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Poésie libre
solinga : Pour récupérer de l'aube
 Publié le 01/02/25  -  2 commentaires  -  2022 caractères  -  50 lectures    Autres textes du même auteur

Alba. Alma.
(Incise italienne, incision dans la langue mère.)
Je pousse une lettre, et l'âme devient l'aube.


Pour récupérer de l'aube



De l'aube a glissé
du haut
des pentes.

Facétieuse, tout sourire, insouciante.

Un peu d'aube a déboulé.

Aube en damier,
bise et blanche.


Moi je trottine à son secours.

Et je constate, à l'amiable :
pas de blessure
parmi ses bris de lumière :
tout est encore soyeux,
les pavés ont à peine le museau humide.


Je soupèse l'éclat des rayons
répandus.
Gisants.
Menus.


L'aube, je la recueille.

J'en fais ma rescapée,
la roule comme un précieux chiffon de rêves.
Elle tremble,
cette mal assurée,
dans son fouillis de brillants.
Moi je la protège
dans mes manches.


*

Je ne veux pas qu'elle s'éteigne encore.
Je la veux vive jusqu'au soir,
garante d'idées neuves,
de brisures d'ordre,
de sentiments aux semelles d'éclaireuse.
Je la veux pleine, lune diurne,
grosse de spores spontanées
et en bataille,
coureuse,
ouvrante,
auberge enfin des perceptions aux mille-pattes.


Aube garante des brèches,
nourricière des marges.
Sultane et malapprise,
mordant les conventions de ses quenottes, reniant l'opacité.
Aube des bordures.
Faiseuse d'éclats et de gaieté pour rien.


*

Moi j'ai
grand besoin
de l'aube,
n'aimant suffisamment les miens.
Ne sachant pas.
Dure d'origine comme on dirait dure d'oreille.


D'où vient-on ?
L'aube, façon de court-circuiter la famille.


Sa lumière me tient
merveilleusement en haleine,
et son pouls battant de petite lumière
me susurre des mots d'avant-garde :
« Chaque instant
(cela tambourine à mes tympans)
doit s'égaler à l'aube,
au flottement moiré des départs,
et remplir loyalement
la promesse
de ne jamais obéir. »

Alme liberté antésolaire.


 
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   Volontaire   
1/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Il se trouve que l'image de l'aube me poursuit alors votre poème attire particulièrement mon attention. Le soin mis à la description de l'aube, à tout ce qui suscite le désir de la conserver, à l'impossibilité maintes fois soulignée d'accomplir ce désir d'une "lune diurne" donne beaucoup de grain à moudre. L'aube apparaît comme le symbole fragile, paradoxal de la possibilité d'un renouvellement. En quoi l'ordre de ce jour nouveau diffèrerait-il de l'ordre du jour précédent après tout ? Contentons-nous d'aimer la promesse pour elle-même. Contentons-nous d'aimer la beauté des mots fugaces d'une promesse inaccomplie. Mais peut-on aimer la belle promesse sans croire un peu à la possibilité de son accomplissement ? C'est peut-être un peu plus que l'espoir qui fait vivre. Bref, vos images précises, sensibles me donnent à méditer :)
L'expression "dur d'origine" me plaît par ailleurs infiniment, et le rapport établi entre le désir d'aube et une "aube de la vie" peut-être crépusculaire, présentée abruptément dans la structure même du poème, résonne avec mes représentations.

Très bonne soirée à vous et merci pour cette lecture qui me laisse méditative :)

   hersen   
1/2/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce cri d'amour pour l'aube, la naissance du jour chaque fois renouvelée porteuse d'espoir.
Dans l'aube, il y a toutes les promesses et c'est cela son miracle : aucune n'est jamais pareille, et elle comble, par sa richesse quotidienne, les alea qui nous rendraient boiteux si nous ne la vivions pas comme notre richesse intrinsèque.

J'aime bien lire que l'on "trottine" à sa rencontre, il y a dans ce verbe une joie enfantine, naïve, pour aller à la rencontre d'une rescapée, que je lis comme une projection de l'auteur.

J'aime beaucoup ces vers libres, ils laissent passer la lumière, n'éblouissent pas mais apaisent.

je trouve l'écriture très maîtrisée, un plaisir de lecture, qui incite à prendre son temps et à relire encore.

Merce pour la lecture.


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