Très belle chanson, empreinte de vérité philosophique et de poésie. Elle pourrait se résumer par « carpe diem ». Le refrain revient comme pour marteler une évidence : « le chemin du futur est tracé à la craie, il s’efface à mesure que tu l’as emprunté ». Une « La Palissade » lourde de sens.
L’auteur s’adresse à un enfant et lui donne une sorte de leçon de vie. Il faut vivre intensément le temps présent car tout est éphémère. Hier est fini, demain est inconnu, seul compte aujourd’hui. Et comme conclusion à cette belle fable, il est fait allusion à l’irréversibilité des faits, à une fin inéluctable : «  n’oublie pas de profiter surtout, car sur ce sentier fragile au tracé malhabile il n’est pas de retour ». En peu de mots toute chose essentielle est dite. Le choix de la forme me paraît important. Une chanson, en principe, c’est léger, cela peut se fredonner presque inconsciemment, et choisir ce procédé pour parler de choses sérieuses, profondes, peut surprendre et marquer d’autant plus les esprits.

bonjour Siana
Comme c'est beau !
Ma chérie, dessine ce qui te fait rêver... à la craie, comme cela si le chemin est bien embarrassé de ronces, tu déposeras à la craie des petits cailloux blancs ; ils feront de loin, une ligne blanche que tu suivras en la dépassant si tu le veux. Mais un rêve, un dessin que la pluie effacera, mais dans ton coeur cette esquisse jolie se blottira...
NB un jour un destin colorié de douces couleurs, à dessein ; même si dans la tête de l'enfant, se bousculent une maison fleurie qu'une grosse averse viendra noyer, tant pis ; reprends ton ardoise et rêve, rêve !
De bien jolis vers pour la vie, malgré ses revers ; prendre l'ardoise ou une feuille, et chaque jour y tracer de nouveaux rêves.
Un beau moment de poésie, que la dernière strophe vient placer sur une carte du monde, où l'enfant ne joue pas ; il ne fait que rêver.

Un poème réussi, me semble-t-il, qui marie bien par le symbolisme l'élément concret (le tableau à la craie) et l'idée (la fuite du temps). Sur le plan prosodique, je pense que des octosyllabes auraient mieux convenu de manière à empreindre le poème d'une gravité plus marquée. Sur des vers courts, les cacophonies sur voyelles passent mal, et il y en a quelques-unes. Il est dommage, à mon avis, que le leitmotiv (possiblement) n'ait pas été répété une fois de plus, il aurait alors créé un effet véritable. Voilà pour les défauts, qui n'oblitèrent pas l'impression positive de l'ensemble.

Très sympathique ce poème !
J'aime bien l'angle de l'écriture, délicatement assertif et fortement bienveillant. Et puis il véhicule une tendresse qui trace une empreinte gravée, à l'opposé de celle fugitive du "chemin de craie" ; jolie métaphore en passant que ce chemin de craie et cet ébauche de même qui guident ce poème.

Ce qui m'a touché aussi, c'est la sorte de candeur de l'écriture qui semble choisir des mots accessibles à l'enfant ; une belle attention là-aussi.

Et puis j'ai beaucoup aimé tout le final, ce qu'il porte en lui d'avertissement et d'optimisme envers les possibles, et la façon de le prononcer.

Bonjour Siana,

Une chanson douce comme une berceuse qui allie adresse, conseils à l'enfant et réflexion philosophique.

Ce qui m'a touchée c'est l'entrelacement du dessin de l'enfant et de celui de l'adulte gage de complicité, d'amour, de transmission. L'adulte laisse de l'autonomie à l'enfant. La relation est toute de tendresse et d'intelligence.

Les parallèles vie / dessin et fragilité du tracé / fragilité de la vie, sont fins et font toute la profondeur de la chanson.

Bonjour Siana,


"Tandis que je regarde
Ce tableau à la craie
Que tu vas effacer,
J’ai l’esprit qui s’égare
Et je constate, amère,
Que tout est éphémère."

Mon préféré, où vous avez su rendre ce passage en écriture demi-teinte. Pas spécialement optimiste mais pas non plus entièrement pessimiste. Avec cette force, proclamant la liberté et le choix de chacun à disposer de lui-même au-delà de tout chaos.

Belle affirmation du Moi le plus intime.

Au plaisir de vous lire
Cordialement