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Chansons et Slams
Sernard : Dans l'oscillance
 Publié le 30/03/25  -  4 commentaires  -  1654 caractères  -  66 lectures    Autres textes du même auteur

Texte triste.


Dans l'oscillance



D'abord, y a eu le vent doux comme un long sanglot
Simple vent de drapeau mais néanmoins pesant
Un silence si lent qui souffle sur la peau
Et pousse les bateaux auprès du déferlant

Qui aurait pu nous dire en voyant le rivage
Poser un souvenir sur le moindre visage
Que ce simple zéphyr à peine plus d’un mirage
Est le triste message qui ordonne de fuir

Et puis voilà la pluie en rosée de dentelle
Qui retombe du ciel sans faire le moindre bruit
Le sable qui s’enfuit laissant dans son appel
Un âpre goût de sel dans les bouches sans cri

Qui donc aurait pu croire que dans cette eau si pure
Dans cette eau prête à boire descendue de l’azur
Le long des longs trottoirs égrainant ses blessures
Donnerait aux murmures autant de désespoir

Ensuite vint la mer comme un arbre de mort
Se jetant sur le port emportant les prières
Une eau pire que la guerre tombant sans un effort
Sur tout ce qui s’endort dans un sommeil amer

Qui aurait pu penser qu’une vague si lente
À peine la pensée d’une idée lancinante
Une onde atrophiée à la cervelle absente
Donnerait l’heure sonnante où il fallait crier

Et puis c’est le silence lourd comme un étendard
Flottant dans un hasard qui n’a plus d’importance
La vie prend des vacances la mort est quelque part
Semant tous ses faire-part en flocons doléance

Qui peut imaginer qu’un silence de sourd
À peine inanimé, un simple coup d’tambour
Aurait pu rassembler l'eau qui compte les jours
Et des larmes d'amour afin de les marier


 
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   Provencao   
30/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Sernard

Belle émotion poétique en vos vers, qui à mon sens désigne des ressentis qui deviennent et sont en l'occurrence esthétiquement ressenties: "Qui aurait pu nous dire en voyant le rivage
Poser un souvenir sur le moindre visage
Que ce simple zéphyr à peine plus d’un mirage
Est le triste message qui ordonne de fuir"

Il y a en ce passage une belle dimension affective, qui nous, me transporte dans un mirage qui n'est pas le nôtre, qui n'est pas le mien...une impression très particulière.
Cette oscillance de par cette spécificité ainsi créée induit fort bien cette émotion presque mystérieuse et voire imaginaire.

Je me suis laissée porter par vos mots...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
30/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Sernard
Qui aurait cru que l'eau d'un ressac si lent, put dans un vacarme de Panzer-Division, éteindre le soleil, fermer des yeux à jamais, et puis s'en aller avec la même lenteur extraordinaire, laissant derrière elle un silence de mort, un cimetière de tout ce qui vécut ?
NB bien sûr que l'on comprend de suite à quoi le poète pense, en voyant une petite pluie, un simple zéphyr, ce qui rythme la vie dans cette région, où tout n'est qu'un Eden sur Terre, qu'un MONSTRE rugit et s'abat ici, TSUNAMI...
C'est fort bien amené de façon très poétique mais sans emphase, sans prosaïsme pourtant, et on partage ce moment avec ce suspens qui va crescendo.
Votre poème présenté en " chanson et slam ", put s'accompagner davantage en slam, mais pas de musique...
je songe à la chanson de Brel " ces gens-là " que l'on put transposer sur ces " eaux-là "
- d'abord, y'a...
les trois dernières strophe m'épatent particulièrement

   Ramana   
31/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je suis peut-être complètement à côté, mais je pourrais interpréter ce texte de deux manières : soit au niveau individuel (éloignement progressif dans le couple, puis agressivité, séparation, douleur...), soit au niveau social (brise de guerre qui devient vent de guerre, puis guerre, dévastation, et désespoir).
L'oscillance est partout, puisque tout est cyclique, absolument tout si l'on veut y regarder de près. Toutes choses sont comme les marées, elles n'existent que par vagues, qu'elles soient cosmiques, sociales, humaines ou de l'ordre de la physique (vibration).
La lecture coule bien, les images poétiques sont lumineuses de tristesse, bien joli texte, que je ne saurais chanter, vu mon faible potentiel vocal !

   Hichikine   
31/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonsoir Sernard,

Le poème semble raconter une catastrophe naturelle (peut-être un ouragan) en mettant l’accent sur son caractère insidieux. D’abord un vent léger – « D'abord, y a eu le vent doux comme un long sanglot » –, puis une pluie trompeuse – « Et puis voilà la pluie en rosée de dentelle / Qui retombe du ciel sans faire le moindre bruit » –, avant que la mer ne se déchaîne – « Ensuite vint la mer comme un arbre de mort / Se jetant sur le port emportant les prières » –, et que tout ne finisse dans un silence funèbre – « Et puis c’est le silence lourd comme un étendard ».

Mais au-delà de la catastrophe elle-même, il y a un sous-texte émotionnel : la douleur de la perte, la sidération face au drame, et l’impossibilité d’échapper au destin.

Le rythme du poème, avec sa structure répétitive et ses images frappantes, renforce cette sensation de fatalité. Il y a quelque chose de cyclique, presque inéluctable, comme si la nature elle-même avait déjà tout décidé, et que les hommes n’avaient d’autre choix que de subir. La maîtrise des images et la musicalité des vers témoignent d’un véritable talent poétique.


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