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Poésie libre
solinga : De l'expression on part : pas en sucre...
 Publié le 21/06/24  -  3 commentaires  -  2507 caractères  -  68 lectures    Autres textes du même auteur

On porte son regard sur ce qui de vie s'essaime en friables corpuscules, sur le départ d'une nostalgie en rubans de caramel.
Ma vie fait sucre ; je tâche d'y rester à l'état solide.
Les grains saupoudrés en automne se dorent encore de couleurs… L'hiver le sucre glace.


De l'expression on part : pas en sucre...



Ni roux ni blanc ni cassonade
je ne suis pas en sucre moi
et ne suis pas saupoudrable.

Je fais semblant d'avoir de la tenue.


*
Si
dans l'impondérable,
jadis,
survenait insoupçonnée,
comme biche en plein bois,
quelque
déconvenue
aux yeux bandés,
si
elle
venait se cogner
à mes désirs de brindille,
ou d'amoureuse impénitente,
moi
vaillamment
je me décomposais
tout pur.
Redevenant granulaire
au motif de
survivre,
reprenant forme.

Bref,
acceptant le heurt,
et m'excusant à la place du hasard,
je saluais, cils très bas,
ladite déconvenue,
son brusque déboulement de cervidé,
de sorte d'Artémis
et me disais,
à chaque fois,
pour adoucir les contusions
(nous courions
souvent
elle et moi,
en deux directions inverses,
et le choc portait sur nos flancs)
à la faveur
d'une pensée sirop d'érable :
ça n'en fera, passé par papier,
qu'une plus belle histoire.

La déconvenue repartait à grandes foulées
dans les sous-bois.
Moi je remuais sur un tapis de feuilles.

*
Les feuilles ont roussi, la forêt d'hier est parcourue de grands frissons.
Je ne peux plus sortir, tant le souvenir est accablant.
Je me pelotonne sous un édredon. Je me réchauffe en repliant des draps, ou je ne sais plus bien, en caressant des pages.

Je me trame un bain de blancheur en guise d'oubli.

Laundry hour. Lessive, grommellement de mousse dans le tambour de la machine. Vient l'heure du repassage de nos chagrins (tous les chagrins sont en parentèle). Jet lag domestique.
Je me frotte au savon consolant de la réminiscence.
Chagrins qu'on étend, humides encore au passé proche.
Le vent reconjugué passe sur leur mise en page, du simple fait du déploiement d'un souvenir. La page : ouverture d'un autre espace-temps.

Moi je ne suis pas
en sucre. Glace,
à tout prendre.
Froidure où je me rêve… stoïcienne
qui se fantasme inentamée
par les revers.
Glacis des pages, ruisseau
tout miroitant des rimes,
solides lacis de givre qu'il reste à patiner.
Étrange sécurité quasi habitable du sucre. Un peu de matière démocritéenne, à peine éjouie par Épicure… En cette aube sans ambages on recherchait méticuleusement le sucre aux profondeurs des figues.


 
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   papipoete   
21/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour solinga
depuis ce matin, aucune ligne ne vient sous les vôtres, pour en dire du bien ou l'inverse, alors...
Déjà vous dire que je suis épaté de voir, de vous aussi une Nouvelle en lecture !
NB t'es pas en sucre ! tu vas pas fondre comme un iceberg, en thé alors qu'un daguet effarouché, t'a plantée ,
à monsieur je pense, car je crois le héros est ici héroïne...
bien des images, bien des regrets pour évoquer, ce que l'infortune amoureuse dans un coeur peut provoquer !
je fais le main sous ma plume, mais je suis exactement comme " ce sucre personnalisé " qui fait promesse de ne plus se faire saupoudrer, et tel un morceau en roc range définitivement, arc et flèches au placard, et fait copain/copain avec son édredon.
la strophe " les feuilles ont roussi... " a ma préférence, dans ce long kleenex où l'auteure essuie ses larmes.
mais à le relire encore et encore, je tomberais en amoure devant cette pauvre " stoïcienne ", biche au coeur fendillé

   Corto   
21/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Vous dirai-je que lisant votre poème j'en suis ressorti estomaqué ?

Il en exhale une belle dose d'audace et une aura de poésie très imaginaire, toute à la fois visuelle et de solide consistance.

Si l'on veut en saisir toute la richesse il faut oser se diffuser dans une melting-pot de sucre, de biche, de désirs, d'amoureuse, de forme recomposée, et bien sûr de "nature parcourue de grands frissons".
En lisant "Je me trame un bain de blancheur en guise d'oubli" j'ai entendu au loin le son du brame qui bien sûr m'a emporté dans un fantasme inentamé...

Merci et bravo pour ce moment d'échappée sans limite.

   Roxanne   
24/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Solinga

Je n’ai tout d’abord rien compris à ces histoires de sucre et puis ce matin je me suis glissée dans vos pas de biche et tout m’est apparu. J’ai adoré cette métaphore et la structure du texte en saupoudrage qui m’a laissé le temps d’assimiler ces sucres-aminés.

C’est à partir de « Laudry hour » que je me suis perdue. Le retour à cette autre « réalité », à ce quotidien prosaïque vient appauvrir la première partie. On ressent une rupture dans la nature du texte. J’aurais préféré rester en suspens dans « ce bain de blancheur ».

Roxanne


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