problématique égoiste de l'occidentalisme.

   Donaldo75   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Sebrutus,

Voici un sonnet qui frappe au bas-ventre, corrige à coups d'uppercuts, renvoie le vacancier européen dans les cordes. C'est plutôt bien observé. Pour ce qui est du rythme de ce poème, il est un tantinet haché, plus que le burger, ce qui en limite l'impact.

Le dernier tercet est une excellente conclusion: "Ailleurs ou chez nous, nous sommes tous des métèques."

Merci,

Donaldo


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