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Poésie contemporaine
sigrid : Poison
 Publié le 07/01/22  -  15 commentaires  -  1160 caractères  -  207 lectures    Autres textes du même auteur


Poison



Si noirs sont les soirs, et les soirs sont si sombres
Quand choit l’obscurité escortée de ses ombres
Ce silence étouffant qui creuse ma poitrine
Je voudrais respirer en ce parfum cendré
Sans toi où est mon souffle ? je me sens tituber
Enlève-moi l’épine.

J’ai si froid et si peur je suis si seule au soir
Ô nuit qui m’assombrit je ne peux plus le voir
Lui qui fait mon sourire et mes joies (et mes haines)
Oui ! Toi qui tiens ma main et l’étreins d’un baiser
Qui pars à chaque fois, emportant ma gaieté
Enlève-moi la peine.

Et se mêlent demain, aujourd’hui et hier
J’attends que le sommeil entende mes prières
Qu’il vienne me frapper de rêves sans saveur
Mais il tarde et le monstre enfoui dans mon esprit
S’agite et se faufile en ma sombre insomnie
Enlève-moi la peur.

En ce poison d’ébène où plus rien ne scintille
À part ce croissant blanc, son halo qui oscille
Cette bougie ternie, ce noir qui éblouit
Éteignant mes espoirs, mes rêves, mes soupirs
Mon cœur qui se meurtrit sans ta voix et ton rire
Enlève-moi la nuit.


 
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   Anonyme   
20/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
En toute franchise, j'ai failli décrocher en découvrant la rime sombres/ombres que, plus rebattue, je ne vois guère qu'amour/un jour. J'aurais eu tort.
Car, à mesure que j'avançais dans ma lecture, je me laissais prendre par cette ambiance d'amoureuse abandonnée ; un sujet tant, tant, tant évoqué ! Pourtant votre poème ne m'a pas lassée, au contraire. Ce n'est même pas que je le trouve bien original, mais j'y lis une intensité qui vainc mes réticences.

Il me semble que c'est le côté litanie qui me touche, l'hexasyllabe à la fin de chaque strophe où se décline la douleur en plusieurs facettes, l'obsession exprimée par les reprises de termes de strophe en strophe, la narratrice qui s'efforce de cerner son mal en faisant le tour des mots, comme on promène avec inquiétude sa langue sur une dent ébréchée pour tenter d'en évaluer la lésion. La dernière strophe est ma préférée.

Le premier vers comporte onze syllabes ; comme il est seul à briser le schéma rythmique de l'ensemble (schéma que je trouve réussi), je me dis que ce n'est pas volontaire.
Un gros bémol pour moi sur les rimes qui m'apparaissent banales, par moments insuffisantes pour la catégorie onirienne de « Poésie classique » où vous présentez votre texte.

   inconnu1   
23/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Globalement un joli poème mais malheureusement, j'y vois trop d'erreurs techniques pour la catégorie classique que vous revendiquez : 1er vers à 11 pieds, rimes non homogènes dans leur orthographe, voire rime masculine rimant avec une rime féminine, non prise en compte des e non élidés et nombreux hiatus...

Sur le style, j'aime l'anaphore et la rupture de rythme imposée par l'hexasyllabe suivant 5 dodécasyllabe.

Sur le thème, l'absence et le caractère indispensable de l'être aimé ont été souvent déclinés mais vous le faites de manière originale

Bien à vous

   Lebarde   
28/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il ressort de ce poème sur un sujet pourtant sombre et "empoisonné", une atmosphère plutôt plaisante même si le propos est parfois confus et obscur et le choix des mots maladroit :
"Oui ! Toi qui tiens ma main et l’étreint d’un baiser"( étreint est 'il le bon terme?)
"Ô nuit qui m’assombrit (?) je ne peux plus le voir"

Sur la forme je crains que ce poème présenté en classique subisse un sévère et cruel déclassement.
Je me permets de lister les principales raisons que vous connaissez sans doute:

- vers bancals: V1 ( 11 syllabes), V5, V9, V16 ( 13 syllabes)
- rimes incorrectes: cendré/tituber, haines/peine, baiser/gaieté, hier/prières, etc..
- césures approximatives dans de nombreux vers,
- e non élidé: escortée/de, souffle,/je , bougie/ternie/,ce.
- hiatus: toi/où/est, hui/et.

Globalement mon ressenti est plutôt favorable, dommage que la prosodie s'égare un peu des règles!
Un bon contemporain en somme que j'apprécie comme tel mais qui mériterait une revisite pour me séduire vraiment.

