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Poésie libre
solinga : Puis l'unisson, qui sait [concours]
 Publié le 06/05/24  -  5 commentaires  -  4381 caractères  -  49 lectures    Autres textes du même auteur

À partir de la photographie « L'oiseau ».


Puis l'unisson, qui sait [concours]



Ce texte est une participation au concours n° 35 : Arrêt sur image
(informations sur ce concours).





***
J'ai réappris à tendre l'âme,
à venir en
aile,
à
l'aide,
à
donner, moi,
un peu de main,
main portée,
main porteuse
nouée en intervalle de quinte.

Simple, il suffit de commencer par
le bout :
vos doigts laissés libres viennent
en invite
à d'autres.
Première phalange qui frémit,
corrélation de seconde,
indexation du majeur : tierce, quarte, quinte.
Puis, fin de cordée, un unisson, qui sait.


Parfois se haussant jusqu'à la sensible, deux grades au-dessus du visible, mais à partir des auriculaires, sachez qu'on ne compte plus, ce sont des doigts suppléants, plus subtils, qui déclinent (d'une lunule) la redondance du sens égaré de la vue.
Rêver, à la petite lune, d'une main à doigts sans nombre, incorporant les lignes de dons, promesse et dénégation d'ego comptable. Comme autant de ramilles emplumées qui nous hissent jusqu'aux autres.

J'ai donné du champ,
laissé les vannes libres
à ce qui peut se générer en nous
de jeune étrange… générosité,
et
je suis fière
des plumes
qui me poussent.
J'ai tendu la main.

Dès lors
c'est neuf
et
dans ma paume
se machine, mais duveteuse, une métamorphose.
De ses nervures de feuilles,
naît,
un courant d'air qui à son tour
devient par mue
pure paire d'ailes.

C'est l'advenue du sens tactile.
Les plumes du toucher renaissent dans ma main.
Je ressens. C'est tout neuf. Venue des veines, me monte l'innervation d'une structure douce.


***

Je suis bien trop fière, frère, pour que tu veuilles
m'être redevable : je ne fais pas d'effort,
l'ami ! Mes vertus menues crépitent d'orgueil.
Te sentant débiteur tu nous donnerais tort.


***

J'ai pris voie de plume
il y a
moins de six mois.
Voie de plume
outre le décompte.

Un
deux
trois quatre cinq
et cela donne…
… poignée de main, la quinte juste.


Il fait un peu moins gris, vois-tu, depuis, dans l'intériorité. Mon cœur n'est plus aux dimensions d'un cagibi.

L'espoir bruissant des colombiers semble reparu dans la neige de nos yeux,
un deux trois c'est incertain
la neige
voudrait
envelopper plus vivement le poinçon noir,
se faisant lait pour la ronde volonté d'être,
duvet pour la prunelle.


***
J'attends que ton voilier à bec se fasse prêt au départ, désireux des hautes houles.
Bientôt tu appareilleras, planeras sur les embruns de pleine mer. Tu ne veux pas de moi. Je sais. Je ne me rebiffe pas contre ton égoïsme. Aucun sens à vouloir extirper de la reconnaissance à ceux qui volent cœur ouvert.

Moi je retrouverai
toutes
vides
et nues nues mais comme neuves
mes mains,
vacante vivandière.
Je laisserai peu de temps à mes larmes
et me tournerai vers
qui adviendra,
vers le drapé prodigue
d'une brise
déviante.
Je tomberai
(a, b, c, du bout de mes doigts)
amoureuse qui sait
d'un nouvel ébréché des vents.
Lettres tombées d'une plume.
Je me retrouverai
Calypso mieux sachante
Calypso qui relâche
dès qu'il est temps,
moins jolie mais plus sage.

Vacante vivandière
je sentirai l'air filant inciter derechef mes paumes à s'entrouvrir
de plus belle.

Serment : Jamais n'entretenir de volière.
Serment : Seulement recueillir les blessures
assurément celles où je me retrouve,
laisser guérir un espoir démantibulé par des contrepoints de bourrasques.
Jamais de cage.
Tu les aides pour qu'ils repartent.

Tu te détruis mieux de cette façon,
puisque quitte à flamber
mieux vaut le faire en offrant.

Ici le hasard souffle fort.

Une main
un peu de moi
un peu moins
qu'un don
qui déjà s'évade en quinte.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   EtienneNorvins   
23/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Certes un long texte, ce qui peut rebuter, mais une fois embarqué, la récompense d'une très belle musique, qui entremêle avec une grâce aérienne les thèmes, les images et les sonorités, avec pour fil rouge la main, musicienne, poétesse, amoureuse, tendue ... jusqu'à l'aphorisme qui conclut presque :

puisque quitte à flamber
mieux vaut le faire en offrant.


Merci pour cette plus qu'illustration - pour ce moment de bonheur...

[En EL]

   papipoete   
6/5/2024
bonjour concurrent
comme je lis toute écriture, je viens sous votre texte, mais ne le noterai point ( pour ne pas vous nuire ) car beaucoup trop long ! je sais , arguerez-vous qu'il y a tant à dire, dans ce thème que vous avez choisi ?
NB j'appris à mes dépens, voilà longtemps, qu'il fallait " ne pas ennuyer " le lecteur et savoir être concis ; combien de lignes dus-je sabrer, pour qu'on me lut !
je ne doute pas que d'autres ici, viendront s'épancher !

   Provencao   
6/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Ce passage m'a transcendée:

"Parfois se haussant jusqu'à la sensible, deux grades au-dessus du visible, mais à partir des auriculaires, sachez qu'on ne compte plus, ce sont des doigts suppléants, plus subtils, qui déclinent (d'une lunule) la redondance du sens égaré de la vue.
Rêver, à la petite lune, d'une main à doigts sans nombre, incorporant les lignes de dons, promesse et dénégation d'ego comptable. Comme autant de ramilles emplumées qui nous hissent jusqu'aux autres.

J'ai donné du champ,
laissé les vannes libres
à ce qui peut se générer en nous
de jeune étrange… générosité,
et
je suis fière
des plumes
qui me poussent.
J'ai tendu la main."


J'aime beaucoup cette illusion que confère le beau et l'harmonieux visuel et musical toujours très agréables dans l’esthétique de la poésie .

Vôtre poésie s’offre comme un instant volé au bonheur qui présente la vision et des vicissitudes de la réalité humaine :"Je laisserai peu de temps à mes larmes
et me tournerai vers
qui adviendra,
vers le drapé prodigue
d'une brise
déviante."

Bel amour de sagesse en ce "Puis l'unisson, qui sait", en une délicieuse expression artistique .

   Eskisse   
8/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

D'un côté je suis séduite par l'écriture diariste de ce poème, de l'autre je reste à la marge, dans une sorte de glacis des sentiments.

J'ai vu la locutrice se métamorphoser en oiseau mais dans quel objectif ? Que fuit-elle ou à quoi aspire-t-elle ?
L'hermétisme ici manque un peu pour moi d'accroche sensitive.

Merci du partage

   Donaldo75   
10/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je mentirais si je disais que ce poème a été facile à lire. Au-delà de sa longueur, c'est son format qui a un peu déboussolé ma lecture. Pourtant, en revenant plusieurs fois à la charge, j'en ai entrevu la richesse puis elle s'est inscrite dans ma lecture. La poésie est flagrante même si parfois elle semble cachée dans un morceau de journal intime destructuré.

Pas évident, je le reconnais.


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