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Poésie néo-classique
solinga : Sous-bois sous toi
 Publié le 21/01/24  -  9 commentaires  -  717 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

À chacun ses miroirs ; les miens tremblent sans cesse.


Sous-bois sous toi



Moi je me suis penchée au creux de cette tasse
Et j'ai désespéré, reflet, d'en remonter ;
Les plis liquides refusaient de me flatter
Et il était trop tard pour apprendre la brasse.

Ton nom à toi m'étreint ; que veux-tu que j'y fasse ?
La lèvre n'en finit pas de te réciter
Tandis que je me noie à ne pas décider
S'il fut bon, cœur en peine, que je te ramasse.

Mon désir gagnerait à être enclos de grès,
De blonde céramique, et surveillé de près,
Réduit à clapoter, mis en cure thermale,

Restreint aux moites proportions de la vaisselle,
De sorte que jamais plus rien ne me rappelle
Les sous-bois de tes cils d'une grâce animale.


 
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   Eki   
4/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
faire la brasse dans une tasse...amusant même si le thème ne l'est pas...
J'ai cru dans un premier temps que c'était une ode à la porcelaine...et que la suite viendrait dans le marc de café...à deviner l'invisible. Que l'auteur s'épancherait sur une technique divinatoire...
Mais non, juste le souvenir d'un amour éteint...la blancheur d'une porcelaine contre un amour qui divague...
Ce texte m'a demandé deux ou trois lectures pour bien en saisir tous les vers.
L'imaginaire de l'auteur a fait son petit chemin. J'aime la fantaisie qui émerge des vers. Le thème est assez original et ne m'a pas laissé indifférente.
J'aime bien la vision offerte du désir que l'auteur voudrait "canaliser"...alors qu'on le sent débordant.
"Mis en cure thermale"...l'auteur aborde un ton presque caustique pour son désir bien présent...et qu'il voudrait "restreint aux moites proportions de la vaisselle"...histoire de rapetisser la blessure.

"Les sous-bois" de tes cils d'une grâce animale"....magnifique !

Sous-bois sous toi...d'émois !

   Myndie   
8/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

J'ai trouvé le titre très original et le poème plein d'esprit et de douceur.
Quelle bonne idée que cette mise en scène prétexte à poétiser une des tâches quotidiennes les plus ordinaires, la vaisselle, sur fond de peine de cœur ! On pourrait presque entendre un soupir mélancolique mêlé aux clapotis dans l'évier...

Sur la forme, outre ce « ton nom à toi m'étreint » , un peu maladroit, les vers 3, 6, 8 et 12 pèchent un peu par manque de fluidité.
Malgré tout, c'est plaisant à lire, bon enfant, sans fioritures mais avec tout de même de jolies trouvailles poétiques , notamment :
«  Mon désir gagnerait à être enclos de grès,
De blonde céramique, et surveillé de près,
Réduit à clapoter, mis en cure thermale ».

Et surtout, s'il n'en fallait citer qu'un seul, le très délicat dernier vers :
« Les sous-bois de tes cils d'une grâce animale. »

Au final, c'est une poésie légère et sensible que j'ai appréciée.

Merci pour cette lecture.

   Ornicar   
14/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Méditation sur le thème de l'amour et du désir sur fond de contingences ménagères ou à l'heure de prendre un bon café. L'esprit de la narratrice tourne autour d'une tasse, s'évade, vagabonde et finit presque par s'y noyer.

J'aime assez la mise en scène de cette opposition entre un désir civilisé, raisonnable et maîtrisé, circonscrit aux dimensions étroites d'une tasse, et la sauvagerie d'un désir "grandeur nature" avec sa dose d'animalité esquissée dans le dernier vers "Les sous-bois de tes cils d'une grâce animale", mais échappant alors à tout contrôle.

Les deux tercets véhiculent des images intéressantes, se lisent aisément et ont ma préférence à l'inverse des quatrains qui me semblent plus laborieux, surtout le deuxième avec, pour l'oreille, ce vilain bout de vers : "Ton nom à toi m'étreint". Les rimes des vers 2 et 3 ne sont pas terribles avec ces quatre verbes à l'infinitif. Je suis gêné aussi par les différences de temporalité entre la première strophe écrite au passé et la deuxième au présent, sans que rien ne le justifie. Cela jette un voile sur la clarté du propos. C'est un peu dommage et forcément, mon ressenti s'en ressent.

Aussi, mon appréciation de l'écriture est une "moyenne" entre des tercets dont je trouve la forme "aboutie" et des quatrains que je trouve "perfectibles".

   papipoete   
21/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour solinga
oh toi miroir, flaque de mon thé dans ma tasse ?
- que vois-tu ? que me conseilles-tu ?
mais une ride fait trembler sa surface, qui ne répond pas à mes questions...
- tant pis, je me répondrai moi-même !
NB un dialogue put s'instaurer entre ce miroir, mais les éléments en décidèrent autrement ; cette tasse, à qui l'héroïne put se confier, ne restera qu'une tasse, simple vaisselle...
On parle à qui l'on veut quand le spleen s'invite ; ce peut être un confident, mais aussi un arbre ( souvent celui à qui je m'épanche )
Dommage que par moments, le texte trébuche façon " comique "
( ... apprendre la brasse... / ... mis en cure thermale... ) dans ce monologue où un mélodrame se joue.