En EL
Lebarde

   papipoete   
29/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
classique
Tu es la lumière qui me fait oublier ce monstre... aussi, quand tu pars il revient lui, pour me hanter agitant le poison qui coule en mes veines, depuis lui...
NB j'interprète ce texte façon " l'aigle noir " de Barbara ; le jour, quand le soleil empêche l'image, de s'étaler sur l'horizon de l'héroïne, protégé par celui qui étreint et baise sa main ; mais quand la maison sombre dans la nuit, " il " réapparait, maléfique l'autre !
Quand viendra ce jour, où cette épine tombera
quand viendra................. peine cessera
quand viendra.................. peur s'éteindra ?
Une supplique à l'être aimé qui seul pourra effacer ce cauchemar !
je vois bien ce monstre tapi là, attendant son heure dans les premières strophes, oppressantes !
techniquement, le " classique " n'y est pas :
1er vers = 11 pieds
au 5e vers " toi/où " = hiatus..... et 13 pieds
et ainsi de suite...
mais cela n'enlève rien au poème que j'apprécie ( selon mon scénario )
papipoète

   Cyrill   
29/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Les allitérations en S sont à foison, les assonances en -oi idem. Et ça commence fort, carrément trop. Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? !
Même si elles s'estompent au fil de la lecture je les entends comme des acouphènes. Est-ce voulu ?
J'ai bien aimé les petits vers "enlève-moi...", il y a une sorte de soulagement, ouf, quelqu'un va me sortir de là, ça va être un peu plus léger. Un peu de recul ne fait pas de mal… mais non, y en a pas.
Les alexandrins me semblent pesants, on comprend bien trop vite que noir c'est noir.
Bref, perplexe, je suis. A trop vouloir broyer ce noir, on perd justement de sa sombritude.

   Miguel   
7/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème de la souffrance et de l'absence est particulièrement émouvant, avec cet hexasyllabe qui sonne comme un glas à la fin de chaque strophe. De belles images, des vers harmonieux, une souffle d'anxiété qui envahit cette atmosphère nocturne et funèbre. De la belle poésie.

   Marite   
7/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La souffrance lancinante, difficile à canaliser qui est exposée dans ce poème est aisée à comprendre mais l'abondance des mots qui l'expriment en atténue l'impact sur l'émotion transmise au lecteur. C'est, du moins, le ressenti qui m'anime après la lecture. Une présentation moins dense pourrait avoir tout autant de force émotive.

   Myo   
7/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne reviendrai pas sur la forme et ses lacunes pour la catégorie classique.
Mais je me suis laissée portée par cette lancinante mélancolie amoureuse.
Une peine qui semble psalmodiée comme une prière.
Qui n'a pas connu ces soirs de déchirure.

Un poison d'ébène qui diffuse lentement sa souffrance.

Merci du partage
Myo

   Provencao   
8/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Et se mêlent demain, aujourd’hui et hier
J’attends que le sommeil entende mes prières
Qu’il vienne me frapper de rêves sans saveur
Mais il tarde et le monstre enfoui dans mon esprit
S’agite et se faufile en ma sombre insomnie
Enlève-moi la peur."

Bonjour sigrid,
C'est cette strophe qui à mon sens, prend sens et fait écho à cette question de souffrance qui induit à distinguer ce qu'il y a d'insoluble en tout un chacun.


Au plaisir de vous lire
Cordialement

   SaintEmoi   
8/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce voyage dans les entrailles du spleen des nuits d'insomnie m'a beaucoup ému et je me suis laissé emporter par un rythme et une lecture fluide. Si je lis que certaines et certains y voient des erreurs ou des lacunes, j'ai surtout été pris par une grande empathie grâce à une belle manière de la partager.
Merci

   Stephane   
8/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe ambiance à l'atmosphère "empoisonnée" dans laquelle je me suis laissé tranquillement sombrer... J'ai aimé les tournures, les images et la nuit.

Une vraie réussite, bravo !

Stéphane

   Lariviere   
8/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Sigrid,

Un poème bien construit où l'émotion passe. Les hexasyllabes de fin de strophe tombent comme un couperet et le ressenti est bien là...

Du joli travail sur fond et forme !

Merci pour la lecture et bonne continuation

   Eskisse   
9/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Sigrid

J'ai trouvé que cette complainte était exprimée avec beaucoup de retenue évitant ainsi l'écueil de l'emphase. Et j'aime le lyrisme de cet hémistiche: " O nuit qui m'assombrit" et les hexasyllabes de fin de strophe.

   Robot   
9/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce qui m'a plu dans ce poème, c'est son côté oral, comme un monologue du théâtre de tragédie classique. Le vers plus court vient souligner le sens de chaque chapitre.
J'apprécie particulièrement ces textes à dire.

   Virou64   
9/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A la lecture (question musique), même si ce poème est classé en contemporain, j'ai été perturbé par quelques passages:
et les soirs sont si sombres (S/S/S/S)
Sans toi où est mon souffle? je me sens tituber (obligation de prononcer souffl' pour garder le rythme)
J'ai si froid et si peur je suis si seule au soir (là aussi overdose de S)
aujourd'hui et hier ( i/é/i)

Mais c'est tout....et finalement cela n'est pas grand chose au regard du reste du poème, dont j'ai aimé la fluidité, le rythme 12/12/12/12/12/6 et surtout la belle évocation, toute en sensibilité et en délicatesse, des tourments de la narratrice à l'approche de la nuit.


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