   Jemabi   
21/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
On est tout de suite plongé dans une image très visuelle, avec l'idée de cette tasse dans laquelle on boit et du fond de laquelle le liquide nous renvoie un reflet déformé et désenchanté, comme un miroir de son propre naufrage, un concentré de larmes qui invite à une mini noyade. L'amour devenu d'obssessionnel au point que les gestes quotidiens, anodins, nous y ramènent en permanence, est parfaitement évoqué avec de belles expressions comme "la lèvre n'en finit pas de te réciter". Un poème bien écrit et qui dégage une grâce certaine. J'ai juste été un peu gêné au vers 8, car on s'adresse soudain au "cœur en peine", alors que dans tout le reste du poème on s'adresse à la personne aimée.

   Miguel   
22/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce mélange de fantasme et de réalité quotidienne est rendu par des vers très harmonieux. Le lyrisme puissant qui s'en dégage ne laisse pas le lecteur indifférent. Ce poème quasiment classique dans la forme est très original dans le contenu.

   jfmoods   
6/2/2024
Le premier quatrain met en scène une introspection (vers 1 : "je me suis penchée au creux de cette tasse") prenant la forme d'une dérive intime (vers 2 : "reflet", vers 3 : "plis liquides", vers 4 : "trop tard pour apprendre la brasse") qui s'achèvera plus loin en naufrage (vers 7 : "me noie").

Le second quatrain explicite la situation. Le souvenir douloureux de l'Autre, quels que soient les efforts que l'on fournisse pour s'en défaire (question rhétorique du vers 5 : "que veux-tu que j'y fasse ?"), demeure fortement ancré (métonymie du vers 6 : "La lèvre n'en finit pas de te réciter"). Doit-on lire une ironie amère dans ce "coeur en peine" du vers 8 qui semble faire écho à la douleur de la locutrice elle-même ?

Mais comment fuir ce tourment incessant du coeur ? C'est vers un insaisissable élément de résolution que tendent les deux tercets. Le lexique de l'emprisonnement (vers 9 : "être enclos", vers 10 : "surveillé de près", vers 11 : "réduit aux moites proportions", vers 12 : "Restreint") figure une possible échappatoire. En se refusant à toute expansion du coeur, en s'enfermant, avec la conviction de parvenir à ses fins (subordonnée de but assortie d'une accumulation explicite de négations, au vers 13 : "De sorte que jamais plus rien ne"), dans le prosaïsme, dans la trivialité du quotidien (vers 12 : "la vaisselle"), on s'arrachera peut-être à cet envoûtement dont on est victime (métaphore du vers 14 : "Les sous-bois de tes cils d'une grâce animale").

Le complément de lieu du titre ("sous toi") et la locution adverbiale de l'entête ("sans cesse") disent l'incommensurable charge affective de l'histoire amoureuse, annoncent déjà la mise en berne de l'espoir de libération esquissé.

Merci pour ce partage !

   Evelit   
27/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je trouve qu'il y a une musicalité, un rythme intéressant et une certaine légèreté que j'aime bien. Un certain humour aussi : il était trop tard pour apprendre la brasse, ce que j'apprécie aussi.
Je trouve que l'expression "le désir réduit à une cure thermale", est une belle image.
J'aime aussi "les sous-bois de tes cils".
Seul "hic" selon moi, c'est que peut-être que cela manque un peu de clarté mais je ne saurais dire ce qui cause cela.
Merci pour ce poème !

   GiL   
10/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
C’est un très beau sonnet d’une folle originalité que je viens de découvrir, émerveillé, huit mois après sa parution. Huit commentaires (et 168 lectures), c’est peu ! et je ne peux m’empêcher d’ajouter ma petite pierre à ce modeste cairn, en espérant que ce ne sera pas la dernière…
Sa lecture a été un choc, ce poème m’a touché profondément par ses métaphores imprévues, téméraires et pourtant si justes, qui sécrètent une atmosphère trouble et chargée d’émotion en s’adressant au cœur plutôt qu’a la raison. L’humour et l’autodérision contribuent au charme et à la légèreté de l’ensemble. Je suis admiratif.

Je ne me risquerai pas à démêler la richesse du thème, jfmoods étant déjà passé par là...
Même si j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour en pénétrer sens, je trouve la syntaxe relativement claire ; je me permets juste d’être en désaccord avec Jemabi qui pense qu’au vers 8 » on s’adresse au ‘‘cœur en peine’’ : pour moi il s’agit simplement d’une incise, comme ‘‘reflet’’ au vers 2.
Les vers 3, 8 et 12, « pêchent par manque de fluidité », selon Myndie qui y ajoute le v6 : en effet ce ne sont pas des alexandrins (6/6 ou 4/4/4) comme les autres et, qu’on le veuille ou non, quand on s’en écarte, le rythme est perturbé (et perturbant, du moins pour moi ^^). On peut ignorer les hiatus des vers 5 et 9, mais pas le début de ce vers 5 qui n’est décidément pas très harmonieux.

Malgré ces quelques réserves du défenseur de la poésie classique et néoclassique que je suis, j’ai du mal à comprendre que ce sonnet n’ait qu’une plume. J’espère bien que ma notation enthousiaste lui en vaudra une autre.


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